ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"868"> cris de la souffrante poussent vers la plaie: si les intestins se présentent, on a soin de les faire contenir par un aide avec une compresse trempée dans du vin chaud. L'opérateur incise alors la matrice antérieurement au milieu de sa partie latérale. Dès qu'il a pénétré dans sa cavité, il aggrandit suffisamment la plaie avec un bistouri, ou des ciseaux conduits par le doigt, ou une son le cannelée; il ouvre ensuite les membranes, dont il tire l'enfant, & détache l'arriere - faix. Il faut ouvrir la matrice avec beaucoup de précaution s'il y a long - tems que les eaux soient écoulées, parce que dans ce cas la matrice & les membranes sont exactement collées sur le foetus, qu'on risqueroit de blesser si l'on prenoit peu de mesure.

Lorsqu'on a fait l'extraction de l'enfant & du placenta, on se sert d'une éponge fine trempée dans du vin tiede & suffisamment exprimée, pour pouvoir enlever le sang & les humeurs épanchées. On abandonne la matrice, qui par sa contraction diminue considérablement de volume.

L'appareil consiste en compresses & en un bandage unissant; les auteurs conseillent la gastroraphie ou suture du ventre: mais ce moyen est très - douloureux; le bandage peut suffire pour la réunion des levres de la plaie; l'affaissement du ventre contribue à la facilité de cette approximation. On fait sur le ventre des fomentations émollientes & anodynes, & on employe tous les moyens capables de prevenir l'inflammation.

L'opération, comme nous venons de le rapporter, est dans un lieu d'élection; elle se peut faire dans un lieu de nécessité: nous avons des exemples de foetus conçûs hors de la matrice, ou qui en sont sortis, & qui ont produit des abscès qu'on a ouverts dans le lieu où ils se sont manifestés, & dont on a tiré heureusement & sans mauvaise suite les débris d'un enfant. Voyez Bartholin de insolitis partus vitiis. (Y)

CESENE (Page 2:868)

CESENE, (Géog.) ville d'Italie de l'état de l'Eglise, dans la Romagne, sur le Savio. Long. 29. 46. lat. 44. 8.

CESSARES (Page 2:868)

CESSARES, (Géog.) peuple de l'Amérique méridionale, dans la terre Magellanique, à l'orient de la Cordillera de los Andes.

CESSE (Page 2:868)

CESSE, (Géog.) riviere du duché de Luxembourg, qui se précipite dans un abîme près de Ham, & après avoir coulé une lieue sous la terre, reparoît de nouveau; ce qui mérite bien d'être vérifié.

Cesse (Page 2:868)

Cesse, (Géog.) petite riviere de France dans le Languedoc, qui se perd dans l'Aude.

CESSENON (Page 2:868)

CESSENON, (Géog.) petite ville de France dans le bas Languedoc.

CESSER, DISCONTINUER, FINIR (Page 2:868)

* CESSER, DISCONTINUER, FINIR, (Gram. Synon.) termes relatifs à la durée successive d'une action. On finit en achevant; on cesse en abandonnant; on discontinue en interrompant. Pour finir son discours à propos, il faut prévenir le moment où l'on ennuyeroit: on doit cesser sa poursuite, quand on s'apperçoit qu'elle est inutile; il faut discontinuer le travail, quand on est fatigué. Voyez les Syn. Franç.

CESSIBLE (Page 2:868)

CESSIBLE, adj. (terme de Droit.) se dit de tout ce qui peut être cedé ou transporté d'une personne à une autre: ainsi l'on dit que le droit de retraire féodalement est cessible, &c.

CESSION (Page 2:868)

CESSION, s. f. (en Droit.) se dit en général de tout acte par lequel quelqu'un, propriétaire d'un effet ou d'un droit, le transporte à un autre. Dans l'usage ordinaire il signifie la même chose que transport. Voyez Transport.

Pour les autres manieres de transporter à quelqu'un la propriété d'un bien, d'un effet, ou d'un droit, voyez Vente, Echange, Donation, Legs, Subrogation , &c.

