Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 678

ÉTHOPÉE. s.f. Peinture & description des moeurs, & des passions de quelqu'un.

ÉTIER. s.m. Fossé fait par art, ou naturellement, & qui se dégorge dans la mer. On appelle Étier, Le canal qui sert à conduire l'eau de la mer dans les marais salans.

ÉTINCELANT, ANTE. adj. Qui étincelle. Les étoiles les plus étincelantes. Ce rubis est étincelant. Des yeux étincelans, étincelans de colère.

ÉTINCELLE. s.f. Petite parcelle de feu, bleuette. Étincelle de feu. Quand on bat les cailloux avec un fusil, il en sort des étincelles. On a éteint ce grand feu, il n'en reste pas une étincelle. Une petite étincelle peut causer un grand embrasement.

Il se dit figurément Des lumières de l'esprit. Il n'a pas une étincelle de bon sens, de raison, de courage.

ÉTINCELLÉ. adj. En termes de Blason, on appelle Écu étincellé, Celui qui est semé d'étincelles.

ÉTINCELLEMENT. s.m. Éclat de ce étincelle. L'étincellement d'un charbon ardent, d'une barre de fer rouge. L'étincellement des étoiles fixes.

ÉTINCELER. v.n. Briller, jeter des éclats de lumière. Il y a des étoiles qui étincellent les unes plus que les autres. Les vraies escarboucles, à ce qu'on dit, étincellent dans les ténèbres. Les yeux lui étincellent de colère.

ÉTIOLER, S'ÉTIOLER. v. récipr. Il se dit des plantes & des branches qui pour être trop serrées, sont foibles & menues. Il faut prendre garde que ces branches ne s'étiolent.

ÉTIOLOGIE. s.f. Partie de la Médecine qui traite des causes des maladies.

ÉTIQUE. adj. de t. g. Atteint d'une maladie qui dessèche & consume toute l'habitude du corps. Devenir étique. Mourir étique.

On appelle Fièvre étique, Une fièvre lente, longue & habituelle, qui dessèche tout le corps.

Il signifie aussi Maigre, attenué. Il a le visage étique. Il se dit même en ce sens De quelques animaux. Un chapon, un poulet étique. Un cheval étique.

ÉTIQUETER. v.a. Mettre une étiquette, distinguer par une étiquette. Les Procureurs ont soin d'étiqueter leurs sacs. Pourquoi ce sac de mille francs n'est-il pas étiqueté?

ÉTIQUETÉ, ÉE, participe .

ÉTIQUETTE. s.f. Petit écriteau qu'on met, qu'on attache sur un sac de procès, contenant les noms du demandeur & du défendeur, du Procureur, &c. Il faut mettre une étiquette à ce sac.

On dit figurément & proverbialement, Juger, condamner sur l'étiquette du sac, ou absolument, Sur l'étiquette, pour dire, Porter son jugement sur quelque affaire, touchant quelque personne, sans avoir beaucoup examiné les pièces, les raisons. Vous y allez bien légérement, vous jugez sur l'étiquette du sac. Votre Partie est si décriée, qu'on la condamnera sur l'étiquette du sac, sur l'étiquette.

On appelle aussi Étiquettes, Ces petits écriteaux qu'on met à des sacs d'argent, à des liasses de papiers, à des layettes, à des paquets de hardes, &c. pour marquer ce qu'il y a dedans.

On appelle, en parlant Du cérémonial de la Cour d'Espagne, & de quelques autres Cours, Étiquette du Palais, Le détail de ce qui se doit faire journellement dans la Maison du Roi, & dans les principales cérémonies. Cette prétention a été refusée à tel Prince, parce qu'elle n'étoit pas conforme à l'étiquette du Palais.

ÉTOFFE. s.f. Ouvrage de soie, de laine, de fil d'or, d'argent, &c. pour faire des habits, des meubles, &c. Étoffe de laine. Étoffe de soie. Ce Marchand a de belles étoffes. C'est une bonne étoffe que le drap. C'est une belle étoffe que le velours. Des étoffes d'or & d'argent. Acheter, lever des étoffes. Riches étoffes. Étoffe à fleurs. Étoffe moelleuse. Votre Tailleur n'a pas épargné l'étoffe.

On dit, Donner dans l'étoffe, pour dire, Dépenser beaucoup en habits & en meubles. Cet homme se pique de magnificence, il donne dans l'étoffe. Il est familier.

Ce mot s'étend aussi à la matière de quelques autres ouvrages de Manufacture. Il n'y a pas assez d'étoffe à ce chapeau. Cette cuirasse est d'une bonne étoffe.

On dit figurément par extension, On n'a pas épargné, on n'a pas plaint l'étoffe, pour dire, qu'On a employé une grande abondance de matière, ou qu'on en a employé plus qu'il ne falloit. Voilà de la vaisselle d'argent bien pesante, on n'a pas plaint, on n'y a pas plaint l'étoffe.

On dit d'Un jeune homme dont les dispositions sont heureuses, & n'ont besoin que d'être cultivées, On peut faire de ce jeune homme-là quelque chose de bon, il y a de l'étoffe.

ÉTOFFE signifie aussi figurément, Condition. Un homme de petite, de basse étoffe. Il ne doit pas faire de comparaison avec vous, il n'est pas de même étoffe. Ils ne valent pas mieux l'un que l'autre, ce sont gens de même étoffe. Ce mot ne s'emploie guère que pour déprimer, que pour dénigrer.

ÉTOFFER. v.a. Mettre de l'étoffe, de la matière dans la quantité, & de la qualité qu'il faut à quelque ouvrage de Manufacture. Ce Chapelier n'a pas bien étoffé ce chapeau. On a mal étoffé cette cuirasse.

ÉTOFFER signifie aussi, Garnir de tout ce qui est nécessaire, soit pour la commodité, soit pour l'ornement. Il se dit principalement d'un carrosse, d'un lit, & de quelques autres meubles.

ÉTOFFÉ, ÉE, participe Chapeau bien étoffé. Carrosse bien étoffé.

On dit, Un homme bien étoffé, pour dire, Un homme bien vétu, bien meublé, un homme qui a en abondance toutes ses aises & toutes ses commodités.

On dit encore d'Un discours rempli de toute la matière nécessaire & convenable, qu'Il est bien étoffé. Il est familier.

ÉTOILE. s.f. Astre, corps lumineux qui brille au ciel pendant la nuit. Étoile de la première, de la seconde, de la troisième grandeur. Le lever, le coucher d'une étoile. Il parut cette année-là une nouvelle étoile. L'éclipse fut si grande, qu'on vit les

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