ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"266"> trémité antérieure; de sorte que ce qui reste de la cannule est coupé on talud, & ne paroît point du côté de sa convexité.

L'érninence olivaire qui est coupée en deux par la fente que nous venons d'observer, est percée diamétralement & dans son milieu, ayant une de ses ailes tournée en écrou pour recevoir une vis saillante.

La partie postérieure de la cannule se termme par une soie mastiquée dans un manche d'ébene ou d'ivoire tourné en pommette; il doit être assez gros, & de la longueur de deux pouces quatre lignes.

Il y a en outre une petite lame d'acier battue à froid pour faire ressort; sa figure est pyramidale; elle est très - mince, large de deux lignes & demie vers sa base, & d'une bonne ligne & demie à sa pointe, qui est mousse & arrondie; sa longueur est de quatorze lignes; elle est recourbée dans son milieu, de maniere que la pointe s'éloigne de l'axe. Ce ressort est percé à sa base pour le passage d'une vis qui s'engage dans l'écrou qui est pratiqué à l'endroit le plus large de la surface plate de la cannule, pour fixer & attacher une extrémité du ressort sur la cannule, tandis que son autre extrémité éloignée de l'axe de la cannule pousse la piece de pouce dont nous allons parler.

La seconde piece principale de cet instrument est le bistouri ou la lame: on y considere deux parties; la lame tranchante & le talon: la lame est fort étroite, elle n'a point de biseau, tout est evuidé; sa pointe est fort allongée & fort aiguë, ce qui est fort utile pour l'opération du phymosis. La seconde partie de la lame est le talon; on y observe une crête arrondie de trois lignes de haut, sur cinq lignes de longueur, située perpendiculairement sur la partie supérieure du talon: cette crête est percée dans son milieu par un trou qui la traverse: sur le sommet de cette crête est attachée horisontalement une piece de pouce, ou petite plaque légerement convexe, longue d'un pouce cinq lignes, & large d'environ sept à huit lignes à sa base.

La jonction de la lame avec la cannule est telle, que la premiere est entierement cachée dans la fente de la canuule; & la crête se trouvant entre les deux pieces de l'éminence olivaire, elle y est arrêtée par une vis saillante qui traverse les deux pieces & la crête de la lame. Cette jonction forme une charniere; lorsqu'on appuie sur la piece de pouce, on l'approche du manche en forçant le ressort; le tranchant de la lame fait en même tems la bascule, & il sort de dedans la fente de la cannule: dès qu'on cesse d'appuyer sur la piece de pouce, la pointe du ressort s'éleve avec vîtesse, & fait rentrer la lame dans la cannule.

La vis qui attache le ressort sur la surface plate de la cannule doit avoir une petite rainure ou échancrure sur le milieu de sa tête, afin de pouvoir être démontée par le moyen d'un tourne - vis. Mais la vis faillante qui fait l'essieu de la charniere doit avoir un manche en forme de petite aile, pour pouvoir sépater aisément dans le besoin la lame, & retirer la cannule.

Cet instrument, qu'on a nommé bistouri herniaire parce qu'il a été imaginé pour faire la dilatation des étranglemens dans les hernies, n'est point propre à cet usage, parce que ces obstacles sont extérieurs (Voyez Hernie), & que ce bistouri couperoit intérieurement beaucoup au - delà des obstacles; inconvénient qui l'a fait proscrire de l'usage auquel il avoit été destiné.

M. de la Peyronie qui a fait ajoûter la vis ailée, qui a beaucoup de prise & qu'on peut facilement ôter, au lieu d'une vis perdue qui tenoit la lame montée sur la cannule, s'est servi de cet instrument pour l'opération du phymosis; il introduisoit ce bistouri avec la cannule au - delà de la couronne du gland, sans courir risque de piquer le malade: il ôtoit ensuite la vis & retiroit doucement la cannule, de sorte que la lame restoit seule entre le prépuce & le gland; il la prenoit par sa petite plaque avec la main droite, & le pouce & le doigt index de la main gauche étant appliqués aux deux côté de l'endroit où il jugeoit que la pointe de l'instrument sortiroit, il perçoit le prépuce, passoit aussi - tôt le doigt index derriere le dos du bistouri, & achevoit l'opération en retirant à lui le bistouri avec les deux mains. Voyez Phymosis.

