ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"454"> feuilles de rue & d'armoise récentes, on les pilera bien, & on en tirera le suc de la maniere ordinaire. La sabine, le dictame, seront secs; on les concassera & mêlera avec de l'écorce extérieure d'orange amere, la myrrhe & le castoreum; on les mettra dans une cucurbite; on versera dessus les sucs & le vin de Canarie; on bouchera le vaisseau exactement; on le laissera en digestion pendant quatre jours, puis on la distillera au bain - marie. Après en avoir tiré la moitié, on exprimera le résidu, & on redistillera de nouveau; ensuite on réduira le reste en consistance d'extrait. Ces eaux mêlées feront l'eau de bryone composée.

Cette eau est hystérique, apéritive; elle excite les regles; elle est fortifiante, diaphorétique: la dose est depuis demi - once jusqu'à trois onces.

Electuaire de bryone. Prenez du suc de racine de bryone mondée nouvellement tirée, quatre livres; du meilleur miel deux livres; cuisez - les en consistance de miel; puis ajoûtez y de la poudre de turbith, d'hermodactes, de jalap, d'agaric, du sel de bryone, de chacun six gros; des fécules de bryone demi - once; faites - en un électuaire selon l'art, dont la dose sera depuis une dragme jusqu'à une once. Lemery, Pharmac. univ.

BRZEST, BRZESTIE, ou BRISCH (Page 2:454)

BRZEST, BRZESTIE, ou BRISCH, (Géog.) province ou palatinat de la grande Pologne dans la Cujavie, dont la capitale porte le même nom. Lon. 37. 10. lat. 52. 10.

Il y a un palatinat & une ville de même nom en Lithuanie.

BRZEZAN (Page 2:454)

BRZEZAN, (Géog.) ville de Pologne, dans le palatinat de Russie.

B U

BUA (Page 2:454)

BUA, (Géog.) île du golfe de Venise sur la côte de Dalmatie, appartenante aux Vénitiens.

BUABIN (Page 2:454)

BUABIN, s. m. (Hist. mod.) idole des peuples de Tonquin, qui habitent entre la Chine & l'Inde; ils l'invoquent lorsqu'ils veulent bâtir une maison: ils font dresser un autel, où ils appellent des bonzes pour y sacrifier à cette idole; après le sacrifice on prépare un festin des viandes qui ont été sacrifiées, puis on présente au Buabin plusieurs papiers dorés où l'on a écrit quelques paroles magiques, ensuite on les brûle avec des parfums devant l'idole, pour l'obliger par cette cérémonie à ne point souffrir qu'il arrive jamais de malheur dans la maison qu'on va bâtir. Tavernier, Voyage des Indes. (G)

BUADA (Page 2:454)

BUADA, (Géog.) petite île de l'Amérique septentrionale, dans le lac d'Ontario.

BUADE (Page 2:454)

BUADE, s. f. (Manege.) c'est la même chose que bride à longue branche. Les branches de cette espece de bride sont droites & non coudées. (V)

BUANDERIE (Page 2:454)

BUANDERIE, s. f. en Architecture, est un bâtiment particulier dans une communauté ou dans une maison de campagne, composé de plusieurs salles au rez - de - chaussée, avec un fourneau & des cuviers pour faire la lessive. (P)

BUANDIER (Page 2:454)

* BUANDIER, s. m. est celui qui fait le premier blanchiment des toiles neuves; le blanchisseur au contraire est celui qui fait les blanchissages dont la toile a besoin à mesure qu'on s'en sert.

BUANES (Page 2:454)

* BUANES, (Géog.) ville de France sur la riviere de Bahu, dans la Gascogne, près d'Aire.

BUARCOS (Page 2:454)

BUARCOS, (Géog.) ville de Portugal dans la province de Beira, proche de la mer.

BUBASTE (Page 2:454)

* BUBASTE, (Myth.) nom que l'on donne à la Diane d'Egypte; Diane bubaste, est la même chose que Diane la chate: elle fut ainsi appellée parce qu'elle se transforma, dit - on, en chate, lorsque les dieux se réfugierent en Egypte. La fête de Diane bubaste étoit une des plus grandes de cette contrée: elle se célébroit particulierement à Bubaste ville de la basse Egypte; on s'y rendoit dans des bateaux remplis de symphonie.

