ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Ce mot vient, à ce qu'on prétend, de l'Allemand wey - wach, qui signifie double garde. (Q)

BIUTHERE (Page 2:268)

* BIUTHERE, (Géogr.) petite riviere de la Romanie, dans la Turquie, en Europe, qui se jette dans la mer de Marmara.

BIXA (Page 2:268)

* BIXA, (Hist. nat. bot.) arbrisseau qui croît au Bresil, de la grandeur à peu - près d'un citronier; on l'appelle aussi changuarica ou pamaqua. Sa feuille est verte & hérissée, & ressemble à celle de l'orme; l'écorce du tronc & des branches est d'un jaune rougeâtre; le bois en est blanc & armé de pointes. Cet arbre porte des fleurs composées de cinq feuilles, d'un rouge pâle comme les roses, sur lesquelles se forment des gousses de la grosseur d'une amande verte, qui s'ouvrent lorsque le fruit est mûr; il y a dedans des grains d'un beau rouge, semblables à des grains de raisin, excepté qu'ils sont plus arrondis; en ne faisant que les laver dans l'eau, ils lui donnent une couleur de carmin. La racine est d'un goût fort, mais agréable; les Indiens s'en servent au lieu de safran. Cet arbre est verd pendant toute l'année, il porte son fruit au printems, c'est qu'on le coupe; on prétend qu'il en sort du feu comme d'un caillou lorsqu'on le frappe. Son écorce sert à faire des cordes aussi bonnes que celles de chanvre; la graine prise intérieurement arrête le cours de ventre, & calme les ardeurs de la fievre.

BIZA (Page 2:268)

BIZA, s. m. (Commerce.) monnoie d'argent du Pégu, qui a cours pour un demi - ducat & quelque chose de plus; le biza vaut cinq livres cinq sous cinq deniers, argent de France. Il y a aussi des doubles biza qui sont d'or, mais très - rares, & le plus souvent altérés.

BIZACENE (Page 2:268)

* BIZACENE (la) Géogr. ancienne contrée de l'Afrique, bornée à l'orient par le fleuve Triton, a l'occident par la Numidie, au midi par la Libye intérieure; c'est aujourd'hui une partie du royaume de Tunis.

BIZARRE, FANTASQUE, CAPRICIEUX (Page 2:268)

* BIZARRE, FANTASQUE, CAPRICIEUX, QUINTEUX, BOURRU, (Gramm.) termes qui marquent tous un défaut dans l'humeur ou l'esprit; par lequel on s'éloigne de la maniere d'agir ou de penser du commun des hommes. Le fantasque est dirigé dans sa conduite & dans ses jugemens par des idées chimériques qui lui font exiger des choses une sorte de perfection dont elles ne sont pas susceptibles, ou qui lui font remarquer en elles des défauts que personne n'y voit que lui: le bizarre, par une pure affectation de ne rien dire ou faire que de singulier: le capricieux, par un défaut de principes qui l'empêche de se fixer: le quinteux, par des révolutions subites de tempérament qui l'agitent; & le bourru, par une certaine rudesse qui vient moins de fond que d'éducation. Le fantasque ne va point sans le chimérique; le bizarre sans l'extraordinaire; le capricieux, sans l'arbitraire; le quinteux, sans le périodique; le bourru, sans le maussade, & tous ces caracteres sont incorrigibles.

BIZE (Page 2:268)

BIZE, sarda s. f. (Hist. nat. Ichthyologie.) poisson de mer ressemblant à la pélamyde: il est lissé & sans écailles, à l'exception des endroits qui sont sous les nageoires placées auprès des oüies: c'estlà seulement qu'il a des écailles qui font distinguer la bise de la pélamyde, qui n'en a nulle part. Au reste ces deux poissons sont si semblables, que l'on prendroit aisément l'un pour l'autre. Cependant la chair de la bize n'est pas si tendre que celle de la pélamyde, & ses dents sont plus grandes & plus courbées au dedans de la bouche. Rondelet. Voyez Pélamyde. Poisson. (I)

Bizé (Page 2:268)

Bizé à deux têtes, (outil de Cordonnier.) il est de buis & sert à régler la trépointe du derriere du soulier. Voyez la fig. 4, Pl. du Cordonnier - Bottier.