M. le Dran a imaginé un bistouri herniaire, dont la lame est cachée dans une sonde creuse; le talon de la lame est relevé & retiré en arriere en sortant de la sonde creuse, lorsqu'on appuie le pouce sur la plaque; & cela sans que la pointe puisse sortir de la sonde, au moyen d'une queue d'aronde qui termine la lame, & qui coule dans deux rainures. Voyez fig. 5. Planche VI. deux petites ailes qui sont aux parties latérales du corps de cet instrument, & qui assujettissent & défendent l'intestin, lorsqu'on a introduit dans l'anneau la sonde creuse où la lame est renfermée. (L)

BISTOURNER (Page 2:266)

BISTOURNER un cheval, (Maréchallerie.) c'est lui tordre violemment deux fois les testicules; ce qui les fait dessécher, les prive de nourriture, & réduit le cheval au même état d'impuissance que si on l'avoit châtré. Voyez Chatrer. (V)

BISTOW (Page 2:266)

* BISTOW, (Géog.) petite ville du duché de Meklembourg.

BISTRE (Page 2:266)

BISTRE, terme de Peinture, couleur brune & un peu jaunâtre dont les Dessinateurs se servent pour faire le lavis. Voyez Lavis. On s'en sert encore pour peindre en mignature. Pour faire le bistre on prend de la suie de cheminée; on la broye avec de l'urine d'enfant sur l'écaille de mer, jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement affinée; on l'ôte de dessus la pierre pour la mettre dans un vaisseau de verre de large encolure, & on remue la matiere avec une spatule de bois, après avoir rempli le vaisseau d'eau claire: on la laisse ensuite reposer pendant une demi-heure; le plus gros tombe au fond du vaisseau, & l'on verse doucement la liqueur par inclinaison dans un autre vaisseau; ce qui reste au fond est le bistre le plus grossier, que l'on jette: on fait de même de ce qui est dans le second vaisseau; on remet la liqueur dans un troisieme, & on en retire le bistre le plus fin, après l'avoir laissé reposer pendant trois ou quatre jours. On doit procéder de la même maniere pour faire toutes les couleurs dont on doit se servir en lavis, afin d'avoir des couleurs qui ne fassent point corps sur le papier; ce qui feroit un mauvais effet à l'oeil; car la propreté que demande le dessein ne souffre que les couleurs transparentes.

On prépare encore le bistre en faisant bouillir la suie de cheminée cinq ou six gros bouillons avec de l'eau à discrétion, dans un chaudron exposé sur un grand feu; on la remue de tems en tems avec un petit bâton; au reste on s'en sert comme ci - dessus. (R)

BISTRIKZ (Page 2:266)

* BISTRIKZ, (Géog.) comté dans la haute Hongrie, dont la capitale porte le même nom, sur le Gran.

BISTRICKZ (Page 2:266)

BISTRICKZ, (Géog.) ville forte de la Transilvanie, capitale du comté de même nom, sur la riviere de Bistricz. Long. 42. 33. lat. 47. 33.

BISZESTIA ou BECZESTIE (Page 2:266)

* BISZESTIA ou BECZESTIE, (Hist. mod.) on nomme ainsi en Russie la punition imposée à ceux qui ont injurié quelqu'un: elle consiste dans une amende pécuniaire proportionnée au rang de celui qui a reçû l'injure; si c'est un boyard, l'amende va quelquefois à deux mille roubles: si celui qui a fait l'injure est insolvable, on l'envoye à celui qu'il a lésé, qui est maître d'en faire un esclave, ou de lui faire donner le knoute. [p. 267]

BITBOURG (Page 2:267)

* BITBOURG, (Géog.) ville du duché de Luxembourg, sur les frontieres de l'électorat de Treves. Long. 24. 13. lat. 50.

BITCHU ou BITCOU (Page 2:267)

* BITCHU ou BITCOU, (Géog.) ville de l'ile de Niphon au Japon, & capitale d'un petit royaume de même nom, situé sur le golphe de Méaco.

