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Quoique la danse sacrée ait été successivement retranchée
des cérémonies de l'Eglise, cependant elle
en fait encore partie dans quelques pays catholiques.
En Portugal, en Espagne, dans le Roussillon,
on exécute des danses solennelles en l'honneur de nos
mysteres & de nos plus grands saints. Toutes les veilles
des fêtes de la Vierge, les jeunes filles s'assemblent
devant la porte des églises qui lui sont consacrées,
& passent la nuit à danser en rond & à chanter
des hymnes & des cantiques à son honneur. Le
cardinal Ximenès rétablit de son tems dans la cathédrale
de tolede l'ancien usage des messes mosarabes,
pendant lesquelles on danse dans le choeur &
dans la nef avec autant d'ordre que de dévotion: en
France même on voyoit encore vers le milieu du
dernier siecle, les prêtres & tout le peuple de Limoges danser en rond dans le choeur de S. Léonard, en
chantant: sant Marciau pregas per nous, & nous epingaren
per bous. Voyez
C'est de la religion des Hébreux, de celle des
Chrétiens, & du Paganisme, que Mahomet a tiré les
rêveries de la sienne. Il auroit donc été bien extraordinaire
que la danse sacrée ne fût pas entrée pour
quelque chose dans son plan: aussi l'a - t - il établie dans
les mosquées, & cette partie du culte a été reservée
au seul sacerdoce. Entre les danses des religieux Turcs,
il y en a une surtout parmi eux qui est en grande considération: les dervis l'exécutent en piroüettant avec
une extrème rapidité au son de la flûte. Voyez
La danse sacrée qui doit sa premiere origine, ainsi
que nous l'avons vû, aux mouvemens de joie & de
reconnoissance qu'inspirerent aux hommes les bienfaits
récens du Créateur, donna dans les suites l'idée
de celles que l'allégresse publique, les fêtes des particuliers,
les mariages des rois, les victoires, &c. firent
inventer en tems différens; & lorsque le génie,
en s'échauffant par degrés, parvint enfin jusqu'à la
combinaison des spectacles réguliers, la danse fut une
des parties principales qui entrerent dans cette grande
composition. Voy.
Danse armée (Page 4:625)
Pyrrhus qui en renouvella l'usage, en est encore tenu pour l'inventeur par quelques anciens auteurs.
La jeunesse greque s'exerçoit à cette danse, pour se distraire des ennuis du siége de Troie. Elle étoit très - propre à former les attitudes du corps; & pour la bien danser il falloit des dispositions très - heureuses, & une très - grande habitude.
Toutes les différentes évolutions militaires entroient dans la composition de cette danse, & l'on
Danse astronomique (Page 4:625)
Platon & Lucien parlent de cette danse comme d'une invention divine. L'idée en effet en étoit aussi grande que magnifique: elle suppose une foule d'idées précédentes qui font honneur à la sagacité de l'esprit humain. (B)
Danses bacchiques (Page 4:625)
Danses champêtres (Page 4:625)
Danse des Curetes (Page 4:625)
Danse des festins (Page 4:625)
Philostrate attribue à Comus l'invention de ces danses; & Diodore prétend que nous la devons à Terpsicore. Quoi qu'il en soit, voilà l'origine des bals en regle qui se perd dans l'antiquité la plus reculée. Le plaisir a toûjours été l'objet des desirs des hommes; il s'est modifié de mille manieres différentes, & dans le fond il a toûjours été le même. (B)
Danse des funérailles (Page 4:625)
Dans les funérailles des rois d'Athenes, une trou<pb->
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Elles étoient joüées par plusieurs musiciens qui
étoient distribués entre les deux premieres troupes.
Les prêtres des différentes divinités adorées dans
l'Attique, revêtus des marques distinctives de
leur caractere, venoient ensuite: ils marchoient
lentement & en mesure, en chantant des vers à la
loüange du roi mort.
Cette pompe étoit suivie d'un grand nombre de
vieilles femmes couvertes de longs manteaux noirs.
Elles pleuroient & faisoient les contorsions les
plus outrées, en poussant des sanglots & des cris.
On les nommoit les pleureuses, & on regloit leur
salaire sur les extravagances plus ou moins grandes
qu'on leur avoit vû faire.
Les funérailles des particuliers formées sur ce
modele, étoient à proportion de la dignité des
morts, & de la vanité des survivans: l'orgueil est
à - peu - près le même dans tous les hommes; les
nuances qu'on croit y appercevoir sont peut - être
moins en eux - mêmes, que dans les moyens divers
de le développer que la fortune leur prodigue ou
leur refuse ».
