ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"272"> Marnâ, in quâ nemus olim fuisse dignoscitue, ad hostisias dedimus & ad censum, tali modo quod qualibet hostisia habebit octo arpennos terra cultibilis, & unum arpennum ad herbergagium faciendum; de illo autem arpenno in quo erit herbergagium, reddetur annuatim nobis, vel episcopò Parisiensi qui pro tempore fuerit, in nativitate beat Mari, unus sextarius aven; in festo sancti Remigii, sex denarii Parisienses censuales; & de singulis verò arpennis, in pradicto festo sancti Remigii, sex denarii censuales. Dans un autre titre du même Odo de l'an 1203, fol. 60. il est dit: Pro hostisia qu fuit Guillelmi de Moudon, &c. V. Brodeau sur Paris, tit. des censives, n. 8.

Chef - lieu, (Page 3:272)

Chef - lieu, est le principal lieu d'une seigneurie, où les vassaux sont obligés d'aller rendre la foi & hommage, & de porter leur aveu & dénombrement, & où les censitaires sont obligés d'aller porter les cens & passer déclaration. Le chef - lieu est ordinairement le château & principal manoir de la seigneurie: mais dans des endroits où il n'y a point de château, c'est quelquefois une ferme qui est le cheflieu; quelquefois c'est seulement une vieille tour ruinée: dans quelques seigneuries où il n'y a aucun château ni manoir, le chef - lieu est seulement une piece de terre choisie à cet effet, sur laquelle les vassaux sont obligés de se transporter pour faire la foi & hommage. Le chef - lieu appartient à l'aîné par préciput, comme tenant lieu du château & principal manoir. Voyez Aînesse, Préciput, principal Manoir. Voyez l'auteur des notes sur Artois, pp. 86. 353. 362. Dans la coûtume du comté de Hainaut, la ville de Mons qui en est la capitale est appellée le chef - lieu. A Valenciennes, & dans quelques autres coûtumes des Pays - bas, ce terme de chef - lieu se prend pour la banlieue. Voyez Doutreman, en son hist. de Valencien. part. II. ch. jv. p. 279. & 280. Enfin il signifie encore la principale maison d'un ordre régulier ou hospitalier, ou autre ordre composé de plusieurs maisons: par exemple, la commanderie magistrale de Boigny près Orléans, est le chef - lieu de l'ordre royal, militaire & hospitalier de S. Lazare.

Chef - mets (Page 3:272)

Chef - mets ou Chef - mois, (Jurispr.) en quelques coûtumes, est le principal manoir de la succession, comme en Normandie. Voyez aussi la coûtume de Surene, art. iij. Voyez le mot Mex. (A)

Chef (Page 3:272)

Chef du nom & armes, dans les familles nobles, est l'aîné ou descendant de l'aîné, qui a droit de porter les armes pleines, & de conserver les titres d'honneur qui concernent sa maison.

Chef - d'ordre, (Page 3:272)

Chef - d'ordre, est la principale maison d'un ordre régulier ou hospitalier, celle dont toutes les autres maisons du même ordre dépendent, & où se tient le chapitre général de l'ordre. Les abbayes chefs - d'ordre sont toutes régulieres, telles que Cluny, Prémontré, Citeaux, &c. L'art. 3. de l'ordonnance de Blois veut qu'à l'égard des abbayes & monasteres qui sont chefs - d'ordre, comme Cluny, Citeaux, Prémontré, Grammont, le Val - des - Ecoliers, S. Antoine de Viennois, la Trinité dite des Mathurins, le Val - des - Choux, & ceux auxquels le droit & privilége d'élection a été conservé, & semblablement ès abbayes de Pontigny, la Ferté, Clairvaux, & Morimont, qu'on appelle les quatre premieres filles de Citeaux; il y soit pourvû par élection des religieux profès desdits monasteres, suivant la forme des saints decrets & constitutions canoniques. Voyez ci - dev. au mot Chef - lieu, vers la fin.

