Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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La bonne femme n'en peut plus. Quelquefois même, Bonne femme, se dit par familiarité et par hauteur, en parlant À une femme du peuple ou de la campagne, quel que soit son âge.

Fam., C'est une maîtresse femme, se dit D'une femme habile, ferme, et qui sait se faire obéir.

Fam., Elle est femme, elle est bien femme, se dit Pour faire entendre que celle dont on parle a les penchants, les faiblesses, les défauts ordinaires à son sexe.

Femme de chambre, Celle qui est attachée, moyennant un salaire, au service intérieur et particulier d'une personne du sexe. On dit absolument, au pluriel, Femmes, en parlant de Plusieurs femmes de chambre attachées au service de la même personne. Elle appela ses femmes. Elle envoya une de ses femmes.

Femme de charge, Femme attachée au service d'une maison, pour avoir soin du linge, de la vaisselle d'argent, etc.

Femme de ménage, Femme du dehors, par laquelle on fait faire son ménage.

Femme de journée, Femme qu'on emploie à la maison pour un travail quelconque, et qu'on paye a tant la journée.

Femme publique, Femme prostituée. Femme de mauvaise vie, femme perdue, Femme livrée à la débauche.

Sage-femme, Accoucheuse. On fit venir la sage-femme.

Fig., C'est une femme, une vraie femme, se dit D'un homme sans force, sans courage.

FEMME se dit quelquefois, dans un sens plus restreint, et familièrement, de Celle qui est nubile. La voilà bientôt femme.

Il se dit encore de Celle qui est on qui a été mariée; et, dans ce sens, il est opposé à Fille. Les femmes et les filles. Femme en puissance de mari. Mari et femme. Avoir une femme. Une jeune femme. Il aime beaucoup sa femme. Il rend sa femme heureuse. Femme infidèle. Femme sage. Femme de bien. Honnête femme. Femme grosse. Femme veuve. C'est sa femme légitime. Femme séparée de son mari. Femme commune en biens. Femme autorisée en justice.

Prendre femme, Se marier. Ce vieux garçon a enfin pris femme. On dit dans un sens analogue, Chercher femme.

Prov., Maison faite, et femme à faire, Il faut acheter une maison toute bâtie, et épouser une jeune femme qu'on puisse accoutumer à sa manière de vivre.

Envie, fantaisie de femme grosse, Désir subit et pressant, souvent même désordonné, que quelques femmes grosses ont de certaines choses. Il se dit quelquefois, figurément et familièrement, de Toute espèce de goût, de désir peu raisonnable.

Prov. et fig., Le diable bat sa femme, se dit Quand il pleut et qu'il fait soleil en même temps.

FEMMELETTE. s. f. diminutif (On prononce Famelette.) Terme de dédain, qui signifie, Une femme d'humeur légère et d'un esprit borné. Vous gouvernez-vous par les avis d'une femmelette?

Il se dit, figurément, d'Un homme faible, sans énergie. Cet homme-là n'est qu'une femmelette. Dans les deux sens, il est familier.

FÉMUR. s. m. T. d'Anat., emprunté du latin. L'os de la cuisse. Le fémur est le plus grand des os du corps humain. Il a une fracture au fémur. Les deux fémurs.

FENAISON. s. f. Action de couper les foins. Le temps de la fenaison est bien avancé.

Il se dit aussi Du temps où on coupe les foins. Pendant la fenaison.

FENDANT. s. m. Coup donné du tranchant d'une épée de haut en bas. Il fut blessé dangereusement d'un fendant qu'il reçut dans le combat. Ce mot est vieux.

Fig. et pop., Faire le fendant, Faire de grandes menaces, parler comme un fanfaron qui veut se faire craindre. Cet homme fait bien le fendant, quand il ne voit personne à combattre.

FENDERIE. s. f. T. des Forges de fer. L'art et l'action de fendre le fer et de le séparer en verges, après qu'il a été mis en barre. Un ouvrier qui entend bien la fenderie. Mettre du fer à la fenderie.

Il signifie aussi, Le lieu où se font toutes les opérations de la fenderie. Le maître de forge était dans la fenderie.

FENDEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fend. Fendeur de bois.

FENDEUR se dit particulièrement, dans les Forges, de Celui qui préside à la fenderie; et, dans les Ardoisières, de Celui qui fend les pierres d'ardoise.

Prov. et fig., Un fendeur de naseaux, Un bravache, un fanfaron. Cette locution a vieilli.

FENDILLER (SE). v. pron. Il se dit Du bois ou d'une autre matière où il se forme de petites fentes, des gerçures. Du bois qui se fendille.

FENDILLÉ, ÉE. participe

FENDOIR. s. m. Outil qui sert à fendre, à diviser. Fendoir de vannier, de tonnelier.

