ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"249"> est souvent parlé dans les minéralogistes Allemands. Cette pierre de corne est composée d'un assemblage de petites couches dont voici la suite. La premiere est du spath blanc fort pesant, la seconde est une crystallisation; ces deux couches ensemble peuvent avoir deux doigts d'épaisseur. La troisieme couche est de l'améthyste, la quatrieme du quartz ou crystal, la cinquieme du jaspe, la sixieme du crystal, la septieme du jaspe, la huitieme du crystal, la neuvieme du jaspe, la dixieme du crystal. Chacune de ces huit dernieres couches n'a souvent que l'épaisseur d'un fil, & toutes ensemble ont à peine trois lignes d'épaisseur; elles sont cependant très - distinctes. La onzieme couche est du jaspe d'un rouge - clair, la douzieme est du jaspe d'un rouge - foncé, la treizieme est de calcedoine, la quatorzieme du jaspe, la quinzieme de calcedoine; enfin la seizieme est d'un quartz compacte & solide.

II°. Quelques auteurs par pierre de corne entendent le silex ou la pierre à fusil ordinaire, qui se trouve souvent dans la craic, ou par morceaux répandus dans la campagne. Il paroît qu'ils donnent ce nom à cette pierre, à cause que sa couleur ressemble à celle de la corne des animaux.

III°. On désigne encore par pierre de corne, ou ou plûtôt roche de corne, une pierre refractaire, c'est - à - dire qui n'est ni calcaire, ni gypseuse, ni vitrifiable, mais qui résiste à l'action du feu qui ne fait que la rendre quelquefois un peu plus friable. M. Wallerius en distingue quatre especes; la premiere que les Allemands nomment salband, en latin corneus mollior superficialis contortus, ou bien lapis tunicatus, pierre à écorce; elle est peu compacte, & est recouverte d'une enveloppe ou écorce qui ressemble à du cuir brun un peu courbé. La seconde espece est la roche de corne dure & solide, corneus solidus. Cette pierre est noire, & difficile à distinguer du marbre noir dans l'endroit de la fracture. Il y en a de luisante, & d'autre qui ne l'est point, d'autre enfin paroit grainue. La troisieme espece est la roche de corne feuilletée; elle est ou noirâtre ou d'un brun - foncé, & ressemble assez à de l'ardoise par sa couleur & son tissu; mais elle en differe en ce que la pierre de corne feuilletée résiste fortement au feu, & se trouve toujours dans la terre perpendiculaire à l'horison; au lieu que les ardoises se vitrifient facilement, & sont toûjours placées horisontalement dans le sein de la terre. La quatrieme espece de roche de corne est celle qui est crystallisée, corneus crystallisatus: les Allemands la nomment schorl. Elle affecte toûjours la figure d'un prisme, dont les côtés sont inégaux; elle est ou grise, ou brune, ou noire. Cette derniere est le balsates, ou le lapis Lydius des anciens: c'est la vraie pierre de touche. M. Pott soupçonne que la terre qui lui sert de base, est une argile semblable à celle qui forme l'ardoise entremêlée d'une terre ferrugineuse. Voyez la continuation de la Lithogéognosie, page 219 & suiv. Peut - être entre - t - il aussi du mica ou du tale dans sa composition. Voyez Stolpe (pierre de).

Au reste il paroit que les ouvriers des mines donnent indifféremment le nom de roche de corne au roc vif & dur qui enveloppe souvent les filons des mines. Voyez la Minéralogie de Wallerius, tome I. page 256 & suiv. ( - )

Cornes, (Page 4:249)

Cornes, en Anatomie, nom de différentes parties: il y a les grandes & les petites cornes du cartilage thyroïde, voyez Thyroïde; les grandes & les petites cornes de l'os hyoïde, voyez Hyoïde.

Les cornes d'Ammon ou les cornes de bélier, sont des éminences médullaires, placées dans les enfoncemens des ventricules tracés dans les hémispheres du cerveau; mais comme quelques anatomistes donnent aussi le nom de cornes à ces ventricules, M. Mo<cb-> rand préfere avec raison le nom d'hippocampus, que Arantius leur a donné. Voyez Mém. de l'acad. roy. des Sciences, an. 1744. Voyez aussi Cerveau.

