ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"270"> lante su le marc ou le résidu de la premiere; l'eau de chaux seconde est plus foible que celle - ci.

Le codex de la faculté de Paris demande dix livres d'eau sur une livre de chaux, pour la préparation de l'eau premiere; Batcus en employe huit. Cette eau porte dans la pharmacopée de ce dernier autéur, & dans quelques pharmacopées Allemandes, le titre d'eau benite; contre lequel le sage Juncker, qui croit très - peu à ses vertus merveilleuses, se fâche très - sérieusement.

On trouve dans les dispensaires plusieurs de ces eaux de chaux, ou benites composées, dont nous ne faisons absolument aucun usage.

On a donné l'eau de chaux, principalement mêlée avec le lait, & on a observé que certains estomacs, qui ne pouvoient pas le supporter sans mêlange, s'en accommodoient fort bien lorsqu'on avoit ajouté à une écuellée de lait unc ou deux onces d'eau de chaux.

De quelque façon qu'on donne ce remede, il doit être continué long - tems, comme tous les altérans. Bateus qui l'a recommandé dans presque tous les cas que nous avons mentionnés déjà, veut que les malades en prennent trois ou quatre onces, trois fois par jour, ou même pour boisson ordinaire pendant un mois.

M. Burlet observa dans les expériences qu'il repeta sur l'usage interne de l'eau de chaux, qu'elle donnoit souvent du dégoût, qu'elle altéroit, qu'elle maigrissoit, & qu'elle resserroit quelquefois le ventre; & qu'elle ne convenoit point par conséquent dans les cas de maigreur & de constipation.

La chaux vive est employée dans la pharmacie chimique à la préparation de l'esprit (de sel marin) fumant de Viganus, voyez Sel marin; & à celles de plusieurs autres remedes chimiques très - célebrés par leurs inventeurs, mais trop justement oubliés pour qu'il puisse être utile de les faire connoître. (b)

Chaux métallique, (Page 3:270)

Chaux métallique, (Chimie.) c'est ainsi qu'on appelle communément en Chimie toute matiere métallique qui a perdu son éclat & la liaison de ses parties, soit par la calcination proprement dite, voyez Calcination, soit par l'action de différens menstrues, voyez Menstrue. Mais le nom de chaux métallique ne convient véritablement qu'aux substances métalliques privées absolument de leur phlogistique, ou dépouillées d'une partie de ce principe. Voyez Calcination.

Ces chaux, soit qu'elles soient imparfaites, soit qu'elles soient absolues, conservent encore leur caractere spécifique, de façon qu'une chaux de plomb fournira toùjours du plomb par la réduction, & une chaux de cuivre fournira constamment du cuivre, &c. Voyez Réduction.

Ce qui est donc exactement spécial dans le métal, est un principe fixe, ou du moins qui n'en est pas entierement séparable par la calcination ordinaire.

Il est vrai qu'une portion des chaux métalliques est absolument irréductible, c'est - à - dire que dans toute chaux métallique, il se trouve toûjours une portion de matiere qu'on ne réussira jamais à rétablir dans sa premiere forme de métal, de quelque maniere qu'on la traite avec les matieres phlogistiques: ce sont les chaux de plomb sur - tout qui sont les plus sujettes à cette èspece de déchet, voyez Litarge & Plomb. Cet état d'irréductibilité dépend sans doute d'un dépouillement ultérieur, ou de ce que les parties métalliques ont perdu un autre principe que leur phlogistique; car une chaux absolue n'est pas irréductible.

Mais ette matiere irréductible même est - elle exactement dépouillée de tout caractere spécial? est - elle un principe exactement simple de la mixtion métallique? c'est ce qui n'est pas décidé dans la chimie ordinaire. La destruction absolue des métaux méme parfaits, ou la séparation parfaite des principes de leur mixtion, est une prétention alchimique, ou du moins un problème de la Chimie transcendante, dont la solution, si elle existe, n'a pas encore été publiée. Un autre objet de curiosité physique, pour le moins aussi intéressant par la profonde obscurité dans laquelle il est encore envcloppé aujourd'hui, c'est de déterminer si le troisieme principe, ou la terre mercurielle de Becher, dont l'existence quoique contestée avec assez de fondement, est pourtant indiquée par plusieurs phénomenes très - bien déduits de la théorie qui la suppose; & cette terre mercurielle, dis - je, reste unie aux chaux métalliques réductibles, & si c'est par son dégagement que la terre métallique irréductible est portée dans cet état de plus grande simplicité. (b)

CHAZELLES (Page 3:270)

CHAZELLES, (Géog.) petite ville de France dans le Forès, près de Montbrison.

