ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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dilatent quelquefois si fort que les dents ne sont plus
affermies dans ces cavités, & qu'elles disparoissent
dans les jeunes comme dans les vieux sujets.
Les alvéoles sont tapissées d'une membrane très sensible,
qui paroît être nerveuse & qui envelope
les racines de chaque dent; c'est de cette membrane
& du nerf de la dent que vient la douleur appellée
odontalgie ou mal de dent. Voyez
Odontalgie & Mal de dent . (L).
Alvéole
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Alvéole, s. m. alveolus. On a donné ce nom aux
petites cellules dont sont composés les gâteaux de cire
dans les ruches des abeilles. V. Abeille. Elles construisent
ces alvéoles avec la cire qu'elles ont avalée.
On a vû au mot Abeille, que les ouvrieres, après
avoir avalé la cire brute, la changeoient dans leur
estomac en vraie cire. Voyez Cire. L'abeille rend
par la bouche la cire dont elle forme l'alvéole; cette
cire n'est alors qu'une liqueur mousseuse & quelquefois
une espece de bouillie qu'elle pose avec sa langue
& qu'elle façonne avec ses deux dents; on voit
la langue agir continuellement & changer de figure
dans les differentes positions où elle se trouve; la
pâte de cire se seche bientôt & devient de la vraie
cire parfaitement blanche, car tous les alvéoles nouvellement
faits sont blancs; s'ils jaunissent, & même
s'ils deviennent bruns & noirs, c'est parce qu'ils sont
exposés à des vapeurs qui changent leur couleur naturelle.
On ne peut pas douter que la cire ne sorte
de la bouche de l'abeille; car on la voit allonger un
alvéole sans prendre de la cire nulle part, & sans en
avoir aucune pelote à ses jambes; elle n'employe pas
d'autre matiere que celle qui sort de sa bouche; il
faut même qu'elle soit liquide pour être façonnée,
ou au moins elle ne doit pas être absolument seche.
On croit que les râclures d'un alvéole nouvellement
fait, c'est - à - dire les petites parties que les ouvrieres
enlevent en le réparant, peuvent servir à en construire
d'autres: mais il est certain qu'elles n'employent
jamais de la cire seche; on leur en a présenté
sans qu'elles en aient pris la moindre particule; elles
se contentent de la hacher pour en tirer tout le miel
qui peut y être mêlé. Les alvéoles sont des tuyaux à
six pans, posés sur une base pyramidale. Le fond de
ces tuyaux est un angle solide, formé par la réunion
de trois lames de cire de figure quadrilatérale; chacune
de ces lames a la figure d'un rhombe, dont les
deux grands angles ont chacun, à - peu - près, 110 degrés,
& dont les deux petits angles ont par conséquent
chacun environ 70 degrés. Cette figure n'est
pas exactement la même dans tous les alvéoles; il
y en a où les lames du fond paroissent quarrées: on
trouve même des cellules dont le fond est composé
de quatre pieces, quelquefois il n'y a que deux de
ces pieces qui soient de figure quadrilatérale, les
autres ont plus ou moins de côtés. Enfin ces pieces
varient de figure & de grandeur: mais pour l'ordinaire
ce sont des losanges ou des rhombes plus ou
moins allongés, & il n'y en a que trois; elles sont
réunies par un de leurs angles obtus, & se touchent
par les côtés qui forment cet angle. Voilà une cavité
pyramidale dont le sommet est au centre; la circonférence
a trois angles saillans ou pleins, & trois angles
rentrans ou vuides. Chaque angle saillant est
l'angle obtus d'un losange dont l'angle opposé est au
sommet de la pyramide; chaque angle rentrant est
formé par les côtés des losanges qui ne se touchent
pas, & qui sont par conséquent au nombre de six
dans la circonférence du fond de l'alvéole. Ce fond
est adapté à l'extrémité d'un tuyau exagone dont les
pans sont égaux. Cette extrémité est terminée comme
les bords du fond, par trois angles saillants ou
pleins, & par trois angles rentrans ou vuides placés
alternativement. Les arrêtes qui sont formées par la
réunion des pans du tuyau exagone, aboutissent aux
sommets des angles qui sont à son extrémité, alternativement
à un angle saillant & à un angle rentrant.
