LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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Page 514
Épié, ée.
Épié, ée. participe. Les seigles sont
déjà épiés.
On dit, Une queue de chien épiée,
pour dire, Éparpillée en forme d'épi;
Un chien épié, Celui qui au milieu du
front a du poil plus grand qu'ailleurs.
ÉPIER
ÉPIER. v. a. Observer secrètement
et adroitement les actions, les discours
de quelqu'un. On l'a mis auprès de ce
jeune Prince pour épier ce qu'il fait.
Prenez garde à ce que vous direz, vous
étes épié. Je le fais épier.
On dit aussi: Épier le mouvement
des ennemis. Épier l'occasion, le temps
d'agir. Épier le moment.
Epié, ée.
Epié, ée. participe.
ÉPIERRER
ÉPIERRER. v. a. _ter les pierres
d'un jardin. Il faut épierrer les carreaux
où l'on veut planter des fleurs. Il y a des
terroirs qu'on ne sauroit épierrer.
Épierré, ée.
Épierré, ée. participe.
ÉPIEU
ÉPIEU. s. masc. Sorte d'arme à fer
plat et pointu, dont on se sert plus
ordinairement à la chasse du sanglier.
Il attendit le sanglier de pied ferme avec
son épieu, et l'enferra.
ÉPIGASTRE
ÉPIGASTRE. s. m. Terme d'Anatomie.
Partie supérieure du bas--ventre.
ÉPIGASTRIQUE
ÉPIGASTRIQUE. adj. des 2 genr.
Qui appartient à l'épigastre. Région
épigastrique.
ÉPIGLOTTE
ÉPIGLOTTE. s. f. Terme d'Anatomie.
C'est le nom qu'on donne à la
languette qui couvre et ferme la glotte.
On la nomme autrement Luette.
ÉPIGRAMMATIQUE
ÉPIGRAMMATIQUE. adj. des 2
g. Qui appartient à l'épigramme. Style
épigrammatique. Trait épigrammatique.
Tournure épigrammatique.
ÉPIGRAMMATISTE
ÉPIGRAMMATISTE. s. m. Celui
qui fait, qui compose des Épigrammes.
Les Épigrammatistes sont quelquefoislicencieux.
ÉPIGRAMME
ÉPIGRAMME. sub. fém. Espèce de
petite poésie, qui se termine ordinairement
par un trait piquant ou par un
bon mot. Une bonne épigramme. Pointe
d'épigramme. Il y a peu de sel dans cette
épigramme.
On donne aussi figurément le nom
d'Epigramme, à Un mot, un trait qui,
dans la conversation ou dans un écrit,
présente une critique vive, une raillerie
mordante. Chaque phrase de cet
écrit est une épigramme. Sa conversation
est toute en épigramme. Cette louange est
si exagérée qu'elle a l'air d'une épigramme.
ÉPIGRAPHE
ÉPIGRAPHE. subst. f. Inscription
qu'on met sur un bâtiment, pour en
marquer l'usage, pour indiquer le
temps de sa construction, etc. En ce
sens on dit plus souvent Inscription.
Il se dit aussi et plus ordinairement
De ces sentences ou devises que quelques
Auteurs mettent au frontispice
de leurs ouvrages, et qui en indiquent
l'objet.
ÉPILATOIRE
ÉPILATOIRE. adj. des 2 genr. Qui
sert à épiler. Pâte, onguent épilatoire.
ÉPILEPSIE
ÉPILEPSIE. s. f. Mal caduc, hautmal,
que le vulgaire appelle Mal de
Saint--Jean, on mal de Saint. Convulsion
irrégulière de tout le corps, ou
de quelque partie, particulièrement de
la mâchoire inférieure, qui saisit subitement
et fait tomber le malade. Il
est sujet à l'épilepsie. Il a eu des attaques
d'épilepsie.
ÉPILEPTIQUE
ÉPILEPTIQUE. adj. des 2 g. Qui
appartient à l'épilepsie. Symptôme épileptique. Convulsions épileptiques.
Il est aussi quelquefois substantif;
et alors il ne se dit que Des personnes,
et signifie, Sujet à l'épilepsie, attaqué
d'épilepsie. Les épileptiques perdent toute
connoissance en un moment.
ÉPILER
ÉPILER. v. a. Arracher le poil, ou
le faire tomber au moyen de quelque
topique. Onguent à épiler. Il est allé
chez le Baigneur pour se faire épiler.
Épilé, ée.
Épilé, ée. participe.
ÉPILOGUE
ÉPILOGUE. sub. mas. La dernière
partie, ou la conclusion d'un discours
oratoire. L'épilogue doit être court. L'épilogue
doit résumer les principaux points
d'un discours. Il se dit particulièrement
De la conclusion d'un Poëme.
ÉPILOGUER
ÉPILOGUER. v. n. Il n'est point
d'usage dans le propre; et il signifie
figurém. Censurer, trouver à redire.
C'est un homme qui épilogue sur tout.
Il est aussi quelquefois actif. Épiloguer les actions d'autrui. Il est du style
familier.
ÉPILOGUEUR
ÉPILOGUEUR, sub. m. Qui aime à
épiloguer. C'est un grand épilogueur. Il
est aussi du style familier.
ÉPINARD
ÉPINARD. s. m. Il n'est d'usage
qu'au pluriel. Sorte d'herbage que l'on
mange cuit. Fricasser des épinards. Un
plat d'épinards. Tourte d'épinards. Graine
d'épinards.
