ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"274"> baliste par ces poignées; qu'on en appuyoit le bout rond contre terre, qu'on plaçoit le corps dans l'échancrure de l'autre bout, qu'on prenoit la corde de l'arc avec les mains, qu'on l'amenoit jusqu'à l'extrémité de la tringle cannelée qui la retenoit, qu'on relevoit la baliste avec les mains ou poignées de bois qui sont aux côtés de l'échancrure, qu'on plaçoit la fleche dans la cannelure de la tringle, qu'avec la main ou autrement on faisoit échapper la corde de l'arc du bout de la tringle cannelée, & que la fleche étoit chassée par ce moyen sans pouvoir être arrêtée par le bois de l'arc; parce que la cannelure semi - circulaire de la tringle étoit précisément au - dessus de ce bois, dont l'épaisseur étoit appliquée & correspondoit à l'épaisseur du bois qui restoit à la tringle, au - dessous de la cannelure. Voyez Baliste.

CHEIT - A - BUND (Page 3:274)

CHEIT - A - BUND, (Comm.) la seconde sorte des six especes de soie qui se fabriquent au Mogol. Voy. les diction. de Trév. du Comm. & de Dish.

CHEKAO (Page 3:274)

CHEKAO, s. m. (Hist. nat.) espece de pierre que les Chinois font entrer dans la composition de la couverte de la porcelaine. Les relations de la Chine faites par des gens qui n'avoient qu'une légere connoissance dans l'Histoire naturelle, nous ont décrit ce fossile comme ressemblant à du borax, quoiqu'il n'y ait réellement point d'autre ressemblance entre ce sel & le chekao, que par la couleur qui est blanche & demi - transparente. Comme nous avons eu occasion de voir du chekao de la Chine, nous le définirons une espece de spath alkalin, composé de filamens & de stries assez semblables à celles de l'amiante; elle se dissout avec effervescence dans l'esprit de nitre; & calcinée, elle se réduit en plâtre. Voyez Borax & Porcelaine. ( - )

CHEKIANG (Page 3:274)

CHEKIANG, (Géog.) province maritime de la Chine, à l'occident de Pekin; elle est très - peuplée & très - fertile: on y nourrit grande quantité de vers à soie. Cette province est située entre celles de Nanking & de Fokien.

CHELIDOINE (Page 3:274)

CHELIDOINE, voyez Eclaire.

CHELINGUE (Page 3:274)

CHELINGUE, voyez Chalingue.

CHELLES (Page 3:274)

CHELLES, s. f. (Commerce.) toile de coton à carreau de différentes couleurs, qui vient des indes orientales. Voyez les dict. du Comm. & de Dish.

Chelles, (Page 3:274)

Chelles, (Géog.) petite ville & abbaye de France dans l'île de France, sur la Marne.

CHELM ou CHELMYCK (Page 3:274)

CHELM ou CHELMYCK, (Géog.) ville de Pologne dans la Russie rouge, capitale du palatinat de Chelm. Long. 41. 42. lat. 51. 10.

CHELMER (Page 3:274)

CHELMER, (Géog.) riviere d'Angleterre dans le comté d'Essex, qui se mêle à celle de Blackivater.

CHELMESFORT (Page 3:274)

CHELMESFORT, (Géog.) petite ville d'Angleterre dans la province d'Essex, sur le Chelmer.

CHELMNITZ (Page 3:274)

CHELMNITZ, (Géog.) petite ville d'Allemagne en Silésie, dans la principauté d'Oppeln.

CHELONE (Page 3:274)

* CHELONE, s. f. (Hist. nat. bot.) plante dont le calice est court, verd, écailleux, la fleur monopétale & à deux levres, & le casque semblable à l'écaille de tortue, fendu en deux au sommet avec une barbe découpée en trois parties, & s'étendant au - delà du casque. Il s'éleve de la partie interne & inférieure de la fleur quatre étamines, dont les sommets ont la figure d'un testicule. L'ovaire croît sur le placenta, dans le fond du calice, au - dedans de la fleur; il est garni d'un long tube, & se change en un fruit tout - à - fait ressemblant à celui de la gantelée, rond, oblong, partagé en deux loges, & rempli de semences dont les bords ont de petites franges foliées. Voyez les Mémoires de l'acad. an. 1706.