Chef - seigneur, (Page 3:272)

Chef - seigneur, (Jurisp.) ce terme a différenrentes significations, selon les coutumes; dans quelques - unés il signifie le seigneur suzerain; dans d'autres il signifie tout seigneur féodal, soit suzerain ou simple seigneur censier ou foncier. Par l'art. 166. de la coûtume de Normandie, le chef - seigneur est celui seulement qui possede par foi & par hommage, & qui à cause dudit fief tombe en garde; & comme tout fief noble est tenu par foi & hommage & tombe en garde, il s'ensuit que quiconque possede un fief noble est chef - seigneur, à l'exception des gens d'église, parce qu'ils ne tombent point en garde à cause de leurs fiefs nobles. Il suit aussi de cet article que tout chef - seigneur ne releve pas immédiatement du Roi, parce que cet article ne demande pas que le possesseur de fief tombe en garde royale, mais seulement en garde; ce qui peut convenir à la garde seigneuriale comme à la garde royale. Voyez les coûtumes de Ponthicu, art. 110. Anjou, 201. & suiv. Maine, 216. & suiv. Norman. anc. ch. xjv. xxxjv. xxxvj. Et liv. I. de l'établissem. pour les prevotes de Paris & d'Orléans. Le grand coûtum. liv. il. ch. xxvj. & liv. IV. ch. v. Galland, du franc - aleu, p. 78. Gloss. de Lauriete, au mot chef - seigneur.

Chef de sens, (Page 3:272)

Chef de sens, se dit d'une ville principale qui est en droit de donner avis aux autres villes & lieux d'un ordre inférieur qui lui sont soûmises: par exemple, la ville de Valenciennes est chef de sens de son territoire. Voyez les articles 145. & 146. de cette coûtume.

Chef (Page 3:272)

Chef d'une sentence, voyez ci - devant Chef d'un arrêt, sentence, &c. (A)

Chef d'escadre, (Page 3:272)

Chef d'escadre, (Marine.) c'est un officier général de la Marine, qui commande une eseadre ou une division dans une armée navale: son rang répond à celui de maréchal de camp sur terre, avec lequel il roule lorsqu'ils se trouvent ensémble. La marque distinctive du chef d'eseadre à la mer, est la cornette qui lui sert de pavillon. Voy. Cornette.

Le chef d'escadre, en l'absence du lieutenant général de la Marine, fait les mêmes fonctions, soit à la mer soit dans les ports. Voyez à l'article Lieutinant général.

Les chefs d'escadre ont séance & voix délibérative dans le conseil de guerre, chacun suivant leur ancienneté.

Autrefois en France on divisoit la marine da roi en six escadres, sous les titres de Poitou, de Normandie, de Picardie, de Provence, de Guienne, & de Languedoc; mais cette division n'a plus lieu, & le nombre des chefs d'escadre n'est pas limité: actuellement il y en a quatorze en France. (Z)

Chef d'Académie, (Page 3:272)

Chef d'Académie, (Manege.) est un écuyer qui tient une académie, où il enseigne à monter à cheval. Voyez Académie. (V)

Chef, (Page 3:272)

* Chef, s. m. (Blason.) se dit de la partie supérieure de l'écu, mais plus ordinairement d'une de ses parties honorables, celle qui se place au haut, & qui doit avoir le tiers de sa hauteur: elle peut etre ou échiquetée, ou emmanchée, ou dentée, ou heiminée, ou losangée, &c. Voyez ces mots.

Le chef est abaissé, quand la couleur du champ le détache du bord iupérieur de l'écu, le surmonte & le retrécit; surmonté, quand il est détaché par une autre couleur que celle du champ; bandé, quand il a une bande; chevronné, quand il a un chevron; palé, quand il a un pal, &c. (Voyez Bande, Chevron, Pal, &c.); couju, quand il est de couleur; retrait, quand il a perdu une partie de sa hauteur; soûtenu, quand il n'y a que les deux tiers de sa hauteur au - dessus de l'écu, & que le tiers inférieur est d'un autre émail. Voy. le Dictionn. de T

Chef, (Page 3:272)

* Chef, coupèr en chef, expression: sitee dans les carrieres d'ardoise Voyez l'article Ardoise.

Chef, (Page 3:272)

* Chef, (Boulang.) se dit du moreeau de levain plus ou moins gros, selon le besoin qu'on prévoit, pris sur celui de la derniere tournée, pour servir à la sournée suivante. Voyez Pain.

