PAULIANISTES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) Paulianistoe, nom que l'on donna dans le troisieme siecle
de l'Eglise, aux hérétiques fectateurs de Paul de Samosate, éln évêque d'Antioche en 262.
Cet hérésiarque nioit avec Sabellius la distinction
des Personnes dans la Sainte - Trinité, & soutenoit
avec Artemon, que le Verbe étoit descendu en Jesus - Christ, & qu'après avoir opéré par lui ce qu'il s'étoit
proposé, il étoit remonté vers son Pere. Il distinguoit
en Jesus - Christ deux Personnes; savoir, le
Verbe, Fils de Dieu, & le Christ, qu'il soutenoit
n'avoir point été avant Marie; mais avoir reçu le
nom de Fils de Dieu pour récompense de ses oeuvres
saintes. De ces principes il concluoit que dans
l'Eucharistie le sang de Jesus - Christ étoit corruptible.
Il altéroit essentiellement la forme du baptême,
ne le conférant point au nom du Pere & du Fils, &c.
& ses disciples en usoient de même. Aussi le concile
de Nicée les distinguant des autres hérétiques qui ne
corrompoient pas la forme de ce sacrement, ordonna
que ceux quide l'hérésie des Paulianistes rentreroient
dans l'Eglife seroient rebaptises.
Paul de Samosate fut d'abord condamné dans un
concile tenu à Antioche même en 264, par S. Denis
d'Alexandrie; & il abjura son hérésie de peur d'être
déposé: mais y étant retombé peu après, il fut de
nouveau condamné & déposé par un nouveau concile
qui s'assembla à Antioche en 270. Les Paulianistes
subsistoient encore du tems du pape Innocent I. & de
S. Chrysostome; mais Théodoret assure que du sien,
leur secte étoit entierement éteinte. Baronius, Annal.
Dupin, Bibl. des auteurs eccl. des trois premiers siecles.
Cette secte fut renouvellée dans le neuvieme siecle
par un certain Abraham qui lui donna son nom,
& combattu par Cyriaque, patriarche d'Antioche.
PAULICIENS
PAULICIENS, s. m. pl. (Hist. eccl.) branche des
anciens Manichéens, ainsi appellés du nom d'un certain
Paul, qui s'en fit chef en Arménie dans le vij.
siecle. On les trouve aussi nommés par corruption
dans quelques auteurs, Publicani, Populicani & Poblicani. Ces hérétiques, par leur nombre, & par la
protection de l'empereur Nicephore, devinrent formidables
à l'empire d'Orient. Outre l'erreur des deux
principes co - éternels & indépendans l'un de l'autre,
qui est la base du Manichéisme, ils avoient la croix
en exécration, & l'Eucharistie en horreur; ils condamnoient
le culte des martyrs, & ne rendoient de
respect au livre des Evangiles que lorsqu'il ne portoit
pas empreinte l'image de la croix.
L'impératrice Théodora, tutrice de Michel III.
ordonna en 845, qu'on travaillât efficacement à
convertir ces hérétiques, ou qu'on les chassât de
l'empire, s'ils résistoient avec opiniâtreté. Plus de
cent mille d'entr'eux périrent par les supplices, le
reste alla se rendre aux Sarrasins. Mais un siecle après
ils firent la guerre à l'empereur Basile le Macédonien: ils envoyerent même en Bulgarie des missionnaires
qui y semerent l'erreur manichéenne, qui
de - là se répandit peu après dans le reste de l'Europe.
Voyez Bulgares & Manichéens, Bossuet, Hist.
des Variat. tom. II. liv. xj. pag. 129.
PAULIEN, Saint
PAULIEN, Saint, ou Saint PAULIAN, (Géog.
mod) autrefois ville & présentement bourg de France en Auvergne, au diocese du Puy, dans l'élection
de Brioude. Je ne parle de ce bourg, que parce qu'on
croit que c'est l'ancienne Revessio Vellavorum, autrement
dite Vellava civitas, Vellavorum civitas, capitale
du peuple Vellavi, & siége de l'évêché de ce peuple;
cette ville ne fut nommée civitas Vetula que dans le
ix. siecle. (D.J.)