Cornes de la Matrice, (Page 4:249)

Cornes de la Matrice, voyez Matrice.

Cornes de la valvule d'Eustachi, du trou (Page 4:249)

Cornes de la valvule d'Eustachi, du trou oval, voyez Coeur, (L)

Corne, (Page 4:249)

* Corne, (Hist. anc.) instrument militaire; il étoit assez semblable à la corne du boeuf; sa courbure étoit seulement un peu plus considérable. Celui qui joüoit de cet instrument s'appelloit le cornicen.

Cornes de Bacchus, (Page 4:249)

* Cornes de Bacchus, (Myth.) Il y a des statues de Bacchus', avec des cornes. Il n'est mention que de ses cornes dans les poëtes: ce qui n'est pas fort obscur, quand on sait que les cornes sont les signes de la puissance & de la force, & qu'on compare ce symbole avec les effets du vin.

Corne d'abondance, (Page 4:249)

Corne d'abondance, (Myth.) c'est parmi les anciens poëtes, une corne d'où sortoient toutes choses en abondance, par un privilége que Jupiter donna à sa nourrice, qu'on a feint avoir été la chevre Amalthée.

Le vrai sens de cette sable est qu'il y a un terroir en Lybie fait en forme de corne de boeuf, fort fertile en vins & fruits exquis, qui fut donné par le roi Ammon à sa fille Amalthée, que les poëtes ont feint avoir été nourrice de Jupiter. Dict. de Trév.

Dans l'Architecture & la Sculpture, corne d'abondance est la figure d'une grande corne, d'où sortent des fleurs, des fruits, des richesses. Le P. Jobert observe que l'on donne sur les médailles le symbole des cornes d'abondance à toutes les divinités, aux génies, & aux héros, pour marquer les richesses, la félicité, & l'abondance de tous les biens, procurée par la bonté des uns, ou par les soins & la valeur des autres. On en met quelquefois deux pour marquer une abondance extraordinaire. Chambers. (G)

Cornes d'abaque, (Page 4:249)

Cornes d'abaque, en Architecture, ce sont les encognures à pans coupés du tailloir d'un chapiteau de sculpture, qui se trouvent pointues au corinthien du temple de Vesta à Rome.

Corne de bélier, ornement qui sert de volute dans un chapiteau ionique composé; comme on en voit au portail de l'église des Invalides, du côté de la cour.

Corne d'abondance, ornement de sculpture qui représente la corne de la chevre Amalthée, d'où sortent des fruits, des fleurs, & des richesses, comme on en voit à quelques frontons de la grande galerie du Louvre. Latin, cornu copia.

Corne de boeuf ou de vache, trait de maçonnerie qui est un demi - biais passé. (P)

Corne (Page 4:249)

Corne, (ouvrage à) dans la Fortification. Voyez Ouvrage à corne.

Cornes de la Lune, (Page 4:249)

Cornes de la Lune, voyez Croissant.

Corne de vache, (Page 4:249)

Corne de vache, (Coupe des pierres.) espece de voûte en cone tronqué, dont la direction des lites ne passe pas au sommet du cone. (D)

Corne de vergue, (Page 4:249)

Corne de vergue, (Marine.) c'est une concavité en forme de croissant, qui est au bout de la vergue d'une chaloupe, & qui embrasse le mât lorsqu'on hisse la voile. Il y a plusieurs sortes de bâtimens qui ont des vergues à cornes. (Z)

Corne à lisser, (Page 4:249)

Corne à lisser, (Bourrelier.) instrument dont les Bourreliers se servent pour polir & lisser les différens ouvrages de leur métier. Cet instrument n'est autre chose qu'un morceau de corne de cerf fort uni, qu'ils passent sur l'ouvrage en l'appuyant, pour en applanir les inégalités, & leur donner un oeil plus luisant.

