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En Latin nous nommons ce Ministre legatus ou
orator: cependant il est certain que ce mot ambassadeur a chez nous une signification beaucoup plus ample
que celui de legatus chez les Romains; & à la réserve
de la protection que le droit des gens donne à
l'un & donnoit à l'autre, il n'y a presque rien de commun
entr'eux. Voyez
Les ambassadeurs sont ou ordinaires ou extraordinaires.
Ambassadeur (Page 1:320)
Ambassadeur (Page 1:320)
A la vérité il n'y a nulle différence essentielle entre ambassadeur ordinaire & ambassadeur extraordinaire: le motif de leurs ambassades est tout ce qui les distingue: ils joüisfent également de toutes les prérogatives que le droit des gens leur accorde.
Athènes & Sparte florissantes, dit M. Toureil, n'avoient autrefois rien tant aimé que de voir & d'entendre dans leurs assemblées divers ambassadeurs qui recherchoient la protection ou l'alliance de l'une ou de l'autre. C'étoit, à leur gré, le plus bel hommage qu'on leur pût rendre; & celle qui recevoit le plus d'ambassades, croyoit l'emporter sur sa rivale.
> Athènes, les ambassadeurs des Princes & des États étrangers montoient dans la tribune des Orateurs pour exposer leur commission & pour se faire mieux entendre du peuple: à Rome ils étoient introduits au Sénat, auquel ils exposoient leurs ordres. Chez nous les ambassadeurs s'adressent immédiatement & uniquement au Roi.
Le nom d'ambassadeur, dit Ciceron, est sacré & inviolable: non modo inter sociorum jura, sed etiam inter hostium tela incolume versatur. In Verr. Orat. VI. Nous lisons que David fit la guerre aux Ammonites pour venger l'injure faite à ses ambassadeurs, liv. II. des Rois, ch. x. Alexandre fit passer au fil de l'épée les habitans de Tyr, pour avoir insulté ses ambassadeurs. La jeunesse de Rome ayant outragé les ambassadeurs de Vallonne, sut livrée entre leurs mains pour les en punir à discrétion.
Les ambassadeurs des Rois ne doivent point aller aux nôces, aux enterremens, ni aux assemblées publiques & solemnelles, à moins que leur Maître n'y ait intérêt: ils ne doivent point aussi porter le deuil, pas même de leurs proches, parce qu'ils représentent la personne de leur Prince, à qui il est de leur devoir de se conformer en tout.
En France le nonce du Pape a la préséance sur tous les autres ambassadeurs, & porte la parole en leur nom lorsqu'il s'agit de complimenter le Roi.
Dans toutes les autres Cours de l'Europe l'ambassadeur de France a le pas sur celui d'Espagne, comme cette Couronne le reconnut publiquement au mois de Mai 1662, dans l'audience que le Roi Louis XIV. donna à l'ambassadeur d'Espagne, qui, en présence de vingt - sept autres tant ambassadeurs qu'envoyés des Princes, protesta que le Roi son maitre ne disputeroit jamais le pas à la France. Ce fut en réparation de l'insulte faite à Londres l'année précédente par le Baron de Batteville, ambassadeur d'Espagne, au Comte d'Estrades, ambassadeur de France: on frappa à cette occasion une médaille. (G)
AMBELA (Page 1:320)
* AMBELA, arbre que les Indiens appellent charamei, & les Perses & les Arabes ambela. Il y en a de deux especes: l'une est aussi grande que le neslier; elle a la feuille du poirier, & le fruit semblable à la noisette: mais anguleux & aigrelet. On le confit dans sa maturité, & on le mange avec du sel. L'autre espece est de la même grandeur: mais sa feuille est plus petite que celle du poirier, & son fruit plus gros. Les Indiens font bouillir son bois avec le santal, & prennent cette décoction dans la fievre.
Le premier ambela croît sur les bords de la mer; le second en terre ferme. L'écorce de la racine de l'un & de l'autre donne un lait purgatif, qu'on fait prendre, avec le suc d'une dragme de moutarde pilée, à ceux qui sont attaqués d'asthme. L'on arrête l'effet de ce purgatif quand il agit trop, avec de la décoction de riz, qu'on garde deux ou trois jours pour la rendre aigre. Le fruit de l'ambela se mange. On le confit. On l'employe aussi dans les ragouts. Voyez Bot. de Parkinson.
AMBER (Page 1:320)
* AMBER, riviere d'Allemagne dans la Baviere, qui a sa source à deux lieues de Fuxsen, & se joint à l'Iser au - dessus de Landshut.