CHELONÉ (Page 3:274)

* CHELONÉ, s. f. nymphe qui fut métamorphosée en tortue par Mercure, qui la punit ainsi du mépris & des railleries qu'elle avoit faites des noces de Jupiter. Voyez l'article Tortue.

CHELTONHAM (Page 3:274)

CHELTONHAM, (Géog.) ville d'Angleterre dans la province de Glocester.

CHELVET (Page 3:274)

CHELVET, s. m. (Hist. mod.) c'est - à - dire retirez - vous, faites place; formule du cri usité dans le serrail lorsque le grand - seigneur a témoigné qu'il veut aller dans le jardin des sultanes. A ce cri, tout le monde se retire, & les eunuques occupent les avenues. Il n'y va pas moins que de la vie d'approcher dans ces momens - là des murailles de ce jardin. Ricaut, de l'emp. Ott.

CHELY - D'APCHER (Page 3:274)

CHELY - D'APCHER, (saint) Géog. petite ville de France dans le Gévaudan.

CHEMA (Page 3:274)

* CHEMA, s. m. mesure ancienne. Les Athéniens en avoient deux, l'un pesoit trois gros, l'autre deux; ce dernier équivaloit à la trentieme partie d'un cotyle. Celui des Romains appelé cheme, contenoit une livre & demie: c'est une mesure de fluides. Voyez Livre, voyez aussi Cotyle. Mais remarquez qu'il est assez difficile de déterminer la capacité des mesures par le poids des fluides ou liquides, à moins qu'on ne connoisse individuellement le fluide même qu'on mesuroit; car il est à présumer que ce fluide ne pese aujourd'hui ni plus ni moins en pareil volume qu'il pesoit jadis.

CHEMAGE ou CHINAGE (Page 3:274)

CHEMAGE ou CHINAGE, s. m. (Jurispr.) est un droit de péage qui se paye à Sens pour les charrettes qui passent dans les bois. Ce droit doit être fort ancien, puisque l'on trouve dès l'an 1387, un arrêt du 18 Avril qui en exempte l'abbaye de saint Pierre de Sens. Gloss. de Lauriere au mot chemage. Il en est aussi parlé dans les lois d'Angleterre, chart. de forest, an. 9. Henri III. ch. xjv. où il est appellé chimagium. (A)

CHEMBALIS (Page 3:274)

CHEMBALIS, s. m. (Comm.) sorte de cuirs qui viennent du Levant par la voie de Marseille. Voy. les dict. du Comm. & de Trév.

CHEMERAGE (Page 3:274)

CHEMERAGE, s. m. (Jurispr.) est le droit qui appartient à l'ainé dans les coûtumes appellées de parage, que ses puînés tiennent de lui leur portion des fiefs en parage, c'est - à - dire sous son hommage. Ce terme chemerage vient de celui de chemier, qui dans ces coûtumes signifie aîné; le chemerage est un des avantages du droit d'aînesse. C'est une question fort controversée entre les commentateurs, de savoir si ce droit est attaché à la personne de l'ainé, ou à celui qui par le partage ou convention se trouve propriétaire du chef - lieu. Leurs opinions différentes sont rapportées par M. Guyot, en sa dissertation sur les parages, tom. III. Il paroît que ce droit est attaché à la personne de l'aîné. Le chemerage peut néanmoins se constituer de différentes manieres. Voy. ci - après Chemier. (A)

CHEMIER (Page 3:274)

CHEMIER, s. m. (Jurispr.) dans les coûtumes de Poitou & de Saint - Jean - d'Angely, est l'aîné mâle des cohéritiers, soit en directe ou collatérale, ou celui qui le représente, soit fils ou fille. Les puînés sont ses parageurs. L'aîné est appellé chemier, comme étant le chef de la succession en matiere de fiefs: c'est pourquoi on devroit écrire comme autrefois chefmier, qui signifie chef du mier ou maison, caput mansi. Voyez le cartul. de l'église d'Amiens, & la dissert. III. de Ducange sur Joinville, pag. 150.

