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Les brusquembilles sont les as & les dix; elles enlevent les autres cartes de la même couleur; mais elles sont enlevées par les triomphes: le reste des cartes conserve le rang & la supériorité ordinaires.
Lorsque l'on joue en partie, c'est - à - dire, un contre un, deux contre deux, on convient d'abord de ce qu'on joüera; & si l'on joue trois ou cinq, on prend un certain nombre de jettons, que l'on fait valoir ce qu'on veut; & celui qui mêle, donne à couper à sa gauche, & distribue ensuite à chaque joüeur trois cartes, une à une ou toutes ensemble, en prend autant pour lui, & en retourne une de dessus le talon, qui est celle qui fait la triomphe, & qu'il met retournée à moitié sous le talon, de maniere qu'on puisse la voir. Celui qui est premier jette la carte qu'il veut de son jeu; le second joue ensuite sur cette carte, celle de son jeu qu'il juge à propos, & ainsi des autres, chacun à son tour. Celui qui gagne la main, prend une carte au talon, chacun des autres joüeurs en fait autant, en allant de droite à gauche; l'on recommence à joüer comme au premier coup, & l'on continue jusqu'à ce que toutes les cartes du talon soient prises, chaque joüeur y en prenant une pour remplacer celle de son jeu qu'il jette à chaque coup; & celui qui prend la derniere carte, prend la triomphe qui retourne.
J'ai dit que le second à joüer jettoit la carte que bon lui sembloit, parce qu'on n'est point obligé de fournir à ce jeu de la couleur de la carte jouée, encore qu'on en ait: il n'y a point de renonce: on peut couper une carte à laquelle on auroit pû fournir: voilà la maniere de joüer le jeu. On recommence chaque tour de la même façon, jusqu'à ce que l'on ait joüé les coups dont est convenu. Il y a quelques personnes qui prétendent qu'on ne peut renoncer, lorsqu'une fois toutes les cartes du talon sont levées, & qu'il faut couper absolument si l'on n'a pas de la couleur joüée: mais je crois que cela dépend de la volonté des joücurs. Passons aux droits qui se payent à ce jeu.
Celui qui joue la brusquembille de l'as de triomphe reçoit deux jettons de chacun: il retire également deux jettons de chaque joüeur, pour tous les as qu'il joüera après, pourvû qu'il fasse la levée; car s'il ne la faisoit, au lieu de gagner deux jettons de chaque joüeur, il est obligé de leur en payer deux à chacun. Il en est de même des dix, qui valent de chaque joüeur un jetton chacun: mais s'il ne leve pas la main, il est obligé d'en donner un à chaque joüeur. Celui qui a plus de points dans les levées qu'il a saites, gagne ensuite la partie. Voici la maniere de compter ces points: après que toutes les cartes du talon ont été prises, & que l'on a joüé toutes les cartes que l'on avoit en main, chacun voit les levées qu'il a, & compte onze points pour chaque as, dix pour chaque dix, quatre pour chaque roi, trois pour chaque dame, deux pour chaque valet; & les autres ne sont comptées pour rien. Celui qui en comptant ainsi, se trouve avoir plus de points, gagne la partie. L'on doit par conséquent tâcher de faire des levées où il y ait beaucoup dé points, des as, des rois, des dames, des dix, & des valets, afin de pouvoir gagner le jeu. L'usage & le bon sens apprendront mieux à joüer ce jeu, que tout ce que nous pourrions en dire; la situation du jeu demandant de joüer un même coup tantôt d'une façon tantôt d'une autre. Il est quelquefois bon d'avoir la main,
Voici quelques regles qui pourront rendre plus complette la connoissance qu'on a déjà de ce jeu, sur ce que nous en avons dit. Celui qui méle & trouve une ou plusieurs cartes retournées, ou en retourne lui - même, refait, sans autre peine. Si le jeu de cartes est faux par une carte de moins, tout ce qui a été payé dans le coup est bien payé; mais on ne peut gagner la partie, & l'on cesse de joüer pour deux cartes qui manqueroient, aussi - tôt qu'on s'en apperçoit; fi le coup est fini, il est bon: celui qui joue avant son rang, ne peut reprendre sa carte: celui qui a jetté sa carte, ne sauroit y revenir sous quelque prétexte que ce soit: celui qui prendroit avant son tour une carte du talon, s'il a joint à son jeu la carte prise au talon, paye à celui à qui elle auroit été de droit, la moitié de ce qui est au jeu, & il la lui rend; & s'il ne l'avoit pas jointe à son jeu, mais vûe seulement, il donneroit deux jettons à chaque joüeur, & la laisseroit aller à qui doit la prendre de droit. Celui qui en tirant sa carte du talon en voit une seconde, paye deux jettons à chaque joüeur. Lorsque l'on joue en partie, deux contre deux, si l'un des joüeurs en prenant sa carte du talon, voit celle qui doit aller à son adversaire, il leur est libre de recommencer la partie; & si la carte vûe revient à lui ou à son compagnon, le jeu se continue. Il n'y a point de renonce, & l'on n'est point forcé à mettre plus haut sur une carte joüée. Celui qui ayant accusé avoir un certain nombre de points en auroit d'avantage, & ne les accuseroit qu'après que les cartes seroient brouillées, ne pourroit y revenir, & perdroit la partie si un autre joüeur avoit plus de points dans ses levées qu'il n'en auroit accusé. Celui qui quitteroit le jeu avant la partie finie, la perdroit.