BIZEBANI ou BIZEHAMI (Page 2:268)

* BIZEBANI ou BIZEHAMI, (Hist. mod.) on nomme ainsi à la cour du grand - seigneur un cer<cb-> tain nombre de sourds & muets: ils sont en état non seulement de se faire entendre par signes, mais encore de tenir un discours suivi de cette façon. Au reste l'usage de parler par signes est si commun dans le sérail, que presque tout le monde y entend ce langage. On choisit quelques uns de ces bizebanis pour servir de bouffons & amuser sa hautesse.

BIZEGLE (Page 2:268)

BIZEGLE, (chez les Cordonniers) est un morceau de buis qui sert à lisser le devant des semelles. Voyez la fig. 5, Planche du Cordonnier - bottier.

BIZU (Page 2:268)

* BIZU, (Géog.) ville d'Afrique, en Barbarie, au royaume de Maroc, capitale de la province d'Eskur.

BLABE (Page 2:268)

* BLABE, (Géog. anc.) île du bosphore de Thrace, vers l'Asie & la Chalcédoine, proche du promontoire appellé Lembus.

BLACKBORN (Page 2:268)

* BLACKBORN, (Géog.) petite ville de la province de Lancastre en Angleterre.

BLACKWATER (Page 2:268)

* BLACKWATER, (Géog.) il y a deux rivieres de ce nom en Irlande, & une en Angleterre dans le comté d'Essex.

BLADNOCK (Page 2:268)

* BLADNOCK, (Géog.) riviere de l'Ecosse méridionale dans le comté de Galloway.

BLAFFERT ou PLAPPERT (Page 2:268)

* BLAFFERT ou PLAPPERT, (Commerce.) petite monnoie usitée en Allemagne dans l'électorat de Cologne. Le blassert vaut 4 albus, & 45 albus font un écu d'Empire ou ryxdaller: nous évaluons le blaffert à trois sols 12/13 de deniers de notre argent.

BLAINVILLE (Page 2:268)

* BLAINVILLE, (Géog.) ville de Lorraine, sur la rive méridionale de la Meurthe, proche Luneville.

BLAIREAU, TAISSON (Page 2:268)

BLAIREAU, TAISSON, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) taxus, meles; animal quadrupede. On en a distingué deux especes, dont l'une ressemble par le museau à un chien, taxus caninus; & l'autre à un cochon, taxus suillus: on a aussi prétendu que celui - ci avoit le pié fourchu, au contraire de l'autre qui a des doigts.

Aldrovande a donné des gravures de ces deux especes: si elles existent réellement toutes les deux, il est certain que celle qui ressemble au porc, est bien plus rare que l'autre qui est bien connue & fort fréquente. Le blaireau qui ressemble au chien par le museau, a le corps gros & racourci, le cou court, le poil rude & long à peu près comme des soies de cochon; la couleur des poils du dos est d'un jaune fort pâle à leur racine, brun ou noir dans le milieu, & jaune blanchâtre à l'extrémité; de sorte que le dos de cet animal est mêlé de noir & de blanc: c'est pourquoi on lui a donné le nom de grisart. Le poil des côtés & du ventre est d'un jaune pâle; celui de la gorge, des épaules & des pattes est presque noir. Il y a une bande blanche qui s'étend depuis le sommet de la tête jusqu'au bout du museau: de chaque côté de cette bande, on en voit une autre qui est noire & de figure pyramidale, dont la pointe est en - avant; ces deux bandes s'étendent depuis les narines jusqu'aux oreilles, en passant par - dessus les yeux: au dessous de ces bandes noires, le poil est blanchâtre sur les levres. La queue est courte, grosse, & garnie de poils longs & forts. Les oreilles sont courtes, arrondies, & assez semblables à celles du rat domestique. Les yeux sont petits. Les dents de ce blaireau sont semblables à celles du chien. Il a le museau fort pointu, & le derriere de la tête large, à peu - près comme le renard. Les pattes sont courtes; les ongles des piés de devant sont plus longs que ceux des piés de derriere: c'est à l'aide de ces grands ongles que le blaireau creuse en terre comme les lapins, & y fait des terriers qu'il habite. Il est carnassier; il se nourrit de lapins, des oiseaux qu'il peut attraper, &c. Cet animal a sous la queue au - dessus de l'anus un assez grand orifice, qui communique dans une sorte de bourse ou de sac assez peu profond. Cette cavité est garnie de poils, & en<pb-> [p. 269] duite d'une matiere grasse qui a une odeur desagréable. Lorsque le blaireau est attaqué par d'autres animaux, il se couche sur le dos, & ne présente à son ennemi que les griffes & les dents. Sa morsure est très - forte. On dit que les femelles de cet animal portent pendant environ trois mois; qu'elles mettent bas en automne, lorsque les feuilles des arbres tombent; & qu'il y a deux ou trois petits à chaque portée. Ray, synop. quad. pag. 185. Aldrovande, de quad. digitatis, lib. II. cap. xj. Voyez Quadrupede. (I)

