ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Aristote établit une espece particuliere de mouvement, qu'il appelle mouvement d'altération. Voyez Mouvement, &c. (O)

Alteration (Page 1:304)

Alteration, en Medecine, se prend en différens sens: pour le changement de bien en mal, tous les excès causent de l'altération dans la santé: pour une grande soif, il a une altération continuelle; l'altération est une suite ordinaire de la fievre. (L)

Alteration (Page 1:304)

Alteration, (Jardinage.) est une espece de cessation de seve dans un végétal; c'est une maladie à laquelle il faut promptement remédier, pour rendre à la plante toute la vigueur nécessaire. (K)

Alteration (Page 1:304)

Alteration, (à la Monnoie.) est la diminution d'une piece en la rognant, en la limant, regravant dans la tranche, ou en emportant quelque partie de la superficie avec des caustiques, comme l'eau régale pour l'or, l'eau forte pour l'argent, ou avec une fleur de soufre préparée. Les Ordonnances & les Lois punissent ce crime de mort, comme celui de faux monnoyage.

ALTERCATION (Page 1:304)

ALTERCATION, s. f. (Jurispr.) léger démêlé entre deux amis ou deux personnes qui se fréquentent. Ce mot vient du Latin altercari, qui signifioit simplement converser, s'entretenir ensemble. Ils n'ont pas ensemble de querelle formée: mais il y a toûjours quelques petite altercation entre eux.

Altercation se dit aussi quelquefois en terme de Palais, de ces contestations, ou plûtôt de ces cris qui s'élevent souvent entre les Avocats, lorsque les Juges sont aux opinions. (H)

ALTERER (Page 1:304)

ALTERER, diminuer, affoiblir, v. a. Voyez Alteration.

Alterer (Page 1:304)

Alterer, (Physiol.) signifie causer la soif. Les medecines alterent ordinairement: ces alimens m'ont beaucoup altéré. (N)

ALTERNATIF (Page 1:304)

ALTERNATIF, adj. (Jurispr.) qui succede à un autre, qui lui succede à son tour. Ainsi un Office alternatif est celui qui s'exerce tour à tour par plusieurs Officiers pourvûs d'un semblable Office. On dit de deux Officiers généraux qui commandent chacun leur jour, qu'ils commandent alternativement. (H)

ALTERNATION (Page 1:304)

ALTERNATION, s. f. se dit quelquefois pour exprimer le changement d'ordre qu'on peut donner à plusieurs choses ou à plusieurs personnes, en les plaçant successivement, les unes auprès des autres, ou les unes après les autres. Ainsi trois lettres a, b, c, peuvent subir une alternation en six façons différentes; abc, acb, bac, bca, cba, cab.

L'alternation est une des différentes especes de combinaisons. V. Combinaison. En voici la regle. Pour trouver toutes les alternations possibles d'un nombre de choses donné, par exemple de cinq choses, (comme de cinq lettres, de cinq personnes, &c.) prenez rous les nombres depuis l'unité jusqu'à cinq, & multipliez - les successivement les uns par les autres, 1 par 2, puis par 3, puis par 4, puis par 5, le produit 120 sera le nombre d'alternations cherché.

La raison de cette pratique est bien simple. Prenons par exemple deux lettres a & b, il est évident qu'il n'y a que deux alternations possibles, ab, ba; prenons une troisieme lettre c, il est évident que cette troisieme lettre peut être disposée de trois manieres différentes dans chacune des deux alternations précédentes; savoir, ou à la tête, ou au milieu, ou à la fin. Voilà donc pour trois lettres deux fois trois alternations ou six. Prenons une quatrieme lettre, elle pourra de même occuper quatre places différentes dans chacune des six alternations de trois lettres, ce qui fait six fois 4 ou 24; de même cinq lettres feront vingt - quatre fois 5 ou 120, & ainsi de fuite. (O)

ALTERNATIVE (Page 1:304)

ALTERNATIVE, s. f. (Gramm.) Quoique ce mot soit le féminin de l'adjectif alternatif, il est pris substantivement quand il signifie le choix entre deux choses offertes. On dit en ce sens, prendre l'alterna<cb-> tive de deux propositions, en approuver l'une, en rejetter l'autre. (F)

ALTERNE (Page 1:304)

ALTERNE, adj. se dit en général de choses qui se succedent mutuellement, ou qui sont disposées par ordre les unes après les autres avec de certains intervalles. Il ne s'employe guere qu'en matiere de Sciences & d'Arts.