Brusquemeille (Page 2:452)
BRUT (Page 2:452)
* BRUT, adj. (Gramm.) est l'opposé de travaillé: ainsi on dit de la mine brute, un diamant brut, du sucre brut; en un mot on donne cette épithete à tous les objets dans l'état où la nature nous les présente lorsqu'ils sont destinés à être perfectionnés par l'art: le naturaliste ne dit point une plume brute, parce qu'il ne la considere jamais comme une production qui puisse être perfectionnée par l'art: mais le Plumassier le dit. On ne dit jamais une plante brute. On donne quelquefois aussi le nom de brut à des productions artificielles, lorsqu'elles en sont au premier apprét, & que la main - d'oeuvre doit en enlever dans la suite des traits grossiers, & autres imperfections semblables. Ainsi on dit d'une piece de sonderie au sortir du moule, qu'elle est toute brute.
Brut (Page 2:452)
BRUTE (Page 2:452)
BRUTE, s. f. se dit de l'animal consideré comme
privé de raison, & par opposition à l'homme. Voyez
BRUTIENS (Page 2:452)
BRUTIENS, s. m. pl. (Hist. anc. & Géog.) peuples origirtaires de Lacédémone, selon Justin; ils ha<pb-> [p. 453]
BRUXANELLI (Page 2:453)
* BRUXANELLI, s. m. (Hist. nat. bot.) grand arbre de la grosseur d'un pommier qui croît dans les bois & sur les montagnes du Malabar; il fleurit en Juillet & en Août, & son fruit est mûr en Novembre & en Décembre. Il vit long - tems, & on lui attribue quelques propriétés medicinales, pour la cure du charbon, & contre les douleurs de la pierre.
BRUXELLES (Page 2:453)
BRUXELLES, (Géog.) belle & grande ville des Pays - bas, capitale du Brabant Autrichien, sur la riviere de Senne qui s'y partage en plusieurs canaux. C'est la résidence des gouverneurs généraux des Paysbas. Long. 21. 56. lat. 50. 51.
BRUYAN, VERDUN ou VERDRIER (Page 2:453)
BRUYAN, VERDUN ou VERDRIER, sub. mas.
(Hist. nat.) cirlus, luteoe primum genus, Ald. oiseau
de la grosseur du moineau; le bec est court & épais,
le ventre & la poitrine sont jaunâtres, & marqués de
taches brunes; la tête, le dos, les ailes, & la queue,
sont de couleur de terre cuite, mêlée de brun; les
deux plumes extérieures de chaque côté de la queue
sont en partie blanches, & en partie de la même
couleur que les autres plumes: les mâle est différent
de la femelle en ce qu'il a plus de jaune. Cet oiseau
se tient presque toûjours sur la terre, c'est pourquoi
on lui trouve le bec plein de limon lorsqu'on le prend.
Willughby, Ornit. Voyez
BRUYERE (Page 2:453)
BRUYERE, s. f. (Hist. nat. bot.) erica, genre de
plante à fleur monopétale en forme de cloche; il sort
du fond du calice de la fleur un pistil, qui devient
dans la suite un fruit ordinairement arrondi: ce fruit
s'ouvre en quatre parties; il est le plus souvent partagé
en quatre loges, & il renferme des semences
fort petires pour l'ordinaire. Tournefort, Inst. rei herb.
Voyez
L'>ca vulgaris glabra, C. B. Pin. a la décoction diurétique. Matthiole prétend qu'elle brise le calcul, lorsqu'on la prend soir & matin trois heures avant les repas, à la dose de cinq onces; il ajoûte que son esset réussit mieux si l'on se baigne plusieurs jours de suite dans cette décoction, apres en avoir usé intérieurement pendant trente jours.
