ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Accords (Page 1:81)

Accords de l'étrave. Voyez Étrave.

ACCORNÉ (Page 1:81)

ACCORNÉ, adj. terme de Blason. Il se dit de tout animal qui est marqué dans l'écu, lorsque ses cornes font d'autres couleurs que l'animal.

Masterton, en Angleterre, de gueules à une licorne passante d'argent, accornée & onglée d'or. (V)

ACCORRE (Page 1:81)

ACCORRE de triangle. Voycz Triangle.

Accorre (Page 1:81)

Accorre droite, terme de Marine; c'est celle qui appuie sur terre, au lieu que les autres vont appuyer de travers sur les préceintes du vaisseau.

ACCORRER ou ACCOSTER (Page 1:81)

ACCORRER ou ACCOSTER, c'est approcher une chose d'une autre. On dit accoster une manoeuvre.

ACCOSTÉ (Page 1:81)

ACCOSTÉ, adj, terme de Blason dont on se sert en parlant de toutes les pieces de longueur mises en pal, c'est - à - dire, occupant le tiers de l'écu de haut en bas par le milieu, ou mises en bande; ce qui veut dire occupant diagonalement le tiers de l'écu de droire à gauche, quand elles ont d'autres pieces à leurs côtés. Le pal est dit accosté de six annelets quand il y en a trois d'un côté & autant de l'autre; & la bande est dite accostée quand les pieces qui sont à ses côtés sont couchées du même sens, & qu'il y en a le même nombre de chaque côté. Lorsqu'on emploie des besans, des tourteaux, des roses, des annelets, qui sont des pieces rondes, on peut dire accompagné au lieu d'accosté. Voyez Accompagné.

Villeprouvée, en Anjou & en Champagne, de gueule à la bande d'argent accostée de deux cottices d'or. (V)

ACCOSTE - ABORD (Page 1:81)

ACCOSTE - ABORD, c'est ce qu'on dit pour obliger un petit vaisseau, ou une chaloupe, à s'approcher d'un plus grand navire. (Z)

ACCOSTER (Page 1:81)

ACCOSTER les huniers, accoster les perroquets; c'est faire toucher les coins ou les points des huniers ou des perroquets, à la poulie qu'on place pour cet effet au bout des vergues. Voyez Hunier, Perroquet, Vergue

ACCOTAR, ACCOTARD (Page 1:81)

ACCOTAR, ACCOTARD, s. m. terme de Marine; piece d'abordage que l'on endente entre les membres, & que l'on place sur le haut d'un vaisseau pour empêcher que l'eau ne tombe sur les membres. Les accotars d'un vaisseau de cent trente - quatre piés de long doivent avoir un pouce & demi d'épaisseur. Voyez Fig. de Marine, Planche V. Fig. 1. comment l'accotar est posé sur le bout des allonges. (Z)

ACCOUCHÉ (Page 1:81)

ACCOUCHÉ, ÉE, part. Voyez Accouchement.

Accouchée (Page 1:81)

Accouchée, sub. f. femme qui est en couche. Voyez Accouchement.

ACCOUCHEMENT (Page 1:81)

ACCOUCHEMENT, s. m. dans l'oeconomie animale, action par laquelle la matrice se décharge au bout d'un certain tems du fruit de la conception. Voyez Matrice & Conception.

Il s'agit de trouver une cause qui, au bout de neuf mois, nous délivre de la prison où la nature nous a fait naître: mais malheureusement en Physiologie, comme dans toute autre science, lorsqu'il s'agit des causes premieres, l'imagination a toûjours beaucoup plus de part dans leur recherche que la vérité; de - là cette diversité si grande dans l'explication de toutes les actions principales des corps animés. C'est ainsi que les uns ont prétendu que c'étoit le défaut d'aliment qui faisoit que le foetus cherchoit à sortir: d'autres, que l'enfant se détachoit de la matrice par la même raison que le fruit se détache de l'arbre; ceux - ci ont avancé que l'acreté des eaux renfermees dans l'amnios obligeoit l'enfant à se mouvoir & à chercher la sortie; & ceuxlà ont pensé que l'urine & les excrémens formoient une certaine masse, que leur acreté qui incommodoit le foetus, de concert avec cette pesanteur, le contraignoit à se mouvoir; que par ses mouvemens la tête se tournoit du côté de la matrice, & que le visage regardoit ordinairement le coccyx; que dans cette situation les intestins & la vessie picotés par l'urine & par les excrémens, causoient encore plus d'inquiétude au foeius dans le bassin; que cette action de la mere augmentoit le tenesme, & par conséquent les efforts; & que le concours de ces causes ouvroit la matrice, &c.

