ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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Marnâ, in quâ nemus olim fuisse dignoscitue, ad hostisias
dedimus & ad censum, tali modo quod qualibet hostisia
habebit octo arpennos terra cultibilis, & unum arpennum
ad herbergagium faciendum; de illo autem arpenno
in quo erit herbergagium, reddetur annuatim nobis,
vel episcopò Parisiensi qui pro tempore fuerit, in
nativitate beat> Mari>, unus sextarius aven>; in festo
sancti Remigii, sex denarii Parisienses censuales; & de
singulis verò arpennis, in pradicto festo sancti Remigii,
sex denarii censuales. Dans un autre titre du même
Odo de l'an 1203, fol. 60. il est dit: Pro hostisia qu>
fuit Guillelmi de Moudon, &c. V. Brodeau sur Paris,
tit. des censives, n. 8.
Chef - lieu,
(Page 3:272)
Chef - lieu, est le principal lieu d'une seigneurie,
où les vassaux sont obligés d'aller rendre la foi
& hommage, & de porter leur aveu & dénombrement,
& où les censitaires sont obligés d'aller porter
les cens & passer déclaration. Le chef - lieu est ordinairement
le château & principal manoir de la seigneurie: mais dans des endroits où il n'y a point de
château, c'est quelquefois une ferme qui est le cheflieu; quelquefois c'est seulement une vieille tour
ruinée: dans quelques seigneuries où il n'y a aucun
château ni manoir, le chef - lieu est seulement une
piece de terre choisie à cet effet, sur laquelle les vassaux
sont obligés de se transporter pour faire la foi
& hommage. Le chef - lieu appartient à l'aîné par préciput,
comme tenant lieu du château & principal
manoir. Voyez
Aînesse, Préciput, principal Manoir. Voyez l'auteur des notes sur Artois, pp. 86.
353. 362. Dans la coûtume du comté de Hainaut,
la ville de Mons qui en est la capitale est appellée le
chef - lieu. A Valenciennes, & dans quelques autres
coûtumes des Pays - bas, ce terme de chef - lieu se prend
pour la banlieue. Voyez Doutreman, en son hist. de
Valencien. part. II. ch. jv. p. 279. & 280. Enfin il signifie
encore la principale maison d'un ordre régulier
ou hospitalier, ou autre ordre composé de plusieurs
maisons: par exemple, la commanderie magistrale de
Boigny près Orléans, est le chef - lieu de l'ordre royal,
militaire & hospitalier de S. Lazare.
Chef - mets
(Page 3:272)
Chef - mets ou Chef - mois, (Jurispr.) en quelques
coûtumes, est le principal manoir de la succession,
comme en Normandie. Voyez aussi la coûtume
de Surene, art. iij. Voyez le mot Mex. (A)
Chef
(Page 3:272)
Chef du nom & armes, dans les familles nobles,
est l'aîné ou descendant de l'aîné, qui a droit de porter
les armes pleines, & de conserver les titres d'honneur
qui concernent sa maison.
Chef - d'ordre,
(Page 3:272)
Chef - d'ordre, est la principale maison d'un ordre
régulier ou hospitalier, celle dont toutes les autres
maisons du même ordre dépendent, & où se
tient le chapitre général de l'ordre. Les abbayes
chefs - d'ordre sont toutes régulieres, telles que Cluny, Prémontré, Citeaux, &c. L'art. 3. de l'ordonnance
de Blois veut qu'à l'égard des abbayes & monasteres
qui sont chefs - d'ordre, comme Cluny, Citeaux, Prémontré, Grammont, le Val - des - Ecoliers,
S. Antoine de Viennois, la Trinité dite des Mathurins, le Val - des - Choux, & ceux auxquels le droit
& privilége d'élection a été conservé, & semblablement
ès abbayes de Pontigny, la Ferté, Clairvaux,
& Morimont, qu'on appelle les quatre premieres filles
de Citeaux; il y soit pourvû par élection des religieux
profès desdits monasteres, suivant la forme des saints
decrets & constitutions canoniques. Voyez ci - dev.
au mot Chef - lieu, vers la fin.
