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CAMAENA (Page 2:573)
* CAMAENA, s. f. (Myth.) déesse des Romains dont il est fait mention dans S. Augustin: elle présidoit aux chants.
CAMOMILLE (Page 2:573)
CAMOMILLE, s. f. (Hist. nat. bot.) chamoemelum,
genre de plante à fleur ordinairement radiée, dont
le disque est un amas de fleurons, & dont la couronne
est formée par des demi - fleurons portés sur des
embryons, & soûtenus par un calice écailleux. Les
embryons deviennent dans la suite des semences attachées
à la couche: ajoûtez au caractere de ce genre
le port de la plante, & principalement ses feuilles
qui sont découpées en petites parties. Tournefort,
Inst. rei herb. Voyez
On l'employe sur les plates - bandes: il ne s'agit que de l'exposer au grand chaud, & que de lui choisir des lieux sablonneux. Elle vient de graine ou de plant en racine, & fleurit en été. (K)
La camomille appellée chamoemelum vulgare, leucanthemum Dioscoridis, C. B. P. 135. chamomilla romana offic. Buxb. est d'usage en Medecine: elle est amere, aromatique, & rougit beaucoup le papier bleu. Elle contient du sel ammoniac chargé de beaucoup d'acide, & enveloppé d'une grande quantité de soufre & de terre. Elle est apéritive, diurétique, adoucissante, fébrifuge.
Les fleurs, dès le tems de Dioscoride, servoient dans les fievres intermittentes. Riviere & Morthon l'employent de même; & c'est encore à présent le fébrifuge ordinaire des Irlandois & des Ecossois.
L'infusion de ses sommités & de mélilot soulage dans la colique néphrétique & dans la rétention d'urine: elle appaise les grandes tranchées qui surviennent après l'accouchement.
Simon Pauli loue le vin de camomille dans la pleurésie, & les fomentations de la décoction faites en même tems sur le côté.
Elle est bonne en lavemens & en bains: on en fait des cataplasmes, lorsqu'il est question d'adoucir & résoudre, comme dans la sciatique, dans les hémorrhoïdes.
L'huile de camomille faite par l'infusion de la plante, est bonne contre les douleurs de rhûmatisme: on la mêle avec parties égales d'huile de millepertuis & d'esprit - de - vin camphré; on en fait un liniment sur la partie malade, que l'on couvre d'un linge bien chaud plié en quatre.
La camomille fétide est d'un usage moins étendu.
Voyez
On trouve dans les boutiques l'eau distillée, simple, & composée de camomille; l'huile distillée, & l'huile par infusion. (N)
CAMONICA (Page 2:573)
CAMONICA, (Géog.) petit pays d'Italie dans le Brescian, appartenant aux Vénitiens.
CAMOUFLET (Page 2:573)
CAMOUFLET, s. m. Donner un camouflet, dans l'Art militaire, c'est chercher à étouffer ou écraser le mineur ennemi dans sa galerie.
Le camouflet se donne de différentes façons, suivant la distance de l'éloignement & de la ligne de moindre résistance. Voici la plus commune.
Si le mineur est bien voisin, on se sert pour lui donner le camouflet d'une bombe de douze pouces chargée avec sa fusée. On la loge dans un trou du côté du parvis opposé au mineur qu'on veut étouffer; on regarnit le trou; on le couvre d'un ou de plusieurs bouts de madriers que l'on arcboute bien solidement contre le côté opposé; on remplit le bout du rameau ou de la galerie, que l'on arcboute encore à proportion de la résistance qu'elle doit faire. Avant de faire cette opération, on met le saucisson avec son auget, qui commence à la fusée jusqu'à la
CAMP (Page 2:573)
CAMP, s. m. dans l'Art militaire, est l'espace ou
le terrein occupé par une armée pour son logement
en campagne.
Les tentes sont des pieces de toile ou de coutil
préparées & accommodées, pour être soûtenues
en l'air avec des cordes, des piquets, & de petites
pieces de bois, ou gros bâtons.
Il est aisé de comprendre que ces tentes doivent
être placées d'une maniere déterminée, qui
convienne à la commodité de ceux qui habitent le
camp, & aux précautions nécessaires pour le défendre: ces précautions, & tout ce qui concerne
la sûreté du camp, font le principal objet ou la base
de sa disposition.