FENDRE. v. a. Diviser, couper en long. Fendre un arbre. Fendre du bois. Fendre en deux. Fendre avec des coins, avec une cognée. Fendre la terre avec une charrue. Fendre la tête d'un coup de sabre. Fendre avec des ciseaux, avec un canif. Fendre la peau légèrement. Il avait les jambes tellement enflées, qu'on fut obligé de fendre ses bottes. Fendre une manche à son ouverture, pour laisser le poignet plus libre.

Fam., Il me semble qu'on me fend la tête, se dit Pour exprimer qu'on a un violent mal de tête.

Fig. et fam., Fendre la tête à quelqu'un, L'incommoder en faisant un grand bruit. Ils me fendent la tête avec leurs cris. On dit de même: Ce bruit, ce tapage me fend la tête. C'est un bruit qui fend la tête, un bruit à fendre la tête, à tête fendre.

Fig., Fendre le coeur, se dit De ce qui excite une très-vive compassion. Ce spectacle était à fendre le coeur, me fendait le coeur. Voyez plus bas, FENDRE, neutre.

Prov. et fig., Fendre un cheveu en quatre, Faire des distinctions, des divisions subtiles. On dit de même: C'est vouloir fendre un cheveu en quatre. Cet homme fendrait un cheveu en quatre.

FENDRE signifie également, Séparer, écarter les parties d'un corps, d'une masse quelconque, en les traversant avec un certain effort. Un navire qui fend l'eau, qui fend les vagues. Fendre l'eau en nageant. Un oiseau qui fend l'air. Fendre la presse, la foule.

Il signifie encore, Faire que les parties d'un corps continu se séparent, et laissent des intervalles entre elles. La trop grande sécheresse fend la terre. La gelée fend les pierres. Il a gelé à pierre fendre.

FENDRE est aussi neutre; mais alors il ne s'emploie que figurément et dans ces phrases, La tête me fend, le coeur me fend, pour marquer un violent mal de tête, un grand sentiment de compassion. La tête me fend du bruit que l'on fait. Le coeur me fend de douleur. Le coeur me fend de voir souffrir tant de pauvres gens.

FENDRE s'emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie alors, Devenir divisé, séparé, s'entr'ouvrir, se gercer. Ce bois se fend aisément. La terre se fend de chaleur. Les pierres se fendent par la gelée. La glace se fendit sous ses pieds. Cette plaque de marbre s'est fendue en plusieurs endroits. Une muraille qui commence à se fendre. Les eaux de la mer Rouge se fendirent en deux pour donner passage aux Israélites. Les lèvres se fendent par le grand froid. Un fruit qui se fend parce qu'il est trop mûr. Avec ellipse du pronom, Cela fait fendre le coeur, est à faire fendre le coeur.

Il signifie aussi, surtout en termes d'Escrime, Écarter les jambes de manière à porter en avant un pied loin de l'autre. Fendez-vous.

FENDU, UE. participe Un verre fendu.

Il s'emploie aussi comme adjectif, surtout dans les phrases suivantes:

Des yeux bien fendus, Des yeux grands et un peu longs.

Par exagérat. et par plaisanterie, Avoir la bouche fendue jusqu'aux oreilles, Avoir une bouche fort grande.

Ce cheval a les naseaux bien fendus, Il a les narines fort ouvertes.

Être bien fendu, se dit D'un homme qui a les cuisses et les jambes longues. Cet homme est tellement fendu, qu'il doit être bien à cheval, qu'il doit bien embrasser le cheval.

FÊNE. s. f. Voyez FAÚNE.

FENESTRÉ, ÉE. adj. T. d'Hist. nat. Percé à jour. Feuille fenestrée. Le fruit du pavot est fenestré.

FENÊTRAGE. s. m. coll. Toutes les fenêtres d'une maison. Le fenêtrage de ce palais est tout de glaces.

Il signifie aussi, L'ordre, la disposition pour les jours, pour les fenêtres d'une maison. Le fenêtrage de ce bâtiment est mal entendu, est mal ordonné.

FENÊTRE. s. f. Ouverture faite dans certaines parties d'un bâtiment, pour donner du jour et de l'air à l'intérieur. Fenêtre basse. Fenêtre haute. Fenêtre carrée, ronde, ovale. Fenêtre à balcon. Avoir des pots de fleurs sur sa fenêtre. Se tenir à la fenêtre. Se mettre à la fenêtre. Mettre la tête à la fenêtre. Regarder par la fenêtre. Jeter par la fenêtre. Passer par la fenêtre. Sauter par la fenêtre. L'impôt des portes et fenêtres.

Il se dit aussi quelquefois Du bois et du

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