On dit, qu'Une frange est à graine
d'épinards, Lorsque ses grains sont en
forme de graine d'épinards.
ÉPINE
ÉPINE. subst. f. Espèce d'arbre ou
d'arbrisseau dont les branches ont des
piquans. Épine blanche. Épine--noire. Une
haie d'épines. Sa terre est en friche, il
n'y croît que des épines. La Couronne d'épines
de Notre--Seigneur.
Épine
Épine, se dit aussi Des piquans qui
viennent à l'épine et à quelques autres
arbres, comme aux sauvageons des
pruniers et des poiriers, et à quelques
arbustes, tels que sont les rosiers, les
groseillers, les ronces, etc. Une épine
l'a piqué. Il lui est entré une épine dans
le pied, dans le doigt.
On dit figur. d'Un embarras, d'un
empêchement, d'un obstacle qu'une
personne ou une chose fait à quelqu'un, que C'est une épine au pied. Il a
dans ce concurrent une furieuse épine au
pied.
On dit en ce sens, qu'On s'est tiré
une fâcheuse épine du pied, qu'on a une
terrible épine hors du pied, Lorsqu'on
a surmonté un obstacle, un embarras
considérable.
On dit proverbialem. d'Un homme
revêche et fâcheux, que C'est un fagot
d'épines, qu'on ne sait par où le prendre.
On dit figurément d'Un homme qui
est dans de grandes inquiétudes et
dans de grandes impatiences, Il est
sur des épines, sur les épines.
Épine
Épine, signifie figurément, Difficultés,
choses qui donnent bien de la
peine. Les épines de la chicane. Les
épines de la Logique. Le monde est plein
d'épines. Il n'y a point de science dont
l'étude ne soit pleine d'épines et dedifficultés.
En ce sens il ne se dit qu'au
pluriel.
On dit d'Un homme qui rencontre
des difficultés à tout moment dans une
entreprise, dans un discours qu'il fait,
qu'Il marche sur des épines.
On dit proverbiaiement, qu'Il n'est
point de roses sans épines, pour dire,
qu'Il n'y a point de plaisir sans quelque
mélange d'ennui, de chagrin.
On appelle L'épine du dos, Cette
suite de vertèbres qui règne le long
du dos de l'homme, et de plusieurs
autres animaux. Il s'est rompu l'épine
du dos. Il s'est blessé à l'épine du dos.
Epine--Arabique
Epine--Arabique. s. f. Plante de la
même nature que L'épine--blanche. Sa
racine est astringente et propre au
flux des femmes, au crachement de
sang et autres fluxions.
Epine--Vinette
Epine--Vinette. sub. fém. Espèce
d'arbrisseau où il y a des piquans, qui
porte un fruit rouge et aigre. Sirop
d'épine--vinette. Dragée d'épine--vinette.
ÉPINES
ÉPINES. s. f. pl. Terme de Chimie.
C'est le cuivre hérissé de pointes qui
reste après l'opération du ressuage et
de la liquation.
ÉPINETTE
ÉPINETTE. subs. f. Instrument de
musique à clavier et à cordes de fil
d'archal, plus petit qu'un clavecin. Il
joue fort bien de l'épinette. Le clavier de
mon épinette est rompu.
ÉPINEUX, EUSE
ÉPINEUX, EUSE. adj. Qui a des
piquans. Arbres épineux. La plupart des
sauvageons sont épineux.
Il se dit figurément Des choses qui
sont pleines de difficultés, d'embarras.
Une affaire épineuse. La Logique,
la Grammaire est fort épineuse. Cette
matière est fort difficile à traiter, fort
épineuse. Question épineuse. Les principes
des Sciences sont épineux. La carrière
des Belles--Lettres est épineuse.
Il se dit aussi Des personnes, et
signifie, Qui fait des difficultés sur
tout. Un homme épineux. Esprit épineux. Il est désagréable d'avoir affaire à
lui, il est trop épineux.
ÉPINGARE
ÉPINGARE. sub. mas. Nom d'une
pièce de canon qui ne passe pas une
livre de balle.
ÉPINGLE
ÉPINGLE. s. f. Petit brin de fil de
laiton ou de cuivre, pointu par un
bout, qui a une tête à l'autre, et dont
on se sert pour attacher quelque chose.
Petite épingle. Grosse épingle. Épingle
jaune. Épingle blanche. Épingle noire.
Epingles d'Angleterre. Tête d'épingle.
Pointe d'épingle. Piqûre d'épingle. Un
millier, un cent, un quarteron d'épingles.
Attacher avec une épingle. Il s'est enfoncé
une épingle dans le doigt. Les enfans
jouent aux épingles. Il y a des
épingles à deux têtes.
On appelle Épingles de diamant,
Celles dont la tête est montée d'un
petit diamant.
On dit proverbialement et figurément,
Tirer son épingle du jeu, pour
dire, Se retirer, se dégager d'une
mauvaise affaire, d'une partie périlleuse.
Il s'étoit mis dans ce parti, dans
une fâcheuse intrigue, mais il a tiré son
épingle du jeu.
On dit d'Une chose de très--petite
valeur, qu'Elle ne vaut pas, qu'on n'en
donneroit pas une épingle. Ces deux choses
sont si égales, que j'en donnerois le choix
pour une épingle.
On dit figurément et familièrement,
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