Les conséquences tirées de ce principe, ont été
différentes suivant les tems. Les anciens resserroient
le campement de leurs troupes, & ils formoient un
retranchement tout autour, qui étoit presque toûjours
quarré chez les Romains. Les Turcs, & quelques
autres nations de l'Asie, qui font la guerre le
plus souvent dans des pays de plaines entierement
découvertes, entourent leur camp d'une enceinte
formée par leurs chariots & autres bagages.
La pratique présente des nations de l'Europe est
toute différente. On fait consister la sûreté du camp
à la facilité qu'on procure aux cavaliers & aux soldats
de se rassembler devant leurs tentes, pour s'y
mettre en état de se défendre contre l'ennemi, &
le combattre.
C'est pourquoi l'ordre de bataille fixé par le général,
devant être regardé comme la meilleure disposition
dans laquelle l'armée puisse combattre, il
s'ensuit que les troupes doivent camper de maniere
à se rassembler dans cet ordre lorsqu'il en est besoin,
& que le terrein le permet.
Ainsi c'est l'ordre de bataille qui doit décider
absolument celui du campement; ce qui est conforme
à ce que M. le marquis de Santa - Crux observe
à ce sujet, en disant: que la bonne regle exige
de camper selon l'ordre qu'on marche, & de marcher
selon l'ordre dans lequel on doit combattre.
Les troupes étant destinées à combattre par division
de bataillons & d'escadrons, elles doivent
donc camper dans le même ordre, & être arrangées
dans le camp de la même maniere qu'elles le
sont dans l'ordre de bataille.
D'où il suit: que l'étendue de droit à gauche des
camps particuliers des bataillons & des escadrons, doit
être égale au front que ces troupes occupent en bataille,
& qu'il doit y avoir entre ces camps des intervalles
aussi égaux à ceux qu'on met alors entre les mêmes
troupes.
Par cette disposition, l'étendue du front de tout
le camp de droit à gauche, est égal au front de l'ordre
de bataille; & l'armée étant en bataille à la tête
de ce front, chaque bataillon & chaque escadron
peut faire tendre son camp derriere hui: ce qui étant
fait, toutes les troupes peuvent entrer ensemble
dans leur camp, s'y placer presque en un moment,
& en sortir de même, s'il en est besoin, pour combattre.
Si le camp a un front plus grand que celui de l'armée
en bataille, les troupes, en se formant à la
tête du camp, laisseront de grands intervalles en<pb->
[p. 574]
Remarque sur les intervalles qu'on doit laisser entre
les camps de différentes troupes de l'armée. Il n'y a rien
de déterminé ni dans l'usage, ni dans les auteurs
militaires, sur la largeur des espaces qui doivent
séparer les corps particuliers de l'armée.
M. de Bombelles dit dans son livre sur le service
journalier de l'infanterie, que cette détermination
ne se peut faire avec précision, parce que l'étendue
du front du camp de chaque bataillon dépend
de l'espace dans lequel le général veut faire camper
son armée. Il suppose cependant qu'en terrain
ordinaire on peut donner cent vingt pas au front
d'un bataillon, y compris celui de son intervalle;
comme il suppose aussi que le camp de ce bataillon
doit occuper quatre - vingts - dix pas: d'où il s'ensuit
que selon cet officier général, trente pas font un espace
suffisant pour l'intervalle des bataillons dans
le camp.
D'autres auteurs ne donnent point d'intervalles
entre tous les camps des bataillons de l'armée; ils
prescrivent seulement de séparer les camps des régimens
par un espace de trente pas: mais ils n'appuient
ce principe d'aucune raison, ensorte qu'il
paroît que leur intention à cet égard est uniquement
de diviser le camp par régimens. Quoique
cette division soit celle qui paroisse la plus conforme
à l'usage présent, on ne peut néantmoins la regarder
ni comme générale, ni comme ayant toûjours
été observée. M. Rozand lieutenant colonel,
& Ingenieur dans Jes troupes de Baviere, qui a
donné en 1733 un très - bon traité de Fortification,
prétend dans cet ouvrage, qu'il a toûjours vû donner
dans les camps, quarante ou cinquante pas de
cheval par escadron, & pareille distance pour l'espace
ou l'intervalle des camps particuliers de chacune
de ses troupes; qu'il a vu donner de même
cent pas de cheval pour le front du camp de chaque
bataillon, & autant pour son intervalle. Cette
pratique qui est conforme aux principes ci - devant
établis, peut être regardée comme une regle invariable,
si le général veut combattre avec des intervalles
égaux aux fronts des différentes troupes de
son armée: mais quel que soit le parti qu'il prenne
à cet égard, le camp particulier de chaque troupe,
joint à son intervalle, doit toûjours répondre sensiblement
au front & à l'intervalle des troupes en
bataille, au moins si on veut observer quelque regle
dans la détermination du front du camp.
