ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"639"> des cratitires dans un autre quartier, & de les ficher à l'extrémité des branches des figuiers, dont les orni sont en bonne disposition, afin que les moucherons les piquent. Si l'on manque ce tems - là, les orni tombent, & les moucherons des cratitires s'envolent, s'ils ne trouvent pas des orni à piquer. Il n'y a que les paysans qui s'appliquent à la culture des figuiers, qui connoissent le vrai tems auquel il faut y pourvoir, & pour cela ils observent avec soin l'oeil de la figue; car cette partie ne marque pas seulement le tems que les piqueurs doivent sortir, mais aussi celui où la figue peut être piquée avec succès. Si l'oeil est trop dur & trop serré, le moucheron n'y sauroit déposer ses oeufs, & la figue tombe lorsque cet oeil est trop ouvert. Ce n'est pas - là tout le mystere: ces trois sortes de fruits ne sont pas bons à manger; ils sont destinés par l'auteur de la nature, comme nous l'avons dit, à faire mûrir les figues des figuiers domestiques. Voici l'usage qu'on en fait. Dans les mois de Juin & de Juillet, les paysans prennent les orni dans le tems que leurs moucherons sont prêts à sortir, & les vont porter sur les figuiers domestiques. Ils enfilent plusieurs de ces fruits dans des fétus, & les placent sur ces arbres à mesure qu'ils le jugent à propos. Si l'on manque ce tems - là, les orni tombent, & les fruits du figuier domestique ne mûrissant pas, tombent en aussi peu de tems. Les paysans connoissent si bien ces précieux momens, que tous les matins en faisant leur revûe, ils ne transportent sur les figuiers domestiques que des orni bien conditionnés; autrement ils perdroient leur récolte. Il est vrai qu'ils ont encore une ressource, quoique légere; c'est de répandre sur les figuiers domestiques les fleurs d'une plante qu'ils nomment ascolimbros. Il se trouve quelquefois dans les têtes de ces fleurs des moucherons propres à piquer ces figues; ou peut - être que les moucherons des orui vont chercher leur vie sur les fleurs de cette plante. Enfin les paysans ménagent si bien les orni, que leurs moucherons font mûrir les figues du figuier domestique dans l'espace d'environ quarante jours. Ces figues fraîches sont fort bonnes. Pour les sécher, on les expose au soleil pendant quelque tems; après quoi on les passe au four, afin de les conserver pendant le reste de l'année. C'est une des principales nourritures des isles de l'Archipel; car on n'y trouve gueres que du pain d'orge & des figues seches. Il s'en faut bien pourtant que ces figues soient aussi bonnes que celles que l'on seche en Provence, en Italie & en Espagne; la chaleur du four leur fait perdre leur bon goût: mais d'un autre côté elle fait périr les oeufs que les piqueurs de l'orni y ont déchargés, & ces oeufs ne manqueroient pas de produire de petits vers qui endommageroient ces fruits. Voilà bien de la peine & du tems perdu, dira - t - on, pour n'avoir que de méchantes figues. Quelle doit être la patience des Grecs qui passent plus de deux mois à porter les piqueurs d'un figuier à l'autre; & ne semble - t - il pas qu'ils devroient plûtôt cultiver les especes de figuiers que l'on éleve en France & en Italie? Mais ce qui les détermine à préférer cette espece inférieure, c'est la quantité de beaucoup supérieure de fruits qu'ils en retirent. Un de leurs arbres produit ordinairement jusqu'à 280 livres de figues, au lieu que les autres n'en produisent pas 25 livres. Peut - être que les piqueurs contribuent à la maturité des fruits du figuier domestique, en faisant extravaser le suc nourricier, dont ils déchirent les tuyaux lorsqu'ils y déchargent leurs oeufs: peut - être aussi qu'avec ces oeufs ils laissent échapper quelque liqueur qui fermente doucement avec le lait de la figue, & en attendrit la chair. Les figues en Provence & à Paris même, mûrissent bien plûtôt, si on pique leurs yeux avec une paille, ou avec une plume graissée d'huile d'olive. Les prunes & les poires qui ont été piquées par quelque in<cb-> secte, mûrissent bîen plûtôt aussi, & même la chair qui est autour de la piquûre est de meilleur goût que le reste. Il est hors de doute qu'il arrive un changement considérable à la tissure des fruits piqués. Il semble que la principale cause en doit être rapportée à l'épanchement de sucs, qui ne s'alterent pas seulement lorsqu'ils sont hors de leurs vaisseaux, mais qui alterent les parties voisines: de même qu'il arrive aux tumeurs des animaux survenues à l'occasion des piquûres de quelque instrument aigu. Mém. de l'acad. des Sciences, ann. 1705. pag. 447. & suiv. Article communiqué par M. Formey.