BITCH ou BICHE (Page 2:267)

* BITCH ou BICHE, (Géog.) ville fortifiée & comté du pays de Vauge, qui a au nord & à l'onent le duché de Deux - ponts, l'Alsace au midi, & le comté de Sanverden au couchant. Long. 25. 14. lat. 49. 5.

BITETTO (Page 2:267)

* BITETTO, (Géog.) petite ville du royaume de Naples, dans le territoire de Bari. Lon. 34. 26. lat. 41. 8.

BITHIES (Page 2:267)

* BITHIES, s. m. pl. (Géog. & Hist.) peuples de Thrace ainsi nommés du fleuve Bithis. Il y a eu dans la Scythie des femmes de ce nom qui avoient, dit - on, à un des yeux la punelle double, la figure d'un cheval à l'autre, & le regard si dangeteux, qu'elles tuoient ou ensorceloient ceux sur qui elles l'attachoient. Voyez cette fable dans Pline, liv. VII. c. ij.

BITHYNARQUES (Page 2:267)

* BITHYNARQUES, s. m. pl. (Hist. anc.) Les payens avoient des prêtres qui taiso ent les forctions sacerdotales dans plusieurs villes à la fois, & quelquefois dans toute une province: ces hommes jou ssoient d'une grande autorité, & portoient le nom de la province dans laquelle ils exercoient; ainsi les Bithynarques éto ent les souverains pontifes de la Bithynie.

BITHYNIE (Page 2:267)

* BITHYNIE, (Géog. anc. & mod) c'étoit autrefois un royaume de l'Asie mineure, & il fait aujourd'hui partie de la Natolie.

Bithynie (Page 2:267)

Bithynie, (Géog. anc. & mod.) contrée de l'Asie mineure vosine du Pont & de la Tioade, & située vis - à - vis la Thrace. Elle s'est appellee Bebrycie, Mygdonie, & s'appelle aujourd'hui le Beclangil.

BITILISE (Page 2:267)

* BITILISE, (Géog.) ville d'Asie dans la Georgie, sur les trontieres de la Perse. Elle appartient aux Turcs.

B.TO (Page 2:267)

* B.TO, (Géog.) ville & royaume d'Afrique dans la Nigritie, anose par le Niger.

BITONTO (Page 2:267)

BITONTO, (Géog.) petite ile assez peuplée du tertitone de Bari, dans le royaume de Naples. Lon. 34. 22. lat. 41. 13.

BITORD (Page 2:267)

BITORD, s. m. menue corde de deux fils. Voyez l'article Corderie.

BITTE (Page 2:267)

BITTE, s. f. terme de Riviere, piece de bois ronde sur le devant d'un batteau foncet, servant à fermer le batteau.

Bittes (Page 2:267)

Bittes grandes & petites, en Marine; on nomme ainsi une machine composée de deux fortes pieces de bois longues & quarrées nommées piliers, qui sont posées debout sur les varangues, l'une à stribord & l'autre à babord, & d'une autre piece qui les traverse, & que l'on appelle traversin, qui les affermit & les entretient l'une avec l'autre; & encore de courbes qui les appuient & les fortifient. Voyez Pl. VI. n°. 27. & 29. la figure des bittes, & la disposition des pieces qui les composent. Voyez leur situation Plan. IV. fig. 1. n°. 86. 87. 88. 89. & l'explication qui contient le nombre, l'arrangement & les proportions des pieces dont les bittes sont composées: se trouvant jointes à la figure, il est inutile de les répéter ici; il suffit d'y renvoyer Pl. VI. n°. 27. 28. & 29.

Bittes se prend aussi quelquefois en particulier pour les piliers. Voyez Piliers de Bittes.

L'usage des bittes est de tenir les cables lorsqu'on mouille les ancres, ou qu'on amarre le vaisseau dans le port.

Il y a de grandes & de petites bittes; les grandes sont à l'arriere du mât de misene, & ne s'élevent que jusqu'entre deux ponts, où elles servent à amarrer le cable. Voyez Pl. IV. fig. 1. n°. 86.

Les petites bittes, qui sont les unes vers le mât de misene, & les autres vers le grand mât, s'élevent jusque sur le dernier pont, & elles y servent à amarrer les écoutes des deux huniers. (Z)

BITTEN (Page 2:267)

* BITTEN, (Géog.) c'est un certain district dans le duché de Courlande.