La chasse du blaireau se peut faire avec des bassets: si le terrier est sur un lieu élevé, on y doit faire entrer le chien par l'ouverture d'en - bas, afin d'obliger l'animal à sortir par celle d'en - haut; alors les chiens se jettent sur lui, & les chasseurs doivent l'assommer, & prendre garde de n'en pas être mordus. Les blaireaux se prennent aussi avec des collets.

On donne avec succès les cendres de cet animal dans les maladies des poumons, dans les crachemens de sang. Son sang séché & mis en poudre, est estimé bon contre la lepre, & passe pour un préservatif contre la peste. Sa graisse calme les douleurs des reins qui proviennent du calcul: elle appaise l'ardeur des fievres, & remédie aux contractions & aux foiblesses des articulations & des nerfs. On l'employe dans les douleurs de rhûmatisme. (N)

Blaireau (Page 2:269)

Blaireau, en terme de Doreur sur bois, est une espece de pinceau dont le poil est dur, qui sert à épousseter les pieces dorées, & à en faire tomber l'or inutile.

BLAIRIE (Page 2:269)

* BLAIRIE, (droit de) c'est celui qu'ont quelques seigneurs de permettre à leurs habitans de mener paître leurs bestiaux sur les chemins publics, les terres à grains, & les prés de leurs terres, après l'entiere dépouille. On appelle encore ce droit, droit de vaine pâture.

Il semble que la vaine pâture soit de droit commun: il y a même des cantons où l'on ne peut mettre ses prairies en regain, & en empêcher la vaine pâture après l'enlevement de la premiere herbe, qu'en bâtissant & en habitant sur le terrein de la prairie: mais il y a d'autres cantons où la vaine pâture ou le droit de blairie suit la haute justice, & où les justiciables sont obligés de l'acquérir par une redevance qu'ils payent au seigneur.

BLAISOIS (Page 2:269)

* BLAISOIS, (le) Géog. province de France, bornée au nord par la Beaucc, à l'orient par l'Orléanois, au midi par le Berry, à l'occident par la Touraine: Blois en est la capitale.

BLAME (Page 2:269)

BLAME, s. m. en Droit, est un jugement qui prononce une correction verbale contre l'accusé. Cette correction est infamante, & toûjours accompagnée d'amende. Il se prononce en ces termes: N. (le juge omme le coupable par son nom) la cour te blâme, & te rend infame.

Blame (Page 2:269)

Blame, en Jurisprudence féodale, est l'improbation que fait le seigneur de l'aveu & dénombrement que son nouveau vassal lui a fourni. Ce blâme consiste en deux points: à marquer ce que le vassal a mis de trop dans son dénombrement; par exemple, s'il y a compris la justice qu'il n'a pas, & qui appartient au seigneur dominant; s'il a mis au nombre des arrierefiefs des terres qui sont mouvantes en plein fief, c'est - à - dire immédiatement du seigneur dominant, & autre chose de cette nature: le second point consiste à marquer ce que le vassal a omis dans son dénombrement. Voyez Adveu. (H)

BLAMMUYSER (Page 2:269)

* BLAMMUYSER, s. m. (Comm.) c'est une monnoie usitée dans les Pays - Bas; on l'appelle aussi plaquette ou demi - escalin: elle valoit ci - devant environ six sous & demi de notre argent. Depuis quelques années, cette monnoie a été mise au billon dans les pays soûmis à la république des Provinces - Unies, & l'usagey en est absolument défendu. Pour les Pays - Bas Au<cb-> trichiens, on s'est contenté d'en fixer la valeur à environ la moitié de celle qu'elle avoit auparavant.