En Botanique, par exemple, on dit que les feuilles d'une plante sont alternes ou placées alternativement lorsqu'elles sont disposées les unes plus haut que les autres, des deux côtés opposés de la tige; la premiere d'un côté étant un peu plus bas que la premiere de l'autre; la seconde de même, & ainsi de suite jusqu'au haut.

En Géométrie, quand une ligne coupe deux droites paralleles, elle forme des angles intérieurs & extérieurs, que l'on appelle alternes; quand on les prend deux à deux au - dedans des paralleles, ou deux à deux au - dehors, l'un d'un côté de la sécante & enhaut, & l'autre de l'autre côté de la même sécante & en - bas. Ainsi (dans les Planches de Géométrie, fig. 46.) a & d; b & c; x & u; z & y, sont des angles alternes.

Les angles externes peuvent donc être alternes comme les internes. Voyez Angle & Parallele.

Raison alterne est une proportion qui consiste en ce que l'antécédent d'une raison étant à son conséquent, comme l'antécédent d'une autre est à son conséquent, il y aura encore proportion en disant: l'antécédent est à l'antécédent comme le conséquent est au conséquent. Par exemple, si A:B::C:D; donc en alternant, A:C::B:D. Voyez Raison, Rapport, &c. (E)

Alterné, on dit dans le Blason que deux quartiers sont alternés, lorsque leur situation est telle qu'ils se répondent en alternative, comme dans l'écartelé, où le premier quartier & le quatrieme sont ordinairement de même nature. (V)

ALTESSE (Page 1:304)

ALTESSE, s. f. (Hist. mod.) titre d'honneur qu'on donne aux Prinçes. Voyez Titre & Qualité.

Les Rois d'Angleterre & d'Espagne n'avoient point autrefois d'autre titre que celui d'Altesse. Les premiers l'ont conservé jusqu'au tems de Jacques I. & les seconds jusqu'à Charles V. Voyez Majesté.

Les Princes d'Italie commencerent à prendre le titre d'Altesse en 1630; le Duc d'Orléans prit le titre d'Altesse Royale en 1631, pour se distinguer des autres Princes de France. V. Altesse Royale.

Le Duc de Savoie, aujourd'hui Roi de Sardaigne, prend le titre d'Altesse royale, en vertu de ses prétentions sur le Royaume de Chypre. On prétend qu'il n'a pris ce titre que pour se mettre au - dessus du Duc de Florence, qui se faisoit appeller Grand - Duc; mais celui - ci a pris depuis le titre d'Altesse Royale, pour se mettre à niveau du Duc de Savoie.

Le Prince de Condé est le premier qui ait pris le titre d'Altesse Sérénissime, & qui ait laissé celui de simple Altesse aux Princes légitimés.

On donne en Allemagne aux Electeurs tant ecclésiastiques que séculiers le titre d'Altesse Electorale; & les Plénipotentiaires de France à Munster, donnerent par ordre du Roi le titre d'Altesse à tous les Princes Souverains d'Allemagne.

Altesse Royale (Page 1:304)

Altesse Royale, titre d'honneur qu'on donne à quelques Princes légitimes descendus des Rois.

L'usage de ce titre a commencé en 1633, lorsque le Cardinal Infant passa par l'Italie pour aller aux Pays - Bas; car se voyant sur le point d'être environné d'une multitude de petits Princes d'Italie, qui tous affectoient le titre d'Altesse, avec lesquels il etoit chagrin d'être confondu; il fit ensorte que le Duc de Savoie convînt de le traiter d'Altesse Royale, & de n'en recevoir que l'Altesse. Gaston de France, Duc d'Orléans, & frere de Louis XIII. étant alors à Bruxelles, & ne voulant pas souffrir qu'il y eût de distinction entre le Cardinal & lui, puisqu'ils étoient [p. 305] tous deux fils & freres de Rois, prit aussi - tôt la même qualité; & à leur exemple, les fils & petits - fils de Rois en France, en Angleterre, & dans le Nord, ont aussi pris ce titre. C'est ainsi que l'ont porté Monsieur Philippe de France, frere unique du Roi Louis XIV. & son fils Philippe, Régent du Royaume, sous la minorité du Roi; & l'on donna aussi le titre d'Altesse Royale à la Princesse sa Douairiere: au lieu qu'on ne donne que le titre d'Altesse Sérénissime, aux Princes des Maisons de Condé & de Conti.

