ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"251"> noisette; l'ouverture des narines est ronde & recouverte par des soies noires & rabattues sur le bec. Toutes les plumes de cet oiseau sont entierement noires. Il y a vingt grandes plumes dans chaque aile; la premiere ou l'extérieure est plus courte que la seconde; la seconde est aussi plus courte que la troisieme, & la quatrieme est la plus longue de toutes. Les pattes sont noires; les ongles forts, & de la même couleur que les pattes. Le doigt extérieur tient au doigt du milieu, jusqu'au - dessus de la premiere articulation; la queue est composée de douze plumes, & elle a sept pouces & demi de longueur. La corneille aime la chair de cadavres, d'animaux, surtout quand ils commencent à se corrompre: mais elle ne se contente pas de manger les animaux quand ils sont morts; elle attaque & tue les oiseaux vivans, de même que le corbeau, & elle est aussi avide de fruits, de vers, & de toutes sortes d'insectes. La corneille niche au haut des arbres. La femelle fait quatre ou cinq oeufs semblables à ceux du corbeau, mais plus petits.

Aldrovande dit que la corneille apprend facilement à parler. Pline fait mention d'un de ces oiseaux qui prononçoit plusieurs mots de suite, & qui apprenoit en peu de tems à en prononcer d'autres. Il n'y a que la semelle qui couve les oeufs, & le mâle a soin de lui apporter de la nourriture pendant le tems de l'incubation; au lieu que parmi les autres oiseaux, le mâle & la femelle couvent tour - à - tour. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau. (l)

Corneille émantelee, (Page 4:251)

Corneille émantelee, cornix cinerea frugilega, oiseau qui differe un peu de la corneille. Celui qui a servi pour la description suivante, pesoit environ une livre six onces; il avoit un pié six ou sept pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, & son envergure étoit de trois piés. Le bec avoit deux pouces & demi de longueur, depuis sa pointe jusqu'à l'angle de la bouche; il est fort, sa surface est lisse, & sa couleur noire dans toute son étendue, à l'exception de l'extrémité qui est blanchâtre; la piece de dessus est un peu plus longue que celle du dessous, & un peu crochue par le bout, & convexe par le dessus. Les ouvertures des narines sont rondes & recouvertes par des soies. La langue est large, noire, fourchue, & déchiquetée sur les côtés; l'iris des yeux est de couleur de noisette; la tête, la gorge, le devant du cou, & les ailes, sont de couleur noire avec quelque teinte de bleu; le ventre, la poitrine, le dos, le derriere & les côtés du cou, sont de couleur cendrée, à l'exception des tuyaux des plumes qui sont noirâtres; la couleur du ventre est plus claire que celle du dos; les plumes qui se trouvent à l'endroit où la couleur noire du devant du cou joint la couleur grise des côtés, ont les barbes extérieures de couleur cendrée, & les intérieures noires. Il y a vingt grandes plumes dans les ailes; la premiere est fort courte, la troisieme & la quatrieme sont les plus longues; dans toutes celles qui sont placées après la sixieme, la pointe du tuyau déborde au - delà des barbes. La queue est composée de douze plumes; les deux du milieu ont sept pouces & demi de longueur; les autres sont moins longues, & diminuent par étage jusqu'à la derniere de chaque côté. Le doigt de derriere est grand; le doigt extérieur est égal à l'intérieur, & la pointe des ongles de ces deux doigts ne s'étend pas au - delà de l'origine de l'ongle du doigt du milieu; ce doigt & l'extérieur sont unis à leur base. La corneille émantelée se nourrit de froment, d'orge, & d'autres graines; elle est sujette à avoir des pous. Aldrovande dit qu'elle reste sur les hautes montagnes pendant l'été, qu'elle y fait son nid, & qu'en hyver elle descend dans les plaines. Willughby, Ornit. Pour ôter toute équivoque de noms, on pourroit appeller cet oiseau bontecraye, qui signifie en idiomes belgiques corneille de plusieurs couleurs. Voyez Oiseau. (I)

Corneille, (Page 4:251)

Corneille, oiseau. (Mat. med.) La fiente de corneille prise dans du vin, est recommandée dans la cure de la dyssenterie. Dict. de Med. Dale, Schroeder, &c.

