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II°. Quelques auteurs par pierre de corne entendent le silex ou la pierre à fusil ordinaire, qui se trouve souvent dans la craic, ou par morceaux répandus dans la campagne. Il paroît qu'ils donnent ce nom à cette pierre, à cause que sa couleur ressemble à celle de la corne des animaux.
III°. On désigne encore par pierre de corne, ou
ou plûtôt roche de corne, une pierre refractaire, c'est - à - dire qui n'est ni calcaire, ni gypseuse, ni vitrifiable,
mais qui résiste à l'action du feu qui ne fait
que la rendre quelquefois un peu plus friable. M.
Wallerius en distingue quatre especes; la premiere
que les Allemands nomment salband, en latin corneus mollior superficialis contortus, ou bien lapis tunicatus,
pierre à écorce; elle est peu compacte, &
est recouverte d'une enveloppe ou écorce qui ressemble
à du cuir brun un peu courbé. La seconde
espece est la roche de corne dure & solide, corneus
solidus. Cette pierre est noire, & difficile à distinguer
du marbre noir dans l'endroit de la fracture. Il
y en a de luisante, & d'autre qui ne l'est point, d'autre
enfin paroit grainue. La troisieme espece est la
roche de corne feuilletée; elle est ou noirâtre ou d'un
brun - foncé, & ressemble assez à de l'ardoise par sa
couleur & son tissu; mais elle en differe en ce que
la pierre de corne feuilletée résiste fortement au feu,
& se trouve toujours dans la terre perpendiculaire à
l'horison; au lieu que les ardoises se vitrifient facilement,
& sont toûjours placées horisontalement
dans le sein de la terre. La quatrieme espece de roche
de corne est celle qui est crystallisée, corneus crystallisatus: les Allemands la nomment schorl. Elle affecte
toûjours la figure d'un prisme, dont les côtés
sont inégaux; elle est ou grise, ou brune, ou noire.
Cette derniere est le balsates, ou le lapis Lydius des
anciens: c'est la vraie pierre de touche. M. Pott
soupçonne que la terre qui lui sert de base, est une
argile semblable à celle qui forme l'ardoise entremêlée
d'une terre ferrugineuse. Voyez la continuation
de la Lithogéognosie, page 219 & suiv. Peut - être
entre - t - il aussi du mica ou du tale dans sa composition.
Voyez
Au reste il paroit que les ouvriers des mines donnent indifféremment le nom de roche de corne au roc vif & dur qui enveloppe souvent les filons des mines. Voyez la Minéralogie de Wallerius, tome I. page 256 & suiv. ( - )
Les cornes d'Ammon ou les cornes de bélier, sont des éminences médullaires, placées dans les enfoncemens des ventricules tracés dans les hémispheres du cerveau; mais comme quelques anatomistes donnent aussi le nom de cornes à ces ventricules, M. Mo<cb->
Le vrai sens de cette sable est qu'il y a un terroir en Lybie fait en forme de corne de boeuf, fort fertile en vins & fruits exquis, qui fut donné par le roi Ammon à sa fille Amalthée, que les poëtes ont feint avoir été nourrice de Jupiter. Dict. de Trév.
Dans l'Architecture & la Sculpture, corne d'abondance est la figure d'une grande corne, d'où sortent des fleurs, des fruits, des richesses. Le P. Jobert observe que l'on donne sur les médailles le symbole des cornes d'abondance à toutes les divinités, aux génies, & aux héros, pour marquer les richesses, la félicité, & l'abondance de tous les biens, procurée par la bonté des uns, ou par les soins & la valeur des autres. On en met quelquefois deux pour marquer une abondance extraordinaire. Chambers. (G)
Corne de bélier, ornement qui sert de volute dans un chapiteau ionique composé; comme on en voit au portail de l'église des Invalides, du côté de la cour.
Corne d'abondance, ornement de sculpture qui représente la corne de la chevre Amalthée, d'où sortent des fruits, des fleurs, & des richesses, comme on en voit à quelques frontons de la grande galerie du Louvre. Latin, cornu copia.
Corne de boeuf ou de vache, trait de maçonnerie qui est un demi - biais passé. (P)
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