ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"318"> cun selon sa dignité. Ceux qui avoient le mieux réussi dans leur rôle recevoient pour prix des joyaux ou d'autres présens considérables. La poësie des Amautas étoit composée de grands & de petits vers où ils observoient la mesure des syllabes. On dit néanmoins qu'au tems de la conquête des Espagnols ils n'avoient pas encore l'usage de l'écriture, & qu'ils se servoient de signes ou d'instrumens sensibles pour exprimer ce qu'ils entendoient dans les Sciences qu'ils enseignoient. Garcislasso de la Vega, Hist. des Incas, liv. II. & IV. (G)

AMAXHOBIENS (Page 1:318)

* AMAXHOBIENS, anciens peuples de Sarmatie, dans le pays de Roxolanes, maintenant la Moscovie.

AMAXIE (Page 1:318)

* AMAXIE, ville ancienne de la Cilicie, féconde en bois propres pour la Marine.

AMAXITE (Page 1:318)

* AMAXITE, ancienne ville de la Troade, où Apollon eut un temple dont Chrysès fut Grand - Prêtre.

AMAZONE (Page 1:318)

AMAZONE, s. f. (Hist. anc.) femme courageuse & hardie, capable de grands exploits. Voyez Virago, Héroine, &c.

Amazone, dans un sens plus particulier, est le nom d'une nation ancienne de femmes guerrieres, qui, dit - on, fonderent un Empire dans l'Asie mineure, près du Thermodon, le long des côtes de la mer Noire.

Il n'y avoit point d'hommes parmi elles; pour la propagation de leur espece, elles alloient chercher des étrangers; elles tuoient tous les enfans mâles qui leur naissoient, & retranchoient aux filles la mammelle droite pour les rendre plus propres à tirer de l'arc. C'est de cette circonstance qu'elles furent appellées Amazones, mot composé d'A' privatif, & de MAO, mammelle, comme qui diroit sans mammelle, ou privées d'une mammelle.

Les Auteurs ne sont pas tous d'accord qu'il y ait eu réellement une nation d'Amazones. Strabon, Paléphate, & plusieurs autres le nient formellement: mais Hérodote, Pausanias, Diodore de Sicile, Trogue Pompée, Justin, Pline, Pomponius Mela, Plutarque, & plusieurs autres, l'assurent positivement. Hippocrate dit qu'il y avoit une loi chez elles, qui condamnoit les filles à demeurer vierges, jusqu'à ce qu'elles eussent tué trois des ennemis de l'Etat. Il ajoûte que la raison pour laquelle elles amputoient la mammelle droite à leurs filles, c'étoit afin que le bras de ce côté - là profitât davantage, & devînt plus fort.

Quelques Auteurs disent qu'elles ne tuoient pas leurs enfans mâles; qu'elles ne faisoient que leur tordre les jambes, pour empêcher qu'ils ne prétendissent un jour se rendre les maîtres.

M. Petit Medecin de Paris, a publié en 1681, une dissertation I atine, pour prouver qu'il y a eu réellement une nation d'Amazones; cette dissertation contient quantité de remarques curieuses & intéressantes sur leur maniere de s'habiller, leurs armes, & les villes qu'elles ont fondées. Dans les médailles le buste des Amazones est ordinairement armé d'une petite hache d'armes appellée bipennis, ou securis, qu'elles portoient sur l'épaule, avec un petit bouclier en croissant que les Latins appelloient pelta, à leur bras gauche: c'est ce qui a fait dire à Ovide, de Ponto.

Non tibi amazonia est pro me sumenda securis, Aut excisa levi pelta gerenda manu.