Corneille, (Page 4:251)

Corneille, (Chasse & oecon. rust.) Ces oiseaux font un grand dégât dans les terres nouvellement ensemencées. Voici la meilleure maniere de les détruire. On prend des fressures de boeuf coupées par petits morceaux, que l'on mêle avec de la noix vomique en poudre; on laisse le tout s'incorporer pendant vingt - quatre heures à froid; on répand à la pointe du jour ces morceaux de viande sur les terres nouvellement ensemencées: dès que les corneilles en ont mangé, & que la viande est digérée, elles tombent mortes. On peut leur sauver la vie, en leur faisant boire de l'eau par force; & si quelque chien a pris de la noix vomique, on le sauve pareillement en lui faisant avaler du vinaigre.

On les prend à la glu, au rets saillant. Un des apas que les corneilles aiment beaucoup, sont les feves de marais; on les perce, quand elles sont vertes, avec une aiguille ou épingle sans tête, qu'on laisse dans la feve, & en hyver on les répand sur la terre. Les corneilles les mangent; mais lorsqu'elles sont digérées, ces corneilles languissent & meurent.

On en fait encore, à ce qu'on dit, une chasse singuliere à Roumens, aux environs de Castelnaudari. On va dans une forêt où il y en a beaucoup; on ébranche plusieurs arbres; le soir on se couvre de noir depuis la tête jusqu'aux piés; on a des corneilles de bois peint en noir; on met ces corneilles sur les arbres ébranchés; on se place au milieu; d'autres vont secoüer les arbres circonvoisins, & effaroucher les corneilles: elles s'envolent, & trompées par les corneilles peintes, elles se précipitent sur les arbres ébranchés, où les chasseurs vêtus de noir & perchés, les prennent à la main. Cette chasse commence en Novembre, dure jusqu'en Mars, & se fait pendant les nuits les plus obscures.

Corneille de mer, (Page 4:251)

Corneille de mer, corvus sylvaticus. Aldrovande fait mention sous ce nom d'un oiseau qu'il ne connoissoit que sur le rapport d'autrui. Il dit lui - même que la corneille de mer est peut - être un autre oiseau, & que celui - ci n'est pas aquatique; qu'il se trouve au contraire sur les montagnes & dans les bois, & qu'il n'a point de membranes aux piés: cependant il ajoûte qu'on l'a confondu avec le cormoran. On a aussi donné le nom de corneille de mér à la corneille émantelée. Voyez Oiseau. (I)

Corneille sauvage, (Page 4:251)

Corneille sauvage, voyez Freus.

Corneille, (Page 4:251)

Corneille, lysimachia, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur monopétale découpée en rayons. Le pistil sort du calice; il est attaché comme un clou à la partie moyenne de la fleur, & il devient dans la suite un fruit ou une coque presque ronde qui s'ouvre par la pointe, & qui renferme des semences attachées à un placenta. Tournefort, Institus. rei herb. Voyez Plante. (I)

Corneille jaune. (Page 4:251)

Corneille jaune. (Medecine.) plante, lysimachia lutea major quoe Dioscoridis C.B. Pit. Tournefort. Les semences sont d'un goût astringent. Elle contient beaucoup de flegme, d'huile, & peu de sel.

Elle est fort astringente & vulnéraire; on s'en sert pour la dyssenterie, pour les hémorrhagies, pour nettoyer & consolider les plaies. James & Chamb.