CAPRIOLE (Page 2:639)

CAPRIOLE, voyez Cabriole.

CAPRISANT (Page 2:639)

CAPRISANT, adj. (Medecine.) épithete du pouls irrégulier & sautillant, dans lequel l'artere interrompt son mouvement; ensorte que le second battement qui vient après cette interruption, est plus prompt & plus fort que le premier: de même qu'il arrive aux chevres qui bondissent & semblent faire un double mouvement en marchant. Galien, de Diff. puls. lib. I. cap. xxix.

CAPRONS (Page 2:639)

CAPRONS, (Jardinage.) ce sont de grosses fraises plus belles que bonnes, dont on fait peu de cas, & qui mûrissent en même tems que les autres. Leurs feuilles sont plus larges & en plus grand nombre. (K)

CAPRONEZA (Page 2:639)

CAPRONEZA, (Géog.) petite ville de Hongrie, dans l'Esclavonie, à deux milles de la Save.

CAPROTINE (Page 2:639)

* CAPROTINE, adj. f. (Hist. anc.) surnom que les anciens Romains avoient donné à Junon & aux nones de Juillet, tems auquel ils célébroient une fête dont Plutarque & Macrobe racontent ainsi l'origine. Les peuples voisins de Rome crurent qu'il leur seroit facile de prendre ou de détruire cette ville épuisée, après l'invasion des Gaulois. Ils s'assemblerent, & mirent à leur tête Lucius, dictateur des Fidenates. Lucius fit annoncer aux Romains par un héraut, que le seul moyen qu'ils eussent de conserver les restes de leur ville, c'étoit de lui livrer leurs femmes & leurs filles. Les sénateurs ne savoient quel parti prendre, lorsqu'une esclave appellée Philotis, persuada à ses compagnes de se couvrir des habits de leurs maîtresses, & de passer dans le camp ennemi. Ce qui fut exécuté. Le général les distribua aux capitaines & aux soldats. Ces filles les inviterent à prendre part à une fête solennelle qu'elles feignirent de célébrer entr'elles. Les hôtes séduits par cette innocente supercherie, s'abandonnerent à la débauche: mais lorsqu'ils furent assoupis par le vin & par le sommeil, elles appellerent les Romains par un signal qu'elles leur donnerent du haut d'un figuier sauvage. Ceux - ci accoururent, & firent main - basse par - tout. La liberté fut accordée à ces généreuses esclaves, avec une somme d'argent pour se marier; le jour de cette délivrance extraordinaire, appellé Nones Caprotines ou du figuier; & une fête instituée sous le même nom en l'honneur de Junon. Depuis ce tems, à pareil jour, les esclaves régaloient leurs maîtresses hors de la ville, sous des figuiers sauvages, luttoient entr'elles, & rappelloient par des exercices la mémoire d'une défaite qu'elles avoient occasionnée par leur dévouement & leur industrie.

CAPSA (Page 2:639)

CAPSA, (Géog.) ville de la Turquie en Europe dans la Romanie.

CAPSAIRE (Page 2:639)

* CAPSAIRE, s. m. (Hist. anc. & mod.) Les Romains & les Grecs donnoient ce nom à ceux qui gardoient les habits dans les bains publics, & à certains domestiques qui conduisoient les enfans à l'école, portant leurs livres dans une boîte, capsa.