Des Géographes & voyageurs modernes prétendent qu'il y a encore dans quelques endroits, des Amazones. Le P. Jean de Los Sanctos, Capucin Portugais, dans sa description de l'Ethiopie, dit qu'il y a en Afrique une République d'Amazones; & AEnéas Sylvius rapporte qu'on a vû subsister en Boheme pendant neuf ans, une République d'Amazones fondée par le courage d'une fille nommée Valasca. (G)

Amazones (Page 1:318)

Amazones, riviere des Amazones; elle traverse toute l'Amérique méridionale d'occident en orient, & passe pour le plus grand fleuve du monde. On croit communément que le premier Européen qui l'a reconnu, fut François d'Orellana, Espagnol; ce qui a fait nommer cette riviere par quelques - uns Orellana: mais avant lui, elle étoit connue sous le nom de Maranon (qu'on prononce Maragnon) nom qu'elle avoit reçû, à ce qu'on croit, d'un autre Capitaine Espagnol ainsi appellé. Orellana dans sa relation dit avoir vû en descendant cette riviere, quelques femmes armées dont un cacique Indien lui avoit dit de se défier: c'est ce qui l'a fait appeller riviere des Amazones.

On prétend que ce fleuve prend sa source au Perou; après avoir traversé 1000 à 1200 lieues de pays, il se jette dans la mer du Nord sous la Ligne. Son embouchure, dit - on, est de 80 lieues.

La carte très - défectueuse du cours de la riviere des Amazones dressée par Sanson sur la relation purement historique d'un voyage de cette riviere que fit Texeira, accompagné du P. d'Acunha Jésuite, a été copiée par un grand nombre de Géographes, & on n'en a pas eû de meilleure jusqu'en 1717. qu'on en publia une du P. Fritz Jésuite, dans les lettres édifiantes & curieuses.

Enfin M. de la Condamine, de l'Académie Royale des Sciences, a parcouru toute cette riviere en 1743; & ce voyage long, pénible, & dangereux, nous a valu une nouvelle carte de cette riviere plus exacte que toutes celles qui avoient précédé. Le célebre Académicien que nous venons de nommer, a publié une relation de ce voyage très - curieuse & très - bien écrite, qui a été aussi insérée dans le volume de l'Académie Royale des Sciences pour 1745. Nous y renvoyons nos Lecteurs, que nous exhortons fort à la lire. M. de la Condamine dit qu'il n'a point vû dans tout ce voyage d'Amazones, ni rien qui leur ressemble; il paroît même porté à croire qu'elles ne subsistent plus aujourd'hui; mais en rassemblant les témoignages, il croit assez probable qu'il y a eu en Amérique des Amazones, c'est - à - dire une société de femmes qui vivoient sans avoir de commerce habituel avec les hommes.

M. de la Condamine nous apprend dans sa relation, que l'Orenoque communique avec ce fleuve par la Riviere noire, ce qui jusqu'à présent étoit resté douteux. (O)

AMAZONIUS (Page 1:318)

AMAZONIUS, nom donné au mois de Décembre par les flateurs de l'Empereur Commode, en l'honneur d'une courtisanne qu'il aimoit éperdument, & qu'il avoit fait peindre en Amazone: ce Prince par la même raison prit aussi le surnom d'Amazonius. (G)

AMBA (Page 1:318)

AMBA. Voyez Manga.

AMBADAR (Page 1:318)

* AMBADAR, ville de la haute Ethiopie, au Royaume de Bagamedri, au pié des montagnes, entre les Provinces de Savea & Dambea.

AMBAGES (Page 1:318)

AMBAGES, s. m. (Belles - Lettres.) mot purement Latin adopté dans plusieurs langues, pour signifier un amas confus de paroles obscures & entortillées dont on a peine à démêler le sens; ou un long verbiage, qui, loin d'éclaircir les choses dont il s'agit, ne sert qu'à les embrouiller. V. Circonlocution.

AMBAIBA (Page 1:318)

