Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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On voulait lui donner une commission difficile, il s'en est dispensé. Donnez-moi cela, J'en ai besoin. C'est un véritable ami, je n'oublierai jamais les services que j'en ai reçus. J'aurai moins de complaisance qu'ils n'en ont eu. Il a élevé plus de monuments que d'autres n'en ont détruit.

Quelquefois on applique ce pronom à une phrase qui va suivre ou qui n'a pas encore été complétement exprimée. Ainsi on dit: N'en doutez pas, ils céderont si vous montrez de la fermeté, c'est-à-dire, Ne doutez pas de cela, de ce que je vais dire, etc. C'est là, soyez-en certain, la cause de son refus, c'est-à-dire, C'est là (soyez certain de ce que je dis) la cause, etc.

Lorsque En est suivi d'un adjectif se rapportant au mot que ce pronom rappelle, on peut ordinairement le résoudre par ce mot seul, sans la préposition de. A-t-il des protecteurs? Il en a de très-puissants, Il a des protecteurs très-puissants. A-t-il des amis? Il n'en a qu'un seul, Il n'a qu'un seul ami. C'est la seule récompense qu'il ambitionne, il n'en veut point d'autre, Il ne veut point d'autre récompense.

EN s'emploie souvent sans aucune relation avec ce qui précède; mais il ne laisse pas de marquer quelque chose de sous-entendu. Par exemple: En est-il un seul parmi vous qui consentît... En est-il parmi vous qui consentissent... signifient, Est-il parmi vous un seul homme qui consentît. .. des hommes, des gens qui consentissent. .. Il en veut depuis longtemps à un tel, Il veut du mal à un tel depuis longtemps. À qui en voulez-vous? signifie, dans une autre acception, À qui voulez-vous parler? qui demandez-vous? À qui en avez-vous? Contre qui avez-vous de la colère? --- On peut expliquer d'une manière analogue toutes ces autres façons de parler: Comment vous en va? Il s'en faut beaucoup. Il s'en est peu fallu. Il ne sait où il en est. Cela n'en est pas. Il m'en a donné à garder. Je t'en souhaite. Il en tient. Il en a dans l'aile. Je n'en reviens pas. Il en est venu à ce point, que... Il en est logé là. C'en est trop. C'en est fait. Je n'en pouvais croire mes yeux. S'en prendre à quelqu'un. Quoi qu'il en soit. Etc.

En termes de Pratique, Les parties en viendront au premier jour, Les parties viendront plaider au premier jour sur l'affaire dont il s'agit. Cette phrase est maintenant peu usitée.

EN se met quelquefois sans relation à aucune chose ni exprimée, ni sous-entendue, mais seulement par une certaine rédondance que l'usage autorise. Il en est de cela comme de la plupart des choses du monde. En venir aux mains, aux coups, aux injures. Je m'en tiens à cela.

Ce mot est employé d'une façon analogue avec certains verbes dont il modifie plus ou moins le sens. En imposer. N'en pouvoir plus. Etc. Voyez IMPOSER, POUVOIR, etc.

Il s'emploie de la même manière avec quelques verbes qui désignent le mouvement local, et immédiatement après les pronoms personnels. Je m'en vais partir. Vous en allez-vous à tel endroit? Il s'en retourne dans son pays. Nous nous en allons à la promenade. Ils s'en vinrent l'épée à la main; etc., c'est-à-dire: Je vais partir. Allez-vous à tel endroit? Il retourne dans son pays. Nous allons à la promenade. Ils vinrent l'épée à la main.

Il n'en est pas de même lorsque les verbes Aller, retourner, venir, joints à la particule et au pronom personnel, s'emploient dans la signification de Partir, sortir, se retirer, et qu'ils n'ont aucun régime après eux: alors, la particule et le pronom personnel sont absolument nécessaires pour rendre le sens parfait, et ne peuvent se retrancher. Adieu, je m'en vais. Si vous avez affairé, je m'en irai. Allons-nous-en. Voulez-vous vous en retourner? Veux-tu t'en venir?

ÉNALLAGE. s. f. Figure de grammaire, qui consiste à employer un temps ou un mode pour un autre, et qu'on peut ordinairement expliquer par une ellipse, comme dans cette phrase, Ainsi parla le prince, et courtisans d'applaudir, Et les courtisans s'empressèrent d'applaudir.

ENARRHEMENT. s. m. Voyez ARRHEMENT.

ENARRHER. v. a. Voyez ARRHER.

ENCABLURE. s. f. T. de Marine. Distance de cent vingt brasses. Nous étions à deux encablures de terre.

