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C'est l'accord dominant d'un ton mineur, au - dessous duquel on fait entendre la médiante; ainsi c'est un véritable accord de neuvieme: mais il ne se renverse point, à cause de la quarte diminuée que donneroit avec la note sensible le son supposé porté à l'aigu, laquelle quarte est un intervalle banni de l'harmonie.
C'est un accord de septieme, au - dessous duquel on ajoûte un cinquieme son à la quinte du fondamental. On ne frappe gueres cet accord plein à cause de sa dureté, & pour le renverser on en retranche la neuvieme & la septieme.
C'est l'accord dominant sous lequel la basse fait la tonique.
C'est l'accord de septieme diminuée, sous lequel la basse fait la tonique.
Ces deux derniers accords ne se renversent point, parce que la note sensible & la tonique s'entendroient ensemble dans les parties supérieures, ce qui ne peut se tolérer.
Nous parlerons aux mots
1. C'est une grande erreur de penser que le choix des divers renversemens d'un même accord soit indifférent pour l'harmonie ou pour l'expression; il n'y a pas un de ces renversemens qui n'ait son caractere propre. Tout le monde sent l'opposition qui se trouve entre la douceur de la fausse quinte & l'aigreur du triton; & cependant l'un de ces intervalles est renversé de l'autre: il en est de même de la septieme diminuée & de la seconde superflue, de la seconde ordinaire, & de la septieme. Qui ne sait combien la quinte est plus sonore que la quarte? L'accord de grande sixte & celui de sixte mineure sont deux faces du même accord: mais de combien l'une n'est - elle pas plus harmonieuse que l'autre? L'accord de petite sixte majeure au contraire n'est - il pas plus brillant que celui de fausse quinte? & pour ne parler que du plus simple de tous les accords, considérez la majesté de l'accord parfait, la douceur de la sixte, & la fadeur de la sixte quarte, tous accords composés des
2. Le choix des intervalles n'est gueres moins important que celui des accords, pour la place où l'on veut les employer. C'est par exemple, dans le bas qu'il faut placer les quintes & les octaves; dans le haut, les tierces & les sixtes: transposez cet ordre, vous gâterez l'harmonie en laissant les mêmes accords.
3. Enfin on rend encore les accords plus harmonieux, en les rapprochant dans de petits intervalles plus convenables à la capacité de l'oreille; c'est ce qu'on appelle resserrer l'harmonie, & ce que si peu de Musiciens savent pratiquer dans la composition de leurs choeurs, où souvent l'on entend des parties si éloignées les unes des autres, qu'elles semblent n'avoir plus de rapport entr'elles. (S)
Accord (Page 1:79)
La partition est le fondement de l'accord: elle se fait sur le prestant qui tient le milieu entre tous les jeux de l'orgue. Quant au grave & à l'aigu, pour bien accorder, il est nécessaire d'être doüé d'une oreille extrèmement fine, ce qui s'appelle parmi les facteurs & les gens de l'art, avoir de l'oreille; c'est un don de la nature qu'un Maître ne sauroit communiquer.
Après que la partition est faite sur le prestant (ou
sur la flûte, s'il n'y a point de prestant à l'orgue) on
accorde à l'octave en - dessous le bourdon de quatre
piés bouché. Ensuite on accorde le huitieme pié ouvert
à l'unisson du bourdon de quatre piés bouché,
& à l'octave au - dessous du prestant; on accorde ensuite
la montre de seize piés à l'octave en - dessous du
huitieme pié ouvert, du quatrieme pié bouché, &
à la double octave en - dessous du prestant: on accorde
ensuite le bourdon de seize piés à l'unisson de
la montre de 16 piés, & à l'octave en - dessous du huitieme
pié ouvert, du quatrieme pié bouché, & à la
double octave en - dessous du prestant. Voyez la table
du rapport des jeux.
On accorde ensuite le grand cornet composé de cinq tuyaux sur le prestant seul. Il faut remarquer que le grand cornet n'a que deux octaves, & que des cinq tuyaux qui le composent, il n'y a que le dessus de flûte qui s'accorde à l'unisson des tailles & des dessus du prestant; que les autres tuyaux, le dessus de bourdon, le dessus de nazard, le dessus de quarte nazard, & le dessus de tierce, s'accordent à l'unisson des jeux dont ils portent le nom. On accorde ensuite le cornet de récit & le cornet d'écho sur le prestant, comme on a accordé le grand cornet. On accorde ensuite la flûte sur le prestant seul, à l'unisson de laqueile elle doit être. Ensuite on accorde la double tierce à la tierce au - dessus du prestant, & sur tous les fonds de l'orgue. Ce qu'on appelle les fonds de l'orgue, sont tous les jeux de mutation plus graves que le preftant; comme qui diroit les basses de l'orgue, dont le prestant tient le milieu, y ayant autant d'octaves dans l'étendue de l'orgue au - dessus & au - dessous des quatre dont le prestant est composé. On accorde ensuite le nazard sur les fonds & à la quinte au - dessus du prestant. Le gros nazard s'accorde aussi sur les fonds à l'octave au - dessous du nazard & à la quarte au - dessous du prestant. On accorde [p. 80]
La pédale de quarte s'accorde sur les fonds & à l'unisson des basses du prestant.
La pédale de huit ou flûte s'accorde aussi sur les fonds & à l'unisson du huitieme pié ouvert, ou à l'octave au - dessous du prestant.