PAULIENNE, action
PAULIENNE, action, (Jurisprud.) on appelloit
ainsi chez les Romains l'action qui étoit donnée aux
créanciers pour faire révoquer les aliénations que le
débiteur avoit faites en fraude de leurs créances. Voyez
Action. (A)
PAULINIA
PAULINIA, s. f. (Hist. nat. Botan.) nom d'un
genre de plante, qui, dans le système de Linnaeus,
renferme la seriana & le cururu du P. Plumier; en
voici les caracteres: le calice particulier de la fleur
est composé de quatre feuilles ovales & déployées;
il reste quand la fleur est tombée. La fleur consiste
aussi en quatre pétales oblongs, & fait un coeur; ils
demeurent déployés, & sont deux fois aussi grands
que les feuilles du calice. Les étamines forment huit
filamens simples & courts. Leurs bossettes sont petites;
le germe est à trois cornes obtuses & contournees.
Les stiles, au nombre de trois, sont tres - courts,
& fins comme des cheveux; les stygmates sont simples
& larges; le fruit est une grande capsule à trois
cornes, composée de trois côtes, & contenant trois
loges, dans chacune desquelles est une simple semence
ovale. La différence entre le cururu & la seriana
du P. Plumier, est que cette derniere produit des
graines dans la base des loges où elles sont renfermées,
& le cururu, dans des loges particulieres. Linnaei, gén. plant. p. 170. Plumier, gen. 25.
PAUME
PAUME, s. f. en Anatomie, est le dedans de la
main; c'est ce que les Médecins appellent, en terme
d'Anatomie, metacarpe, & ce qu'on appelle en latin
vola. Voyez Main & Métacarpe.
Paume
Paume, s. f. (Litterat.) exercice fort en usage parmi
les Romains, parce qu'il contribuoit chez ce peuple
guerrier à rendre leurs corps souples, forts & robustes;
Ciceron, Horace, Plaute, Martial, & plusieurs
autres auteurs de l'ancienne Rome, en parlent
de même. Pline, l. III. épit. i. décrivant la maniere
de vivre de Spurina, remarque que dans certaines
heures du jour, il jouoit à la paume long - tems & violemment,
opposant ainsi ce genre d'exercice à la pesanteur
de la vieillesse. Plutarque nous apprend que
Caton, après son dîner, alloit jouer régulierement
à ce jeu dans le champ de Mars. Le jour même qu'il
essuya le refus mortifiant de la part du peuple, qui
lui prefera un compétiteur indigne pour la charge de
consul, il n'en donna pas un moment de moins à cet
exercice. Les personnes délicates s'en abstenoient,
sur - tout après avoir mangé, & elles avoient raison.
Horace étant en voyage avec Mecenas, Virgile, &
quelques autres personnes choisies de la cour d'Auguste, Mécenas & les autres s'en allerent après dîner
jouer à la paume, mais Horace & Virgile, dont
le tempérament ne s'accordoit point avec les
grands mouvemens que ce jeu demande, prirent le
parti de dormir.
Lusum it Moecenas, dormitum ego Virgiliusque.
Namque pila lippis inimicum, & ludere crudis.
Lib. I. sat. 5.
Les Romains avoient plusieurs manieres de s'exercer
à la paume, selon les différentes balles dont ils se
servoient pour ce jeu. Ces bales étoient de quatre
sortes, follis, trigonolis, paganica & harpastum; la
premiere étoit un balon semblable à celui dont on
joue encore aujourd'hui. On le poussoit du bras, s'il
étoit gros; & du poignet, s'il étoit petit. La bale
trigonale, pila trigonalis, n'étoit qu'une petite bale,
que trois joueurs placés en forme de triangle, se renvoyoient
l'un à l'autre; on appelloit pila paganica,
la paume villageoise, une balle couverte de cuir, &
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