ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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fond composé de trois rhombes dont chaque grand
angle étoit de 109 degrés 26 minutes, & chaque petit
angle de 70 degrés 34 minutes. Cette solution est
bien d'accord avec les mesures précises de M. Maraldi, qui sont de 109 degrés 28 minutes pour les
grands angles, & de 70 degrés 32 minutes pour les
petits. Il est donc prouvé, autant qu'il peut l'être,
que les abeilles construisent leurs alvéoles de la façon
la plus avantageuse pour épargner la cire: cette
sorte de construction est aussi la plus solide; chaque
fond d'alvéole est retenu par les pans des alvéoles qui
se trouvent derriere: cet appui paroît nécessaire,
car les fonds & les pans de l'alvéole sont plus minces
que le papier le plus fin. Le bord de l'alvéole est trois
ou quatre fois plus épais que le reste; c'est une espece
de bourlet qui le rend assez fort pour résistér
aux mouvemens des abeilles qui entrent dans l'alyéole & qui en sortent. Ce bord est plus épais dans
les angles de l'exagone que sur les pans; il est pour
ainsi dire presque impossible de voir dans les ruches,
& même dans les ruches vitrées qui sont faites expres
pour l'observation, quelles sont les parties de l'alyéole que les abeilles forment les premieres. Il y a un
moyen plus simple; il faut prendre des gâteaux, surtout
ceux qui sont nouvellement faits, & examiner
les cellules qui se trouvent sur leurs bords, elles ne
sont que commencées: il y en a dont la construction
est plus ou moins avancée; on a reconnu que les
abeilles commençoient l'alvéole par le fond, qu'elles
formoient d'abord un des rhombes; elles élevent sur les deux côtés de ce rhombe, qui doivent
se trouver à la circonférence du fond, la naissance
de deux pans de l'exagone; ensuite elles font un second
rhombe du fond avec les commencemens de
deux autres pans de l'exagone, & enfin le troisieme
rhombe complete le fond, & deux pans qu'elles ajoûtent
ferment l'exagone. Le fond étant fait & le tuyau
exagone commencé, elles l'allongent & le finissent
en appliquant le bourlet sur les bords de l'ouverture.
Elles construisent en même tems plusieurs fonds les
uns à côté des autres; & pendant que les unes font
des cellules sur l'un des côtés de ces fonds, les autres
en construisent de l'autre; desorte qu elles font
les deux faces d'un gâteau en même tems. Il leur en
faut beaucoup pour dresser les parois des cellules,
pour les amincir, pour les polir; chaque cellule ne
peut contenir qu'une ouvriere; on la voit y entrer
la tête la premiere; elle ratisse les parois avec ses
dents; elle fait une petite pelotte grosse comme la
tête d'une épingle avec les particules de cire qu'elle
a détachées, & à l'instant elle emporte la pelotte:
une autre fait la même manoeuvre, & ainsi de suite
jusqu'à ce que l'alvéole soit fini.
Les alvéoles servent de dépôt pour conserver le
miel, les oeufs & les vers des abeilles: comme ces
oeufs & ces vers sont de différentes grosseurs, Voyez
Abeille, les abeilles font des alvéoies de différente
grandeur pour les loger. Les plus petits sont pour les
vers qui doivent se changer en abeilles ouvrieres;
le diametre de ces cellules est d'environ deux lignes
2/3, & la profondeur est de cinq lignes 1/2, & le gâteau
composé de deux rangs de ces cellules a environ
dix lignes d'épaisseur; les cellules où doivent naître
les faux bourdons sont profondes de huit lignes, souvent
plus, & quelquefois moins; elles ont trois lignes
17/50 ou à peu près trois lignes & un tiers de
ligne de diametre pris dans un sens: mais le diametre
qu'on prend en sens contraire est plus petit d'une
neuvieme partie; cette différence vient de ce que
l'exagone de ces alvéoles a deux faces opposées plus
petites que les quatre autres; il y a aussi quelque différence,
mais bien moins sensible entre les diametres
des petites cellules. Les deux sortes d'alvéoles dont on
vient de donner les dimensions, ne servent pas seule<cb->
ment â loger les oeufs & ensuite les vers; souvent les
abeilles les remplissent de miel lorsqu'elles les trouvent
vuides. Il y a aussi des cellules dans lesquelles
elles ne mettent jamais que du miel, celles - ci sont
plus profondes que les autres: on en a vû qui n'avoient
pas plus de diametre que les plus petites, &
dont la profondeur étoit au moins de dix lignes. Lorsque la récolte du miel est abondante, elles allongent
d'anciens alvéoles pour le renfermer, ou elles en
font de nouveaux qui sont plus profonds que les autres.