Chef, (Page 3:272)

* Chef, (Coffret.) ce terme est, chez ces ouvriers, synonyme à brin ou à bout: ainsi quand il leur est ordonné de coudre les ourlets & trépomtes [p. 273] des malles & autres semblables ouvrages à deux chefs de ficelle neuve & poissée, cela signifie à deux bouts ou à deux brins de ficelle, &c. Ainsi le chef n'est ni la ficelle simple, ni la double ficelle; c'est un brin ou un bout de la ficelle double.

Chef, (Page 3:273)

* Chef, (Manufact. en soie, en laine, & en toile.) c'est la premere partie ourdie, celle qui s'enveloppe immédiatement sur l'ensuple de devant, & qui servira de manteau à la piece entiere quand elle sera finie. Le chef des pieces en toile est plus gros que le reste; celui des ouvrages en laine & en soie ne doit être ni plus mauvais ni meilleur, à moins que l'espece d'étoffe qu'on travaille ne demande qu'on trame plus gros, afin d'avoir en commençant plus de corps, & de résister mieux à la premiere fatigue de l'ourdissage. Les pieces de toile, de laine & de soie, s'entament par la queue, & le chef est toûjours le dernier morceau que l'on vend: la raison en est simple; c'est que c'est au chef que sont placées les marques, qui indiquant le fabriquant, la qualité de la marchandise, celle de la teinture, la visite des gardes & inspecteurs, l'aunage, &c. ne doivent jamais disparoître.

Chef, (Page 3:273)

* Chef, (OEconom. rustiq.) terme synonyme à piece; ainsi on dit cent chefs de volaille, pour dire cent pieces de volaille. Il s'applique aussi aux bêtes à cornes & à laine, quand on fait le dénombrement de ce qu'on en a ou de ce qu'on en vend; cent chefs de bétes à cornes, cent chefs de bétes à laine. Le mot chef ne s'employe cependant guere que quand la collection est un peu considérable, & l'on ne dira jamais deux chefs de bêtes à cornes.

Chef, (Page 3:273)

Chef, terme de riviere; c'est ainsi qu'on appelle la partie du devant d'un bateau foncet.

Chef - d'oeuvre, (Page 3:273)

* Chef - d'oeuvre, (Arts & Mét.) c'est un des ouvrages les plus difficiles de la profession, qu'on propose à exécuter à celui qui se présente à un corps de communauté pour en être reçû membre, apres avoir subi les tems prescrits de compagnonage & d'apprentissage par les reglemens de la communauré. Chaque corps de communauté a son chef - d'oeuvre; il se fait en présence des doyens, syndics, anciens, & autres officiers & dignitaires de la communauté; il se présente à la communauté, qui l'examine; il est déposé. Il y a des communautés ou l'on donne le choix entre plusieurs chefs - d'oeuvre à l'aspirant à la maìtrise; il y en a d'autres où l'on exige plusieurs chefs - d'oeuvre. Voyez dans les reglemens de ces communautés, ce qui se pratique à la réception des maîtres. Le chef - d'oeuvre de l'Architecture est une piece de trait, telle qu'une descente biaise par tête & en talud qui rachete un berceau: celui des Charpentiers, est la courbe rampante d'un escalier: celui des ouvriers en soie, soit pour être reçùs compagnons, soit pour être reçus maìtres, est la restitution du métier dans l'état qui convient au travail, après que les maîtres & syndics y ont apporte tel dérangement qu'il leur a plù, comme de détacher des cordages, casser des fils de chaìne par courses interrompues. On ne voit guere quelle peut être l'utilité des chefs - d'oeuvre: si celui qui se présente à la maîtrise sait très - bien son metier, il est inutile de l'examiner; s'il ne le sait pas, cela ne doit pas l'empêcher d'être reçû, il ne fera tort qu'à lui - même; bien - tôt il sera connu pour mauvais ouvrier, & forcé de cesser un travail ou ne réussissant pas, il est necessaire qu'il se ruine. Pour être convaincu de la vérite de ces observations, il n'y a qu'a savoir un peu comment les choses se passent aux receptions. Un homme ne se présente point à la maîtrise qu'il n'ait passé par les préliminaires; il est impossible qu'il n'ait appris quelque chose de son métier pendant les quatre à cinq ans que durent ces preiiminaires. S'il est fils de maitre, assez ordinairement il est dispense dé chef - d'oeuvre; s'il ne l'est pas, fût - il le plus habile ouvrier d'une ville, il a bien de la peine à faire un chef - d'oeuvre qui soit agréé de la communauté, quand il est odieux à cette communauté: s'il est agréable au contraire, ou qu'il ait de l'argent, fût - il le plus ignorant de tous les ouvriers, il corrompra ceux qui doivent veiller sur lui tandis qu'il fait son chef - d'oeuvre; ou il exécutera un mauvais ouvrage qu'on recevra comme un chef - d'oeuvre; ou il en présentera un excellent qu'il n'aura pas fait. On voit que toutes ces manoeuvres anéantissent absolument les avantages qu'on prétend retirer des chefs - d'oeuvre & des communautés, & que les corps de communauté & de manufacture n'en subsistent pas moins.