Pechelin & Bohn n'ont pas été satisfaits de cette opinion: ils ont crû mieux expliquer le phénomene dont il s'agit, en disant qu'il résultoit d'un effort du foetus pour respirer, qui le faisoit tourner vers l'orifice de la matrice. Bergerus est plus porté à croire que la situation gênante où se trouve le foetus, est la cause par laquelle il se tourne, & qu'il change de place. Marinus attribue, contre toute vérité anatomique, l'accouchement au changement de l'uterus, qui perd de son diametre & devient un sphéroide plus allongé & moins étendu.

Toutes ces idées ne sont que des dépenses d'esprit qu'ont fait divers Philosophes, pour éclairer le premier passage qui nous a conduit à la lumiere. La premiere cause irritante est sans doute, comme l'observe le Docteur Haller (Comment. Boerhaav) dans le foetus. En effet, dans les animaux, il rompt l'oeuf par son propre effort, & il éclot: cela se voit quelquefois dans les quadrupedes, toûjours dans les oiseaux, dans les viperes & dans les insectes. Ce foetus se trouve de plus en plus incommodé, tant par son méchonium, que par l'angustie même du lieu & par la diminution des eaux, ce qui produit de plus fréquens froissemens contre la matrice, qui naissent du mal - aise que le foetus sent, d'autant plus que le cerveau s'accroît davantage, & que ses organes se perfectionnent: de - là tous ces foetus venus vivans après la mort de la mere ou sortis par une chûte de la matrice, qui étoit sans action. Ensuite, il est indubitable que l'irritation se communique à la matrice proportionnellement aux plus grandes inquiétudes du foetus, à sa pesanteur, à sa force, à la petite quantité d'eaux qui l'enveloppent; d'ailleurs il paroit que la matrice ne peut s'étendre que jusqu'à un certain point fixe, & il est raisonnable de penser que la mere ne peut manquer de beaucoup souffrir d'une dilatation forcée par le foetus; cette irritation engage d'abord la matrice à se resserrer: mais la cause prochaine efficiente, est l'inspiration de la mere qui est énormément augmentée, & qui la délivre d'un fardeau qu'elle ne peut plus supporter: c'est cette inspiration qui a ici le plus d'efficacité, puisque nous voyons tous les jours des accouchemens de foetus morts, & qu'il est à croire que le foetus vivant a encore trop peu d'instinct pour pouvoir s'aider, & que l'accouchement naturel ne se fait jamais sans des efforts violens: ces trois causes sont jointes par Verheyen. Harvey montre de la sagacité lorsqu'il dit, que si la couche est attendue de l'action du foetus, il le faut tirer par la tête; & par les piés, quand on l'attend de l'uterus.

Ces enfans remuent les piés, & en donnent des coups assez forts. Depuis trois ou quatre mois jusqu'à neuf, les mouvemens augmentent sans cesse, desorte qu'enfin ils excitent efficacement la mere à faire ses efforts pour accoucher, parce qu'alors ces mouvemens & le poids du foetus ne peuvent plus être enduies par la matrice: c'est une rêverie d'imaginer que dans un tems plùtôt que dans un autre, le foetus ne puisse plus supporter le défaut d'air qui manque à son sang, & qu'il veuille qu'on le rende à la lumiere qu'il ignore, & que par conséquent il ne peut desirer.