Lorsque les parois de la ruche, ou quelqu'autre
circonstance gênent les abeilles dans la construction
de leur alvéole, elles les inclinent, elles les courbent,
& les disposent d'une maniere irréguliere.
Les alvéoles destinés à servir de logement aux vers
qui doivent se métamorphoser en abeilles meres, sont
absolument différens des autres alvéoles; on n'y voit
aucune apparence de la figure - exagone; ils sont arrondis
& oblongs; l'un des bouts est plus gros que
l'autre; leur surface extérieure est parsemée de petites
cavités. Ces cellules paroissent être grossierement
construites; leur parois sont fort épaisses, une
seule de ces cellules peut peser autant que 150 cellules
ordinaires: le lieu qu'elles occupent semble
être pris au hasard; les unes sont posées au milieu
d'un gâteau sur plusieurs cellules exagones; d'autres
sont suspendues aux bords des gâteaux. Le gros bout
est toûjours en haut; ce bout par lequel les ouvrieres
commencent la construction de l'alvéole est quelquefois
suspendu par un pédicule: mais à mesure
que l'alvéole s'allonge, il s'étrécit; enfin il est terminé
par le petit bout qui reste ouvert. La cellule
entiere a 15 ou 16 lignes de profondeur; lorsque
ces alvéoles ne sont qu'à demi faits, leur surface est
lisse; dans la suite les ouvrieres y appliquent de petits
cordons de cire qui y forment des cavités. On
croit que ces cavités sont les premiers vestiges des
cellules ordinaires qui seront construites dans la suite
sur ces grands alvéoles. Lorsque les abeilles femelles
sont sorties de ceux qui pondent aux bords des gâteaux,
les ouvrieres raccourcissent ces alvéoles, &
les enveloppent en allongeant les gâteaux; ils sont
alors recouverts par des cellules ordinaires qui sont
plus élevées dans cet endroit du gâteau, où il est plus
épais qu'ailleurs. Il y a des ruches où il ne se trouve
que deux ou trois grands alvéoles; on en a vû jusqu'à
quaranre dans d'autres: c'est au printems qu'il faut
chercher ces alvéoles; car dans une autre saison, ils
pourro>ent tous être recouverts par d'autres cellules.
Mém. de l'Acad. Royale des Scienc. 1712, & Mém.
pour servir à l'Histoire des insectes, par M. de Reaumur.
(I)
ALUINE ou ALUYNE
ALUINE ou ALUYNE, (Botan.) nom que l'on
a donné à l'absynthe. Voyez Absynthe. (I)
ALVINIERES
* ALVINIERES, s. f. carpieres, forcieres; ce sont
de petits étangs où l'on tient le poisson, mais principalement
les carpes mâles & femelles destinées à
peupler.
ALVIN
ALVIN, s. m. On appelle alvin tout le menu poisson
qui sert à peupler les étangs & autres pieces d'eau:
ainsi alviner un étang, c'est l'empoissonner en y jettant
de l'alvin, & l'clvinage est le poisson que les marchands
rebutent, & que les pêcheurs rejettent dans
l'eau. En plusieurs endroits on appelle l'alvin di norrain: en d'autres on dit du fretin, du menu fretin, de
la menuisaille, & généralement du peuple. On se sert
encore du mot de feuille, quoi qu'à parler juste, il y
ait de la différence entre la feuille & l'alvin. Voyez
Feuille.
ALUN
* ALUN, s. m. alumen, sel fossile & minéral d'un
goût acide, qui laisse dans la bouche une saveur douce,
accompagnée d'une astriction considérable. Ce
mot vient du Grec A'>L>, sel, ou peut - être du Latin lumen; parce qu'il donne de l'éclat aux couleurs. On
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