Rondelet, au rapport de Clusius, employoit l'huile de ses fleurs pour les dartres du visage.
Le suc de bruyere, ou l'eau distillée de ses fleurs, dissipe la rougeur des yeux, & en fait cesser les douleurs.
Tabernaemontanus assûre que la fomentation de ses fleurs calme la goutte. Le bain de vapeur avec les feuilles & les fleurs de la même plante, produit le même effet. Tournesort, Hist: des Plantes. (N)
Bruyere (Page 2:453)
BRUYERES (Page 2:453)
BRUYERES, (Géog.) petite ville de Lorraine, dans le pays de Vosge.
BRUYUIERE (Page 2:453)
BRUYUIERE, (la) Géog. petite ville de France dans le Languedoc, au diocese de Lavaur.
BRYONE (Page 2:453)
* BRYONE, s. f. (Hist. nat. bot.) bryonia: il y a deux especes de bryone; la blanche, & le sceau notre - dame. La blanche est encore de deux sortes; l'une à baies rouges, & l'autre à baies noires.
La bryone à baies rouges a la racine plus grosse que le bras quand elle est jeune, & aussi grosse que la cuisse quand elle est vieille, divisée en grosses fibres, charnue, & fongueuse quand elle est seche. Sa substance est distinguée par des cercles & des rayons; sa saveur est acre, desagréable, & un peu amere, & son odeur fétide quand elle est fraîche. Ses tiges sont longues, grêles, grimpantes, cannelées, un peu
La bryone blanche à baies noires ne differe de la précédente que par la çouleur de ses racines & de ses baies. Les racines de celle - ci ont intérieurement la couleur de bouis; les racines de la précédente sont d'un blanc jaunâtre: les baies de celle - ci sont noirâtres; celles de la premiere sont rouges. On fait moins d'usage de la bryone à baies rouges.
Le sceau notre - dame a la racine épaisse, grosse, longue, tubéreuse, noire en - dehors, blanche en - dedans, remplie d'un suc gluant & visqueux, d'une saveur acre qui n'est pas desagréable; les tiges sarmenteuses, grosses, longues, grimpantes, ligneuses, rougeâtres, noirâtres, & sans mains; les feuilles alternes, molles, d'un verd gai, luisantes, assez semblables à celles du smilax, garnies de plusieurs nervures sinuées, & d'une saveur visqueuse; les fleurs en grappe à l'aisselle des feuilles, petites, d'une seule piece, en cloché, évasées, partagées en six parties, d'un jaune verd, à six étamines, & stériles.
Il y a une autre racine vierge, femelle, & appellée bryonia levis, sive nigra baccifera: elle a la fleur plus grande que la précédente, blanche, garnie d'un pistil qui se change en une baie sphérique, rougeâtre, ou d'un rouge foncé, de la grosseur d'une cerise, & contenant une coëffe membraneuse remplie de graines arrondies.
Les racines des deux premieres especes purgent les sérosités par le ventre & par les urines, levent les obstructions, excitent les mois aux femmes, poussent l'arrierefaix, sont propres contre l'asthme & l'hydropisie: rapées, chauffées, & appliquées sur l'estomac, elles purgent comme si on les avoit prises intérieurement. Elles operent plus violemment récentes que seches.
Onguent de bryone. Prenez racine de bryone blanche une demi - livre, coupez - la par petites tranches, & faites - la frire dans une poêle jusqu'à ce qu'elle soit seche; passez la liqueur, & donnez - lui la consistance d'onguent, avec la cire à la dose de cinq onces, & demi - livre de résine de sapin. Il résout les écroüelles y étant appliqué soir & matin.
Eau de bryone composée par Lemery. Prenez du suc de racine de bryone 4 livres; des feuilles de rue, d'armoise, de chaque 2 livres; des feuilles de sabine seche 3 poignées; des feuilles de matricaire, d'herbe - à - chat, de pouliot, de basilic, de dictame de Crete, de chacune 2 poignées; d'écorce d'orange nouvelle quatre onces; de myrrhe deux onces; de castoreum une once; de vin de Canarie six pintes; laissez le tout en digestion pendant quatre jours dans un vaisseau convenable, puis faites - en la distillation au bainmarie; quand elle sera à moitié faite, on exprimera ce qui sera resté dans l'alembic, on continuera à distiller la liqueur exprimée, puis on en tirera l'extrait en faisant épaissir ce qui restera de liqueur au fond de la cucurbite.
Remarques. On prend la bryone récente, on la rape,
& on en tire le suc par expression. On aura des
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