ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"571"> avaloit les mouches & les autres insectes qu'il prenoit, sans les mâcher. La bouche étoit fendue de deux lignes au - delà de l'ouverture des mâchoires, & cette continuation de fente descendoit obliquement en bas.

Le thorax étoit fort étendu en comparaison du ventre. Les quatre piés étoient pareils, ou s'il y avoit quelque différence, c'est que ceux de devant étoient pliés en arriere, & ceux de derriere en devant, de forte que l'on pourroit dire que ce sont quatre bras qui ont leur coude en dedans, y ayant dans chacun l'os du bras & les deux os de l'avant - bras. Les quatre pattes étoient composées chacune de cinq doigts, & ressembloient plûtôt à des mains qu'à des piés. Elles étoient néanmoins aussi larges l'une que l'autre, les doigts qui étoient deux à deux étant plus gros que ceux qui étoient trois à trois. Ces doigts étoient enfermés ensemble sous une même peau, comme dans une mitaine, & n'étoient point séparés l'un de l'autre, mais paroissoient seulement à travers la peau. La disposition de ces pattes étoit différente, en ce que celles de devant avoient deux doigts en dehors & trois en dedans, au contraire de celles de derriere, qui en avoient trois en dehors & deux en dedans.

Avec ces pattes il empoignoit les petites branches des arbres, de même que le perroquet, qui pour se percher partage ses doigts autrement que la plûpart des autres oiseaux, qui en mettent toûjours trois devant & un derriere; au lieu que le perroquet en met deux derriere de même que devant.

Les ongles étoient un peu crochus, fort pointus, & d'un jaune pâle; & ils ne sortoient que de la moitié hors la peau; l'autre moitié étoit cachée & enfermée dessous. Ils avoient en tout deux lignes & demie de long.

Le caméléon marchoit plus lentement qu'une tortue, quoique ses jambes fussent plus longues & moins embarrassées. On a cru que les animaux de cette espece pourroient aller plus vîte, & on a soupçonné que c'est la timidité qui les arrête. La queue de celui qui a été observé ressembloit assez à une vipere, ou à la queue d'un grand rat, lorsqu'elle étoit gonflée; autrement elle prenoit la forme des vertebres sur lesquelles la peau est appliquée. Lorsque l'animal étoit sur des arbres, il entortilloit sa queue autour des branches; & lorsqu'il marchoit, il la tenoit parallele au plan sur lequel il étoit posé, & il ne la laissoit traîner par terre que rarement.

On l'a vu prendre des mouches & autres insectes avec sa longue langue; on a trouvé ces mêmes mouches & des vers dans l'estomac & les intestins; il est vrai qu'il les rendoit presque aussi entiers qu'il les avoit pris: mais on sait que cela arrive à d'autres animaux qui n'ont jamais été soupçonnés de vivre d'air comme le caméléon. Ce préjugé n'est pas mieux fondé que celui qui a rapport au changement de couleurs qu'on a dit lui arriver par l'attouchement des différentes choses dont il approche. Mém. de l'Acad. roy. des Sciences, tom. III. part. j. pag. 35. & suiv. Voyez Quadrupede. (I)

CAMÉLEOPARD (Page 2:571)

CAMÉLEOPARD. Voyez Giraffe. CAMELFORD (Page 2:571)

CAMELFORD, (Géog.) ville d'Angleterre, dans la province de Cornoüailles.

CAMELOT (Page 2:571)

* CAMELOT, s. m. (Draperie.) étoffe non croisée qui se fabrique comme la toile ou comme l'étamine, sur un métier à deux marches. Il y en a de différentes longueurs & largeurs, & de toutes couleurs. On en distingue de plusieurs sortes, entre lesquels les uns sont tout poil de chevre; d'autres ont la trame poil, & la chaîne moitié poil & moitié soie; de troisiemes qui sont tout laine; & de quatriemes, où la chaîne est fil & la trame est laine. Tous ces camelots prennent différens noms selon la façon; il y en a de teints en fil & de teints en piece. On appelle teints en fil, ceux dont le fil, tant de chaîne que de trame, a été teint avant que d'être employé; & teints en piece, ceux qui vont à la teinture au sortir du métier. Il y en a de jaspés, de gauffrés, d'ondés, de rayés, &c. On en fait des habits, des meubles, des ornemens d'église, &c. Il s'en fabrique particulierement en Flandre, en Artois, en Picardie; on en tire aussi de Bruxelles, de Hollande & d'Angleterre, qui sont estimés. Il en vient du Levant. On en fait de soie, cramoisis, incarnats, violets, &c. Mais ce sont des tafetas, & des étoffes tabisées, qu'on fait passer pour des camelots.

