ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"641"> assûra que Dieu l'avoit averti plusieurs fois, d'une maniere miracuieuse, qu'il devoit pratiquer à la lettre la regle de S. François. Dans ce dessein il se retira, avec la permission du pape Clément VII, dans une solitude, où il fut suivi de douze autres personnes. Le duc de Florence leur donna un hermitage dans ses terres, & Clément VII. approuva leur congrégation par une bulle de 1529. Son successeur, Paul III, la confirma en 1535, avec permission de s'établir par - tout, & lui donna un vicaire général avec des supérieurs. Ils furent reçûs en France sous Charles IX, & s'y sont tellement multipliés, qu'ils y ont dix provinces en comprenant celle de Lorraine. Ils rendent des services à l'Eglise par les catéchismes, conférences, prédications, missions auxquelles ils sont employés, & doivent pratiquer la plus étroite pauvreté, leurs maisons ne subsistant que d'aumônes. Il y a aussi des Religieuses capucines. (G)

* Quoique leurs constitutions auxquelles ils sont toûjours restés fort attachés, & l'indigence extrème dont ils font profession particuliere, ne leur ayent guere permis de se livrer à des études assidues, cependant ils ont eu d'habiles gens en différens genres, & l'on doit présumer, à l'esprit d'émulation qui commence à les animer, que le savoir y deviendra encore plus commun. Il est à souhaiter que les supérieurs donnent toute leur attention à fortifier cet esprit, & que l'Eglise repare de ce côté les pertes de lumiere qu'elle semble faire de plusieurs autres.

CAPUCINE (Page 2:641)

CAPUCINE, s. f. (Hist. nat. bot.) cardamindum, genre de plante à fleur polypétale irréguliere, composée de cinq pétales qui sortent des échancrures du calice: le calice est terminé par un prolongement en forme de queue: le pistil sort du fond du calice, & devient dans la suite un fruit composé pour l'ordinaire de trois capsules arrondies & rassemblées en forme le tête. Chaque capsule renferme une semence de même figure. Tournefort, Inst. rei herò. Voyez Plante. (I)

On se sert de la capucine pour couvrir les murs des petits jardins des cours, & pour ombrager quelque cabinet de treillage, dont elle gagne le haut en la palissant avec du jonc. Sa culture consiste à en labourer le pié en forme de plate - bande, & repandre dessus un pouce d'épaisseur de bon terreau, & l'arroser de tems en tems. Il y a la grande & la petite capucine. (K)

CAPUK ou CAPAS - PUSSAR (Page 2:641)

* CAPUK ou CAPAS - PUSSAR, (Hist. nat. bot.) c'est le nom d'un arbre qui croît communément aux Indes orientales, sans culture & de lui - même, & se multiplie par la semence qui en tombe: ses feuilles ressemblent à l'agnus - castus, mais elles sont un peu plus longues & plus larges; ses branches croissent à côté les unes des autres par couronnes. Le fruit qui en vient est une gousse fort épaisse, de la longueur de la main, qui séchée par le soleil se creve & tombe; les Indiens la ramassent & en tirent le capuk, qui est une espece de coton, qu'ils renferment dans des sacs faits d'écorce d'arbres, & vont le vendre aux Hollandois à Batavia: on s'en sert au lieu de plumes pour garnir les oreillers & les matelas des lits.

CAPULE (Page 2:641)

CAPULE, s. m. (Hist. anc.) c'étoit chez les anciens Romains une biere ou cercueil, pour porter les morts en terre. De - là vient qu'on appelloit les vieillards capulares senes, & les criminels condamnés à mort capulares rei, pour exprimer que les uns & les autres étoient sur le bord de leur fosse, & près de la biere ou du tombeau. (G)

CAPULO ou CAPOUL (Page 2:641)

CAPULO ou CAPOUL, (Géog.) île d'Asie, l'une des Philippines, appartenante aux Espagnols.

