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Page 444
On dit fig. d'Un grand bruit, que C'est un bruit
qui fend la teste. Et d'un mal de teste violent. Il me
semble qu'on me fend la teste. Et on dit aussi fig.
d'Un homme qui fait des precisions trop rafinées,
que C'est fendre un cheveu en deux.
Fendre, sign. aussi simplement, Diviser, separer
les parties d'un corps continu, soit en long, soit autrement.
La trop grande secheresse fend la terre. la
gelée fend les pierres. il a gelé à pierre fendre. un navire
qui fend l'eau, qui fend les vagues. un oiseau qui
fend l'air.
Il signifie aussi, Separer par force, des choses qui
ont quelque union. Fendre la presse. fendre les bataillons,
les escadrons des ennemis.
Fendre, est aussi n. mais il ne s'employe alors
que fig. & dans ces phrases, La teste me fend, le
coeur me fend, pour marquer Un violent mal de teste,
Un grand sentiment de compassion. La teste me
fend du bruit que l'on fait. le coeur me fend de douleur,
quand j'y songe. le coeur me fend de voir souffrir tant
de pauvres gens.
Fendre, est aussi n. p. & sign. Devenir divisé,
separé, s'entr'ouvrir. Ce bois-là se fend aisément. la
terre se fend de chaleur. une muraille qui commence
à se fendre. les eaux se fendirent en deux.
On dit aussi, qu'Un homme est bien fendu, pour
dire, qu'Il est de taille à estre bien à cheval, à bien
embrasser un cheval. Et qu'un cheval a les naseaux
bien fendus, pour dire, qu'Il a les narines
fort ouvertes.
Fendant, sign. aussi, Fanfaron, mais en ce sens
il n'a guere d'usage qu'en cette phrase, Faire le
fendant, pour dire, Faire le mauvais, faire de
grandes menaces, parler comme un fanfaron qui
veut se faire craindre.
Il signifie aussi Le lieu, où on fait agir tout ce
qui sert à la fenderie, Le Maistre de forge estoit dans
la fenderie.
On dit, Greffer en fente, pour dire, Inserer un
On dit prov. d'Un prodigue, qu'Il jette tout par
les fenestres. Et d'un importun, dont on ne peut se
deffaire, que l'on a peine à chasser. Si vous le faites
sortir par la porte, il rentrera par la fenestre. Et on
dit prov. & fig. Il faut passer par là ou par la fenestre,
pour dire, C'est une necessité indispensable.
Il signifie aussi, L'ordre, la disposition pour les
jours, pour les fenestres d'une maison. Le fenestrage
de ce bastiment est mal entendu, est mal ordonné.
Il se prend aussi pour La graine de la mesme
Plante. Manger du fenoüil. du fenoüil confit.
On dit prov. & figur. Il faut battre le fer pendant
qu'il est chaud, pour dire, qu'Il faut poursuivre une
affaire pendant qu'elle est en bon train.
On appelle, Corps de fer, Un corps fort & robuste,
qui resiste à la fatigue, Teste de fer, Un
homme infatigable, dans les affaires qui demandent
une grande application, une grande contention
d'esprit. Et, Siecle de fer, Un siecle où la guerre
est allumée par tout, où tout le monde souffre.
On dit, Le fer d'une pique, le fer d'une lance, le
fer d'une fleche, pour dire, La pointe de fer qui
est au bout d'une pique, d'une lance, d'une fléche.
On dit, Se battre à fer esmoulu, pour dire, Se
battre tout de bon, & avec armes offensives: Ce
qui ne se dit proprement qu'en parlant de certaines
occasions de joustes & de tournois, dans lesquelles
on se battoit avec des armes affilées, au lieu que
d'ordinaire on ne s'y servoit que d'armes rabatuës
& émoussées.
On dit fig. Manier le fer, pour dire, Suivre la
profession des armes. Et, Battre le fer, pour dire,
Faire des armes, & s'exercer à l'escrime & aux
fleurets. On dit aussi fig. d'Un homme qui est
exercé depuis long-temps à parler en public, à enseigner,
à plaider &c. qu'Il y a long-temps qu'il bat
le fer. il faut bien avoir battu le fer, avant que d'en
estre venu-là.
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&brace;
Voy FENDRE
Fendu
Fendant
Fenderie
Fendeur
Pourfendre
Pourfendu, [pourfend]ue
Refend
Fente
FENESTRE
Fenestrage
&brace;
Voy FENOUIL
&brace;
Voy FER