CHAZINZARIENS (Page 3:270)

CHAZINZARIENS, (Hist. eccl.) hérétiques qui s'éleverent en Arménie dans le vij. siecle. Ce mot est dérivé de l'Arménien chazus, qui signifie croix. Dans le texte Grec de Nicéphore, ces mêmes hérétiques sont appellés Chatzintzariens, XAZIRZARISI. On les a aussi nommés Staurolatres, c'est - à - dire adorateurs de la croix; parce que de toutes les images ils n'honoroient que celles de la croix. Quant à leurs dogmes, ils étoient Nestoriens, & admettoient deux personnes en Jesus - Christ. Nicéphore, liv. XVIII. ch. 54. leur impute quelques superstitions singulieres, & entre autres, de célebrer une fête en mémoire d'un chien nommé artzibartzes, dont leur faux prophete Sergius se servoit pour leur annoncer son arrivée. Du reste, ces hérétiques sont peu connus, & leur secte ne fut pas nombreuse. (G)

CHAZNA (Page 3:270)

CHAZNA, s. f. (Hist. mod.) L'on nomme ainsi en Turquie le thrésor ou l'endroit où se gardent à Constantinople les pierreries du grand - seigneur. Celui qui en a la garde est un eunuque noir qu'on appelle chazna agasi, qu'il faut distinguer du thrésorier des menus plaisirs.

CHAZNADAR - BACHI (Page 3:270)

CHAZNADAR - BACHI, (Hist. mod.) c'est le nom que l'on donne en Turquie au thrésorier des menus plaisirs, qui a la disposition des sommes d'argent qui appartiennent en propre au Sultan; car pour les revenus de l'état, ils sont à la disposition du grand - visir & du teftesdar. Voyez Visir & Teftesdar.

CHE

CHEBRECHIN (Page 3:270)

CHEBRECHIN, (Géog. mod.) ville considérable de Pologne, dans le Palatinat de Russie. Long. 41. 26. lat. 50. 36.

CHEBULES (Page 3:270)

CHEBULES, voyez Mirobolans.

CHECAIA (Page 3:270)

* CHECAIA, s. m. (Hist. mod.) Ce mot signifie proprement en langue Turque, second, ou lieutenant, & l'on en a fait à la Porte un nom commun à plusieurs officiers, lorsque l'importance de leur charge demandoit qu'ils eussent un second; c'est le second qu'on appelle un chicaia. Il y a trois principaux checaia; celui des janissaires, c'est à - peu - près un des lieutenans de l'aga, voyez Aga: celui de cuisine, c'est le second maître - d'hôtel du grand - seigneur: celui de l'écurie, c'est son second écuyer.

CHECHILLONS (Page 3:270)

CHECHILLONS, s. m. pl. (Jurisprud.) dans la coûtume de S. Jean d'Angeli, art. 15. sont des prés champaux, c'est - à - dire des prés hauts, qui sont dans les champs, à la différence des bas prés, qui sont le long des rivieres. (A)

CHEDA (Page 3:270)

CHEDA, (Commerce.) monnoie d'étain fabriquée, qui a cours dans le royaume de ce nom, dans les Indes Orientales, proche les états du grand Mo gol. Le cheda octogonal vaut deux sols un septieme de denier argent de France, & le cheda rond ne vaut que sept deniers. On donne un cheda rond pour cent [p. 271] toris ou coquilles de maldives, & trois coris pour un cheda octogone. Voyez le Dictionn. du Comm.

CHEDABOUCTOU (Page 3:271)

CHEDABOUCTOU, (Géog. mod.) riviere de l'Amérique septentrionale, dans l'Acadie, vis - à - vis du cap Breton.