Cession (Page 2:868)

Cession, dans un sens plus particulier, est un abandonnement qu'on fait de tous ses biens en justice à ses créanciers pour éviter la contrainte par corps.

Le débiteur ne peut être admis au bénéfice de cession, qu'en vertu de lettres du Prince, entérinées en justice contradictoirement avec les créanciers; & pour l'obtenir, il faut qu'il ne lui reste aucune ressource pour payer, & qu'on ne puisse pas lui reprocher de friponnerie ou de fraude.

La cession emporte note d'infamie, & obligeoit à porter un bonnet verd en tout tems; faute de quoi, le débiteur pris sans son bonnet, pouvoit être constitué prisonnier. Ce bonnet étoit un emblème qui signifioit que celui qui avoit fait cession de biens étoit devenu pauvre par sa folie: cet usage ne s'observe plus. Voyez Bonnet.

Il faut seulement afin que la cession soit notoire, si c'est un marchand qui est cessionnaire, qu'elle soit publiée à la jurisdiction consulaire, ou à l'hôtel - deville s'il n'y a pas de juges - consuls dans le lieu de son domicile, & insérée dans un tableau public. Quelques coûtumes même veulent qu'elle soit publiée dans la paroisse du cessionnaire.

A Lucque, c'est un bonnet jaune qu'on porte après avoir fait cession, au lieu d'un verd.

Les Jurisconsultes Italiens nous ont conservé une maniere de faire cession, instituée par César, qui consistoit à se frapper trois fois le derriere à cul nud en présence du juge sur une pierre qu'on appelloit lapis vituperii; parce qu'après cette cérémonie, le cessionnaire étoit intestable & incapable de rendre témoignage.

Autrefois on faisoit quitter en justice la ceinture & les clés à ceux qui faisoient cession; les anciens ayant coûtume de porter à leur ceinture les principaux instrumens avec lesquels ils gagnoient leur vie: comme un homme de plume, son écritoire; un marchand, son escarcelle, &c. Voyez Banqueroutier & Ceinture.

Voici encore une maniere dont se faisoit la cession chez les Romains & les anciens Gaulois: celui qui faisoit cession, ramassoit dans sa main gauche de la poussiere des quatre coins de sa maison; après quoi, se plantant sur le seuil de la porte, dont il tenoit le poteau de la main droite, il jettoit la poussiere qu'il avoit ramassée par - dessus ses épaules; puis se dépouillant nud en chemise, & ayant quitté sa ceinture & ses houseaux, il sautoit avec un bâton par - dessus une hale; donnant à entendre par - là à tous les assistans, qu'il n'avoit plus rien au monde, & que quand il sautoit, tout son bien étoit en l'air. Voilà comment se faisoit la cession en matiere criminelle: mais en matiere civile, celui qui faisoit cession, mettoit seulement une houssine d'aune, ou bien un fétu, ou une paille rompue sur le seuil de la porte, pour marque qu'il abandonnoit ses biens. Cette cession s'appelloit chrenecruda per durpillum & festucam, cession p ar le seuil & par le fétu. Voyez Investiture.

Il y a plusieurs dettes pour lesquelles on ne peut pas être reçû à faire cession de biens; telles sont celles qui ont pour cause un dépôt de deniers, soit publics ou particuliers, & généralement toutes celles qui sont accompagnées de dol & de perfidie de la part du débiteur. On exclut aussi du bénéfice de cession celui qui est condamné en une amende, ou des dommages & intérêts pour crime de délit; les marchands qui achettent en gros pour vendre en détail; les étrangers, les maîtres pour les salaires de leurs serviteurs, les proxenetes, les stellionataires, les débiteurs de sermages ou de deniers royaux, & plusieurs autres; ensorte que le bénéfice de cession est devenu presque inutile depuis l'ordonnance qui a déchargé des contraintes par corps.