CORNEMUSE (Page 4:251)

* CORNEMUSE, s. f. (Lutherie & Musique.) instrument à anches. Il y a de ces anches de plusieurs sortes. La plus simple a (Planche VI. de Luth.) est un chalumeau; l'autre b est un roseau. Les parties de la cornemuse sont la peau de mouton qu'on enfle comme un balon par le moyen du porte - vent, & les trois [p. 252] chalumeaux 2, 3, 4. Le chalumeau 2 est le bourdon; le chalumeau 4 s'appelle le petit bourdon. Ces deux bourdons sont à l'unisson. Le porte - vent a une soûpape au - dedans de la peau qui permet au vent d'entrer, mais qui ne lui permet pas de sortir, tandis que le joüeur de cornemuse reprend haleine. Le vent n'a d'issue que par les chalumeaux. Ils ont chacun leur anche à leur partie inférieure; ces anches sont prises dans des boîtes 5, 6, 7, sur lesquelles la peau est bien appliquée. Quand on joüe de la cornemuse, le grand bourdon passe sur l'épaule gauche; on enfle la peau par le porte - vent; la peau est pressée sous le bras gauche; & les doigts sont sur les chalumeaux que le vent fait resonner.

Le gros bourdon est de deux piés & demi, en y comprenant son anche qui a deux pouces & demi, dont la languette ou fente est de deux pouces de long sur quatre lignes de large. Le petit bourdon a un pié, en y comprenant son anche qui a deux pouces de longueur. Le porte - vent a six pouces de long; on lui en peut donner plus ou moins. Le chalumeau a treize pouces avec son anche & sa boîte qui sont de deux pouces & demi. Il a huit trous. Le premier est seul en - dessous, à la distance de trois pouces & un tiers du haut de l'anche; il n'y a que 2/3 de pouce de ce trou au second; du second au troisieme il y a dix lignes; autant du troisieme au quatrieme. Les autres sont éloignés d'un pouce: ils sont presque tous de même grandeur. La peau est d'un pié & demi de long sur dix pouces de large. Le gros bourdon rend l'octave au - dessous du petit; & le petit l'octave au - dessous du chalumeau, quand tous les trous sont bouchés, & sa quinzieme, quand ils sont ouverts.

Ainsi la cornemuse a trois octaves d'étendue. On peut lui en donner davantage en forçant le vent. Tout ce qu'on auroit à dire sur cet instrument concerne particulierement les anches, dont le ton varie selon les ouvertures qu'on leur donne. On se ménage la commodité d'allonger ou de raccourcir les bourdons par le moyen des boîtes, & par conséquent celle de les rendre plus ou moins graves. Les chalumeaux de la cornemuse étant mobiles dans ces boîtés, on parvient à l'accorder. Voyez les articles Anche, Musette, &c.

Il y a une sorte de cornemuse qu'on appelle cornemuse de poicton. Elle ne differe de celle que nous venons de décrire, qu'en ce qu'elle n'a point de petit bourdon; son chalumeau a huit trous, dont le premier s'ouvre & se ferme à clé.

La cornemuse s'appelle aussi chalemie. Cet instrument est principalement d'usage au Nord; il n'y a guere que les paysans qui en joüent parmi nous.

CORNESOLE (Page 4:252)

CORNESOLE, voyez Cornaline.

CORNET (Page 4:252)

CORNET, s. m. en Anatomie, nom de quelques parties qui ressemblent à - peu - près à la figure d'un morceau de papier qu'on roule en maniere de cofre, & qu'on appelle cornet.

Les cornets de l'os éthmoïde sont ces trois lames situées l'une sur l'autre, qu'on remarque à la partie latérale interne & postérieure de chaque portion de cet os. Voyez Ethmoïde.

Lés cornets inférieurs du nez, appellés aussi conques ou coquilles & lames spongieuses inférieures du nez, sont au nombre de deux, situés dans les fosses nasales. (L)

Cornet. (Page 4:252)

Cornet. Voyez Calmar.