BUBON (Page 2:454)

BUBON, bubo, s. m. (terme de Chirurgie.) c'est une tumeur qui vient aux glandes des aînes & des aisselles; cette tumeur est skirrheuse ou phlegmoneuse Voyez Skirrhe & Phlegmon.

Ce mot vient du Grec BBW\N, inguen, aine, le siége ordinaire de ces sortes de tumeurs.

Il y a deux sortes de bubons; on appelle les uns benins & les autres malins; les malins se divisent en pestilentiels & en vénériens; les pestilentiels surviennent aux fievres pestilentielles; les seconds sont une suite d'un commerce impur, & sont des symptômes de la vérole. Quand un bubon est entouré d'un cercle de différentes couleurs, c'est une marque qu'il est pestilentiel & le plus souvent mortel.

Les bubons vénériens sont souvent durs & skirrheux, & se fondent difficilement, même par l'usage des plus puissans résolutifs. Ils se terminent quelquefois par suppuration, & alors on est souvent obligé après l'ouverture de la tumeur, d'extirper les glandes tuméfiées, ou de les consommer avec des caustiques. Ambroise Paré donne une étymologie du mot de bubon, qui est différente de celle de Chambers & de tous les auteurs. Il dit qu'on appelle ces tumeurs bubons du mot Latin bubo, hibou, parce que ces tumeurs se cachent sous les aisselles & dans les aines, comme le hibou dans le creux des arbres. Ce qui pourroit autoriser cette étymologie, c'est que les anciens ont donné par des rapports beaucoup plus éloignés des noms d'animaux à plusieurs tumeurs, & qu'ils n'ont pas moins nommés bubons, les tumeurs des aisselles & de derriere les oreilles, que celles des aines, auxquelles ce terme devoit appartenir exclusivement à toute autre par la premiere étymologie. (Y)

BUBONA (Page 2:454)

* BUBONA, (Myth.) déesse honorée chez les Romains; les boeufs étoient sous sa protection, & on l'invoquoit pour leur conservation.

BUBONOCELE (Page 2:454)

BUBONOCELE, s. f. (terme de Chirurgie.) tumeur dans l'aine, occasionnée par la descente de l'épiploon ou des intestins par les anneaux des muscles épigastriques. Voyez Epiploon, Intestins, &c.

Ce mot vient du Grec BBW\N, inguen, & XHLH\, tumor.

La bubonocele est encore appellée ramex & hernie inguinale. Voyez Hernie. C'est une espece de descente que les Chirurgiens appellent incomplette, & elle est commune aux hommes & aux femmes.

Les femmes y sont beaucoup moins sujettes que les hommes, parce qu'elles le sont plus aux hernies crurales; les parties flottantes du bas - ventre trouvent dans les femmes une issuc plus libre sous le ligament de Falloppe ou de Poupart; parce qu'ayant les os du bassin plus spacieux que les hommes, il y a un plus grand intervalle depuis l'épine antérieure & supérieure de l'os des îles, jusqu'à la tubérosité de l'os pubis; quoiqu'il n'y passe pas plus de parties que dans les hommes. Le moindre effort doit donc déterminer les parties flottantes du bas - ventre à former dans les femmes la hernie crurale plûtôt que l'inguinale. Celle - ci a son siége dans l'aine, & l'autre se manifeste plus extérieurement à la partie supérieure de la cuisse. Voyez Hernie. (Y)

BUCAROS, ou BARROS (Page 2:454)