Les sentimens qui précedent ne sont pas les seuls qu'on ait eus sur les causes de l'accouchement, & l'opinion d'Haller n'est pas la seule vraissemblable. Nous exposerons plus bas celles de M. de Buffon.

La matrice s'eloigne dans la grossesse, de l'orisice [p. 82] externe de la vulve, & sans cesse elle monte dans le bas - ventre, qui lui oppose moins de résistance, & se dilate surtout entre les trompes, où il y a plus de finus. Une matrice pleine d'un foetus formé, occupe presque tout le bas - ventre, & fait remonter quelquefois le diaphragme dans le thorax. Quelquefois la femme ne paroît gueres grosse, quoique prête d'accoucher, & elle accouche d'un gros enfant; la raison en est que l'uterus est plus dilaté postérieurement qu'antérieurement: mais il est facile, comme on voit, de s'assûrer, en touchant une femme, si elle est grosse, cet éloignement de l'uterus étant le premier figne de grossesse. (L)

Il s'ensuit de tout ce qui précede, qu'on peut considérer la matrice comme un muscle creux dont la dilatation est passive pendant tout le tems de la grossesse, & qui enfin se met en contraction & procure la sortie du foetus. On a vû au commencement de cet article oe qu'il faut penser de divers raisonnemens sur ce qui sert d'aiguillon à cette contraction de la matrice: quoi qu'il en soit de la cause, il est constant que cette contraction est accompagnée de douleurs fort vives, qu'on nomme douleurs de l'enfantement. Elles se distinguent des douleurs de colique, en ce que celles - ci se dissipent, ou du moins reçoìvent quelque soulagement par l'application des linges chauds sur le bas - ventre, l'usage intérieur de l'huiled'a mandes douces, la saignée, les lavemens adoucissans, &c. au lieu que tous ces moyens semblent exciter plus fortement les douleurs de l'enfantement. Un autre signe plus distinctif est le siége de la douleur: dans les coliques venteuses, elle est vague; dans l'inflammation, elle est fixe, & a pour siége les parties enflammées: mais les douleurs de l'enfantement sont alternatives, répondent au bas, & sont toutes déterminées vers la matrice. Ces signes pourroient néanmoins induire en erreur (car ils sont équivoques) & être produits par un flux de ventre, un tenesme, &c. Il faut donc, comme on l'a dit plus haut, toucher l'orifice de la matrice, & son état fournira des notions plus certaines sur la nature des douleurs, & les signes caractéristiques du futur accouchement. Lorsque le corps de la matrice agit sur l'enfant qu'elle renferme, elle tend à surmonter la résistance de l'orifice qui s'amincit peu à peu & se dilate. Si l'on touche cet orifice dans le tems des douleurs, on sent qu'il se resserre; & lorsque la douleur est dissipée, l'orifice se dilate de nouveau. On juge du tems que l'accouchement mettra à se terminer par l'augmentation des douleurs, & par le progrès de la dilatation de l'orifice lorsqu'elles sont cessées.