Cornets (Page 4:252)

Cornets pour l'ouïe, (Acoustique.) instrumens à l'usage de ceux qui ont l'oreille dure. Le son se conserve dans ces instrumens, parce qu'en traversant leurs parois il ne peut se répandre circulairement, & le son ainsi ramassé frappe l'organe avec plus de force. On peut encore augmenter l'effet du son, en donnant à ces tuyaux une forme en partie parabolique, parce que le son est refléchi & comme ramassé en un seul point appellé foyer, où l'oreille est placée. Voyez Cabinets secrets, Echo, & Porte - voix. Ces cornets sont à - peu - près à l'égard de l'oreille, ce que les lunettes d'approche sont par rapport à la vûe. On peut les perfectionner comme on fait les lunettes. Mais nous croyons avec M. de Buffon, qu'il faut, pour que les cornets ayent tout l'effet possible, que l'oreille soit dans un endroit desert, ou du moins tranquille; autrement, comme le son ne se propage pas en ligne droite ainsi que la lumiere, le bruit des objets voisins frappant l'oreille suivant toutes sortes de directions, altéreroit & affoibliroit le bruit augmenté par le cornet. (O)

Cornet d'épisse, (Page 4:252)

Cornet d'épisse, (Marine.) Voyez Epissoir. (Z)

Cornet de mast, (Page 4:252)

Cornet de mast, (Marine.) c'est une espece d'emboîtement de planches vers l'arriere du mât de divers petits bâtimens, qui est néanmoins ouvert du côté de l'arriere où s'emboîte le pié du mât qui se baisse du côté qui n'est point fermé, c'est - à - dire vers l'arriere, & qui se releve autant de fois qu'il en est besoin. (Z)

Cornet, (Page 4:252)

* Cornet, (Luth. & Musiq.) instrument à vent dont les anciens se servoient à la guerre. Les cornets faisoient marcher les enseignes sans les soldats, & les trompettes, les soldats sans les enseignes: les cornets & les clairons sonnoient la charge & la retraite; & les trompettes & les cornets animoient les troupes pendant le combat. Nous ne nous servons plus guere du cornet dans les concerts; nous en allons cependant expliquer la facture. Il y en a de plusieurs sortes; celui qu'on voit Pl. VII. de Lutherie, fig. 11. s'appelle dessus de cornet: il a sept trons. Ceux qui se piquoient de bien joüer de cet instrument, lui donnoient la même étendue avec six, & ne se servoient pas du septieme. A est son bocal, il se sépare de l'instrument, & on l'en voit séparé en A a. La taille de cornet est entierement semblable au - dessus de cornet, à l'exception d'un trou qu'on lui a ajoûté en - bas, & qui s'ouvre & se ferme à clé. Elle se brise en deux endroits pour la commodité. Elle a ses sept trous. L'étendue du dessus de cornet est d'une seizieme; il n'y a que trois pouces de l'extrémité de l'instrument jusqu'au milieu du sixieme trou, & que dix pouces du bocal jusqu'au milieu du premier trou. Les trous sont éloignés de treize lignes, excepté le troisieme & le quatrieme, dont la distance est de dixsept lignes. Le diametre de chaque trou est de quatre lignes; celui du fond du bocal n'est que d'une ligne. Cet instrument va toûjours en s'élargissant depuis le bocal jusqu'à sa patte, dont le diametre est d'un pouce. La divergence des côtés est plus sensible du bocal au premier trou, que du premier sur le reste de la longueur. Il y en a qui pratiquent au derriere de l'instrument, à treize lignes plus haut que le premier trou d'en - haut, un autre trou. Il y a des dessus de cornet & des tailles de cornet droites & d'autres courbes. On les fait de cormier, de prunier, & autres bois. Il faut que le bois soit sec. On le couvre de cuir. Cet instrument est rude, & il faut le savoir adoucir. Le dessus de cornet va du c sot ut à l's ut fa de la troisieme octave. Le serpent est une vraie basse de cornet; voyez Serpent.

Le dessus de cornet donne le c sol ut tous les trous bouchés; on fait le re, le mi, &c. en débouchant les trous les uns après les autres en montant. Sa tablature est la même que celle du flageollet, voyez Flageollet. Quant à la basse de cornet, les trous en sont éloignés d'un pouce & 2/3, excepré le troisieme & le quatrieme qui sont éloignés de six pouces; le sixieme & le troisieme de 6 pouces 2/3: il y a du septieme à la patte 10 pouces plus 1/6 & du bocal au premier trou un pré 7 pouces; la patte en est ouverte de 2 pouces. Le diamctre du bocal est de 5 li<pb->

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