* AMBAIBA, arbre qui croît au Brésil; il est trèsélevé; son écorce ressemble à celle du figuier; elle couvre une peau mince, épaisse, verte & gluante; son bois est blanc, comme celui du bouleau, mais plus doux & plus facile à rompre; son tronc est de grosseur ordinaire, mais creux depuis la racine jusqu'au sommet; sa feuille est portée sur un pédicule épais, long de deux ou trois piés, d'un rouge foncé en dehors, & spongieux au - dedans; elle est large, ronde, découpée en neuf ou dix lanieres, & chaque laniere a sa côte, d'où partent des nervures en grand [p. 319] nombre; elle est verte en dessus, cendrés en dessous, & bordée d'une ligne grisârre; le haut du creux donne une espece de moelle que les Negres mettent sur leurs blessures; les fleurs sortent de la partie supérieure du tronc, & pendent à un pédicule fort court, au nombre de quatre ou cinq; leur forme est cylindrique; elles ont sept à neuf pouces de long, sur un pouce d'épaisseur; leur cavité est pleine de duvet; il y a aussi des amandes qui sont bonnes à manger, quand les fleurs sont tombées; les habitans du Brésil font du feu avec sa racine seche sans caillou ni acier; ils pratiquent un petit trou; ils sichent dans ce trou un morceau de bois dur & pointu qu'ils agitent avec beaucoup de vitesse; le bois percé est sous leurs piés, & le bois pointu est perpendiculaire entre leurs jambes: l'agitation suffit pour allumer l'écorce.

On attribue à sa racine, à son écorce, à sa moelle, à sa feuille, au suc de ses rejettons, une si grande quantité de propriétés, que les hommes ne devroient point mourir dans un pays où il y auroit une douzaine de plantes de cette espece, si on en savoit faire usage. Mais je ne doute point que ceux qui habitent ces contrées éloignées, ne portent le même jugement de nos plantes & de nous, quand ils lisent les vertus merveilleuses que nous leur attribuons.

AMBAITINGA (Page 1:319)

* AMBAITINGA: cet arbre a la branche rougeâtre, le bois d'un tissu fort serré, & la feuille d'un verd éclatant au sommet, pâle à la base, mais d'un grain si rude, qu'elle polit comme la lime. On tire de l'ambaitinga une liqueur buileuse; son fruit est large, menu, long comme la main, bon & doux au goût. Voyez l'Hist. des Plant. de Ray.

AMBALAM (Page 1:319)

* AMBALAM, grand arbre qui croît aux Indes, dont les branches s'étendent beaucoup; qui aime les lieux sablonneux, dont le tronc est fort gros, & qui a la racine longue & fibreuse, le bois lisse & poli, l'écorce épaisse; les plus grandes branches de couleur cendrée, les petites de couleur verte, & parsemées d'une poudre bleue; les feuilles petites, irrégulieres, rangées par paires, oblongues, arrondies, excepté par le bout, deux fois aussi longues que larges, pointues, d'un tissu serré, douces, lisses, luisantes des deux côtés, d'un verd vif en dessus, un peu plus pâles en dessous, & traversées d'une côte, qui distribue des nervures presqu'en tous sens. Les jets des grandes branches portent un grand nombre de fleurs à cinq ou six pétales minces, pointues, dures, & luisantes; ces fleurs contiennent dans un petit ovaire jaune le fruit qui doit venir; cet ovaire est entouré de dix à douze étamines, selon le nombre des pétales. Les étamines sont déliées, petites, blanches & jaunes à leurs sommets. Il part du centre de l'ovaire cinq ou six petits styles: quand les boutons des fleurs viennent à paroître, l'arbre perd ses feuilles, & n'en pousse d'autres que quand le fruit se forme. Ce fruit pend des branches en grappes; il est rond, oblong, dur, semblable à celui du mango, & d'un verd vif, quand il est presque mûr; il jaunit ensuite; il est acide au goût; sa pulpe se mange; il contient une amande dure, qui remplit toute sa cavité; sa surface est recouverte de filets ligneux; il est tendre sous ces filets; l'arbre porte fleurs & fruits deux fois l'an. Les naturels du pays font de son suc mêlé avec le riz une espece de pain qu'ils appellent apen. On attribue à ses différentes parties, à ses feuilles, à son écorce, &c. plusieurs propriétés médicinales, qu'on peut voir dans Ray.

AMBARE (Page 1:319)

* AMBARE, arbre des Indes grand & gros, à feuilles semblables à celles du noyer, d'un verd un peu plus clair, & parsemées de nervures qui les embellissent; à fleurs petites & blanches, à fruit gros comme la noix, verd au commencement, d'une odeur forte, d'un goût âpre, jaunissant à mesure qu'il mûrit; acquérant en même tems une odeur agréable, un goût aigrelet, & plein d'une moelle cartilagineuse & dure, parsemée de nervures; on le confit avec du sel & du vinaigre; il excite l'appétit, & fait couler la bile. Lémery.