Chef - seigneur,
(Page 3:272)
Chef - seigneur, (Jurisp.) ce terme a différenrentes
significations, selon les coutumes; dans quelques - unés il signifie le seigneur suzerain; dans d'autres
il signifie tout seigneur féodal, soit suzerain ou
simple seigneur censier ou foncier. Par l'art. 166. de
la coûtume de Normandie, le chef - seigneur est celui
seulement qui possede par foi & par hommage, &
qui à cause dudit fief tombe en garde; & comme tout
fief noble est tenu par foi & hommage & tombe en
garde, il s'ensuit que quiconque possede un fief noble
est chef - seigneur, à l'exception des gens d'église,
parce qu'ils ne tombent point en garde à cause de
leurs fiefs nobles. Il suit aussi de cet article que tout
chef - seigneur ne releve pas immédiatement du Roi,
parce que cet article ne demande pas que le possesseur
de fief tombe en garde royale, mais seulement
en garde; ce qui peut convenir à la garde seigneuriale
comme à la garde royale. Voyez les coûtumes
de Ponthicu, art. 110. Anjou, 201. & suiv. Maine,
216. & suiv. Norman. anc. ch. xjv. xxxjv. xxxvj.
Et liv. I. de l'établissem. pour les prevotes de Paris &
d'Orléans. Le grand coûtum. liv. il. ch. xxvj. & liv.
IV. ch. v. Galland, du franc - aleu, p. 78. Gloss. de Lauriete, au mot chef - seigneur.
Chef de sens,
(Page 3:272)
Chef de sens, se dit d'une ville principale qui
est en droit de donner avis aux autres villes & lieux
d'un ordre inférieur qui lui sont soûmises: par exemple,
la ville de Valenciennes est chef de sens de son
territoire. Voyez les articles 145. & 146. de cette coûtume.
Chef
(Page 3:272)
Chef d'une sentence, voyez ci - devant Chef d'un
arrêt, sentence, &c. (A)
Chef d'escadre,
(Page 3:272)
Chef d'escadre, (Marine.) c'est un officier général
de la Marine, qui commande une eseadre ou
une division dans une armée navale: son rang répond
à celui de maréchal de camp sur terre, avec
lequel il roule lorsqu'ils se trouvent ensémble. La
marque distinctive du chef d'eseadre à la mer, est la
cornette qui lui sert de pavillon. Voy. Cornette.
Le chef d'escadre, en l'absence du lieutenant général
de la Marine, fait les mêmes fonctions, soit à
la mer soit dans les ports. Voyez à l'article
Lieutinant général.
Les chefs d'escadre ont séance & voix délibérative
dans le conseil de guerre, chacun suivant leur ancienneté.
Autrefois en France on divisoit la marine da roi
en six escadres, sous les titres de Poitou, de Normandie, de Picardie, de Provence, de Guienne, &
de Languedoc; mais cette division n'a plus lieu, &
le nombre des chefs d'escadre n'est pas limité: actuellement
il y en a quatorze en France. (Z)
Chef d'Académie,
(Page 3:272)
Chef d'Académie, (Manege.) est un écuyer
qui tient une académie, où il enseigne à monter à
cheval. Voyez Académie. (V)
Chef,
(Page 3:272)
* Chef, s. m. (Blason.) se dit de la partie supérieure
de l'écu, mais plus ordinairement d'une de
ses parties honorables, celle qui se place au haut, &
qui doit avoir le tiers de sa hauteur: elle peut etre
ou échiquetée, ou emmanchée, ou dentée, ou heiminée,
ou losangée, &c. Voyez ces mots.
Le chef est abaissé, quand la couleur du champ le
détache du bord iupérieur de l'écu, le surmonte &
le retrécit; surmonté, quand il est détaché par une
autre couleur que celle du champ; bandé, quand il
a une bande; chevronné, quand il a un chevron; palé, quand il a un pal, &c. (Voyez
Bande, Chevron, Pal,
&c.); couju, quand il est de couleur;
retrait, quand il a perdu une partie de sa hauteur;
soûtenu, quand il n'y a que les deux tiers de sa hauteur
au - dessus de l'écu, & que le tiers inférieur est
d'un autre émail. Voy. le Dictionn. de T>
Chef,
(Page 3:272)
* Chef, coupèr en chef, expression: sitee dans les
carrieres d'ardoise Voyez l'article Ardoise.
Chef,
(Page 3:272)
* Chef, (Boulang.) se dit du moreeau de levain
plus ou moins gros, selon le besoin qu'on prévoit,
pris sur celui de la derniere tournée, pour servir à
la sournée suivante. Voyez Pain.