Danse des Lacédémoniens (Page 4:626)
La gymnopédice fut de l'institution expresse de
Licurgue. Cette danse étoit composée de deux
choeurs, l'un d'hommes faits, l'autre d'enfans: ils
dansoient nuds, en chantant des hymnes en l'honneur
d'Apollon. Ceux qui menoient les deux choeurs
étoient couronnés de palmes. V.
La danse de l'innocence étoit très - ancienne à Lacédémone: les jeunes filles l'exécutoient nues devant l'autel de Diane, avec des attitudes douces & modestes, & des pas lents & graves. Hélene s'exerçoit à cette danse lorsque Thésée la vit, en devint amoureux, & l'enleva. Il y a des auteurs qui prétendent que Paris encore prit pour elle cette violente passion qui coûta tant de sang à la Grece & à l'Asie, en lui voyant exécuter cette même danse. Licurgue en portant la réforme dans les lois & les moeurs des Lacédémoniens, conserva cette danse, qui cessa des - lors d'être dangereuse.
Dans cette république extraordinaire, les vieillards avoient des danses particulieres qu'ils exécutoient en l'honneur de Saturne, & en chantant les loüanges des premiers âges.
Dans une espece de branle qu'on nommoit hormus, un jeune homme leste & vigoureux, & d'une
contenance fiere, menoit la danse; une troupe de
jeunes garçons le suivoit, se modeloit sur ses attitudes,
& répétoit ses pas: une troupe de jeunes filles
venoit immédiatement après eux avec des pas
lents & un air modeste. Les premiers se retournoient
vivement, se mêloient avec la troupe des jeunes filles,
& représentoient ainsi l'union & l'harmonie de
la tempérance & de la force. Les jeunes garçons
doubloient les pas qu'ils faisoient dans cette danse,
tandis que les jeunes filles ne les faisoient que simples;
& voilà toute la magie des deux mouvemens
différens des uns & des autres en exécutant le même
air. Voyez
Danse des Lapithes (Page 4:626)
Danse de l'Archimime (Page 4:626)
Un homme instruit en l'art de contrefaire l'air,
la démarche, les manieres des autres hommes,
étoit choisi pour précéder le cercueil; il prenoit
les habits du défunt, & se couvroit le visage d'un
masque qui retraçoit tous ses traits: sur les symphonies
lugubres qu'on exécutoit pendant la marche,
il peignoit dans sa danse les actions les plus
marquées du personnage qu'il représentoit.
C'étoit une oraison funebre muette, qui retraçoit
aux yeux du public toute la vie du citoyen
qui n'étoit plus.
L'archimime, c'est ainsi qu'on nommoit cet orateur
funebre, étoit sans partialité; il ne faisoit grace,
ni en faveur des grandes places du mort, ni par
la crainte du pouvoir de ses successeurs.
Un citoyen que son courage, sa générosité, l'élevation
de son ame, avoient rendu l'objet du respect
& de l'amour de la patrie, sembloit reparoître
aux yeux de ses concitoyens; ils joüissoient
du souvenir de ses vertus; il vivoit, il agissoit encore;
sa gloire se gravoit dans tous les esprits; la
jeunesse Romaine frappée de l'exemple, admiroit
son modele; les vieillards vertueux goûtoient déja
le fruit de leurs travaux, dans l'espoir de reparoître
à leur tour sous ces traits honorables quand
ils auroient cessé de vivre.
Les hommes indignes de ce nom, & nés pour le
malheur de l'espece humaine, pouvoient être retenus
par la crainte d'être un jour exposés sans ménagement
à la haine publique, à la vengeance de
leurs contemporains, au mépris de la postérité.
Ces personnages futiles, dont plusieurs vices,
l'ébauche de quelques vertus, l'orgueil extrème,
& beaucoup de ridicules, composent le caractere,
connoissoient d'avance le sort qui les attendoit un
jour, par la risée publique à laquelle ils voyoient
exposés leurs semblables.
La satyre ou l'éloge des morts devenoit ainsi
une leçon utile pour les vivans. La danse des archimimes étoit alors dans la Morale, ce que l'Anatomie est devenue dans la Physique ».
Danses lascives (Page 4:626)
C'est aux bacchanales que les danses lascives dûrent
leur origine. Les fêtes instituées par les bacchantes
pour honorer Bacchus, dont on venoit de
faire un dieu, étoient célebrées dans l'ivresse & pendant
les nuits; de - là toutes les libertés qui s'y introduisirent: les Grecs en firent leurs délices, & les Romains les adopterent avec une espece de fureur,
lorsqu'ils eurent pris leurs moeurs, leurs arts, &
leurs vices. (B)
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