CAPURIONS (Page 2:641)

* CAPURIONS, sub. m. (Hist. mod. & anc.) La ville de Rome est encore aujourd'hui divisée, comme elle l'étoit du tems des Césars, en quatorze regions ou quartiers, que les Italiens nomment rio; ils en ont seulement changé les noms. Il en est arrivé de même des officiers. Ils étoient sous les empereurs au nombre de dix - huit; ils sont aujourd'hui dix - huit. Ils s'appelloient sous Auguste, curatores regionum urbis; on les nomme à présent capurioni. Leurs fonctions sont les mêmes, & c'est à eux d'entretenir la tranquillité publique, d'empêcher qu'il ne se commette des violences dans les rues, d'en informer les magistrats de police, veiller à ce que chaque citoyen s'applique à une profesiion honnête, poursuivre les gens de mauvaise vie, chasser les fainéans, avoir l'oeil sur les édifices publics, assembler les citoyens quand il en est besoin, surveiller les boulangers, les bouchers, & autres gens d'arts; d'où l'on voit que les curatores urbis des anciens, les capurions des Italiens d'aujourd'hui, & nos commissaires, ont beaucoup de rapport entr'eux.

CAPUT DRACONIS (Page 2:641)

CAPUT DRACONIS, tête de dragon, en Astronomie; c'est le noeud ascendant de la lune. Voyez Dragon & Noeud. (O)

Caput mortuum, (Chimie.) Les Chimistes ont désigné par cette expression le produit le plus fixe des analyses ordinaires, faites par le moyen de la distillation, ou la partie du corps analysé qui a été épuisée par le feu (poussé au plus haut degré auquel ils avoient coûtume de l'élever dans les distillations) & qui reste encore, après l'opération, au fond du vaisseau dans lequel les matieres à distiller ont été exposées au feu.

Le caput mortuum étoit un des cinq principes prétendus des anciens Chimistes, ou plûtôt un des cinq produits des anciennes analyses chimiques. Ces cinq produits étoient l'esprit ou mercure, le phlegme, l'huile ou soufre, le sel, & la terre damnée ou caput mortuum. Voyez Principe.

C'est avec raison qu'on commence à bannir l'expression caput mortuum du langage chimique, & de lui substituer le mot générique & indéterminé de résidu. La premiere dénomination est absolument fausse; car on pourroit regarder, sur la foi du nom, les matieres qu'elle désigne, comme dépouillées de tout principe actif, comme indestructibles, ou ne donnant prise à aucun agent naturel; en un mot comme une pure terre exactement simple, & par conséquent connue autant qu'il est possible par l'art, ou du moins peu digne d'un examen ultérieur; & c'est là l'idée que plusieurs Chimistes s'en étoient faite.

Mais ces matieres ne sont rien moins que simples & inaltérables; elles contiennent le plus souvent des substances salines, soit neutres, soit allalines, qu'on en sépare très - facilement. Voyez Lixiviation. Les résidus charboneux contiennent au moins du phlogistique, qui en est très - séparable aussi: Voyez Incinération & Charbon.

D'ailleurs l'examen ultérieur du résidu des distillations que j'appellerai analytiques (de celles qu'on pousse à grand feu, ear ce n'est que de celles - là dont il s'agit dans cet article) entre nécessairement dans la suite des opérations d'un procédé régulier. Il est même telle de ces distillations qu'on n'exécute que pour ce produit, pour le résidu; comme si on distilloit, par exemple, une huile minérale avec de l'alkali fixe, ou un savon de Starckey préparé avec une huile essentielle dans iaquelle on soupçonne l'acide vitriolique ou le marin, pour vérifier ce soupçon.

