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Il faut remarquer aussi que Mont n'est jamais suivi de la préposition de, pour signifier une certaine montagne, et que Montagne l'est toujours. Le mont Sinaï, la montagne de Sinaï. Le mont Calvaire, la montagne du Calvaire.
Quand on dit absolument, Les Monts, on entend ordinairement les Alpes, comme dans ces phrases: Passer les monts. Repasser les monts. Au--delà des monts. Deçà les monts.
On appelle poétiquement le Parnasse, Le double mont.
On dit figurément et familièrement, Promettre des monts d'or à quelqu'un, pour dire, Lui promettre de grandes richesses, de grands avantages.
On dit dans le même sens, Promettre monts et merveilles.
On dit aussi, Vous me donneriez un mont d'or, des monts d'or, que je n'en ferois rien, pour dire, Vous me donneriez tous les biens du monde; et, Cela lui coûte des monts d'or, pour dire, Cela lui coûte excessivement.
On dit proverbialement, Par monts et par vaux, pour dire, En toutes sortes d'endroits, de tous côtés. Aller, courir par monts et par vaux. On le cherche par monts et par vaux.
On appelle Monts de piété, certains lieux en Italie et en quelques autres Pays, où l'on prête ou sur des nantissemens sans intérêt, ou à un intérêt fort modique.
On appelle à la guerre, Mont--pagnote, Une éminence d'où l'on regarde sans aucun péril, ce qui se passe dans une attaque de place, dans un combat. Pendant l'action, il se tint sur lemontpagnote. Il est du style familier.
On s'en sert plus ordinairement au substantif. Les montagnards d'Écosse. C'est un montagnard.
Lorsqu'après s'être attendu à quelque chose de grand, le succès n'aboutit à rien, on dit proverbialement, que La montagne a enfanté une souris.
On dit proverbialement, Deux montagnes ne se rencontrent point, mais les hommes se rencontrent; et cela se dit ou par menace, pour faire entendre à un homme qu'on trouvera occasion de se venger de lui, ou lorsqu'on rencontre inopinément quelqu'un qu'on ne s'attondoit pas à voir.
On dit communément, qu'Il n'y a point de montagne sans vallée.
On appelle en Maçonnerie, Joint montant, Le joint perpendiculaire de deux pierres. Voilà un joint montant qui est trop large, qui n'est pas droit. Les joints montans sont si délicats, sont si petits qu'on ne les voit point. On ne voit aucun joint montant à la façade duLouvre. Et dans ces phrases, Montant est employé comme adjectif.
On appelle Montans d'une raquette, Les cordes qui vont du haut en bas.
On dit, que Du vin a du montant, pour dire, qu'Il a de la sève, de la vigueur.
On appelle aussi Montant, Le total d'un compte, d'une recette, d'une dépense, etc. Le montant de ces sommes, de la recette, de la dépense, est de deux cent mille livres, etc.
On dit dans la supputation d'un compte, Le tout montant à tant; et dans cet exemple, Montant est proprement un participe indéclinable. Toutes les sommes montant à celle de tant.
On dit familièrement, Faire sauter les montées à quelqu'un, pour dire, Le chasser honteusement de chez soi, et avec violence. S'il lui arrive de venir encore chez moi, je lui ferai sauter les montées.
Il signifie aussi l'action de monter. Ainsi on dit, Les chevaux ont ordinairement plus de peine à la descente qu'à la montée, pour dire, qu'Ils ont plus de peine en descendant qu'en montant.
En termes de Fauconnerie, il se dit Du vol de l'oiseau qui s'élève par degrés.
On dit, Monter à l'assaut, pour dire, Attaquer une place afin de l'emporter de vive force; et, Monter à la brèche, pour dire, Faire tous ses efforts pour entrer par la brèche dans une place assiégée.
On dit, Monter sur un vaisseau, monter sur mer, pour dire, S'embarquer sur un vaisseau. Nous montâmes sur un tel vaisseau pour faire le trajet. Mais en parlant de celui qui commande, on dit, Monter un vaisseau. En ce sens il est actif.
On dit aussi, Monter en chaire, pour dire, Prêcher. C'est une chose très--pénible que de monter tous les jours en chaire.
On dit dans le même sens et figurément d'Un homme, qu'Il a monté sur le théâtre, sur les planches, pour dire, qu'Il a été Comédien ou Bateleur.
On dit figurément, Monter sur le Parnasse, pour dire, Faire des vers.
On dit encore, Monter à cheval, pour dire, Manier un cheval, lui faire faire le manége. Ainsi on dit, qu'Un jeune homme apprend à monter à cheval, pour dire, qu'Il apprend à bien manier un cheval. Et l'on dit, qu'Un Écuyer montre bien à monter à cheval, pour dire, qu'Il enseigne bien à manier un cheval.
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