CAPSCHAC (Page 2:639)

CAPSCHAC, (Géog.) pays très - considérable de la Tartarie, qui s'étend depuis le Turquestan jusqu'au Wolga, & depuis le Wolga jusqu'au pays de Crimée. Sa plus grande étendue est depuis la mer Caspienne jusqu'à la mer Glaciale. [p. 640]

CAPSE (Page 2:640)

CAPSE, s. f. espece de chausse de velours mipartie, dans laquelle on met les billets le jour de l'élection des prevôt des marchands & échevins.

CAPSULAIRE (Page 2:640)

CAPSULAIRE, adj. (en Anatomie.) épithete des ligamens & des membranes qui forment avec les os auxquels elles sont attachées des especes de capsules. Voyez Ligament, Membrane, & Capsule . (L)

CAPSULE (Page 2:640)

CAPSULE fignifie à la lettre bourse, étui, poche. Ce mot vient du latin capsula, diminutif de capsa, qui signifie une boîte à serrer quelque chose.

La capsule de Glisson est une membrane qui naît du péritoine, enveloppe le tronc de la veine - porte à son entrée dans le foie, & lui sert comme d'étui, se partageant en autant de branches qu'elle, & l'accompagnant jusques dans ses moindres ramifications. Voyez Veine - Porte.

Cette même capsule ou membrane enferme aussi le conduit biliaire, & autres vaisseaux du foie, ce qui lui a fait donner le nom de capsule commune. V. Conduit biliaire.

Capsule du coeur est une membrane qui environne le coeur, la même que celle qu'on appelle plus communément péricarde. Voyez Péricarde.

Capsules (Page 2:640)

Capsules atrabilaires, (autre terme d'Anatomie) se dit de deux glandes situées sur les veines, qu'on appelle aussi reins succenturiaux ou glandes rénales. L'épithete d'atrabilaires leur a été donnée à cause de la liqueur noire qui se trouve dans leur cavité; & celle de rénales ou reins succenturiaux, à cause de leur position. Voy. Reins Succenturiaux & Rénales

Elles sont à peu - près de la grosseur d'une noix vomique; leur figure n'est pas tout - à - fait la même dans tous les sujets: dans quelques - uns elles sont rondes; dans d'autres triangulaires, quarrées, &c. La membrane dont elles sont couvertes est très - fine, & leur cavité considérable à proportion de leur volume. On ne sait pas bien quel est leur usage; il y a pourtant apparence qu'elles servent à séparer l'humeur noire qu'on trouve dans leur cavité, & qui est ensuite versée par leur veine dans l'émulgente, où elle se mêle avec le sang, auquel elle sert de ferment, selon quelques - uns; & selon d'autres, de délayant pour l'atténuer & le rendre moins épais. Ces glandes dans le foetus sont presque de la grosseur des reins. Voyez Bile.

Capsules (Page 2:640)

Capsules séminales. C'est la même chose que vésicules séminales. Voyez Vésicules Séminales. (L)

Capsule (Page 2:640)

Capsule, capsula, (Hist. nat. bot.) c'est une loge ou une sorte de boîte, theca, qui renferme les semences des plantes. Cette enveloppe est plus ou moins mince ou épaisse, plus ou moins molle ou dure, &c. Tournefort, Inst. rei herb. (I)

CAPTATEUR (Page 2:640)

CAPTATEUR, s. m. terme de Palais, par où l'on entend celui qui par flatteries & par artifices tâche à surprendre des testamens ou des donations. (H)

CAPTIF (Page 2:640)

CAPTIF, s. m. (Hist. mod.) esclave ou personne prise sur l'ennemi, en particulier par un pirate ou corsaire. Voyez Esclave, Pirate, &c.

On appelle plus particulierement de ce nom les esclaves chrétiens que les corsaires de Barbarie font dans leurs courses, & que les PP. de la Merci & les Mathurins vont racheter de tems en tems à Alger & dans d'autres endroits de la partie septentrionale d'Afrique.

CAPTIVERIE (Page 2:640)

CAPTIVERIE, s. f. (Commerce.) on nomme ainsi dans le commerce des Negres, qui se fait par les François au Sénégal, des grands lieux destinés à renfermer les captifs que l'on traite, & dans lesquels on les tient jusqu'à ce qu'ils soient en assez grand nombre pour être transportés aux vaisseaux & envoyés aux îles.