BLAMONT (Page 2:269)

* BLAMONT, (Géog.) petite ville de Lorraine sur la riviere de Vezaize. Long. 24. 20. lat. 48. 35.

BLANC (Page 2:269)

BLANC, adj. pris subst. (Physiq.) l'une des couleurs des corps naturels. Voyez Couleur.

On ne peut pas dire exactement que le blanc soit une couleur simple & unique, car c'est le composé de toutes les couleurs; ainsi que l'a prouvé M. Newton, qui a fait voir que les corps ne paroissent blancs qu'autant qu'ils refléchissent des rayons de toutes les couleurs. Voyez Couleur.

Les corps noirs s'échauffent plus aisément que les blancs, par la raison qu'ils absorbent les rayons de toutes les couleurs; au lieu que les blancs en renvoyent de toute espece. Voyez Noir.

C'est ce qui fait qu'un papier noir est plûtôt enflammé qu'un papier blanc, lorsqu'on le présente au miroir ardent, & que les étoffes noires que les teinturiers exposent au soleil, sont bien plûtôt seches que les blanches. Voyez Chaleur. (O)

Blanc (Page 2:269)

* Blanc, (couleur en Peinture.) Le plus commun est celui qu'on appelle blanc d'Espagne ou de Roüen: on le trouve chez les épiciers - droguistes par gros pains. Ce n'est qu'une terre ou marne blanche qui se fond très - facilement dans l'eau. Pour la purifier & lui ôter tout le gravier qui y est mélé, on la fait fondre ou dissoudre dans de l'eau claire dans quelque vaisseau bien net; ce qui se fait trés - facilement sans aucune manipulation. Quand elle est dissoute avec beaucoup d'eau, on la remue bien, & on la laisse reposer un peu de tems, pour que tout le gravier tombe au fond du vaisseau: alors on verse toute l'eau blanche dans des vaisseaux bien nets, & on la laisse reposer jusqu'à de que l'eau soit devenue claire, & que tout le blanc soit tombé au fond du vaisseau: on ôte ensuite toute l'eau du vaisseau sans agiter le fond; & quand elle est presque seche, on la met en pains, qu'ou laisse sécher à l'air. Ce blanc est d'un grand usage pour la détrempe: mais il ne peut servir à l'huile, parce qu'il manque de corps quand il y est mêlé.

Le blanc qu'on appelle craie, est à - peu - près de la même nature, à la réserve qu'il est plus dur, & qu'on s'en sert en quelques lieux pour bâtir: mais on peut le réduire comme la marne. Ce blanc s'appelle blanc de craie.

Il y a un troisieme blanc fort commun; c'est du maibre blanc bien pulvérisé: on ne l'employe que dans la peinture à fresque.

Blanc de plomb (Page 2:269)

Blanc de plomb ou Céruse, est une sorte de rouille que donne le plomb, ou plûtôt c'est du plomb dissous par le vinaigre. Cette couleur est d'un grand usage pour les Peintres. Voyez Plomb.

Le blanc de plomb ou blanc de céruse, est un blanc parfaitement beau. Dans les ouvrages à détrempe, où il y a plusieurs teintes ou nuances à faire, on mêle le blanc de plomb avec le blanc de Roüen; car il a plus de corps, & se travaille plus facilement. Mais pour la peinture à l'huile, on n'employe que du blanc de plomb.

On a deux manieres de faire le blanc de plomb: dans la premiere on réduit le plomb en lames minces qu'on trempe dans du vinaigre fort, & qu'on gratte tous les jours pour en ôter la rouille formée sur la surface; répetant cette opération jusqu'à ce que le plomb ait entierement disparu: dans la seconde, on forme avec les petites lames de plomb des rouleaux semblables à des rouleaux de papier, en observant seulement de laisser un peu d'espace entre chaque feuille du rouleau; on suspend ces lames dans le milieu d'un pot deterre, au fond duquel est du vinaigre; on ferme ensuite exactement ce pot, & on l'enferme dans du fumier pendant trente jours, après quoi on l'ouvre, & on y trouve le plomb comme

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