On ne donne point le titre d'Altesse Royale à Monseigneur le Dauphin, à cause du grand nombre de Princes qui le prennent; cependant Louis XIV. agréa que les Cardinaux en écrivant à Monseigneur le Dauphin, le traitassent de Sérénissime Altesse Royale, parce que le tour de la phrase Italienne veut que l'on donne quelque titre en cette langue, & qu'apres celui de Majesté, il n'y en a point de plus relevé que celui d'Altesse Royale.

La Czarine aujourd'hui régnante, en désignant pour son successeur au throne de Russie, le Prince de Holstein, lui a donné le titre d'Altesse Impériale.

Les Princes de la Maison de Rohan ont aussi le titre d'Altesse; & ceux d'entre eux qui sont Cardinaux, tels que M. le Cardinal de Soubise, Evêquie de Strasbourg, prennent le titre d'Altesse Eminentissime. (G)

Altesse (Page 1:305)

* Altesse, s. f. nom que donnent les Fleuristes à un oeillet d'un violet brun, qui de carné qu'il paroît d'abord, passe ensuite au blanc de lait.

ALTEX (Page 1:305)

* ALTEX, ville maritime d'Espagne, au Royaume de Valence, sur la Méditerranée. Long. 18. 4. lat. 38. 40.

ALTHE (Page 1:305)

ALTHE A - FRUTEX, ou GUIMAUVE ROYALE, s. f. (Jardinage.) arbrisseau peu élevé, dont le bois est jaunâtre; ses feuilles ressemblent à celles de la vigne, & ses fleurs sont en forme de clochettes, tantôt blanches, tantôt couleur de rose, tantôt violettes. Son fruit est plat & arrondi en pastille, avec des capsules qui en renferment la graine. On l'emploie dans les plates - bandes, & on l'éleve de graine en l'arrosant souvent, parce qu'il aime naturellement les lieux humides. (K)

ALTIMÉTRIE (Page 1:305)

ALTIMÉTRIE, s. f. (Géom.) c'est l'art de mesurer les hauteurs, soit accessibles, soit inaccessibles. Ce mot est composé du Latin altus, haut, & du Grec METRON, mesure.

L'altimétrie est une partie de la Géométrie pratique, qui enseigne à mesurer des lignes perpendiculaires & obliques, soit en hauteur ou en profondeur. Voyez Géométrie, Hauteur, &c. (E)

ALTIN (Page 1:305)

ALTIN, s. m. (Commerce.) monnoie d'argent de Moscovie, qui vaut trois copées, & la copée vaut quinze sous deux deniers. Ainsi l'altin vaut quarantecinq sous six deniers de France. Voyez Copée.

Altin (Page 1:305)

* Altin, ville & Royaume de même nom, en Afrique, dans la grande Tartarie, proche l'Obi. Long. 108. 3.

ALTKIRCK (Page 1:305)

* ALTKIRCK, ville de France, dans le Sundgow.

ALTOIN (Page 1:305)

ALTOIN, s. m. (Commerce.) monnoie, nom que l'on donne au sequin dans plusieurs Provinces des Etats du Grand - Seigneur, particulierement en Hongrie. Voyez Sequin.

ALTORF (Page 1:305)

* ALTORF, ville d'Allemagne, dans le cercle de Franconie, au territoire de Nuremberg. Long. 28. 57. lat. 49. 25.

ALTUS (Page 1:305)

ALTUS, en Musique. Voyez Haute - contre.

ALTZEY (Page 1:305)

* ALTZEY, ville d'Allemagne, dans le bas Palatinat, capitale du territoire de même nom. Long. 25. lat. 49. 44.