Lorsque tous les jeux de mutation sont accordés, on accorde les jeux d'anches, à commencer par la trompette que l'on accorde à l'octave au - dessous du prestant seul. Sur la trompette on accorde la cromorne à l'unisson, à l'octave au - dessous de la trompette. On accorde la bombarde à l'octave au - dessus de la même trompette; on accorde le clairon qui sonne l'unisson du prestant. La voix humaine qui sonne l'unisson de la trompette s'accorde à l'octave au - dessous du prestant seul, & la voix angélique à l'unisson du même prestant. La trompette de récit qui n'a que deux octaves, sonne l'unisson des dessus de la trompette, dont elle ne differe qu'en ce qu'elle a le son plus net.
Les pédales des jeux d'anches s'accordent, savoir, celle de clairon à l'unisson des basses du clairon; s'il y a ravalement au clavier de pédale, le ravalement descend dans le huitieme pié à l'unisson de la trompette.
La pédale de trompette sonne l'unisson des basses de la trompette; le ravalement descend dans le seizieme pié à l'unisson de la bombarde.
La pédale de bombarde s'accorde à l'octave au - dessous
des basses de la trompette, par conséquent
elle sonne le seizieme pié; s'il y a ravalement, il
descend dans le trente - deuxieme pié. Voyez la table
du rapport des jeux,
On accorde tous les jeux de mutation avec les
accordoirs représentés,
ACCORDAILLES (Page 1:80)
ACCORDAILLES, s. f. pl. terme de Palais, consentement à un mariage donné solemnellement par les parens des deux futurs époux assemblés à cet effet. Hors des matieres de Palais, on dit plus ordinairement accords. Accordailles est antique. (H)
ACCORDE (Page 1:80)
ACCORDE, s'accorder, terme de commandement
qu'on fait à l'équipage d'une chaloupe pour le faire
nager ensemble, afin que le mouvement des avirons
soit uniforme. Voyez
ACCORDER (Page 1:80)
ACCORDER des instrumens, c'est tendre ou lâcher les cordes, allonger ou raccourcir les tuyaux
Pour accorder un instrument, il faut d'abord déterminer un son qui doit servir aux autres de terme de comparaison; c'est ce qu'on appelle prendre ou donner le ton: ce son est ordinairement l'ut pour l'orgue & le clavecin, & le la pour le violon & la basse, qui ont ce la sur une corde à vuide, & dans un medium propre à être aisément saisi par l'oreille: telle est la chanterelle du violoncelle & la seconde du violon.
A l'égard des flûtes, hautbois, & autres instrumens semblables, ils ont leur ton à peu près fixe, qu'on ne sauroit gueres changer qu'en changeant quelque piece de l'instrument. On peut encore les allonger un peu à l'emboîture des pieces, ce qui baisse le ton de quelque chose: mais il doit nécessairement résulter des tons faux de toutes ces variations, parce que la juste proportion est rompue entre la longueur totale de l'instrument, & les intervalles d'un trou à l'autre.
Quand le ton est déterminé, on y fait rapporter tous les autres sons de l'instrument, qui doivent être fixés par l'accord selon les intervalles qui leur sont assignés. L'orgue & le clavecin s'accordent par quintes & par octaves; la basse & le violon par quintes; la viole par quartes & par tierces. En général on choisit toûjours des intervalles consonans & harmonieux, afin que l'oreille soit mieux en état de juger de leur justesse.
On remarque que les instrumens dont on tire le son par inspiration, comme la flûte & le hautbois, montent sensiblement quand on en a joüé quelque tems, ce qui vient, selon quelques - uns, de l'humidité qui, sortant de la bouche avec l'air, les renfle & les raccourcit; ou plûtôt c'est que la chaleur & la raréfaction que l'air reçoit pendant l'inspiration rendent ses vibrations plus fréquentes, diminuent son poids; & augmentant ainsi le poids relatif de l'atmosphere, rendent le son un peu plus aigu, suivant la doctrine de M. Euler.
Quoi qu'il en soit de la cause, il faut, au moment de l'accord, avoir égard à l'effet, & forcer modérément le vent quand on donne le ton avec ces instru>nens; car pour qu'ils restent d'accord durant le concert, il faut qu'ils soient un peu trop bas en commencant. (S)
ACCORDOIR (Page 1:80)
ACCORDOIR, s. m. c'est un outil ou instrument
dont les Luthiers & Facteurs se servent pour mettre
d'accord les instrumens de Musique. Cet outil est
différent suivant les différens instrumens qu'on veut
accorder. L'accordoir du clavecin est de fer; il a la
forme d'un petit marteau, dont le manche est creusé
de façon à pouvoir y faire entrer la tête des fiches,
afin de tendre ou lâcher les cordes de l'instrument,
& par ce moyen en hausser ou baisser les tons. Voyez
Accordoirs (Page 1:80)
Les prenuers A B C servent pour les plus gros tuyaux, & les seconds a b c qui ont une poignée, servent pour les moindres. On élargit l'ouverture des tuyaux en faisant entrer la pointe du cone dedans jusqu'à ce que le tuyau soit baissé au ton convenable; lorsqu'au contraire le tuyau se trouve trop bas, on le fait monter en le coëffant du cone concave pour resserrer l'ouverture.
Accords (Page 1:80)
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