Corne de ranche, (Page 4:249)

Corne de ranche, terme de Charron, ce sont quatre morceaux de bois de la hauteur de quatre piés ou environ, qui s'enchâssent dans les mortaises des ranchers en - dehors, & qui servent à appuyer [p. 250] les ridelles de la charrette. Voyez les Planches du Charron, qui représentent une charrette.

Corne, (Page 4:250)

Corne, en terme de Potier, ce sont des éminences qui surpassent les bords d'un réchaud, sur lesquelles on appuie le plat ou autre chose semblable, afin de donner de l'air au feu.

Corne (Page 4:250)

Corne ou crudité des Cuirs, terme de Tanneurs & autres ouvriers qui travaillent & employent le cuir; e'est une certaine raie blanche qui paroît à la tranche du cuir tanné lorsqu'on le fend par le milieu, & qui fait connoître que les cuirs n'ont pas pris assez de nourriture dans le tan. C'est un grand défaut dans les cuirs que d'y voir de la corne ou crudité. Voyez Tanner.

CORNE (Page 4:250)

CORNE, adj. (Chimie.) c'est ainsi qu'on appelle certaines substances métalliques, unies à l'acide du sel marin. Plomb corné, Lune cornée, &c. Voyez les articles particuliers des substances métalliques, & l'article Sel marin. (b)

CORNEE (Page 4:250)

CORNEE, s. f. (Anat.) La tunique la plus externe, la plus épaisse, & la plus forte du globe de l'oeil, est la cornée, qui renferme toutes les autres parties dont ce globe est composé. Elle tire son origine de la dure - mere, qui enveloppe le nerf optique aussitôt qu'il passe du cerveau dans l'orbite. Etant arrivée à l'oeil, elle s'étend & forme comme une sphere. Parvenue à la partie antérieure de l'oeil, elle devient plus mince, plus souple, & transparente; alors elle n'est plus si dure, & elle se jette davantage en - dehors. Tandis qu'elle est opaque, on lui donne le nom de sclérotique; mais dès qu'elle devient transparente par - devant, elle porte celui de cornée: c'est pourquoi les Anatomistes la divisent en deux portions; une grande, appellée cornée opaque ou sclérotique; & une petite, nommée cornée transparente, située antérieurement, & qui n'est qu'un petit segment de sphere.

Je dis que la cornée transparente est un petit segment de sphere, mais je dois dire, pour parler plus exactement, qu'elle fait portion d'un sphéroide un peu allongé; ce qui est une suite nécessaire de la disposition des muscles droits qui compriment l'oeil selon la direction de son axe, & qui le tirent en même tems vers le fond de l'orbite, conformément aux observations de M. Petit medecin, qui a beaucoup travaillé sur la figure & sur les dimensions des parties de l'oeil. Selon cet habile homme, la cornée transparente est une portion de sphere, dont le diametre est ordinairement de 7, 7 1/4 ou 7 1/2 lignes; sa corde est de 5, 5 3/4 ou 5 1/2 lignes, & son épaisseur est le plus souvent de 2/12 ou 3/12 d'une ligne. Voyez l'hist. de l'ac. des Sc. an. 1728. Le savant P. Scheiner a connu, il y a plus d'un siecle, que la cornée n'étoit pas sphérique, car il la compare au sommet d'un sphéroïde parabolique ou hyperbolique.

La cornée opaque est composée de plusieurs couches étroitement collées ensemble; son tissu est dur, compacte, semblable à une espece de parchemin: elle est comme percée vers le milieu de la portion postérieure de sa convexité où elle porte le nerf optique, & elle est assez épaisse dans cet endroit; son épaisseur diminue par degrés vers la portion opposée: cette épaisseur a d'espace en espace quelques petits vaisseaux sanguins; elle est encore traversée d'une maniere particuliere par des filets de nerfs, qui entrant dans sa convexité à quelque distance du nerf optique, se glissent dans l'épaisseur de la tunique, & pénetrent sa concavité vers la cornée transparente. Voyez l'épltre xiij de Ruysch.

