ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ont une odeur pour le moins aussi gracieuse que la sienne, & qui se répand au loin; ses branches ou rameaux se remplissent de fleurs qui sont monopétales & qui se forment en grappes comme des raisins.

CAMAENA

* CAMAENA, s. f. (Myth.) déesse des Romains dont il est fait mention dans S. Augustin: elle présidoit aux chants.

CAMOMILLE

CAMOMILLE, s. f. (Hist. nat. bot.) chamoemelum, genre de plante à fleur ordinairement radiée, dont le disque est un amas de fleurons, & dont la couronne est formée par des demi - fleurons portés sur des embryons, & soûtenus par un calice écailleux. Les embryons deviennent dans la suite des semences attachées à la couche: ajoûtez au caractere de ce genre le port de la plante, & principalement ses feuilles qui sont découpées en petites parties. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

On l'employe sur les plates - bandes: il ne s'agit que de l'exposer au grand chaud, & que de lui choisir des lieux sablonneux. Elle vient de graine ou de plant en racine, & fleurit en été. (K)

La camomille appellée chamoemelum vulgare, leucanthemum Dioscoridis, C. B. P. 135. chamomilla romana offic. Buxb. est d'usage en Medecine: elle est amere, aromatique, & rougit beaucoup le papier bleu. Elle contient du sel ammoniac chargé de beaucoup d'acide, & enveloppé d'une grande quantité de soufre & de terre. Elle est apéritive, diurétique, adoucissante, fébrifuge.

Les fleurs, dès le tems de Dioscoride, servoient dans les fievres intermittentes. Riviere & Morthon l'employent de même; & c'est encore à présent le fébrifuge ordinaire des Irlandois & des Ecossois.

L'infusion de ses sommités & de mélilot soulage dans la colique néphrétique & dans la rétention d'urine: elle appaise les grandes tranchées qui surviennent après l'accouchement.

Simon Pauli loue le vin de camomille dans la pleurésie, & les fomentations de la décoction faites en même tems sur le côté.

Elle est bonne en lavemens & en bains: on en fait des cataplasmes, lorsqu'il est question d'adoucir & résoudre, comme dans la sciatique, dans les hémorrhoïdes.

L'huile de camomille faite par l'infusion de la plante, est bonne contre les douleurs de rhûmatisme: on la mêle avec parties égales d'huile de millepertuis & d'esprit - de - vin camphré; on en fait un liniment sur la partie malade, que l'on couvre d'un linge bien chaud plié en quatre.

La camomille fétide est d'un usage moins étendu. Voyez Maroute.

On trouve dans les boutiques l'eau distillée, simple, & composée de camomille; l'huile distillée, & l'huile par infusion. (N)

CAMONICA

CAMONICA, (Géog.) petit pays d'Italie dans le Brescian, appartenant aux Vénitiens.

CAMOUFLET

CAMOUFLET, s. m. Donner un camouflet, dans l'Art militaire, c'est chercher à étouffer ou écraser le mineur ennemi dans sa galerie.

Le camouflet se donne de différentes façons, suivant la distance de l'éloignement & de la ligne de moindre résistance. Voici la plus commune.

Si le mineur est bien voisin, on se sert pour lui donner le camouflet d'une bombe de douze pouces chargée avec sa fusée. On la loge dans un trou du côté du parvis opposé au mineur qu'on veut étouffer; on regarnit le trou; on le couvre d'un ou de plusieurs bouts de madriers que l'on arcboute bien solidement contre le côté opposé; on remplit le bout du rameau ou de la galerie, que l'on arcboute encore à proportion de la résistance qu'elle doit faire. Avant de faire cette opération, on met le saucisson avec son auget, qui commence à la fusée jusqu'à la sortie de l'étançonnement, de la même maniere qu'on en use pour mettre le feu au fourneau, ou à la chambre des mines. On met le feu au saucisson, & le mineur ennemi se trouve étouffé par le renversement des terres, le manque d'air, & la fumée dont il est accablé. Voyez Mine. (Q)

CAMP

CAMP, s. m. dans l'Art militaire, est l'espace ou le terrein occupé par une armée pour son logement en campagne. « Ce qui caractérise le camp, & qui en détermine le nom suivant nos usages, ce sont les tentes que les officiers & les soldats ont avec eux pour s'en servir au lieu de maisons.

Les tentes sont des pieces de toile ou de coutil préparées & accommodées, pour être soûtenues en l'air avec des cordes, des piquets, & de petites pieces de bois, ou gros bâtons.

Il est aisé de comprendre que ces tentes doivent être placées d'une maniere déterminée, qui convienne à la commodité de ceux qui habitent le camp, & aux précautions nécessaires pour le défendre: ces précautions, & tout ce qui concerne la sûreté du camp, font le principal objet ou la base de sa disposition.

Les conséquences tirées de ce principe, ont été différentes suivant les tems. Les anciens resserroient le campement de leurs troupes, & ils formoient un retranchement tout autour, qui étoit presque toûjours quarré chez les Romains. Les Turcs, & quelques autres nations de l'Asie, qui font la guerre le plus souvent dans des pays de plaines entierement découvertes, entourent leur camp d'une enceinte formée par leurs chariots & autres bagages.

La pratique présente des nations de l'Europe est toute différente. On fait consister la sûreté du camp à la facilité qu'on procure aux cavaliers & aux soldats de se rassembler devant leurs tentes, pour s'y mettre en état de se défendre contre l'ennemi, & le combattre.

C'est pourquoi l'ordre de bataille fixé par le général, devant être regardé comme la meilleure disposition dans laquelle l'armée puisse combattre, il s'ensuit que les troupes doivent camper de maniere à se rassembler dans cet ordre lorsqu'il en est besoin, & que le terrein le permet.

Ainsi c'est l'ordre de bataille qui doit décider absolument celui du campement; ce qui est conforme à ce que M. le marquis de Santa - Crux observe à ce sujet, en disant: que la bonne regle exige de camper selon l'ordre qu'on marche, & de marcher selon l'ordre dans lequel on doit combattre.

Les troupes étant destinées à combattre par division de bataillons & d'escadrons, elles doivent donc camper dans le même ordre, & être arrangées dans le camp de la même maniere qu'elles le sont dans l'ordre de bataille.

D'où il suit: que l'étendue de droit à gauche des camps particuliers des bataillons & des escadrons, doit être égale au front que ces troupes occupent en bataille, & qu'il doit y avoir entre ces camps des intervalles aussi égaux à ceux qu'on met alors entre les mêmes troupes.

Par cette disposition, l'étendue du front de tout le camp de droit à gauche, est égal au front de l'ordre de bataille; & l'armée étant en bataille à la tête de ce front, chaque bataillon & chaque escadron peut faire tendre son camp derriere hui: ce qui étant fait, toutes les troupes peuvent entrer ensemble dans leur camp, s'y placer presque en un moment, & en sortir de même, s'il en est besoin, pour combattre.

Si le camp a un front plus grand que celui de l'armée en bataille, les troupes, en se formant à la tête du camp, laisseront de grands intervalles en<pb->

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