L'extrémité du tuyau étant ainsi terminée, le couvercle
le ferme exactement; ses angles saillans sont
reçûs dans les angles rentrans de l'extrémité du
tuyau dont il reçoit les angles saillans dans ses angles
rentrans. Il y a toûjours quelqu'irrégularité
dans la figure des alvéoles. Les arretes du tuyau exagone
qui devroient aboutir aux sommets des angles
rentrans du fond, se trouvent un peu à côté. Ce défaut,
si c'en est un, se trouve au moins dans deux angles,
& souvent dans tous les trois; soit parce que les
losanges du fond ne sont pas réguliers, soit parce que
les pans de l'exagone ne sont pas égaux; il y en a au moins
deux qui ont plus de largeur que les quatre
autres, & qui sont opposés l'un à l'autre; quelquefois
on en trouve trois plus larges que les trois autres.
Cette irrégularité est moins sensible à l'entrée
de l'alvéole que près du fond. Les tuyaux des alvéoles sont posés les uns sur les autres, & pour ainsi dire
empilés, de façon que leurs ouvertures se trouvent
du même côté, & sans qu'aucune déborde la surface
du gâteau de cire qu'elles composent. V. Gateau
de cire. L'autre face du gâteau est composée d'une
pile de tuyaux disposés comme ceux de la premiere
face; de sorte que les alvéoles de l'une des faces du
gâteau & ceux de l'autre face se touchent par leur
extrémité fermée. Toutes les alvéoles d'un gâteau
étant ainsi rangées se touchent exactement sans laisser
aucun vuide entre elles. On conçoit aisément
qu'un tuyau exagone, tel qu'est un alvéole posé au
milieu de six autres tuyaux exagones, touche par
chacune de ses faces à une face de chacun des autres
alvéoles; de sorte que chaque pan pourroit être commun
à deux alvéoles; ce qui est bien éloigné de laisser
du vuide entr'eux. Supposons que les deux piles
de tuyau qui composent le gâteau, & qui se touchent
par leurs extrémités fermées, c'est - à - dire par
leurs fonds, soient séparées l'une de l'autre, on
verra à découvert la face de chaque pile sur laquelle
paroîtrontles parois extérieures des fonds des alvéoles.
Ce fond qui est concave en - dedans, comme nous l'avons
déja dit, est convexe en - dehors, & forme une
pyramide qui se trouve creuse lorsqu'on regarde
dans l'intérieur de l'alvéole, & saillante à l'extérieur.
Si on se rappelle la figure des parois intérieures du
fond qui est composé de trois losanges, &c. on aura
la figure des parois extérieures; ce sont les mêmes
losanges réunis par un de leurs angles obtus, ils
se touchent par les côtés qui forment cet angle. La
circonférence est composée de trois angles saillans
& de trois angles rentrans, & par conséquent de
six côtés. Toute la différence qui se trouve à l'extérieur,
c'est que le centre est saillant. Les tuyaux
exagones des alvéoles étant disposés, comme nous
avons dit, considérons un alvéole, & les six autres
alvéoles, dont il est environné. Les fonds pyramidaux
de ces six alvéoles, forment en se joignant
avec le fond de l'alvéole qui est au centre, trois
pyramides creuses & renversées, semblables à celles
qui sont formées par les parois intérieures des
fonds; aussi ces pyramides renversées servent - elles
de fond aux alvéoles qui remplissent l'autre face du
gâteau que nous avons supposé être partagé en deux
parties.
