DOUCHE, s. f. terme de Chirurgie, chûte d'une
colonne d'eau minérale, naturelle ou artificielle,
dirigée avec méthode sur une partie pour la guérison
de quelque maladie.
Les douches sont très - efficaces dans bien des cas,
comme dans les affections rhumatismales fixes, & surtout
dans les anchyloses commençantes, pour détruire
l'épaississement de la synovie qui soude les têtes
des os dans les cavités qui les reçoivent. On va
ordinairement prendre les douches à Bareges, à Bourbon, au Mont - d'or, à Bourbonne, à Plombieres,
&c. La chûte de l'eau, sa chaleur, & les parties salines
dont les eaux thermales sont chargées, contribuent
également à leur effet: il faut en continuer
l'usage assez long - tems. Souvent il est nécessaire
d'aller aux eaux plusieurs saisons de suite, pour achever
des guérisons que les premieres tentatives n'avoient
que préparées.
C'est ici le lieu de loüer M. Guerin de Montpellier,
qui vient d'établir à Paris une machine aussi utile
qu'ingénieuse, pour administrer commodément &
efficacement toutes sortes de bains médicinaux, tels
que les bains entiers, les demi - bains, les bains de
vapeurs, les étuves, les douches d'eaux minérales,
naturelles ou factices, & les fumigations de toutes
especes. Grace à l'industrie de l'auteur, on a sous la
main tous les avantages qu'il faudroit aller chercher
au loin avec beaucoup de dépense, & beaucoup d'incommodités
pour les personnes mêmes qui ont le
moyen de se procurer toutes leurs aises, autant que
cela est possible, hors de leurs demeures ordinaires.
(Y)
DOUCIN
DOUCIN, voyez Oursin.
Doucin
Doucin, (Jardin.) greffer sur. Voyez Greffer.
DOUCINE
DOUCINE, terme d'Architecture, V. Moulure.
Doucine
Doucine, (Menuis.) est une espece de rabot qui
sert à faire des moulures. Voyez Pl. du Menuisier.
DOUCIR
DOUCIR, v. act. Manoeuvre du poli des glaces:
on doucit à la roue & au moilon. Voyez l'art. Verrerie.
DOUERO ou DOURO
DOUERO ou DOURO, (Géogr. mod.) riviere
d'Espagne, qui a sa source dans la Sierra de Urbion,
vieille Castille; traverse le Portugal, & se jette dans
l'Océan près de Saint - Jean de Foz, après un trajet
de 90 lieues d'orient en occident.
DOUGER
DOUGER, ciseau à douger, instrument à l'usage
de ceux qui travaillent l'ardoise dans les ardoisieres.
Voyez l'article Ardoise.
DOUILLARD
DOUILLARD, s m. (Comm.) mesure dont on se
sert à Bordeaux & dans toute la Guienne, pour mesurer
les charbons de terre d'Angleterre & d'Ecosse.
Neuf douillards font le tonneau, composé de trente - six
barriques, qui reviennent à soixante - douze barrils
de la même mesure de ceux qui sont portés par les
tarifs de 1664 & 1667. Dict. de Com. & de Trév. (G)
DOUILLE
DOUILLE, s. f. (Coupe des pierres.) du latin do<->
lium, signifie le parement intérieur d'une voûte ou
d'un claveau creux; on l'appelle aussi intrados. La
surface plane qui passe par la corde d'une douille,
s'appelle douille plate: elle sert de préparation à la
formation d'une douille concave. (D)
Douille
Douille, (Hydraul.) c'est dans le genou d'un
instrument pour travailler sur le terrein, une ou
deux boîtes où entrent des bâtons ferrés & pointus
qui soûtiennent l'instrument. (K)
Douille
Douille ou Virole, terme d'Art. comme Orfévr.
Serrur. &c... c'est un cylindre d'argent ou d'or,
creux, dans lequel on passe le manche de la croix:
il s'emboîte lui même dans le vase; c'est aussi le cylindre
d'un bouchon de flacon. On donne ce nom aux
gorges des étuis, & en général à tout canal, anneau,
tuyau de métal.
DOULENS ou DOURLENS
DOULENS ou DOURLENS, (Géog. mod.) ville
de la Picardie en France; elle est située sur l'Anthie.
DOULEUR, CHAGRIN, TRISTESSE, AFFLICTION, DESOLATION
DOULEUR, CHAGRIN, TRISTESSE, AFFLICTION, DESOLATION, synon. (Gramm.)
Ces mots désignent en général la situation d'une ame
qui souffré. Douleur se dit également des sensations
desagréables du corps, & des peines de l'esprit ou
du coeur; les quatre autres ne se disent que de ces
dernieres. De plus tristesse differe de chagrin, en ce
que le chagrin peut être intérieur, & que la tristesse
se laisse voir au - dehors. La tristesse d'ailleurs peut
être dans le caractere ou dans la disposition habituelle,
sans aucun sujet; & le chagrin a toûjours un
sujet particulier. L'idée d'affliction ajoûte à celle de
tristesse, celle de douleur à celle d'affliction, & celle
de desloation à celle de douleur. Chagrin, tristesse &
affliction ne se disent guere en parlant de la douleur
d'un peuple entier, sur - tout le premier de ces mots.
Affliction & desolation ne se disent guere en poésie,
quoiqu'affligé & desolé s'y disent très - bien. Chagrin
en poésie, sur - tout lorsqu'il est au plurier, signifie
plûtôt inquiétude & souci, que tristesse apparente ou
cachée.
Je ne puis m'empêcher, à cette occasion, de rapporter
ici un beau passage du quatrieme livre des
Tusculanes, dont l'objet est à - peu - près le même que
celui de cet article, & dont j'ai déjà dit un mot dans
l'article Dictionnaire, à l'occasion des synonymes
de la langue latine.
AEgritudo
AEgritudo, dit Cicéron, chap. 7. est opinio recens
mali proesentis, in quo demitti contrahique animo rectum
esse videatur.... AEgritudini subjiciuntur.... angor,
moeror, luctus, oerumna, dolor, lamentatio, sollicitudo,
molestia, afflictatio, desperatio, & si qua sunt sub ge<pb->
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