La qualité de chemier vient de lignage, suivant la coûtume de Poitou, article 125. elle s'acquiert néanmoins encore de deux manieres.

L'une est lorsque plusieurs co - acquéreurs d'un même fief conviennent entre eux que l'un d'eux fera la foi & hommage pour tous; celui là est nommé chemier entre part - prenant, part - mettant, ou tenant en gariment, c'est - à - dire en garantie sous la foi & hommage du chemier.

L'autre voie par laquelle on devient chemier, est lorsque celui qui aliene une partie de son fief y retient le devoir seigneurial, au moyen dequei il de<pb-> [p. 275] vient le chemier, étant chargé de porter la foi pour tout le fief.

Le chemier ou aîné a les qualités du fief & la garde des titres; il reçoit les hommages de la succession indivise, tant pour lui que pour ses puînés; l'exhibition qui lui est faite suffit pour tous, & sa quittance libere l'acquéreur envers tous les parageurs.

Il fait aussi la foi & hommage tant pour lui que pour ses puînés ou parageurs, & les en garantit envers le seigneur; & lorsqu'il fait la foi, il doit nommer dans l'acte ses puînes.

Tant que le parage dure, les puînés ne doivent aucun hommage à leur chemier ou ainé, si ce n'est en Bretagne, suivant l'article cccxxxvj. qui veut que - le puiné fasse la foi à l'aîné, fors la soeur de l'aîné qui n'en doit point pendant sa vie, mais ses hoirs en doivent.

Si l'aîné renonce, le puîné devient chemier, & fait hommage pour tous.

Il n'y a point de chemier entre puînés auxquels un fief entier seroit échu en partage, à moins que ce ne soit par convention.

Tant que le parage dure, les puînés possedent aussi noblement que le chemier.

Apres le partage, l'aîné cesse d'être chemier des fiefs sépares donnes aux puinés.

Mais l'aîné qui donne une portion de son fief à ses puînés, demeure toûjours chemier & chef d'hommage, quand même il lui resteroit moins du tiers du fief.

On peut convenir entre co - héritiers que l'aîné ne sera pas chemier, & reconnoître pour chemier un puîné.

En Poitou, l'acquéreur du chemier a droit de recevoir la foi & hommage des parageurs; mais cela n'a pas lieu dans les autres coûtumes, en ce cas le parage y finit.

En chaque partage & subdivision, il y a un chemier particulier.

Le mari & ses héritiers sont chemiers, & sont la foi pour la totalite des fiefs acquis pendant la communauté.

Le chemier n'est point tenu des charges personnelles du fief plus que ses co - heritiers.

Les parageurs ont chacun dans leurs portions le même droit de justice que le puîné a dans la fienne.

Il n'a aucune jurisdiction sur ses parageurs & partprenans pendant le parage, si ce n'est en cas de défaut de payement des devoirs du fief de la part des parageurs, ou d'aveu non - fourni, ou quand un parageur vend sa portion.

Quand le chemier acquiert la portion de ses parageurs ou part - prenans, même avant partage, il n'en doit point de ventes au seigneur suzerain; & lorsque le parageur vend sa portion, le chemier en a seul les ventes Voyez les commentateurs de la coûtume de Poitou & de Saint - Jean - d'Angely, & la dissertation de M. Guyot sur le parage. (A)

CHEMILLE (Page 3:275)

CHEMILLE, (Géog.) petite ville de France en Anjou, sur la riviere d'Irome.

CHEMIN, ROUTE, VOIE (Page 3:275)

* CHEMIN, ROUTE, VOIE, (Gram. Synon.) termes relatifs à l'action de voyager. Voie se dit de la maniere dont on voyage: aller par la voie d'eau ou par la voie de terre. Route, de tous les lieux par lesquels il faut passer pour arriver d'un endroit dans un autre dont on est fort éloigne. On va de Paris a Lyon ou par la route de Bourgogne, ou par la route de Nivernois. Chemin, de l'espace même de terre sur lequel on matche pour faire sa route: les chemins sont gatés par les pluies. Si vous allez en Champagne par la voie de terre, votre route ne sera pas longue, & vous aurez un beau chemin. Chemin & voie s'employent encore au figure: on dit faire son chemin dans le monde, & suivre des voies obliques, & verser sur la route: on dit le chemin & la voie du Ciel, & non la route, peut - être parce que l'idée de battu & de fréquenté sont du nombre de celles que route offre à l'esprit. Route & chemin se prennent encore d'une maniere abstraite, & sans aucun rapport qu'à l'idée de voyage: Il est en route, il est en chemin; deux façons de parler qui désignent la même action, rapportée dans l'une à la distance des lieux par lesquels il faut passer, & dans l'autre au terrein même sur lequel il faut marcher.