Comme cette étoffe est d'un grand usage, le Conseil a pris des précautions pour que la fabrication en fût bonne. Il a ordonné que les camelots de grain tout laine, auroient la chaîne de quarante - deux portées, & chaque portée ou buhot, de vingt fils, avec demi - aune demi - quart de largeur entre les lisieres, & trente - six aunes de longueur. Que ceux à deux fils de soie, auroient quarante - deux portées, & vingt - six ou huit fils à chaque portée, avec même longueur & largeur qu les précédens. Que les camelots superfins auroient la chaine de poil de chevre filé, avec deux fils de soie; quarante - deux portées à trente - six fils chacune, la trame double, de fil de turcoin, ou de poil de chevre filé, avec même longueur & largeur que ci - dessus. Enfin, que les rayés & unis, tout laine, auroient trente - trois portées, & douze fils à chacune, sur demi - aune de largeur entre les lisieres, & vingt - une aunes de longueur pour revenir à vingt - une. Voyez les reglemens de 1699.

Les camelots ondés ont pris cette façon à la calendre, de même que les gaufrés à la gaufrerie. Voyez Calendre, & Gaufrer . Les camelots à eau ont reçu une eau d'apprêt, qui les a disposés à se lustrer sous la presse à chaud.

Il faut être fort attentif à ne point laisser prendre de mauvais plis au camelot, parce qu'on auroit beaucoup de peine à les lui ôter. Voyez Portée, Buhot, Chaîne, Trame , & à l'article Draperie, la fabrication & la différence de toutes ces étoffes.

CAMELOTER (Page 2:571)

CAMELOTER, v. neut. c'est travailler un ouvrage de tissu, comme on travaille le camelot. Il y a des étamines camelotées, à gros grain & à petit grain.

CAMELOTINE (Page 2:571)

CAMELOTINE, s. f. (Draperie.) petite étoffe faite de poil & de fleuret, à la maniere des camelots. Elle est passée de mode; il y en avoit de différentes largeurs.

CAMELOTTE (Page 2:571)

CAMELOTTE, s. f. reliûre à la camelotte; ces reliûres sont d'usage pour les livres d'un très - modique prix, comme les livres des plus basses classes, ou de prieres, à très - bon marché. La camelotte consiste à coudre un livre à deux nerfs seulement: après qu'on a marqué les endroits de la couture avec la greque, on les passe en carton grossier, mais mince, on les endosse sans mettre des ais entre les volumes, & on ne met que du papier sur le dos, & le reste se finit grossierement.

CAMEN (Page 2:571)

CAMEN, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans le comté de la Marck, en Westphalie.

CAMENEC (Page 2:571)

CAMENEC, (Géog.) ville de Pologne, au grand duché de Lithuanie, dans le palatinat de Briescia.

CAMENTS, ou CAMENITZ (Page 2:571)

CAMENTS, ou CAMENITZ, (Géog.) ville d'Allemagne, dans la Lusace, sur l'Elster.

CAMERA (Page 2:571)

CAMERA (la torre de) (Geog.) petite ville d'Afrique en Barbarie au Royaume de Barca.

CAMERAN (Page 2:571)

CAMERAN, (Geog.) îsle d'Afrique, dépendante de l'Abyssinie, dans la mer Rouge.

CAMERARIA (Page 2:571)

CAMERARIA, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui de Joachim Camerarius, Medecin de Nuremberg. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, faite en forme de tuyau & de soûcoupe découpée. Il s'éleve du [p. 572] calice un pistil qui est attaché au bas de la fleur comme un clou, & qui devient dans la suite un fruit ordinairement double, filiqueux, bordé, qui s'ouvre longitudinalement, & qui renferme des semences oblongues, ailées, & disposées par écailles. Plumier, Nova plant. Amer. gener. V. Plante. (I)

CAMERINO (Page 2:572)

CAMERINO, (Géog.) petite ville d'Italie, dans l'état de l'Eglise, proche de l'Apennin, sur la riviere de Chiento. Long. 30. 42. lat. 43. 5.

