LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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Il signifie aussi, >ter de manière
qu'Il n'en reste aucun vestige Enlever
des taches. Enlever de l'écriture.
En termes de Chasse, Enlever la
meute, C'est entraîner les chiens par le
plus court chemin où l'on a vu le cerf,
et où l'on retrouve la voie.
Enlevé, ée
Enlevé, ée. participe.
ENLEVURE
ENLEVURE. s. f. Petite vessie ou
bube qui vient sur la peau. Il a le visage
tout couvert d'enlevures. Aujourd'hui on
ne dit plus qu'Elevure.
ENLIER
ENLIER. v. a. Joindre et engager
des pierres ensemble en élevant des
murs.
Enlié, ée
Enlié, ée. participe.
ENLIGNER
ENLIGNER. v. a. Terme d'Architecture,
de Charpenterie, d'Imprimerie,
etc. Placer plusieurs corps contigus
sur une même ligne.
Enligné, ée
Enligné, ée. partic. Des pierres,
des poutres, des pages bien enlignées.
ENLUMINER
ENLUMINER. v. a. Colorier une estampe,
y mettre des couleurs convenables.
Enluminer des images. Des cartes
enluminées.
Il signifie aussi, Rendre rouge et
enflammé; et en ce sens il n'est d'usage
qu'en parlant Du teint, du visage.
L'ardeur de la fièvre lui avoit enluminé
le visage. Une aimable pudeur enluminoit
son front.
On dit proverbialement et bassem.
S'enluminer la trogne, enluminer sa trogne,
pour dire, Boire avec excès;
parce qu'ordinairement ceux qui boivent
excessivement ont le visage fort
rouge.
Enluminé, ée
Enluminé, ée. participe.
ENLUMINEUR, EUSE
ENLUMINEUR, EUSE. s. Celui,
celle qui fait métier d'enluminer des
estampes, des cartes de Géographie.
Enlumineur d'images.
ENLUMINURE
ENLUMINURE. s. f. L'art d'enluminer,
l'art d'appliquer des couleurs
sur des estampes, etc. Il entend bien
l'enluminure.
Il se dit aussi figurément Des ornemens
du discours, mais pris en mauvaise
part. Il a répandu dans son Poëme
du brillant, de l'enluminure, pour dire,
Des ornemens peu naturels et recherchés.
Enluminure
Enluminure, signifie aussi L'ouvrage
de l'Enlumineur. L'estampe est
belle, mais l'enluminure ne l'est pas.
On le dit aussi d'Une gravure enluminée.
Cela n'est pas peint, ce n'est
qu'une enluminure.
ENN
ENNÉAGONE
ENNÉAGONE. s. m. (Les deux N
se prononcent.) Terme de Géométrie.
Figure de neuf côtés. Ennéagonerégulier.
ENNEMI, IE
ENNEMI, IE. subst. (Prononcez
comme s'il y avoit Enemi, c'est--à--dire,
avec un e ouvert.) Celui ou celle qui
hait quelqu'un, qui veut du mal à
quelqu'un. Ennemi déclaré. Ennemi couvert.
Ennemi capital, juré, mortel, irréconciliable,
puissant, cruel. Ennemi
implacable. C'est être ennemi de Dieu et
des hommes. Il est ennemi de cette famille.
Ennemi de l'Etat, de la Patrie.
Se déclarer ennemi de quelqu'un. Se faire
un ennemi, des ennemis. Il a bien des
ennemis. Surmonter, vaincre ses ennemis.
Triompher de ses ennemis. Dieu commande
d'aimer ses ennemis, de pardonner
À ses ennemis. Il faut être bien ennemi de
soi--même pour vouloir ...
Ennemi
Ennemi, étant dit absolument et
indéfiniment, soit au singulier, soit
au pluriel, signifie, Le parti contraire
quifait guerre ouverte. L'ennemi marche.
Les ennemis viennent. L'ennemi est fort.
A la vue de l'ennemi. Tomber entre les
mains des ennemis. Être pris par les ennemis.
En terre d'ennemis. En présence
de l'ennemi. Battre, chasser les ennemis.
Repousser l'ennemi, les ennemis. De nouvelles
troupes qui n'ont pas encore vu
l'ennemi.
Ennemi
Ennemi, se dit pour Marquer toute
sorte d'aversion, d'opposition qu'on
peut avoir pour des choses mauvaises
ou bonnes, justes ou injustes. Ennemi
de toute violence. Ennemi des procès. Ennemi
des cérémonies. Ennemi du repos,
de la paix, de la joie. Ennemi de la
vertu, du bon sens, de la raison, de la
société, de la Musique. Ennemi de la
contrainte.
On dit familièrement, qu'Un homme
est ennemi de nature, pour dire, qu'Il
n'aime ni à se divertir, ni à voir les
autres se divertir.
On appelle Le diable, L'énnemi du
genre humain, ou absolument L'ennemi.
On dit, que Le diable, la chair et le
monde, sont les trois ennemis de l'homme.
Ennemi
Ennemi, se dit aussi Des animaux,
pour marquer l'aversion qu'ils ont les
uns pour autres. Le crapaud est ennemi
de la belette. Le chat est ennemi de la
souris.