CHEF (Page 3:271)

* CHEF, s. m. c'est proprement la partie de la tête qui seroit coupée par un plan horisontal qui passeroit au - dessus des sourcils. C'est dans l'homme la plus élevée; aussi le chef a - t - il différentes acceptions figurées, relatives à la forme de cette partie, à sa situation, à sa fonction dans le corps humain. Ainsi on dit le chef d'une troupe; le ches d'une piece d'étoffe, &c. Voyez ci - après les principales de ces acceptions.

Chef, (Page 3:271)

Chef, (Jurisprud.) Ce terme a dans cette matiere plusieurs significations différentes, selon les autres termes auxquels il se trouve joint. Nous allons les expliquer par ordre alphabétique.

Chef d'accusation, (Page 3:271)

Chef d'accusation, c'est un des objets de la plainte. On compte autant de chefs d'accusation que la plainte contient d'objets ou de délits différens imputés à l'accusé.

Chef (Page 3:271)

Chef d'un arrêt, sentence, ou autre jugement, est une des parties du dispositis du jugement qui ordonne quelque chose que l'on peut considérer séparément du reste du dispositif. On dit ordinairement tot capita tot judicia, c'est - à - dire que chaque chef est considéré en particulier comme si c'étoit un jugement séparé des autres chefs; de sorte que l'on peut exécuter un ou plusieurs chefs d'un jugement, & appeller des autres du même jugement, pourvû qu'en exécutant le jugement en certains chefs, on se soit réservé d'en appeller aux chefs qui font préjudice.

Chef - cens, (Page 3:271)

Chef - cens, est le premier & principal cens imposé par le seigneur direct & censier de l'héritage, lors de la premiere concession qu'il en a faite, & qui se paye en signe & reconnoissance de la directe seigneuric. On l'appelle chef - cens, quasi capitalis census, pour le distinguer du sur - cens & des rentes seigneuriales qui ont été imposées en sus du cens, soit lors de la même concession, ou dans une nouvelle concession, lorsque l'héritage est rentré dans la main du seigneur.

Le chef - cens emporte lods & ventes; au lieu que le surcens, ni les rentes seigneuriales, n'emportent point lods & ventes, lorsqu'il est dû un chef - cens, la directe seigneurie de l'héritage étant en ce cas attachée particulierement au chef - cens.

La coûtume de Paris, art. 357. en parlant du premier cens l'appelle chef - cens, & dit que pour tel cens il n'est besoin de s'opposer au decret; & la raison est, que comme il n'y a point de terre sans seigneur, on n'est point présumé ignorer que l'héritage doit être chargé du cens ordinaire, qui est le chef - cens.

Dans tous les anciens titres & praticiens, le cens ordinaire n'est pas nommé autrement que chef - cens, capitalis census. Voyez in donat. belgic. lib. I. cap. xviij. Il est dit dans un titre de l'évêché de Paris de l'an 1306, chart. 2. fol. 99. & 100. sub retentione omnis capitalis census. La charte d'Enguerrand de Coucy, sur la paix de la Fere, de l'an 1207, dit de fundo terr & capitali. Dans plusieurs chartulaires, on trouve chevage pour chef cens. Et à la sin des coûtumes de Montdidier, Roye, & Peronne, on trouve aussi quevage, qui signifie la même chose, ce qui vient de quief ou kief, qui en idiome picard signifie seigneur censier. Voyez Brodeau, sur le tit. ij. de la coûtume de Paris, n. 15.

Chef de contestation, (Page 3:271)

Chef de contestation, se dit de ce qui fait un des objets de contestation.

Chef, (Page 3:271)

Chef, crime de lese - majesté au premier chef, est celui qui attaque la Majeste divine; du second chef, c'est le crime de celui qui attente quelque ch contre la vie du Roi; & au troisieme chef, c'est lorsqu'on attente quelque chose contre l'etat, comme une conspiration; tel est aussi le crime de fausse monnoie. On distingue ces crimes par premier, second, & troisieme chef, parce que les peines en sont reglées par différens chefs des reglemens. L'ordonnance de 1670, tit. j. art: 11. a consacré ce terme, en disant que le crime de lese - majesté en tous ses chefs est un cas royal. Voyez la consér. de Guénois, dans ses notes sur le titre du crime de lese - majesté.