CHEFCIER (Page 3:273)

CHEFCIER, s. m. (Hist. eccl.) en Latin capicerius, est la même chose que primicerius; ce qui vient de ce que le chefcier étoit le premier marqué dans la table ou catalogue des noms des ecclésiastiques, comme le premier en dignité: ainsi c'est comme si l'on eût dit primus in cerâ, parce qu'on écrivoit anciennement sur des tables de cire. On nomme encore aujourd'hui le chef de quelques églises collégiales chefcier: par exemple on dit, le chefcier de saint Etienne des Grés. Le nom de primicerius désignoit au tems de S. Grégoire le grand, une dignité ecclésiastique, à laquelle ce pape attribua plusieurs droits sur les clercs inférieurs & la direction du choeur, afin que le service s'y fit selon la bienséance. Il avoit aussi droit de châtier les clercs qu'il trouvoit en faute, & il dénonçoit à l'évêque ceux qui étoient incorrigibles. Celui qui étoit marqué le second dans la table s'appelloit secondicerius, comme qui diroit secundus in cerâ. M. Simon. (G)

CHEGE (Page 3:273)

CHEGE, (Géog.) ville & comté de la haute Hongrie, sur la Theisse.

CHEGO ou KECIO (Page 3:273)

CHEGO ou KECIO, (Géog.) grande ville d'Asie, capitale du royaume de Tunquin, & la résidence du roi. Long. 123. 30. lat. 22.

CHEGOS (Page 3:273)

CHEGOS, s. m. (Commerce.) poids pour les perles à l'usage des Portugais aux Indes. C'est le quart d'un carat. Voyez Carat; voyez les diction. du Commerce, de Trév. & de Dish.

CHEGROS (Page 3:273)

* CHEGROS, s. m. Cordonn. Bourrel. Selliers, & autres ouvriers qui employent du cuir; c'est un bout de filet plus ou moins long, composé d'un nombre plus ou moins grand de fils particuliers cordelés ensemble, & unis avec de la poix ou de la cire. Pour cet effet, on prend un morceau de cire blanche ou jaune, ou de poix; & lorsque les fils ont été cordelés & commis à la main, on saisit le filet qui en résulte, & on le presse fortement contre le morceau de cire ou de poix, qu'on fait glisser plusieurs fois sur toute sa longueur, afin qu'il en soit bien enduit. Quand le chegros, ou chigros, ou ligneuì (car les Cordonniers appellent ligneul, ce que la plûpart des autres appellent chegros ou chigros) est bien préparé, on en arme les extrémités avec de la soie de sanglier, dont les pointes très - menues passent facilement dans les trous pratiqués avec l'alene, lorsqu'il s'agit d'employer le chegros à la couture des ouvrages. Voy. Selle, Soulier, &c.

CHEIROBALIST ou CHIROBALISTE (Page 3:273)

* CHEIROBALIST ou CHIROBALISTE, s. f. (Hist. anc. & Art milit.) ou baliste a main: elle est composée d'une planche ronde par un bout, échancrée circulairement par l'autre bout. Le bois de l'arc est fixé vers l'extrémité ronde; sur une ligne correspondante au milieu du bois de l'arc & au milieu de l'echancrure, on a fixé sur la planche une tringle de bois, precisement de la hauteur du bois de l'arc: cette tringle est cannelée semi - circulairement sur toute sa longueur. Aux côtés de l'échancrure d'un des bouts, on a ménagé en saillie dans la planche, deux eminences de bois qui servent de poignée à la baliste. Il paroìt qu'on élevoit ou qu'on baissoit la

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