Il se dit aussi De toutes les autres
choses qui ont de l'antipathie, de la
contrariété entr'elles, soit au physique,
soit au moral. L'eau et le feu sont
ennemis. Le chou est ennemi de la vigne.
Ennemi de la vie, des nerfs. L'orgueil est
l'ennemi des vertus.
Ennemi, ie
Ennemi, ie. adj. Il se dit dans le
même sens qu'Ennemi subst. Un voisin
ennemi, des peuples ennemis. Une terre,
une nation ennemie. En pays ennemi. Le
chaud et le froid sont des qualitésennemies.
On dit poétiquement: La fortune ennemie.
Les destins ennemis. Les ventsennemis.
On appelle en Peinture, Couleurs
ennemies, Des couleurs qui par leur
opposition produisent un ton dur.
On dit proverbialem. Plus de morts,
moins d'ennemis. Ami au prêter, ennemi
au rendre.
C'est autant de pris sur l'ennemi, pour
dire, que C'est toujours beaucoup d'avoir
tiré quelque chose d'une personne
avare qui ne veut jamais rien donner.
ENNOBLIR
ENNOBLIR. v. act. (La première
syllabe est nasale dans ce mot, dans
Ennui et ses dérivés.) Rendre plus
considérable, plus noble, plus illustre.
Les Sciences, les Beaux--Arts ennoblissent
une Langue.
On confond souvent Ennoblir avec
Anoblir: le dernier mot ne se prend
que pour donner la noblesse. Voyez
Anoblir.
Ennobli, ie
Ennobli, ie. participe.
ENNUI
ENNUI. s. m. Lassitude, langueur,
fatigue ou inaction d'esprit, causée
par une chose qui déplaît par ellemême,
ou par sa durée, ou par le défaut
d'intérêt, ou par la disposition
dans laquelle on se trouve. On ne sauroit
entendre cela sans ennui, sans mourir
d'ennui. L'ennui est plus difficile à
supporter que la douleur. On dit, L'ennui
de la vie, pour, Le dégoût de
la vie.
Il signifie aussi, généralement, Fâcherie,
chagrin, déplaisir, souci. Un
homme accablé d'ennuis. Les ennuis de la
vieillesse. De mortels ennuis. Cette affaire
lui a donné beaucoup d'ennui. Cela
sert à adoucir les ennuis, à charmer les
ennuis.
ENNUYANT, ANTE
ENNUYANT, ANTE. adject. Qui
ennuie. C'est une chose bien ennuyante
que d'attendre. Cela est fort ennuyant.
C'est un homme bien ennuyant. Un temps
ennuyant. On ne se sert plus guère du
mot Ennuyant pour les personnes; on
n'emploie plus qu'Ennuyeux.
ENNUYER
ENNUYER. v. act. Lasser l'esprit
par quelque chose de désagréable ou
de trop long. Cet homme ennuie tous ses
auditeurs. Ce spectacle est assez beau,
mais il ennuie par sa longueur. Cela ennuie
à la mort.
Il s'emploie avec le pronom personnel,
et alors il signifie, que L'on trouve
le temps long. Je m'ennuie d'être ici.
C'est un homme inquiet qui s'ennuiepartout.
En ce sens on s'en sert impersonnellement.
Il m'ennuie. Il m'ennuie fort
d'être ici. Il m'ennuyoit de ne vous point
voir.
ENNUYEUSEMENT
ENNUYEUSEMENT. adv. Avec
ennui. Passer la journée ennuyeusement.
Il m'a raconté de point en point fort ennuyeusement
son histoire.
ENNUYEUX, EUSE
ENNUYEUX, EUSE. adject. Qui
ennuie. Discours ennuyeux. Temps ennuyeux.
Cet homme est bien ennuyeux.
Il se prend quelquefois substantivement.
C'est un ennuyeux, un grandennuyeux.
ENO
ÉNONCER
ÉNONCER. verbe a. Exprimer ce
qu'on a dans la pensée. Ce n'est pas
tout que de bien penser, il faut savoir
bien énoncer ce que l'on pense. La manière
dont il énonce ses pensées leur donne de la
force. On avoit énoncé dans le contrat.
Les choses y étoient si clairement énoncées. Un des articles de ce traité étoit
énoncé de telle sorte, que les deux partis
le pouvoient interpréter à leur avantage.
On dit en termes de Pratique,
Énoncer faux, pour dire, Avancer
quelque chose contre la vérité.
On se sert plus ordinairement de ce
verbe avec le pronom personnel. C'est
un homme qui s'énonce en bons termes,
qui s'énonce bien, qui s'énonce mal. On
ne peut pas se mieux énoncer qu'il fait.
Il pense assez bien, mais il ne sauroit
s'énoncer. Il n'a pas le don de s'énoncer.
Énoncé, ée
Énoncé, ée. participe.
On l'emploie aussi substantivement.
Un simple énoncé, un faux énoncé, pour
dire, Une chose avancée sans explication,
sans développement, ou une
chose avancée contre la vérité.
ÉNONCIATIF, IVE
ÉNONCIATIF, IVE. adj. Terme
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