Chef de demande, (Page 3:271)

Chef de demande, signifie un des objets d'une demande déjà formée en justice, ou que l'on se propose de former. Chaque chef de demande fait ordinairement un article séparé dans les conclusions de l'exploit ou de la requête; cependant quelquefois les conclusions englobent à la fois plusieurs objets. Les affaires qu'on appelle de petits commissaires, font celles où il y a trois chefs de demande; & les affaires de grands commissaires, celles où il y a au moins six chefs de demande au fond.

Chef de l'edit, (Page 3:271)

Chef de l'edit, premier & second chef de l'édit ou de l'édit des présidiaux: on entend par - là les deux dispositions de l'édit du mois de Janvier 1551, portant création des présidiaux. Le premier chef de cet édit est que les présidiaux peuvent juger définitivement par jûgement dernier & sans appel, jusqu'à la somme de 250 liv. pour une fois payer, & jusqu'à dix liv. de rente ou revenu annuel, & aux dépens à quelque somme qu'ils puissent monter. Le deuxieme chef de l'édit est qu'ils peuvent juger par provision en baillant caution, jusqu'à 500 livres en principal, & jusqu'à 20 livres de rente ou revenu annuel, & aux dépens à quelque somme qu'ils puissent monter, & en ce dernier cas l'appel peut être interjetté en la cour; de sorte néanmoins qu'il n'a aucun effet suspensif, mais seulement dévolutif. On appelle une sentence au premier ou au second chef de l'édit, celle qui est dans le cas du premier ou second chef de l'édit. V. Edit des Présidiaux, & l'article Présidiaux.

On se sert aussi des termes de premier & second chef, pour exprimer les deux dispositions de l'édit des secondes nôces. Voyez Edit des secondes noces, & l'article Secondes noces.

Chef, (Page 3:271)

Chef, (greffier en) voyez Greffier en chef.

Chef d'hommage, (Page 3:271)

Chef d'hommage, en Poitou, est la même chose que principal manoir ou chef - lieu, c'est - à - dire le lieu où les vassaux sont tenus d'aller porter la foi. Voy. la cout. de Poitou, art. 130 & 142. & Boucheul, ibid. Gloss. de Lauriere, au mot chef.

Chef d'hosties (Page 3:271)

Chef d'hosties ou hostises, que l'on a dit aussi par corruption ostizes & ostiches, ne signifie pas un seigneur chef d'hotel ou chef de sa maison, comme on le suppose dans le dictionnaire de Trevoux au mot chef; il signifie seigneur censier ou soncier, du mot chef qui signifie seigneur, & d'hostizes qui signifie habitation, tenement, terte tenue en censive. On en trouve plusieurs exemples dans les anciens titres & dans les anciens auteurs. Beaumanoir, chap. iij. des contremans, art. 26. dit que ostiches sont terres tenues en censive: c'est austi de - là qu'a été nommé le droit d'ostize ou hostize, dont il est, l'ric en l'art 40. de la coùtume de Blois; & c'est ainsi qu'on le trouve expliqué dans le traite du franc - aleu de Galland, ch. vj. de l'origine des droits seigneuraux, p. 86. & 87. & dans le gloss. de M. de Lauriere, aux mots hostes & ostizes. Pontanus, art. 40. de la coûtume de Blois, verbo ostizi, p. 219. dit que c'est le devoir annuel d'une poule due par l'hôte ou le sujet au seigneur, pourson soüage & tenement; car anciennement on comptoit quelquefois le nombre de feux par hostes ou chefs de famille, hospites, & du terme hoste on a fait hostize. Dans le petit cartulaire de l'evéche de Paris, qui etoit ci - devant en la bibliotheque de MM. Dupuy, & est presentement en celle du Roi; on trouve sol. 51., un titre de Odo évêque de Paris, de l'an 1199, qui porte Terram nostain de

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