La nouvelle analyse, ou l'analyse par combinaisons, exige sans contredit cet examen; & c'est même sans doute, la méthode de cette analyse étendue aux distillations des substances regardées comme uniques ou homogenes, comme celle d'une plante, d'une gomme, d'une graisse, &c. qui a réveillé l'attention sur l'abus de négliger les résidus de ces dernieres opérations. Mais on sera bien plus fondé à n'en négliger aucun, & à généraliser la loi de les étudier avec soin, [p. 642] si on fait réflexion que la plûpart des sujets des distillations analytiques ordinaires sont des composés ou des mêlanges naturels, qui portent en eux - mêmes des principes de réaction, qui n'ont besoin que d'être mis en jeu par le feu pour produire de nouvelles combinaisons; & que ce n'est qu'à la faveur de ces nouvelles combinaisons, dont on retrouve les produits dans les résidus, qu'on obtient les produits plus mobiles, les substances qui passent ou qui s'élevent dans la distillation. V. Distillation, & Analyse Végétale à l'art. Végétal. Cet article est de M. Venel.

CAPUUPEBA (Page 2:642)

* CAPUUPEBA, (Hist. nat. bot.) sorte de gason qui vient au Bresil, à la hauteur de deux ou trois piés; sa tige est ronde & lisse, genouillée, & garnie d'une feuille à chaque noeud; elle se distribue à son sommet en une trentaine de branches plus petites, dont l'extrémité se termine en une ombelle argentée d'où naît la semence.

CAQUE (Page 2:642)

CAQUE, s. f. (Commerce.) que nous appellons communément baril; c'est un petit tonneau dans lequel on encaque les harengs, c'est - à - dire, où on les enferme après qu'ils ont été apprêtes & salés.

Caque se dit aussi des petits barils dans lesquels on renferme la poudre à canon.

Caque est encore le nom qu'on donne en Champagne à ce qu'on nomme plus communément un quarteau. Voyez Quarteau. (G)

CAQUEUX (Page 2:642)

* CAQUEUX, s. m. pl. (Hist. mod.) espece de secte que les Bretons, entre lesquels elle s'étoit formée, regardoient avec une extrème aversion, comme un reste de Juifs infecté de lépre. Les caqueux exerçoient tous le métier de cordier, & il leur étoit presque défendu de faire autre chose: la haine & le préjugé public les traitoient du reste à peu près comme les cagots. Voyez l'article Cagot. La police civile & ecclésiastique fit des efforts pour détruire la prévention des peuples, & rétablir dans les droits de la société des gens qui contribuoient à son avantage: mais ces efforts furent long - tems inutiles.

CARA (Page 2:642)

* CARA, (Hist. nat. bot.) espece de convolvulus à tige quarrée, fort anguleuse, velue & barbue aux angles, verte, rougeâtre, & tortueuse: il rampe, & s'étend si prodigieusement, qu'une seule plante suffit pour garnir une surface de cent vingt piés en quarré: les branches & la tige prennent racine partout où elles touchent terre; il a la tige de notre sagittale; quand on en coupe la tige il en sort des larmes: sa racine entre en terre de plus d'un pié, & a jusqu'à douze doigts de diametre: elle est couverte d'une peau mince, obscure, jaunâtre, & cendrée; elle a une pulpe blanche, & pleine d'un suc laiteux: on la mange comme un légume: les habitans de Guinée en font même du pain. Margg.

CARABACCIUM (Page 2:642)

* CARABACCIUM, (Hist. nat. bot.) c'est le nom que l'on donne à un bois aromatique des Indes, dont l'odeur ressemble beaucoup à celle du clou de girofle, excepté qu'elle est plus douce & moins pénétrante; extérieurement il est brun, ou de la couleur de la canelle: on lui attribue la qualité d'adoucir l'acrimonie de la lymphe, & d'être un excellent remede contre le scorbut; il fortifie l'estomac, & facilite la digestion. On le prend en décoction, ou infusé comme du thé & du caffé.

CARABANA (Page 2:642)

CARABANA, (Géog.) province de l'Amérique méridionale, appartenante aux Espagnols.

CARABI (Page 2:642)

CARABI, (Géog.) petite riviere de Sicile dans la vallée de Mazara, qui se jette dans la mer d'Afrique.