M. Koenig a démontré que la capacité d'une cellule
à six pans & à fond pyramidal quelconque fait de
trois rhombes semblables & égaux, étoit toûjours
égale à la capacité d'une cellule à fond plat dont les
pans rectangles ont la même longueur que les pans
en trapese de la cellule pyramidale, & cela quels
que soient les angles des rhombes. Il a aussi démontré
qu'entre les cellules à fond pyramidal, celle dans
laquelle il entroit le moins de matiere avoit son
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fond composé de trois rhombes dont chaque grand
angle étoit de 109 degrés 26 minutes, & chaque petit
angle de 70 degrés 34 minutes. Cette solution est
bien d'accord avec les mesures précises de M. Maraldi, qui sont de 109 degrés 28 minutes pour les
grands angles, & de 70 degrés 32 minutes pour les
petits. Il est donc prouvé, autant qu'il peut l'être,
que les abeilles construisent leurs alvéoles de la façon
la plus avantageuse pour épargner la cire: cette
sorte de construction est aussi la plus solide; chaque
fond d'alvéole est retenu par les pans des alvéoles qui
se trouvent derriere: cet appui paroît nécessaire,
car les fonds & les pans de l'alvéole sont plus minces
que le papier le plus fin. Le bord de l'alvéole est trois
ou quatre fois plus épais que le reste; c'est une espece
de bourlet qui le rend assez fort pour résistér
aux mouvemens des abeilles qui entrent dans l'alyéole & qui en sortent. Ce bord est plus épais dans
les angles de l'exagone que sur les pans; il est pour
ainsi dire presque impossible de voir dans les ruches,
& même dans les ruches vitrées qui sont faites expres
pour l'observation, quelles sont les parties de l'alyéole que les abeilles forment les premieres. Il y a un
moyen plus simple; il faut prendre des gâteaux, surtout
ceux qui sont nouvellement faits, & examiner
les cellules qui se trouvent sur leurs bords, elles ne
sont que commencées: il y en a dont la construction
est plus ou moins avancée; on a reconnu que les
abeilles commençoient l'alvéole par le fond, qu'elles
formoient d'abord un des rhombes; elles élevent sur les deux côtés de ce rhombe, qui doivent
se trouver à la circonférence du fond, la naissance
de deux pans de l'exagone; ensuite elles font un second
rhombe du fond avec les commencemens de
deux autres pans de l'exagone, & enfin le troisieme
rhombe complete le fond, & deux pans qu'elles ajoûtent
ferment l'exagone. Le fond étant fait & le tuyau
exagone commencé, elles l'allongent & le finissent
en appliquant le bourlet sur les bords de l'ouverture.
Elles construisent en même tems plusieurs fonds les
uns à côté des autres; & pendant que les unes font
des cellules sur l'un des côtés de ces fonds, les autres
en construisent de l'autre; desorte qu elles font
les deux faces d'un gâteau en même tems. Il leur en
faut beaucoup pour dresser les parois des cellules,
pour les amincir, pour les polir; chaque cellule ne
peut contenir qu'une ouvriere; on la voit y entrer
la tête la premiere; elle ratisse les parois avec ses
dents; elle fait une petite pelotte grosse comme la
tête d'une épingle avec les particules de cire qu'elle
a détachées, & à l'instant elle emporte la pelotte:
une autre fait la même manoeuvre, & ainsi de suite
jusqu'à ce que l'alvéole soit fini.
Les alvéoles servent de dépôt pour conserver le
miel, les oeufs & les vers des abeilles: comme ces
oeufs & ces vers sont de différentes grosseurs, Voyez
Abeille, les abeilles font des alvéoies de différente
grandeur pour les loger. Les plus petits sont pour les
vers qui doivent se changer en abeilles ouvrieres;
le diametre de ces cellules est d'environ deux lignes
2/3, & la profondeur est de cinq lignes 1/2, & le gâteau
composé de deux rangs de ces cellules a environ
dix lignes d'épaisseur; les cellules où doivent naître
les faux bourdons sont profondes de huit lignes, souvent
plus, & quelquefois moins; elles ont trois lignes
17/50 ou à peu près trois lignes & un tiers de
ligne de diametre pris dans un sens: mais le diametre
qu'on prend en sens contraire est plus petit d'une
neuvieme partie; cette différence vient de ce que
l'exagone de ces alvéoles a deux faces opposées plus
petites que les quatre autres; il y a aussi quelque différence,
mais bien moins sensible entre les diametres
des petites cellules. Les deux sortes d'alvéoles dont on
vient de donner les dimensions, ne servent pas seule<cb->
ment â loger les oeufs & ensuite les vers; souvent les
abeilles les remplissent de miel lorsqu'elles les trouvent
vuides. Il y a aussi des cellules dans lesquelles
elles ne mettent jamais que du miel, celles - ci sont
plus profondes que les autres: on en a vû qui n'avoient
pas plus de diametre que les plus petites, &
dont la profondeur étoit au moins de dix lignes. Lorsque la récolte du miel est abondante, elles allongent
d'anciens alvéoles pour le renfermer, ou elles en
font de nouveaux qui sont plus profonds que les autres.