CAMERLINGUE (Page 2:572)

CAMERLINGUE, s. m. (Hist. civ. & ecclés.) ce nom, selon M. Ducange, a été autrefois employé pour signifier un thrésorier du pape, & de l'empereur. Il vient de l'Allemand kammer - ling, qui signifie chambrier, ou maître de la chambre, ou thrésorier; & dans une charte de l'empereur Lothaire, on trouve un Berthold, qui exerçoit la charge de thrésorier, appellé camerling.

Aujourd'hui ce nom n'est plus en usage qu'à Rome, où par camerlingue on entend le cardinal qui régit l'état de l'Eglise, & administre la justice. C'est l'officier le plus éminent de cette cour, parce qu'il est à la tête des finances. Pendant la vacance du saint siége il fait battre monnoie, marche en cavalcade accompagné des Suisses de la garde & autres officiers, & fait publier des édits. Le cardinal camerlingue a sous lui un thrésorier général, un auditeur général, & est président d'une chambre ou bureau des finances, composée de douze prélats, qu'on nomme clercs de la chambre. Le cardinal Alexandre Albani, neveu de Clément XI. est aujourd'hui camerlingue du saint siege. (G)

CAMERON (Page 2:572)

CAMERON, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans la Poméranie, au duché de Stettin.

CAMERONIENS (Page 2:572)

* CAMERONIENS, s. m. pl. (Hist. eccles.) On appelloit de ce nom en Ecosse dans le dix septieme siecle, une secte qui avoit pour chef un nommé Archibald Cameron, ministre presbytérien, qui ne vouloit pas recevoir la liberté de conscience que Charles II. roi d'Angleterre, vouloit accorder aux presbytériens, parce que, selon lui, c'étoit reconnoître la suprémacie du roi, & le regarder comme chef de l'Eglise. Ces Caméroniens non contens d'avoir fait schisme avec les autres presbytériens, pousserent les choses si loin, qu'ils regarderent le roi Charles II. comme déchû de la couronne, & se révolterent: mais on les réduisit en peu de tems, & enfin en 1690, sous le regne de Guillaume III. ils se réunirent aux autres presbytériens. Mais en 1709, ils jugerent à propos d'exciter de nouveaux troubles dans l'église d'Ecosse; il s'en amassa un grand nombre en armes près d'Edimbourg: mais ils furent dispersés par des troupes reglées qu'on envoya contre eux. On prétnd qu'ils ont une haine plus forte contre les presbytériens que contre les épiscopaux.

CAMHOFF (Page 2:572)

CAMHOFF, (Géog.) ville d'Allemagne, dans la basse Baviere.

CAMILLE (Page 2:572)

* CAMILLE, s. m. (Hist. anc.) jeune garçon qui servoit à l'autel dans les sacrifices des Romains; sa fonction étoit de tenir le coffret d'encens & de parfums appellé acerra, ou le proefericulum. V. Acerra, & Prefericulum . Il falloit que ce desservant fût de bonne famille, & qu'il eût pere & mere vivans. l'autel il étoit vétu de long; sa robe étoit large, relevée par la ceinture, & descendant fort bas; il avoit sur la tête un ornement en pointe; du moins c'est ainsi qu'on le voit dans plusieurs antiques. On lui marque dans quelques autres la tête découverte quand le sacrificateur l'a voilée, & la tête couverte quand le sacrificateur l'a nue. Il seroit difficile d'en dne la raison. Le camille étoit de la célébration des mariages & des pompes publiques.

CAMIN ou CAMMIN (Page 2:572)

CAMIN ou CAMMIN, (Géog.) ville d'Allemagne dans la Poméranie ultérieure, proche de la mer Bal<cb-> tique, à l'embouchure de l'Oder. Long. 32. 45. lat. 54. 4.

CAMINHA (Page 2:572)

CAMINHA, (Géog.) ville forte du Portugal, avec titre de Duché. Long. 9. 5. lat. 41. 44.