Il suit des principes qui ont été exposés sur l'étendue
ou le front du camp, qu'il doit toûjours y
avoir devant tous les corps des bataillons & des escadrons,
un terrein libre où l'armée puisse se mettre
en bataille.
C'est pourquoi si l'on est obligé de camper dans
des lieux embarrassés, la premiere chose à laquelle
on doit veiller, c'est de faire accommoder le terrein
de maniere que les troupes qui l'occupent,
L'ordre de bataille étant ordinairement dirigé du
côté de l'ennemi par une ligne droite, le camp est déterminé
du même côté & par une même ligne, lorsque
le terrein le permet. On place sur cette ligne,
ou plûtôt quelque pas en avant, les drapeaux &
les étendards des troupes: on lui donne par cette
raison le nom de front de bandiere, vieux mot François qui fignifie baniere, & en général tout signe ou
enseigne militaire. C'est la principale ligne, ou
pour s'exprimer en terme de Fortification, la ligne
magistrale du camp, à laquelle toutes les autres se
rapportent.
Après avoir expliqué les principes qui peuvent
servir à déterminer le front de bandiere du camp,
il s'agit de dire un mot de sa profondeur.
Elle est déterminée par celle des camps des bataillons
& des escadrons, qu'on peut évaluer à quatre - vingts toises. Il faut observer que la seconde ligne
doit avoir un terrein devant elle assez grand
pour se mettre en bataille, sans que les dernieres
tentes de la premiere ligne anticipent sur ce terrein.
L'éloignement de la tête du camp ou du front de
bandiere de la premiere ligne à celui de la seconde,
est assez ordinairement de trois ou quatre cents pas,
c'est - à - dire, de cent cinquante ou deux cents toises: on donne même à cet intervalle jusqu'à cinq
cents pas ou deux cents cinquante toises, si le terrein
est assez spacieux pour cela: mais cette distance
ne peut être moindre que deux cents pas, autrement
la queue des camps de la premiere ligne s'étendroit
jusqu'à la tête du camp de la seconde.
Il est très - utile en cas d'attaque, que non - seulement le camp de la premiere ligne ait assez de terrein
libre en avant, pour que cette ligne puisse s'y
porter aisément s'il en est besoin, ainsi qu'on l'a
déjà dit, mais encore pour que la seconde ligne,
passant par les intervalles du camp de la premiere,
puisse venir se former derriere cette premiere à une
distance convenable pour la soûtenir. C'est pourquoi
toutes les fois qu'on peut procurer cet avantage
au camp, on ne doit jamais le négliger, surtout
lorsqu'on est dans un camp à portée de l'ennemi.
Il arrive quelquefois qu'on fait un retranchement
devant tout le front du camp: alors il ne doit
y avoir aucun obstacle qui empêche les troupes de
communiquer librement du camp au retranchement.
Dans les pays tels que la Hongrie & les provinces
voisines du Danube, où les Allemands font la
guerre aux Turcs, tous les officiers généralement
se servent de tentes: mais dans la Flandre, l'Allemagne, l'Italie, &c. où l'on a coûtume de faire la
guerre, & où il se trouve beaucoup de villages &
de maisons, on s'en sert pour le logement des officiers
généraux, c'est - à - dire, pour celui des lieutenans
généraux & des maréchaux de camp. Les fourriers
de l'armée leur font marquer à chacun une
maison dans les villages qui se trouvent renfermés
dans le camp. Les brigadiers mêmes peuvent, suivant
les ordonnances militaires, se loger dans une
maison, s'il s'en trouve à la queue de leur brigade: mais les colonels & les autres officiers inférieurs
doivent nécessairement camper à la queue
de leurs troupes, selon les mêmes ordonnances.
On a soin que les officiers généraux soient campés
ou logés à côté des troupes ou des parties de
l'armée qu'ils commandent: ainsi ceux qui commandent
à la droite ou à la gauche de l'armée, occupent
les villages qui se trouvent dans ces parties,
& les autres ceux qui sont vers le centre; lorsque
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