CARABINE (Page 2:642)

CARABINE, s. f. est une espece de mousqueton dont le canon est rayé circulairement ou en spirale, depuis la culasse jusqu'à l'autre bout, en sorte que lorsque la balle, qu'on y enfonce à force, sort poussée par l'impétuosité de la poudre, elle s'allonge environ d'un travers de doigt, & elle sort empreinte des rayures du canon.

Le canon de la carabine a trois piés de long, & elle a quatre piés étant toute montée: elle a une baguette de fer, & l'on commence à y faire entrer la balle avec une espece de verge de même métal appellée pousseballe, sur la tête de laquelle on frappe avec un petit marteau destiné à cet effet.

La carabine a beaucoup plus de portée que le fusil, parce que les rayures du canon arrêtant la balle, la font résister aux premieres impressions de la poudre, qui ayant le tems de s'enflammer entierement avant que de pouvoir la faire sortir, la chasse ensuite avec bien plus de force que le fusil ordinaire. Traité d'Artill. par M. le Blond. (Q)

CARABINER (Page 2:642)

CARABINER, v. act. c'est tracer en - dedans d'un canon des traces longitudinaires ou circulaires. Voy. Fusil.

CARABINIERS (Page 2:642)

CARABINIERS, s. m. pl. (Art milit.) espece de chevaux - légers qui portent des carabines plus longues que les autres, & qui servent quelquefois à pié.

Les François ont formé des corps entiers de ces carabiniers, qui ne peuvent être que très - utiles, parce que ce sont des troupes choisies dans toute la cavalerie, & qui sont mieux payées que les autres. On dit qu'il n'y en a point du tout parmi les Anglois, excepté dans un seul.

Il y a en France le régiment royal des Carabiniers. Plusieurs années avant l'institution de ce régiment, on avoit mis deux carabiniers dans chaque compagnie de cavalerie, que l'on choisissoit parmi les plus habiles tireurs, & qu'on mettoit dans les combats à la tête des escadrons, pour faire une décharge de loin sur ceux des ennemis.

Sur la fin de la campagne de 1690, le Roi ordonna que l'on formât par régiment de cavalerie une compagnie de carabiniers; cette compagnie étoit de trente maîtres; elle avoit uapitaine, deux lieutenans, un cornette, & un maréchal des logis: chaque mestre de camp dans sa compagnie choisissoit ses officiers. Le capitaine pour faire sa compagnie, avoit le choix de donner 260 livres pour un cavalier tout monté, ou 60 livres pour un homme tout seul. Il choisissoit aussi par compagnie un nombre égal dans chacune, & il n'y avoit d'exclus pour lui que les deux brigadiers & les deux carabiniers, pour laisser toûjours des têtes aux régimens de cavalerie.

Le Roi accorda à tous les officiers des pensions qu'il attribua à leurs emplois. La compagnie devoit toûjours suivre le régiment, & cependant être toûjours prête à camper séparément. Elle étoit aussi recrutée à tour de rôle des compagnies, moyennant cinquante francs par homme. Tous les mestres de camp se firent une idée différente de cette création, & ne s'accorderent que sur la valeur qu'ils chercherent tous également dans les officiers qu'ils choisirent. Quoiqu'une des conditions imposée par sa Majesté fût qu'ils n'eussent pas plus de trente - cinq ans, on ne s'y arrêta pas beaucoup, & les mestres de camp y placerent, ou ceux qui s'accordoient le moins avec eux, ou les plus anciens, ou leurs parens, on leurs amis, ou au moins ceux qui témoignoient le plus d'envie d'y aller; ce qui composa un assemblage de très - braves gens, mais très - différents.

Toutes ces compagnies étoient surnuméraires dans leurs régimens, & furent en très - bon état pour la campagne suivante 1691. Le Roi ordonna que toutes les compagnies de carabiniers campassent ensemble, & composassent une brigade à laquelle on nommoit un brigadier, & deux mestres de camp sous lui quand la brigade étoit forte. La destination de ce corps étoit d'aller en parti.

L'année 1692 les carabiniers firent le même service

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