CAMINIETZ (Page 2:572)

CAMINIETZ, (Géog.) petite ville de Pologne, sur la riviere de Bug, dans la Province de Mazovie.

CAMINIZI (Page 2:572)

CAMINIZI, (Géog.) ville & forteresse d'Asie, sur la mer Noire.

CAMION (Page 2:572)

CAMION, s. m. (ouvrage de Charron.) c'est une espece de petite voiture ou petit haquet, monté sur quatre petites roues, faites d'un seul morceau de bois chacune, sur laquelle on traine des fardeaux pesans & difficiles à manier. Le camion est à l'usage de plusieurs ouvriers.

Camion (Page 2:572)

Camion est parmi les Epingliers, la plus petite de toutes les especes d'épingles; elle ne sert gueres que pour attacher les coeffures & les autres ornemens des femmes.

CAMIS (Page 2:572)

CAMIS, s. m. pl. (Hist. mod.) idoles qu'adorent les Japonois, & principalement les bonzes ou ministres de la secte de Xenxus. Ces idoles représentent les plus illustres seigneurs du Japon, à qui les bonzes font bâtir de magnifiques temples, comme à des dieux, qu'ils invoquent pour obtenir la santé du corps, & la victoire sur leurs ennemis. (G)

CAMISADE (Page 2:572)

CAMISADE, s. f. terme de Guerre, qui signifie une attaque par surprise, de nuit ou de grand matin, lorsqu'on suppose que l'ennemi est couché.

Ce terme vient du mot chemise, qu'en quelques provinces on prononce camise. Cette sorte d'attaque s'appelloit camisade, parce que les soldats qui attaquoient, mettoient leur chemise par - dessus leurs armes pour se reconnoître plus aisément dans la mêlée. (Q)

CAMISARDS ou CAMISARS (Page 2:572)

CAMISARDS ou CAMISARS, s. m. plur. (Hist. mod.) est un nom qu'on a donné en France aux Calvinistes des Cevenes, qui se liguerent & prirent les armes pour la défense du Calvinisme en 1688.

On ne convient pas sur l'étymologie de ce mot: quelques - uns le font venir de camisade; parce que leurs attaques & leurs incursions furent subites & inattendues: d'autres le font venir de camise, qui en quelques provinces de France se dit pour chemise; parce qu'ils alloient dans les maisons prendre de la toile pour se faire des chemises, ou parce qu'ils portoient des habillemens faits comme des chemises: d'autres le font venir de camis, un grand chemin; parce que les routes publiques étoient infestées de Camisards.

On donna encore e même nom aux fanatiques, qui au commencement de ce siecle se révolterent & commirent beaucoup de desordres dans les Cevenes. Ils furent enfin réduits & dissipés par la bravoure & la prudence du maréchal de Villars. (G)

CAMISSANO (Page 2:572)

CAMISSANO, (Géog.) ville d'Italie dans le Vicentin, sur les frontieres du Padouan, aux Vénitiens.

CAMMALAMMA (Page 2:572)

CAMMALAMMA, (Géog.) ville d'Asie dans l'île de Ternate, dont elle est la capitale.

CAMMANAH (Page 2:572)

CAMMANAH, (Géog.) petite province d'Afrique dans la Guinée, sur la côte d'Or.

CAMME (Page 2:572)

CAMME, s. f. c'est ainsi qu'on nomme, dans les grosses - forges & dans plusieurs autres usines, des éminences pratiquées à la surface d'un arbre, qui tournant sur lui - même par le moyen d'une grande roue & d'une chûte d'eau, fait lever ou des pilons, ou des soufflets, auxquels on a pratiqué d'autres éminences que les cammes rencontrent.

CAMMONIA (Page 2:572)

* CAMMONIA, (Hist. nat. bot.) c'est une plante des Indes orientales, dont il y a plusieurs especes différentes. Elle croît à la hauteur de dix à douze piés; ses feuilles ressemblent assez à celles du bouis, hormis qu'elles sont un peu plus grandes. Elle fleurit quatre fois par année; ses fleurs sont blanches comme de la neige, ressemblent à celles du jasmin, &

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