Il est à présumer qu'il y eut des grands chemins, aussi - tôt que les hommes furent rassemblés en assez grand nombre sur la surface de la terre, pour se distribuer en différentes sociêtés séparées par des distances. Il y eut aussi vraissemblablement quelques regles de police sur leur entretien, dès ces premiers tems; mais il ne nous en reste aucun vestige. Cet objet ne commence à nous paroître traité comme étant de quelque conséquence, que pendant les beaux jours de la Grece; le Senat d'Athenes y veilloit; Lacédémone, Thebes & d'autres états en avoient consié le soin aux hommes les plus importans; ils étoient aidés dans cette inspection par des officiers subalternes. Il ne paroit cependant pas que cette ostentation de police eût produit de grands effets en Grece. S'il est vrai que les routes ne fussent pas même alors pavées, de bonnes pierres bien dures & bien assises auroient mieux value que tous les dieux tutélaires qu'on y plaçoit; ou plûtôt ce sont - là vraiment les dieux tutélaires des grands chemins. Il étoir réservé à un peuple commerçant de sentir l'avantage de la facilité des voyages & des transports; aussi attribue - t - on le paver des premieres voies aux Carthaginois. Les Romains ne négligerent pas cet exemple; & cette partie de leurs travaux n'est pas une des moins glorieuses pour ce peuple, & ne sera pas une des moins durables. Le premier chemin qu'ils ayent construit, passe pour le plus beau qu'ils ayent eu. C'est la voie appienne, ainsi appellée d'Appius Claudius. Deux chariots pouvoient aisément y passer de front; la pierre apportee de carrieres fort éloignées, fut débitée en pavés de trois, quatre & cinq piés de surface. Ces pavés furent assemblés aussi exactement que les pierres qui forment les murs de nos maisons: le chemin alloit de Rome à Capoue; le pays au - delà n'appartenoit pas encore aux Romains. La voie aurélienne est la plus ancienne après celle d'Appius; Caius Aurelius Cotta la fit construire l'an 512 de Rome: elle commençoit à la porte Aurélienne, & s'étendoit le long de la mer Tyrrhene jusqu'au forum aurelii. La voie flaminienne est la 3e dont il soit fait mention: on croit qu'elle fut commencée par C. Flaminius tué dans la seconde guerre Punique, & continuée par son fils: elle conduisoit jusqu'à Rimini. Le peuple & le senat prit tant de goût pour ces travaux, que sous Jules César les principales villes de l'Italie communiquoient toutes avec la capitale par des chemins pavés. Cesroutes commencerent même dès - lors à s'étendre dans les provinces conquises. Pendant la derniere guerre d'Afrique, on construisit un chemin de cailloux tailles en quarre, de l'Espagne, dans la Gaule, jusqu'aux Alpes. Domitius nobarbus pava la voie Domitia qui conduisoit dans la Savoie, le Dauphine & la Provence. Les Romains firent en A'lemagne une autre voie Domitienne, moins ancienne que la précedente. Auguste maître de l'empire, regarda les ouvrages des grands chemins d'un oei! plus attentif qu'il ne l'avoit fait pendant son consulat. Il sit percer des grands chemins dans les Alpes; son dessein étoit de les continuer jusqu'aux extrémités orientales & occidentales de l'Europe. Il en ordonna une infinite d'autres dans l'Espagne; il fit élargir & continuer celui de Medine jusqu'à Gades. Dans le même tems & par les mêmes montagnes, on ouvrit deux chemins vers Lyon, l'un traversa la Tarentaise, & l'autre fut pratiqué dans

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