La cornée transparente qu'on nomme simplement la cornée, en donnant le nom de sclérotique en particulier à l'autre portion, est pareillement composée de plusieurs couches ou lames très - intimement unies ensemble: elle est une continuation de la sclérotique ou cornée opaque, quoique d'un tissu différent: ce tissu se gonfle par la macération dans l'eau froide.

La convexité de cette portion est un peu saillante au - delà de la convexité de la cornée opaque, dans les uns plus, dans les autres moins; de sorte qu'elle paroît comme le segment d'une petite sphere ajoûté au segment d'une sphere plus grande: la circonférence de sa convexité n'est pas circulaire comme celle de sa concavité, mais un peu transversalement ovale; car la portion supérieure & la portion inférieure de la circonférence, sont obliquement terminées dans leur épaisseur: cette obliquité est à la vérité plus apparente dans le boeuf & le mouton, que dans l'homme.

La cornée transparente est percée d'un grand nombre de pores imperceptibles, par lesquels suinte continuellement une liqueur ou sérosité subtile qui s'évapore à mesure qu'elle sort. On s'en peut assûrer én pressant un oeil d'abord après la mort, l'ayant bien essuyé auparavant: alors on verra sensiblement une rosée très fine s'accumuler peu - à - peu jusqu'à former de petites gouttelettes. Elle se trouve aussi dans ceux qui meurent sans fermer les paupieres, & elle ternit quelquefois la cornée au point de faire presque disparoître la prunelle. Voyez les mém. de l'acad. des Sc. an. 1721. pag. 320.

C'est cette rosée qui produit sur les yeux des moribonds une espece de pellicule glaireuse très - délicate, qui se fend en plusieurs écailles quand on y touche, & que l'on emporte facilement en essuyant la cornée; voilà pourquoi l'on dit d'ordinaire: cee homme va mourir, car sa vûe est déjà obscurcie. En effet, dans cet état, les sphincters des vaisseaux étant extrèmement relâchés, la lymphe qui les abreuve, perce les pores de la cornée transparente, & s'y amasse. Stenon semble être le premier qui a connu la porosité de cette membrane. Disons un mot de son usage.

L'éminence sphérique de la cornée transparente excédant celle du globe, fait que les rayons qui rejaillissent de chaque petite partie des objets, se brisent en s'approchant chacun de la perpendiculaire de leur rentrée plus qu'ils ne feroient sans cette éminence; & continuant leur route en cette disposition par l'humeur aqueuse, il en passe un plus grand nombre par la prunelle qui, sans cette réfraction, tomberoient sur l'iris. Selon que cette éminence est saillante ou déprimée, c'est - à - dire selon qu'elle fait partie d'un plus grand ou d'un moindre cercle, on voit les objets ou plus petits, ou plus gros, ou de plus loin, ou de plus près.

Au reste, la cornée est sujette à plusieurs accidens, à des pustules, des phlyctenes, des ulceres, & en particulier à cet abcès que les Grecs ont nommé hypopyon. Voyez ce mot. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Cornée, (Page 4:250)

Cornée, (Artificier.) c'est ainsi que les Artificiers nomment une cuillerée de matiere combustible, qu'on verse dans le cartouche avec une espece de cuilliere cylindrique de corne, de cuivre, ou de fer - blanc, dont la capacité est proportionnée à la grosseur de la fusée, & au diametre intérieur du cartouche, pour ne mettre à chaque reprise de la charge qu'on doit battre & fouler à coups de maillet, que la quantité convenable, pour qu'elle le soit fortement & également. Dict. de Trév. (V)

CORNEILLE (Page 4:250)

CORNEILLE, s. f. cornix. (Hist. nat. Ornithol.) espece d'oiseau. Le mâle pese dix onces; il a un pié cinq pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité des ongles, & un pié six pouces, si on prend la mesure jusqu'au bout de la queue; l'envergure est de deux piés; le bec est droit, fort, & long, de près de deux pouces & demi depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche; la langue est fourchue; les yeux sont grands; l'iris est de couleur de

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