AMBERG (Page 1:320)
* AMBERG, ville d'Allemagne dans le Nordgow, capitale du haut Palatinat de Baviere, sur la riviere de Wils. Long. 29. 30. lat. 49. 26.
AMBERT (Page 1:320)
* AMBERT, ville de France dans la basse - Auvergne, chef - lieu du Livradois. Long. 21. 28. latit. 45. 28.
AMBEZAS (Page 1:320)
AMBEZAS, se dit au trictrac de deux as qu'on
amene en joüant les dés. Voyez
AMBI (Page 1:320)
AMBI, s. m. machine ou instrument de Chirurgie,
inventé par Hippocrate pour réduire la luxation du
bras avec l'épaule. Voyez
Pour se servir de l'ambi, on lie le bras sur le levier dont la charniere est le point fixe, & en appuyant avec force sur l'extrémité du levier, on lui fait décrire une courbe pour approcher cette extrémité du pié de l'instrument: ce mouvement fait en même tems l'extension, la contre - extension & la réduction de l'os.
Cette machine a quelques avantages: le bras peut y être placé de façon que les muscles soient relâchés; elle a une force suffisante, & on pourroit même lui en donner davantage en allongeant le bout de son levier. L'extension & la contre - extension sont également fortes, puisque la même cause les produit en même tems. Mais l'ambi a aussi des défauts considérables, en ce que la tête de l'os peut être poussée dans sa cavité avant que les extensions ayent été suffisantes. On risque alors de renverser en - dedans ou le rebord cartilagineux, ou la capsule ligamenteuse. Au reste cette machine ne pourroit convenir tout au plus que pour la luxation en - dessous, & on sait que le bras se luxe fort facilement en - deva>t & en<pb-> [p. 321]
AMBIA - MONARD (Page 1:321)
AMBIA - MONARD, (Med.) bitume liquide jaune, dont l'odeur approche de celle du tacamahaca; il est résolutif, fortifiant, adoucissant; il guérit les dartres, la gratelle: on s'en sert pour les humeurs froides: il a les mêmes vertus que les gommes. (N)
AMBIAM (Page 1:321)
* AMBIAM, ville & royaume d'Ethiopie vers le lac Zaflan.
AMBIANCATIVE (Page 1:321)
* AMBIANCATIVE, ville & royaume d'Ethiopie, entre la Nubie & le Bagamedri.
AMBIANT (Page 1:321)
AMBIANT, adj. se dit en Physique de ce qui forme
comme un cercle ou une enveloppe à l'entour
de quelque chose; ce qu'on appelle ambiens en Latin, ou circumambiens; comme l'atmosphere qui enveloppe
la terre & tout ce qu'elle porte. Ainsi on dit
l'air ambiant pour l'air environnant; les corps ambians
pour les corps environnans. Voyez
AMBIBARIENS (Page 1:321)
* AMBIBARIENS, peuples de l'ancienne Gaule; on croit que ce sont aujourd'hui ceux du diocèse d'Avranches.
AMBIDEXTRE (Page 1:321)
AMBIDEXTRE, adj. pris subst. (Jurisp.) qui se
sert des deux mains avec une aisance égale. Voyez
On a aussi appliqué le mot ambidextre dans un sens métaphorique à ceux qui prennent de l'argent de deux parties, & promettent séparément à l'une & à l'autre de s'employer pour elle, comme pourroit faire un Expert, un Procureur ou solliciteur de mauvaise foi. (H)
AMBIERLE (Page 1:321)
* AMBIERLE, ville de France dans le Forès, à trois lieues de Roüanne, à quinze de Lyon.