La cession de biens ne libere pas le débiteur; de<pb-> [p. 869] sorte que s'il acquiert de nouveaux biens, ses créanclers les peuvent faire saisir pour être payés; seulement ils sont obligés de lui laisser de quoi vivre. (H)

Cession (Page 2:869)

Cession, (en Droit canon.) est la vacance d'un bénéfice provenant d'une sorte de résignation tacite, & qui se présume lorsque le bénéficier fait quelque action ou entreprend quelque charge incompatible avec le bénéfice dont il étoit pourvû, & cela sans dispense.

La vacance d'un bénéfice par l'élévation du bénéficier à l'épiscopat, au lieu de s'appeller cession, s'appelle eation: ainsi dans ce cas, on dit que tel bénéfice est vacant par création. Voyez Creation. (H)

Cession (Page 2:869)

Cession, terme de Librairie: Quand un Libraire ou tout autre particulier a obtenu le privilége du Roi pour l'impression d'un ouvrage, il peut transporter ses droits en tout ou en partie sur ce privilége, & ce transport s'appelle cession. Une cession pour avoir la même authenticité qu'un privilége, doit suivre les mêmes los, & être enregistrée à la chambre royale & syndicale des Libraires.

Le droit que l'on acquiert par une telle cession est absolument le même que celui donné par le privilége, & peut lui - même être transporté & soûdivisé à l'infini.

Il est de loi ou d'usage que les cessions soient imprimées dans les livres à la suite du privilége.

CESSIONNAIRE (Page 2:869)

CESSIONNAIRE, s. m. (Commerce.) celui qui accepte & à qui on fait une cession ou transport de quelque chose. Voyez Cession & Transport.

Cessionnaire se dit encore d'un marchand ou autre personne qui a fait cession ou un abandonnement de tous ses biens, soit volontairement, soit en justice. Voyez Cession.

Les biens acquis par un cessionnaire judiciaire depuis sa cession, soit par succession, donation, ou autrement, sont toûjours affectés & obligés à ses creanciers jusqu'à concurrence de ce qui peut leur être dû de reste, sans toutefois qu'ils puissent exercer aucune contrainte par corps contre lui.

Lorsqu'un cessionnaire a entierement payé ses dettes, il peut être réhabilité par des lettres du prince. Mais jusque - là il est inhabile à posséder ou exercer aucune charge publique. Dictionnaire de Commerce, tom. II. pag. 153. (G)

CESTE (Page 2:869)

CESTE, s. m. (Hist. anc.) êtoit un gros gantelet de cuir, garni de plomb, dont les anciens athletes se servoient dans leurs exercices. Voyez Athletes, & nos Planches d'Antiquités, avec leur explication. On l'appelloit ainsi à coedendo, je bats, je frappe.

Calepin a cru que c'étoit une massue, de laquelle pendoient des balles de plomb attachées par des morceaux de cuir. Il se trompe, car c'étoit seulement une longe de cuir garnie de clous, de plomb, ou de fer, dont on entouroit la main, en forme de liens croisés, & même le poignet & une partie du bras, pour empêcher qu'ils ne fussent rompus ou démis, ou plûtôt afin de porter des coups plus violens. Scaliger fondé sur l'autorité de Servius, a prétendu que le ceste couvroit une partie des épaules: mais dans tous les anciens monumens, les différens contours des courroies dont la main des lutteurs est armée, ne paroissent pas monter plus haut que le coude.

Les Grecs désignoient cette sorte d'armes par quatre noms différens; savoir I/MAITES2, MU/RMHKES2, MEILIKAI, & SFAI=RAI. Le plus ordinaire étoit celui d'IMA/NTES2, qui signifie à la lettre des courroies; ils étoient faits de cuir de boeuf non corroyé, desséché, & par conséquent très - dur. On avoit donné au ceste le nom de MU/RMHKES2, non que les armes eussent aucune resseniblance avec la figure des fourmis (MU/RMHKES2), mais parce qu'on sentoit dans les parties qui en étoient frappées des picotemens tout pareils à ceux que causent ces insectes. La troisieme espece, ou les meiliques, étoit la plus ancienne chez les Grecs: c'étoit un simple lacis de courroies très - déliées, qui enveloppant uniquement la main dans le creux de laquelle on les attachoit, laissoient le poignet & les doigts à découvert. On conjecture que la quatrieme espece étoit moins un gantelet, qu'une pelote que les athletes serroient dans leurs mains, & qui n'étoit en usage que dans les gymnases, pour tenir lieu du ceste qu'on employoit dans les combats, à - peu - près comme dans nos salles d'armes on se sert de fleurets au lieu d'épées. Mém. de l'Ac. des B. L. t. III. (G)