Lorsque les parois de la ruche, ou quelqu'autre
circonstance gênent les abeilles dans la construction
de leur alvéole, elles les inclinent, elles les courbent,
& les disposent d'une maniere irréguliere.
Les alvéoles destinés à servir de logement aux vers
qui doivent se métamorphoser en abeilles meres, sont
absolument différens des autres alvéoles; on n'y voit
aucune apparence de la figure - exagone; ils sont arrondis
& oblongs; l'un des bouts est plus gros que
l'autre; leur surface extérieure est parsemée de petites
cavités. Ces cellules paroissent être grossierement
construites; leur parois sont fort épaisses, une
seule de ces cellules peut peser autant que 150 cellules
ordinaires: le lieu qu'elles occupent semble
être pris au hasard; les unes sont posées au milieu
d'un gâteau sur plusieurs cellules exagones; d'autres
sont suspendues aux bords des gâteaux. Le gros bout
est toûjours en haut; ce bout par lequel les ouvrieres
commencent la construction de l'alvéole est quelquefois
suspendu par un pédicule: mais à mesure
que l'alvéole s'allonge, il s'étrécit; enfin il est terminé
par le petit bout qui reste ouvert. La cellule
entiere a 15 ou 16 lignes de profondeur; lorsque
ces alvéoles ne sont qu'à demi faits, leur surface est
lisse; dans la suite les ouvrieres y appliquent de petits
cordons de cire qui y forment des cavités. On
croit que ces cavités sont les premiers vestiges des
cellules ordinaires qui seront construites dans la suite
sur ces grands alvéoles. Lorsque les abeilles femelles
sont sorties de ceux qui pondent aux bords des gâteaux,
les ouvrieres raccourcissent ces alvéoles, &
les enveloppent en allongeant les gâteaux; ils sont
alors recouverts par des cellules ordinaires qui sont
plus élevées dans cet endroit du gâteau, où il est plus
épais qu'ailleurs. Il y a des ruches où il ne se trouve
que deux ou trois grands alvéoles; on en a vû jusqu'à
quaranre dans d'autres: c'est au printems qu'il faut
chercher ces alvéoles; car dans une autre saison, ils
pourro>ent tous être recouverts par d'autres cellules.
Mém. de l'Acad. Royale des Scienc. 1712, & Mém.
pour servir à l'Histoire des insectes, par M. de Reaumur.
(I)
ALUINE ou ALUYNE
(Page 1:307)
ALUINE ou ALUYNE, (Botan.) nom que l'on
a donné à l'absynthe. Voyez Absynthe. (I)
ALVINIERES
(Page 1:307)
* ALVINIERES, s. f. carpieres, forcieres; ce sont
de petits étangs où l'on tient le poisson, mais principalement
les carpes mâles & femelles destinées à
peupler.
ALVIN
(Page 1:307)
ALVIN, s. m. On appelle alvin tout le menu poisson
qui sert à peupler les étangs & autres pieces d'eau:
ainsi alviner un étang, c'est l'empoissonner en y jettant
de l'alvin, & l'clvinage est le poisson que les marchands
rebutent, & que les pêcheurs rejettent dans
l'eau. En plusieurs endroits on appelle l'alvin di norrain: en d'autres on dit du fretin, du menu fretin, de
la menuisaille, & généralement du peuple. On se sert
encore du mot de feuille, quoi qu'à parler juste, il y
ait de la différence entre la feuille & l'alvin. Voyez
Feuille.
ALUN
(Page 1:307)
* ALUN, s. m. alumen, sel fossile & minéral d'un
goût acide, qui laisse dans la bouche une saveur douce,
accompagnée d'une astriction considérable. Ce
mot vient du Grec A'>L>, sel, ou peut - être du Latin lumen; parce qu'il donne de l'éclat aux couleurs. On
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