AMBARVALES (Page 1:319)

AMBARVALES, adj. pl. pris subst. (Hist. anc.) fêtes ou cérémonies d'expiation, que les Romains faisoient tous les ans dans les campagnes, pour obtenir des Dieux une abondante moisson. V. Fête, &c.

A cette fête, ils sacrifioient une jeune vacbe, une truie, ou une brebis, après l'avoir promenée trois fois autour du champ; ce qui fit donner à cette fête le nom d'ambarvales, lequel est dérivé DA'MFI\, autour, ou ambio, faire le tour, & de arva, champs; d'autres, au lieu d'ambarvalia, écrivent ambarbalia, & amburbia, & le font venir de ambio, faite le tour, & urbs, ville.

Du nom des animaux qu'on sacrifioit en cette fête, on la nommoit aussi suovetauriles, suovetaurilia. Voyez Suovetauriles.

Le carmen ambarvale, étoit une priere qui se faisoit en cette occasion, dont Caton nous a conservé la formule, ch. cxxxxj. de re rustica.

Les Prêtres qui officioient à cette solennité, s'appelloient Fratres orvales. Voyez Orvales, & Agriculture

Cette fête se célébroit deux fois l'année, à la fin de Janvier, ou selon quelques Auteurs, au mois d'Avril, & pour la seconde fois au mois de Juillet; mais on n'a rien de certain sur le jour auquel elle étoit fixée. (G)

AMBASSADE (Page 1:319)

AMBASSADE, s. f. (Hist. mod.) envoi que les Princes Souverains ou les Etats se font les uns aux autres de quelque personne habile & expérimentée pour négocier quelque affaire en qualité d'Ambassadeur. Voyez Ambassadeur.

Le P. Daniel dit que c'étoit la coûtume, sous les premiers Rois de France, d'envoyer ensemble plusieurs ambassadeurs qui composoient une espece de conse il: on observe encore quelque chose d'assez semblable à cela dans les traités de paix. L'ambassade de France à Nimegue, pour la paix, étoit composée de trois Plénipotentiaires; celle de Munster de deux, &c.

L'histoire nous parle aussi d'ambassadrices; Mme la Maréchale de Guebriant a été, comme dit Wicquefort, la prenuere femme, & peut - être la seule, qui ait été envoyée par aucune Cour de l'Europe en qualité d'ambassadrice. Matth. liv. IV. Vie d'Henri IV. dit que le Roi de Perse envoya une Dame de sa Cour en ambassade vers le Grand Seigneur pendant les troubles de l'Empire.

AMBASSADEUR (Page 1:319)

AMBASSADEUR, s. m. (Hist. moder.) Ministre public envoyé par un Souverain à un autre, pour y représenter sa personne. Voyez Ministre.

Ce mot vient de ambasciator, terme de la basse latinité, qui a été sait de ambactus, vieux mot emprunté du Gaulois, signifiant serviteur, client, domestique ou officier, selon Borel, Ménage, & Chifflet d'après Saumaise & Spelman: mais les Jésuites d'Anvers, dans les act. Sanct. Mart. tom. II. pag. 128. rejettent cette opinion. parce que l'ambact des Gaulois avoit cessé d'être en usage long - tems avant qu'on se servît du mot Latin ambascia: cependant cela n'est pas strictement vrai, car on trouve ambascia dans la loi Salique, tit. 19, qui s'est fait d'ambactia, en prononçant le t comme dans actio, & ambactia vient d'ambactus, & ce dernier d'ambact. Lindenbroeg le dérive de l'Allemand ambacht, qui signifie oeuvre, comme si on se loüoit pour faire quelque ouvrage ou légation: Chorier est du sentiment de Lindenbroeg au sujet du même mot, qui se trouve dans la loi des Bourguignons. Albert Acharisius en son Dictionnaire Italien, le dérive du Latin ambulare, mar<pb->

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