BUCAROS, ou BARROS, s. m. (Hist. nat.) c'est le nom qu'on donne en Espagne & en Portugal à une espece de terre sigillée, qui se trouve dans ces pays. On lui attribue beaucoup de propriétes & de vertus: en effet, cette terre est fort styptique & astringente; on la dit bonne dans plusieurs maladies, & on prétend que c'est un excellent antidote contre toutes sortes de poisons; les dames Espagnoles se font une habitude si enracinée de mâcher & de prendre continuellement du bucaros, qu'on prétend [p. 455] que la pénitence la plus sévere que les confesseurs de ce pays - là puissent imposer à leurs pénitentes, est de s'en priver seulement pendant un jour, soit que les vertus qu'on lui attribue les déterminent à en prendre si opiniatrément, soit que la force de l'habitude la leur rende nécessaire. Le vin conservé dans des vases faits de cette terre, en prend le goût & l'odeur qui sont assez agréables. Il en est de même de l'eau: mais quand on l'y verse, il se fait une espece de bouillonnement & d'effervescence; & si elle y séjourne quelque tems, elle en sort à la fin, parce que la matiere de ces vases est très - poreuse & spongieuse. ( - )

BUCCAFERREA (Page 2:455)

BUCCAFERREA, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui du comte Camille Antoine Buccaferro de Boulogne. Les plantes de ce genre croissent dans l'eau; leur fleur est sans pétales; elle n'a qu'une seule étamine sans filet, faite en forme de rein, & composée de deux valvules; cette fleur est stérile, & plusieurs ensemble forment un épi à double rang. Les embryons se trouvent auprès de quelques - unes de ces fleurs, & deviennent dans la suite des fruits composés de plusieurs capsules qui tiennent à de longs pédicules, & qui ressemblent à des têtes de petits oiseaux; chaque capsule renferme une semence arrondie. Micheli, nova plant. gener. &c. Voyez Plante. (I)

BUCCALES (Page 2:455)

BUCCALES (Glandes.) Anatomie; ce sont de petites glandes dispersées sur le côté intérieur des joues & des levres, qui séparent du sang la salive qui sert à la mastication & à la digestion. Voyez Glande, voyez Bouche. (L)

BUCCARI (Page 2:455)

BUCCARI, (Géog.) ville d'Istrie, sur un petit golfe de la mer Adriatique, qui forme une des meilleures rades qu'il y ait dans l'Europe; elle appartient à la maison d'Autriche.

BUCCARIE ou BOUCHARIE (Page 2:455)

BUCCARIE ou BOUCHARIE, (Géog.) grand pays d'Asie en Tartarie; on la divise en grande & petite. La grande comprend la Sogdiane & la Bactriane des anciens; elle est bornée au Nord par le pays des Calmoucks, par la petitè buccarie à l'Est, & par les états de la Perse & du Mogol au Sud; c'est la partie la plus peuplée & la mieux cultivée de la Tartarie; aussi est - elle très - fertile & très - abondante; les habitans sont nommés ordinairement Tartares Usbecks par les Persans & les Mogols. La petite Buccarie est à l'orient des montagnes du royaume de Cachemir.

BUCCARIZA (Page 2:455)

BUCCARIZA, (Géog.) petite ville de Hongrie, en Croatie, sur un golfe de même nom, qui fait partie de celui de Venise.

BUCCELLARIENS (Page 2:455)

BUCCELLARIENS, s. m. (Hist. anc.) on nommoit ainsi une compagnie de soldats instituée par les empereurs de Constantinople pour distribuer une sorte de pain de munition de forme ronde, & qu'on appelloit buccellus, nom qu'on peut rendre en notre langue par munitionnaires ou distributeurs des vivres; on les trouve encore nommés ariandini, & gallogroeci ou hellenogalatoe, de la Galatie ou Gallogrece d'où on les tiroit communément. On ne connoît pas en détail les fonctions de l'emploi de ces buccellaires.

D'autres auteurs donnent ce nom aux parasites qui étoient entretenus aux dépens des princes ou seigneurs; les Visigots au moins appelloient ainsi tous les cliens ou vassaux entretenus & nourris par les seigneurs. Quelques - uns croyent que les buccellaires étoient des soldats stationnaires qui accompagnoient l'empereur en qualité de gardes; & selon d'autres, c'étoient des hommes dont ces princes se servoient pour faire mourir secretement ceux qui étoient tombés dans leur disgrace. (G)

BUCCELLATION (Page 2:455)

BUCCELLATION, s. f. terme dont se servent quelques Chimistes pour exprimer l'opération par laquelle on divise en morceaux, comme par bouchées, différentes substances pour les travailler. (M)