ALUCO (Page 1:305)

* ALUCO, nom d'un oiseau dont il est parlé dans Belloni, Aldrovande, & Jonston. C'est une espece de hibou dont la grandeur varie; il est gros, tantôt comme un chapon, tantôt comme un pigeon; son plumage est plombé & marqueté de blanc; il a la tête grosse, couronnée de plumes, & sans oreilles apparentes; son bec est blanc, ses yeux grands, noirs, & couverts de plumes qui les renfoncent; ses pattes velues & armées de serres longues & crochues. Il habite les ruines, les cavernes, le creux des chênes; il rode la nuit dans les champs; il vit de rats & d'oiseaux; il a le gosier très - large, & son cri est lugubre; sa chair contient beaucoup de sel volatil & d'huile; son sang desséché & pulvérisé, est bon dans l'asthme; sa cervelle fait agglutiner les plaies. La dose de sang pulvérisé est depuis un demiscrupule jusqu'à deux scrupules.

ALUDE (Page 1:305)

* ALUDE, s. f. basane colorée, qui a l'envers velu, & dont on se sert pour couvrir les livres. Voyez Basane.

ALUDEL (Page 1:305)

ALUDEL, s. m. terme de Chimie, qui se dit des vaisseaux qui servent à sublimer les fleurs des minéraux. Voyez Sublimation, &c.

Les aludels consistent dans une suite de tuyaux de terre ou de fayence, ou plutôt ce sont des pots ajustés les uns sur les autres, qui vont en diminuant à mesure qu'ils s'élevent; ces especes de pots sont sans fond, si ce n'est le dernier qui sert de chapiteau aveugle.

Le premier aludel s'ajuste sur un pot qui est placé dans le fourneau; & c'est dans ce pot d'en - bas qu'on met la matiere qui doit être sublimée. En un mot les aludels sont ouverts par les deux bouts, à l'exception du premier & du dernier: le premier est fermé par son fond, & le dernier est fermé par son sommet.

On employe plus ou moins d'aludels selon que les fleurs qu'on y veut sublimer doivent monter plus ou moins haut.

Voyez Pl. 4. Chim. fig. 8. aludel ou pot oval ouvert par les deux bouts. Fig. 9. aludels montés sur un fourneau aa; b porte du cendrier; c porte du soyer; dd regîtres du fourneau; e pot qui est au milieu des charbons ardens, & qui contient la matiere mise en sublimation; f premier aludel percé d'une porte gg par laquelle on jette de la matiere; h 3e. aludel, i 4e. aludel, k 5e. aludel fait en chapiteau aveugle & tubulé; l bouchon qui ferme le tube. (M).

ALVEATILUM (Page 1:305)

ALVEATILUM, en Anatomie, est la même chose que la conque. Voyez Conque. (L)

ALVE DE TORMES (Page 1:305)

* ALVE DE TORMES, ville d'Espagne, au Royaume de Léon, dans le territoire de Salamanque, sur la rive septentrionale de la riviere de Tormes. Long. 12. lat. 41.

ALVÉOLAIRE (Page 1:305)

ALVÉOLAIRE, adj. f. en Anatomie, apophyse ou arcade de l'os maxillaire, dans l'épaisseur de laquelle les alvéoles sont creusées. Voyez Maxillaire.

Alvéolaires (Page 1:305)

Alvéolaires, Voyez Alvéole. (L).

ALVÉOLES (Page 1:305)

ALVÉOLES, s. f. pl. en Anat. se dit des cavités dans lesquelles les dents sont placées. Voyez Dent. Ce mot vient du latin alveoli.

Les alvéoles dans le foetus ne sont pas toutes formées, & il n'y a dans chaque mâchoire que dix ou douze dents; elles ont peu de profondeur, les cloisons qui les séparent sont tres - minces; on les distingue par dehors par autant de bosses; leur entrée est fermée par la gencive, de maniere quelles demeurent dans cet état jusqu'à l'âge de six ou sept mois, ce qui étoit nécessaire pour que l'enfant ne blessât point le téton de la nourrice; les germes des dents sont enfermés dans ces alvéoles. Voyez Germe.

Les alvéoles dans la mâchoire d'un adulte sont plus profondes, plus dures & plus épaisses; elles sont garnies d'une matiere spongieuse & d'un diploé qui sépare les racines des molaires, & elles sont en plus grand nombre; elles peuvent se rélargir & se retrécir suivant que les causes de compression agiront du centre à la circonférence & de la circonférence au centre; c'est ce qui fait que les alvéoles s

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