Chef,
(Page 3:272)
* Chef, (Coffret.) ce terme est, chez ces ouvriers,
synonyme à brin ou à bout: ainsi quand il
leur est ordonné de coudre les ourlets & trépomtes
[p. 273]
des malles & autres semblables ouvrages à deux
chefs de ficelle neuve & poissée, cela signifie à deux
bouts ou à deux brins de ficelle, &c. Ainsi le chef n'est
ni la ficelle simple, ni la double ficelle; c'est un brin
ou un bout de la ficelle double.
Chef,
(Page 3:273)
* Chef, (Manufact. en soie, en laine, & en toile.)
c'est la premere partie ourdie, celle qui s'enveloppe
immédiatement sur l'ensuple de devant, & qui
servira de manteau à la piece entiere quand elle sera
finie. Le chef des pieces en toile est plus gros que
le reste; celui des ouvrages en laine & en soie ne
doit être ni plus mauvais ni meilleur, à moins que
l'espece d'étoffe qu'on travaille ne demande qu'on
trame plus gros, afin d'avoir en commençant plus
de corps, & de résister mieux à la premiere fatigue
de l'ourdissage. Les pieces de toile, de laine & de
soie, s'entament par la queue, & le chef est toûjours
le dernier morceau que l'on vend: la raison en est
simple; c'est que c'est au chef que sont placées les
marques, qui indiquant le fabriquant, la qualité de
la marchandise, celle de la teinture, la visite des
gardes & inspecteurs, l'aunage, &c. ne doivent jamais
disparoître.
Chef,
(Page 3:273)
* Chef, (OEconom. rustiq.) terme synonyme à
piece; ainsi on dit cent chefs de volaille, pour dire
cent pieces de volaille. Il s'applique aussi aux bêtes
à cornes & à laine, quand on fait le dénombrement
de ce qu'on en a ou de ce qu'on en vend; cent chefs
de bétes à cornes, cent chefs de bétes à laine. Le mot
chef ne s'employe cependant guere que quand la collection
est un peu considérable, & l'on ne dira jamais
deux chefs de bêtes à cornes.
Chef,
(Page 3:273)
Chef, terme de riviere; c'est ainsi qu'on appelle la
partie du devant d'un bateau foncet.
Chef - d'oeuvre,
(Page 3:273)
* Chef - d'oeuvre, (Arts & Mét.) c'est un des
ouvrages les plus difficiles de la profession, qu'on
propose à exécuter à celui qui se présente à un corps
de communauté pour en être reçû membre, apres
avoir subi les tems prescrits de compagnonage &
d'apprentissage par les reglemens de la communauré.
Chaque corps de communauté a son chef - d'oeuvre;
il se fait en présence des doyens, syndics, anciens,
& autres officiers & dignitaires de la communauté;
il se présente à la communauté, qui l'examine; il est
déposé. Il y a des communautés ou l'on donne le
choix entre plusieurs chefs - d'oeuvre à l'aspirant à la
maìtrise; il y en a d'autres où l'on exige plusieurs
chefs - d'oeuvre. Voyez dans les reglemens de ces communautés,
ce qui se pratique à la réception des maîtres.
Le chef - d'oeuvre de l'Architecture est une piece
de trait, telle qu'une descente biaise par tête & en
talud qui rachete un berceau: celui des Charpentiers, est la courbe rampante d'un escalier: celui
des ouvriers en soie, soit pour être reçùs compagnons,
soit pour être reçus maìtres, est la restitution
du métier dans l'état qui convient au travail, après
que les maîtres & syndics y ont apporte tel dérangement
qu'il leur a plù, comme de détacher des cordages,
casser des fils de chaìne par courses interrompues.
On ne voit guere quelle peut être l'utilité des
chefs - d'oeuvre: si celui qui se présente à la maîtrise
sait très - bien son metier, il est inutile de l'examiner;
s'il ne le sait pas, cela ne doit pas l'empêcher d'être
reçû, il ne fera tort qu'à lui - même; bien - tôt il sera
connu pour mauvais ouvrier, & forcé de cesser un
travail ou ne réussissant pas, il est necessaire qu'il se
ruine. Pour être convaincu de la vérite de ces observations,
il n'y a qu'a savoir un peu comment les
choses se passent aux receptions. Un homme ne se
présente point à la maîtrise qu'il n'ait passé par les
préliminaires; il est impossible qu'il n'ait appris
quelque chose de son métier pendant les quatre à
cinq ans que durent ces preiiminaires. S'il est fils de
maitre, assez ordinairement il est dispense dé chef -
d'oeuvre; s'il ne l'est pas, fût - il le plus habile ouvrier
d'une ville, il a bien de la peine à faire un chef - d'oeuvre qui soit agréé de la communauté, quand il est
odieux à cette communauté: s'il est agréable au contraire,
ou qu'il ait de l'argent, fût - il le plus ignorant
de tous les ouvriers, il corrompra ceux qui doivent
veiller sur lui tandis qu'il fait son chef - d'oeuvre;
ou il exécutera un mauvais ouvrage qu'on recevra
comme un chef - d'oeuvre; ou il en présentera un excellent
qu'il n'aura pas fait. On voit que toutes ces
manoeuvres anéantissent absolument les avantages
qu'on prétend retirer des chefs - d'oeuvre & des communautés,
& que les corps de communauté & de
manufacture n'en subsistent pas moins.