Les captiveries les plus grandes & les plus sûres que la compagnie Françoise du Sénégal ait dans toute l'é<cb-> tendue de sa concession, sont celles de l'île de Gorée. (G)

CAPTURE (Page 2:640)

CAPTURE, s. f. terme de Pratique, est l'appréhension au corps d'un débiteur ou criminel par des archers ou sergens, à l'effet d'être conduit & détenu dans les prisons. (H)

CAPUCHON (Page 2:640)

* CAPUCHON, s. m. (Hist. ecclés.) espece de vêtement à l'usage des Bernardins, des Bénédictins. &c. Il y a deux sortes de capuchons; l'un blanc, fort ample, que l'on porte dans les occasions de cérémonie: l'autre noir, qui est une partie de l'habit ordinaire.

Le P. Mabillon prétend que le capuchon étoit dans son origine, la même chose que le scapulaire. Mais l'auteur de l'apologie pour l'empereur Henri IV. distingue deux especes de capuchon; l'une étoit une robe qui descendoit de la tête jusqu'aux piés, qui avoit des manches, & dont on se couvroit dans les jours & les occasions remarquables; l'autre, une sorte de camail pour les autres jours: c'est ce dernier qu'on appelloit proprement scapulaire, parce qu'il n'enveloppoit que la tête & les épaules. V. Scapulaire.

Capuchon, se dit plus communément d'une piece d'étoffe grossiere, taillée & cousue en cone, ou arrondie par le bout, dont les Capucins, les Récolets, les Cordeliers, & d'autres religieux mendians, se couvrent la tête.

Le capuchon fut autrefois l'occasion d'une grande guerre entre les Cordeliers. L'ordre fut divisé en deux factions, les freres spirituels, & les freres de communauté. Les uns vouloient le capuchon étroit, les autres le vouloient large. La dispute dura plus d'un siecle avec beaucoup de chaleur & d'animosité, & fut à peine terminée par les bulles de quatre papes, Nicolas IV, Clément V, Jean XXII, & Benoît XII. Les religieux de cet ordre ne se rappellent à présent cette contestation qu'avec le dernier mépris.

Cependant si quelqu'un s'avisoit aujourd'hui de traiter le Scotisme comme il le mérite, quoique les futilités du docteur subtil soient un objet moins important encore que la forme du coqueluchon de ses disciples, je ne doute point que l'agresseur n'eût une querelle fort vive à soûtenir, & qu'il ne s'attirât bien des injures.

Mais un Cordelier qui auroit du bon sens ne pourroit - il pas dire aux autres avec raison: « Il me semble, mes peres, que nous faisons trop de bruit pour rien: les injures qui nous échapperont ne rendront pas meilleur l'ergotisme de Scot. Si nous attendions que la saine philosophie, dont les lumieres se répandent partout, eût pénétré un peu plus avant dans nos cloîtres, peut - être trouverions-nous alors les rêveries de notre docteur aussi ridicules que l'entêtement de nos prédécesseurs sur la mesure de notre capuchon». Voyez les articles Cordeliers & Scotisme.

CAPUCIATI (Page 2:640)

CAPUCIATI ou ENCAPUCHONNÉS, certains hérétiques qui s'éleverent en Angleterre en 1387, & qui furent ainsi nommés; parce qu'ils ne se découvroient point devant le S. Sacrement. Ils suivoient les erreurs de Wiclef, & soûtenoient l'apostasie de Pierre Pareshul, moine Augustin, lequel ayant quitté le froc, accusa son ordre de plusieurs crimes. Sponde, A. C. 1377.

CAPUCINS (Page 2:640)

CAPUCINS, religieux de l'ordre de S. François, de la plus étroite observance. Voyez Religieux.

On leur donna ce nom par rapport à la réforme extraordinaire de leur capuchon. Ils sont vêtus d'une grosse robe, d'un manteau, & d'un capuce d'un gros drap gris; portent la barbe, des sandales, & une couronne de cheveux. Cette réforme des Mineurs ou Cordeliers a pour auteur Matthieu de Baschi, frere Mineur observantin, du duché de Spolete, & religieux au couvent de Montefiascone, qui, en 1525,

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