Il est donc naturel de présumer, dit M. de Buffon, que ces douleurs qu'on désigne par le nom d'heures du travail, ne proviennent que de la dilatation de l'orifice de la matrice, puisque cette dilatation est le plus sûr moyen pour reconnoître si les douleurs que ressent une femme grosse sont en effet les douleurs de l'enfantement: la seule chose qui foit embarrassante, continue l'Auteur que nous venons de citer, est cette alternative de repos & de souffrance qu'éprouve la mere: lorsque la premiere douleur est passée, il s'écoule un tems considérable avant que la feconde se fasse sentir; & de même il y a des intervalles souvent très - longs entre la seconde & la troisieme, entre la troisieme & la quatrieme douleur, &c. Cette circonstance de l'effet ne s'accorde pas parfaitement avec la cause que nous venons d'indiquer; car la dilatation d'une ouverture qui se fait peu à peu, & d'une maniere continue, devroit produire une douleur constante & continue, & non pas des douleurs par accès. Je ne sai donc si on ne pourroit pas les attribuer à une autre cause qui me paroît plus convenable à l'effet: cette cause setoit la séparation du placenta: on sait qu'il tient à la matrice par un certain nombre de mammelons qui pénetrent dans les petites lacunes ou cavités de ce viscere; dès - lors ne peut - on pas supposer que ces mammelons ne sortent pas de leurs cavités tous en même tems? Le premier mammelon qui se séparera de la matrice, produira la premiere douleur; un autre mammelon qui se séparera quelque tems après, produira une autre douleur, &c. L'effet répond ici parfaitement à la cause, & on peut appuyer cette conjecture par une autre observation; c'est qu'immédiatement avant l'accouchement il sort une liqueur blanchatre & visqueuse, semblable à celle que rendent les mammelons du placenta lorsqu'on les tire hors des lacunes où ils ont leur insertion; ce qui doit faire penser que cette liqueur qui sort alors de la matrice, est en effet produite par la séparation de quelques mammelons du placenta. M. de Buffon, Hist. nat. (I)

Lorsque le Chirurgien aura reconnu que la femme est dans un véritable travail, il lui fera donner quelques lavemens pour vuider le rectum avant que l'enfant se trouve au passage: il est aussi fort à propos de faire uriner la femme ou la sonder, si le col de la vessie étoit déja comprimé par la tête de l'enfant. Lorsque la femme est assez forte, on gagne beaucoup à lui faire une saignée dans le travail; la déplétion qu'on occasionne par ce moyen, relâche toutes les parties & les dispose très - avantageusement. On prépare ensuite un lit autour duquel on puisse tourner commodément. Le Chirurgien touchera la femme de tems en tems, pour voir si les membranes qui enveloppent l'enfant sont prêtes à se rompre. Lorsque les eaux ont percé, on porte le doigt dans l'orifice de la matrice pour reconnoître quelle partie l'enfant présente; c'est la tête dans l'accouchement naturel: on sent qu'elle est dure, grosse, ronde & égale; les autres parties ont des qualités tactiles différentes dont il est assez facile de s'apper cevoir, même à travers les membranes. Les choses étant dans cet état, (les eaux étant percées) il faut faire coucher promptement la femme sur le lit préparé particulierement pour l'accouchement. Ce lit doit être fait d'un ou de plusieurs matelas garnis de draps pliés en plusieurs doubles, pour recevoir le sang & les eaux qui viendront en abondance. Il ne faut pas que la femme soit tout - à - fait couchée, ni assise tout - à - fait: on lui éleve la poitrine & la tête par des oreillers: on lui met un traversin sous l'os sacrum pour lui élever le bassin: les cuisses & les jambes seront fléchies, & il est bon que les piés puissent être appuyés contre quelque chose qui résiste. Chez les personnes mal à leur aise, où l'on n'a pas la commodité de disposer un lit extraordinaire, on met les femmes au pié de leur lit, qu'on traverse d'une planche appuyée contre les quenouilles. La femme en travail tiendra quelqu'un par les mains pour mieux se roidir & s'en servir de point d'appui dans le tems des douleurs. Il ne faut point presser le ventre comme le font quelques Sages - femmes. Le Chirurgien oindra ses mains avec quelques graisses, comme sain - doux, beurre frais, ou avec quelques huiles, afin de lubrifier tout le passage. Il mettra ensuite le bout de ses doigts dans le vagin, en les tenant, autant qu'il le pourra, écartés les uns des autres dans le tems des douleurs.

Quand la tête de l'enfant commencera à avancer, le Chirurgien se disposera à recevoir l'enfant. Lorsqu'elle sera avancée jusqu'aux oreilles, on tachera de glisser quelques doigts sur la machoire inférieure, & à la premiere douleur un peu forte on tirera l'enfant. Il ne faut pas tirer l'enfant tout droit, mais en vacillant un peu de côté & d'autre, afin de faire passer les épaules. Ces mouvemens se doivent faire

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