CHEFCIER
(Page 3:273)
CHEFCIER, s. m. (Hist. eccl.) en Latin capicerius,
est la même chose que primicerius; ce qui vient de ce
que le chefcier étoit le premier marqué dans la table
ou catalogue des noms des ecclésiastiques, comme
le premier en dignité: ainsi c'est comme si l'on eût
dit primus in cerâ, parce qu'on écrivoit anciennement
sur des tables de cire. On nomme encore aujourd'hui le chef de quelques églises collégiales chefcier: par exemple on dit, le chefcier de saint Etienne
des Grés. Le nom de primicerius désignoit au tems de
S. Grégoire le grand, une dignité ecclésiastique, à
laquelle ce pape attribua plusieurs droits sur les clercs
inférieurs & la direction du choeur, afin que le service
s'y fit selon la bienséance. Il avoit aussi droit de
châtier les clercs qu'il trouvoit en faute, & il dénonçoit
à l'évêque ceux qui étoient incorrigibles. Celui
qui étoit marqué le second dans la table s'appelloit
secondicerius, comme qui diroit secundus in cerâ.
M. Simon. (G)
CHEGE
(Page 3:273)
CHEGE, (Géog.) ville & comté de la haute Hongrie, sur la Theisse.
CHEGO ou KECIO
(Page 3:273)
CHEGO ou KECIO, (Géog.) grande ville d'Asie, capitale du royaume de Tunquin, & la résidence
du roi. Long. 123. 30. lat. 22.
CHEGOS
(Page 3:273)
CHEGOS, s. m. (Commerce.) poids pour les perles
à l'usage des Portugais aux Indes. C'est le quart
d'un carat. Voyez Carat; voyez les diction. du Commerce, de Trév. & de Dish.
CHEGROS
(Page 3:273)
* CHEGROS, s. m. Cordonn. Bourrel. Selliers, &
autres ouvriers qui employent du cuir; c'est un bout de
filet plus ou moins long, composé d'un nombre plus
ou moins grand de fils particuliers cordelés ensemble,
& unis avec de la poix ou de la cire. Pour cet
effet, on prend un morceau de cire blanche ou jaune,
ou de poix; & lorsque les fils ont été cordelés &
commis à la main, on saisit le filet qui en résulte, &
on le presse fortement contre le morceau de cire ou
de poix, qu'on fait glisser plusieurs fois sur toute sa
longueur, afin qu'il en soit bien enduit. Quand le
chegros, ou chigros, ou ligneuì (car les Cordonniers
appellent ligneul, ce que la plûpart des autres appellent
chegros ou chigros) est bien préparé, on en arme
les extrémités avec de la soie de sanglier, dont les
pointes très - menues passent facilement dans les trous
pratiqués avec l'alene, lorsqu'il s'agit d'employer le
chegros à la couture des ouvrages. Voy.
Selle, Soulier,
&c.
CHEIROBALIST ou CHIROBALISTE
(Page 3:273)
* CHEIROBALIST ou CHIROBALISTE, s. f.
(Hist. anc. & Art milit.) ou baliste a main: elle est
composée d'une planche ronde par un bout, échancrée circulairement par l'autre bout. Le bois de l'arc
est fixé vers l'extrémité ronde; sur une ligne correspondante
au milieu du bois de l'arc & au milieu de
l'echancrure, on a fixé sur la planche une tringle de
bois, precisement de la hauteur du bois de l'arc:
cette tringle est cannelée semi - circulairement sur
toute sa longueur. Aux côtés de l'échancrure d'un
des bouts, on a ménagé en saillie dans la planche,
deux eminences de bois qui servent de poignée à
la baliste. Il paroìt qu'on élevoit ou qu'on baissoit la
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