ENCADREMENT. s. m. Action d'encadrer, ou Ce qui sert à encadrer. L'encadrement de ce tableau coûtera tant. Un bel encadrement.

ENCADRER v. a. Mettre dans un cadre, etc. Faire encadrer une estampe, un tableau.

Il se dit quelquefois, figurément, en parlant De ce qu'on insère dans un ouvrage d'esprit comme digression ou autrement. Cette anecdote est fort intéressante, mais l'auteur l'a mal encadrée. Il a fort habilement encadré l'éloge du prince dans son discours.

ENCADRÉ, ÉE. participe Une estampe encadrée.

ENCAGER. v. a. Mettre en cage. Il faut encager ces oiseaux.

Il se dit, figurément et familièrement, dans le sens de Mettre en prison. On l'a encagé.

ENCAGÉ, ÉE. participe

ENCAISSEMENT. s. m. Action d'encaisser, ou Le résultat de cette action. Il lui en coûtera beaucoup pour l'encaissement de ses marchandises. Cet encaissement n'est pas solide.

Ces orangers, ces grenadiers ont besoin d'un encaissement, Ils ont besoin d'être mis dans des caisses nouvelles, remplies de bonne terre.

Faire un chemin par encaissement, Y faire des tranchées qu'on remplit de cailloux. Faire un jardin par encaissement, Y planter des arbres dans des trous qu'on a remplis de bonne terre.

Faire un pont par encaissement, Le construire sans épuisement, en descendant les piles par assises toutes faites.

ENCAISSER. v. a. Mettre dans une caisse. Encaisser des marchandises.

En termes de Commerce et de Finances, Encaisser de l'argent, des fonds, Mettre dans sa caisse de l'argent, des fonds qu'on a reçus.

Encaisser des orangers, des grenadiers, Les mettre dans une caisse remplie de terre.

ENCAISSÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement D'un fleuve, d'une rivière dont les bords sont escarpés et fort élevés au-dessus de la surface de l'eau. Ce fleuve est encaissé. Une rivière encaissée.

ENCAN. s. m. Vente publique à l'enchère, au plus offrant et dernier enchérisseur. On ne l'emploie guère que lorsqu'il s'agit D'une vente d'effets mobiliers. Il y aura un encan demain, dans telle rue. Vendre à l'encan. Mettre à l'encan. Acheter quelque chose à un encan.

ENCANAILLER. v. a. Mêler avec de la canaille; introduire dans une compagnie une ou plusieurs personnes qui ne sont pas faites pour y être admises. En introduisant cet homme dans notre société, vous nous avez encanaillés.

Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie alors, Hanter de la canaille; avoir commerce, se lier avec de la canaille. Gardez-vous de vous encanailler. Il s'est encanaillé. Ce verbe est familier dans ses deux acceptions.

ENCANAILLÉ, ÉE. participe

ENCAPUCHONNER (S'). v. pron. Se couvrir la tête d'une sorte de capuchon. Vous vous êtes plaisamment encapuchonné. Il est familier.

Il se dit figurément, en termes de Manége, D'un cheval qui ramène l'extrémité de sa tête contre son poitrail.

ENCAPUCHONNÉ, ÉE. participe

ENCAQUER. v. a. Mettre dans une caque. Encaquer des harengs.

Il se dit, figurément et familièrement, en parlant De gens qui sont pressés et entassés dans une voiture. Ils sont encaqués là comme des harengs.

ENCAQUÉ, ÉE. participe

ENCAQUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui encaque.

ENCARTER. v. a. T. d'Impr. Mettre, insérer un carton à l'endroit d'une feuille où il doit être. Ces quatre pages doivent être encartées, doivent s'encarter entre ces deux-là.

ENCARTÉ, ÉE. participe

ENCASTELER (S'). v. pron. T. d'Art vétérinaire. Il se dit D'un cheval dont le talon devient trop serré. Ce cheval commence à s'encasteler.

ENCASTELÉ, ÉE. participe Cheval encastelé.

ENCASTELURE. s. f. T. d'Art vétérinaire. Douleur dans le pied de devant d'un cheval, causée par l'étrécissement de la corne des quartiers, qui, resserrant les deux côtés du talon, fait boiter l'animal.

ENCASTREMENT. s. m. Action d'encastrer, ou Le résultat de cette action.

ENCASTRER. v. a. Enchâsser; unir une chose à une autre par le moyen d'une entaille. Il faut encastrer ce tableau dans le lambris. On l'emploie avec le pronom personnel. Ces deux choses ne s'encastrent pas bien l'une dans l'autre.

ENCASTRÉ, ÉE. participe

ENCAUSTIQUE. s. f. Peinture avec de la cire et à l'aide du feu. L'encaustique était

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