BITTERFELD (Page 2:267)

* BITTERFELD, (Géog.) ville de Saxe sur la Moldave.

BITTER (Page 2:267)

BITTER le cable, (Marine.) c'est lui faire faire un tour sur les bitres & l'y arrèter. Filer le cable sur les bittes, est le contraire de le bitter, & signifie le lâcher.

BITTON (Page 2:267)

BITTON, (Marine.) c'est une piece de bois sonde & haute de deux piés & demi, par où l'on amarre une galere à terre. (Z)

Bitton (Page 2:267)

Bitton, terme de Riviere, piece de bois ronde près le gouvernail, servant à fermer un batteau foncet.

BITTONNIERES & VITONNIERES (Page 2:267)

BITTONNIERES & VITONNIERES, voyez Anguilleres.

BIIUME (Page 2:267)

* BIIUME, s. m. (Hist. nat.) matieres qui appartiennent toutes auregne minéral: elles sont inflammables, on les trouve dans la terre & dans les eaux sous diverses formes: on les divise en solides & en liquides. Les liquides sont le naphte ou pétrole, le pisasph ils: ou poix minérale, &c. les solides sont le bitume de Judée, l'ambre - gris. l'ambre - jaune, le jayet, & le charbon de terre. Le pétrole & le pissasphalte se trouvent dans les eaux. Voyez Petrole & Pissasphalte. On tire les autres du sein de la terre Voy. Ambre, Jayet, As<-> halte , &c. Quoiqu'ils soient tous d'une consistance assez dure, il est prouvé qu'ils ont commencé paj etre liquides, & qu'ils ne se sont durcis que par saccession de tems. Il n'y a que les huiles qui puissent dissoudre les bitumes sol des, & se mêler avec les b tumes bquides. Ils sont formés pour la plûpart naturellement, & presque sans aucun mêlange: quand il leur arrive d'être enveloppés de matieres étrangeres, il faut employer le secours de l'at pour les tirer des corps qui les contiennent. On met au rang des bitumes le soufie & les sucs arsénicaux, parce qu'ils en ont prelque toutes les propriétés, & qu'ils sont d'une nature plus analogue au bitume qu'à tout autre corps. Voyez Arsenic & Asphalte.

BITURIGES (Page 2:267)

BITURIGES, s. m. pl. (Géog. & Hist. anc.) peuples de l'ancienne Gaule: il y avoit les Bituriges Vibiseiens, qui occupoient ce qu'on appelle aujourd'hui la Guienne propre, & les Bituriges cubiens, qui habitoient le Berry, où leur nom s'est conservé.

BIVALVE (Page 2:267)

BIVALVE, adj. (Hist. nat. Conchiliog.) c'est par ce mot que l'on designe les coquilles qui sont composées de deux pieces, pour les distinguer des univalves & des multivalves. Voyez Coquille. (I)

BIVAR (Page 2:267)

* BIVAR, (Géog.) ville d'Esclavonie dans l'ile Metabar, formée par la Save.

BIVONA (Page 2:267)

* BIVONA, (Géog.) petite ville de Sicile, avec titre de duché.

BIVOUAC, ou BIOUAC, ou BIHOUAC (Page 2:267)

BIVOUAC, ou BIOUAC, ou BIHOUAC, (terme de Guerre.) c'est une garde qui est sur pié pendant la nuit lorsqu'on est proche de l'ennemi, pour s'opposer à ses entreprises. Cette garde se fait quelquefois par toute l'armée lorsque l'ennemi est proche. Lorsque le prince Eugene s'approcha des lignes de Philisbourg en 1734, toute l'armée coucha au bivouac pendant plus de quinze jours, pour être en état de s'opposer à ses attaques, que la proximité de son camp lui permettoit de faire de moment en moment. Lorsque les troupes couchent au bivouac, elles n'ont pas de tentes; les soldats sont armés & habillés, pour être prêts au premier commandement. Lever le bivouac, c'est renvoyer l'armée dans les tentes.

On fait aussi le bivouac lorsqu'on assiége une place, pour empêcher les ennemis de faire entrer quelque chose dans la ville, ou pour prevenir les surprises & les attaques du camp.

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