Ceste (Page 2:869)

* Ceste, (Myth.) ceinture mystérieuse dont l'imagination d'Homere a fait présent à Venus. Ses deux effets les plus merveilleux étoient de rendre aimable la personne qui la portoit aux yeux de ceux mêmes qui n'aimoient plus. L'hymen, le plus grand ennemi de la tendresse, n'étoit pas à l'abri de son prestige; ainsi que Jupiter s'en apperçut bien sur le mont Ida. Mercure fut accusé de l'avoir volée. Le mot ceste vient du Grec KESTO\S2, ceinture, ou autre ouvrage fait à l'aiguille; & de ceste on fait inceste, qui signifie au simple ceinture déliée; & au figuré, concubinage ou fornication en général. On a restreint depuis ce terme à la formcation entre personnes alliées par le sang. Voyez Inceste.

CEST POURQUOI (Page 2:869)

* CEST POURQUOI, AINSI, (Gramm. Syn.) termes relatifs à la liaison d'un jugement de l'esprit avec un autre jugement. C'est pourquoi, dit M. l'abbé Girard, dans ses Synonymes François, renferme dans sa signification particuliere un rapport de cause & d'effet; & ainsi ne renferme qu'un rapport de prémisses & de conséquence. Les femmes sont changeantes; c'est pourquoi les hommes deviennent inconstans: nous leur donnons la liberté, ainsi nous parossons les estimer plus que les Orientaux qui les enferment. C'est pourquoi se rendroit par cela est la raison pour laquelie; & ainsi, par cela étant. La derniere de ces expressions n'indique qu'une condition. L'exemple suivant où elles pourroient être employées toutes deux, en fera bien sentir la différence. Je puis dire, nous avons quelqu'assaire à la campagne, ainsi nous partirons demain s'il fait beau; ou c'est pourquoi nous partirons demain s'il fait beau. Dans cet exemple, ainsi se rapporte à s'il fait beau, qui n'est que la condition du voyage; & c'est pourquoi, se rapporte à nous avons quelqu'affaire, qui est la cause du voyage.

CESTROSPHENDONUS (Page 2:869)

* CESTROSPHENDONUS, (Hist. anc.) espece de trait fort semblable une fleche, composé d'un fer pointu, mis au bout d'un manche de bois d'une demi - coudée de longueur. Les premiers furent inventés par les Macédoniens, qui s'en servirent avec succès dans la guerre de Persée contre les Romains, & les incommoderent considérablement.

CESURE (Page 2:869)

CESURE, s. f. (Gram.) ce mot vient du Latin coesura, qui dans le sens propre signifie incision, coupure, entaille, R. coedere, couper, tailler; au supin coesum, d'où vient césure. Ce mot n'est en usage parmi nous que par allusion & par figure, quand on parle de la méchanique du vers.

La césure est un repos que l'on prend dans la prononciation d'un vers après un certain nombre de syllabes. Ce repos soulage la respiration, & produit une cadence agréable à l'oreille: ce sont ces deux motifs qui ont introduit la césure dans les vers, facilité pour la prononciation, cadence ou harmonie pour l'oreille.

La césure sépare le vers en deux parties, dont chacune est appellée hémistiche, c'est - à - dire demi - vers, moitié de vers: ce mot est Grec. Voyez Hémistiche & Alexandrin.

En Latin on donne aussi le nom de césure à la syllabe après laquelle est le repos, & cette syllabe est

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