BUCCIN (Page 2:455)

BUCCIN, buccinum, s. m. (Hist. nat. Conchiolog.) coquillage ainsi nommé, parce qu'il ressemble en quelque façon à un cornet musical; il est allongé; l'ouverture de la coquille est à l'extrémité la plus grosse, & la coquille diminue peu à peu jusqu'à l'autre extrémité qui se termine en pointe. On trouve des buccins sur la terre, dans l'eau douce & dans la mer, d'où est venu la division de ces coquillages en buccins de terre, buccins d'eau douce, & buccins de mer; ceux - ci sont les plus nombreux; Lister on fait vingt - quatre genres, qu'il rapporte à la même classe. Lister, Hist. Jeu synop. much. conch. Voyez Coquillage, Coquille. (I)

* Il y a une espece de buccin commune sur les côtes d'Angleterre, qui fournit la pourpre. Cette propriété a été découverte il y a environ 70 ans, par la société royale. M. de Reaumur en a trouvé une autre sur les côtes de Poitou, qui donne aussi cette couleur. Cette espece est apparemment une de celles que Pline a décrites. Les buccins de Poitou qui dorinent la pourpre, se trouvent ordinairement assemblés autour de certaines pierres ou sables couverts de grains ovales, longs de trois lignes, & gros d'un peu plus d'une ligne, pleins d'une liqueur blanche un peu jaunâtre, assez semblable à celle qui se tire des buccins mêmes, & qui après quelques changemens, prend la couleur de pourpre. Par les expériences de M. de Reaumur, ces grains ne sont point apparemment les oeufs des buccins; ce ne sont point non plus des grains de quelque plante marine, ni des plantes naissantes; il reste que ce soient des oeufs de quelque poisson. Ils ne commencent à paroître qu'en automne.

Ces grains écrasés sur un linge blanc, ne font d'abord que le jaunir presque imperceptiblement; mais en trois ou quatre minutes, ils lui donnent un très beau rouge de pourpre, pourvu cependant que ce linge soit exposé au grand air: car ce qui est bien digne de remarque, & fait bien voir de quelle extrème délicatesse est la génération de cette couleur, l'air d'une chambre, dont même les fenêtres seroient ouvertes, ne suffiroit pas. La teinture de ces grains s'affoiblit un peu par un grand nombre de blanchifsages.

M. de Reaumur a reconnu par quelques expériences, que l'effet de l'air sur la liqueur des grains, consiste, non en ce qu'il lui enleve quelques - unes de ses particules, ni en ce qu'il lui en donne de nouvelles, mais simplement en ce qu'il l'agite, & change l'arrangement des parties qui la composent. Nous avons dans la cochenille une très - belle couleur de rouge, mais qui n'est bonne que pour la laine. Le carthame donne le beau ponceau & le cramoisi, mais ce n'est qu'à la soie. Peut - être, dit M. de Fontenelle, les grains de M. de Reaumur nous fourniront - ils le beau rouge pour la toile.

M. de Reaumur n'a pas manqué de comparer sa nouvelle pourpre avec celle qui se tire de ses buccins de Poitou. Les buccins ont à leur collier un petit réservoir, appellé improprement veine par les anciens, qui ne contient qu'une bonne goutte de liqueur un peu jaunâtre. Les linges qui en sont teints, exposés à une médiocre chaleur du soleil, prennent d'abord une couleur verdâtre, ensuite une couleur de citron, un verd plus clair, & puis plus foncé, de là le violet, & enfin un beau pourpre. Cela se fait en peu d'heures: mais si la chaleur du soleil est fort vive, les changemens préliminaires ne s'apperçoivent point, & le beau pourpre paroît tout d'un coup. Un grand feu fait le même effet, à cela près qu'il le fait un peu plus lentement, & ne produit pas une couleur si parfaite. Sans doute la chaleur du soleil beaucoup plus subtile que celle du feu de bois, est plus propre à agiter les plus fines particules de la liqueur. Le grand air agit auffi, quoique moins vîte, sur la liqueur de buccins, sur - tout si elle est détrempée dans beauco - P

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