AMBIGENE (Page 1:321)
AMBIGENE, adj. hyperbole ambigene, en Géométrie, c'est celle qui a une de ses branches infiuies inscrite,
& l'autre circonscrite à son asymptote. Voyez
AMBIGU (Page 1:321)
AMBIGU, adj. (Gramm.) ce mot vient de ambo,
deux, & de ago, pousser, mener. Un terme ambigu
présente à l'esprit deux sens différens. Les réponses
des anciens oracles étoient toûjours ambiguës; &
c'étoit dans cette ambiguité que l'oracle trouvoit à
se défendre contre les plaintes du malheureux qui
l'avoit consulté, lorsque l'évenement n'avoit pas répondu
à ce que l'oracle avoit fait espérer selon l'un
des deux sens. Voyez
AMBITÉ (Page 1:321)
AMBITÉ, adj. en usage dans les Verreries. On dit
que le verre est ambité quand il est mou, quand il n'y
a pas assez de sable; alors il vient plein de petits grumeaux;
le corps du verre en est tout parsemé; les
marchandises qui s'en font sont comme pourries &
cassent facilement. Il faut alors le rafiner, & perdre
à cette manoeuvre du tems & du charbon. Voyez l'article
AMBITION (Page 1:321)
AMBITION, s. f. c'est la passion qui nous porte avec excès à nous aggrandir. Il ne faut pas confondre tous les ambitieux: les uns attachent la grandeur solide à l'autorité des emplois; les autres à la richesse; les autres au faste des titres, &c. Plusieurs vont à leur but sans nul choix des moyens; quelques - uns par de gran<cb->
Toutes les passions prennent le tour de notre caractere. Il y a, s'il est permis de s'exprimer ainsi, entre l'ame & les objets une influence réciproque. C'est de l'ame que viennent tous les sentimens: mais c'est par les organes du corps que passent les objets qui les excitent: selon les couleurs que l'ame leur donne; selon qu'elle les pénetre, qu'elle les embellit, qu'elle les déguise, elle les rebute ou elle s'y attache. Quand on ignoreroit que tous les hommes ne se ressemblent point par le coeur, il suffiroit de savoir qu'ils envisagent les choses selon leurs lumieres, peut - être encore plus inégales, pour comprendre la différence qui distingue les passions qu'on désigne du même nom: si différemment partagés d'esprit, de sentimens & de préjugés, il n'est pas étonnant qu'ils s'attachent au même objet sans avoir en vûe le même intérêt; & cela n'est pas seulement vrai des ambitieux, mais aussi de toute passion. (X)
* Les Romains avoient élevé un temple à l'ambition, & ils le lui devoient bien. Ils la représentoient avec des ailes & les piés nuds.
AMBITUS (Page 1:321)
AMBITUS, s. m. est en Musique le nom qu'on donnoit
autrefois à l'étendue particuliere de chaque ton
ou mode du grave à l'aigu. Car quoique l'étendue
d'un mode fût en quelque maniere fixée à deux octaves,
il y avoit des tons irréguliers dont l'ambitus
excédoit cette étendue, & d'autres qui n'y arrivoient
pas. Voyez
AMBIVARITES (Page 1:321)
* AMBIVARITES, peuples de la Gaule Belgique:
on croit qu'ils habitoient le pays aujourd'hui appellé
le Brabant. Voyez
AMBLE (Page 1:321)
AMBLE, s. m. c'est, en langue de Manege, un pas
du cheval, dans lequel il a toujours à la fois deux jambes
levées. Voyez
Ce pas est un train rompu, un cheval qui va l'amble, mouvant toujours à la fois les deux jambes de
devant ou les deux de derriere: l'amble est l'allure naturelle
des poulains; & ils s'en défont dès qu'ils sont
assez forts pour troter. On ne connoît point cette allure
dans les Manéges, où les Ecuyers ne veulent que
le pas, le trot & le galop. La raison qu'ils en donnent
est qu'on peut mettre au galop un cheval qui trote,
sans l'arrêter, mais qu'on ne peut pas le mettre de
même de l'amble au galop sans l'arrêter; ce qui prend
du tems & interrompt la justesse & la cadence du manége.
Voyez
Il y a différentes manieres pour dresser un jeune cheval à l'amble. Quelques - uns le fatiguent à marcher pas à pas dans des terres nouvellement labourées, ce qui l'accoûtume naturellement à la démarche de l'amble: mais cette méthode a ses inconvéniens; car on peut, en fatiguant ainsi un jeune cheval, l'affoiblir ou l'estropier.
D'autres, pour le former à ce pas, l'arrêtent tout court, tandis qu'il galope, & par cette surprise lui font prendre un train mitoyen entre le trot & le galop; de sorte que perdant ces deux allures, il faut nécessairement qu'il retombe à l'amble: mais on risque par - là de lui gâter la bouche, ou de lui donner une encartelure, ou un nerf - férure.
D'autres l'y dressent en lui chargeant les piés de fers extrèmement lourds: mais cela peut leur faire heurter & blesser les jambes de devant avec les piés de derriere. D'autres leur attachent au paturon des poids de plomb: mais outre que cette méthode peut causer les mêmes accidens que la précédente, elle peut aussi causer au cheval des foulures incurables, ou lui écraser la couronne, &c.
D'autres chargent le dos du cheval de terre, de
plomb, ou d'autres matieres pesantes: mais il est à
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