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La fascination est le plus universel de tous les maux, & l'on peut bien dire que ce monde est enchanté; non pas dans le sens de Beker, mais parce que les hommes séduits par leurs passions & leur imagination, font entr'eux un commerce perpétuel d'erreurs.
Jules - César Vanini, fameux athée brûlé à Toulouse, a cru sans doute que son système le menoit à nier qu'un homme sain pût en fasciner un autre, il credere e cortesia, dit - il, parce qu'il pense qu'il faudroit attribuer cet effet à la magie. Or l'existence des démons ne lui est connue que par la révélation; il la combat même sous les noms de Cardan & de Pomponace; d'ailleurs, il ne veut pas que les démons ayent du pouvoir sur des enfans exempts de péché: il aime donc mieux avoir recours à des facultés naturelles, mais il n'est pas heureux dans ses explications. Il pense que quand une sorciere se livre à des mouvemens de colere, de haine, ou d'envie, le desir de nuire formé dans son imagination, excite les esprits & leur donne une teinte de couleur triste, ce qu'il prouve parce que le sang devient livide, (tristi illa nocendi specie, quoe in illius imaginativâ residet, commoventur spiritus, imò & moestum induunt colorem, nam sanguis fit lividus. De admirandis naturae reginae, deaeque mortalium arcanis, dialog. 59. p. 73.) les esprits ramassent une matiere pernicieuse, qu'ils dardent par les yeux de la sorciere. En conséquence de cette hypothèse, Vanini assûre très - sérieusement qu'il a conseillé à ceux qui craignoient la fascination, s'ils avoient honte de détourner la tête pour l'éviter, de rassembler leurs esprits vers les yeux & de les diriger contre la magicienne, dont ils choqueroient par - là & affoibliroient les esprits nuisibles. Enfin, il prétend que les coraux en pâlissant découvrent la fascination comme la fievre, & que c'est par cette raison qu'on les suspend au cou des enfans comme des préservatifs. (g)
Les symptomes dominans des maladies produites
par cette cause, sont la fievre hectique, le marasme,
le plus souvent suivis de la mort. Les anciens
mettoient la fascination au nombre des causes occultes
des maladies. Voyez
Les fascines ont environ six piés de longueur, & huit pouces de diametre, c'est - à - dire environ 24 pouces de circonférence; elles ont deux liens placés à - peu - près à un pié de distance des extrémités.
Trois ou quatre jours avant l'ouverture de la tranchée, lorsque les troupes ont achevé de camper & de se munir de fourrage, on commande à chaque bataillon & à chaque escadron de l'armée, de faire un certain nombre de fascines, qui est ordinairement de deux ou trois mille par bataillon, & de douze ou quinze cents par escadron.
Les fascînes sont des ouvrages de corvée, c'est - à - dire qui ne sont point payés aux troupes. Tous les corps de l'armée en font des amas à la tête de leur camp, & ils y posent des sentinelles, pour veiller à ce qu'elles ne soient point enlevées.
On fait usage des fascines en les couchant horisontalement selon leur longueur; c'est pourquoi on ne dit point planter des fascines, mais poser des fascines, ou jetter des fascines, parce qu'on les jette dans les fossés pour les combler.
On employe encore des fascines dans la construction
des batteries & la réparation des breches après
un siége: mais ces fascines sont beaucoup plus longues
que les autres, ayant depuis dix piés jusqu'à
douze. Voyez
Les fastes des magistrats étoient les jours où il étoit permis de plaider; & ceux auxquels on ne plaidoit pas s'appelloient nefastes, nefasti, parce qu'alors on ne pouvoit parler, fari, en justice. Ce mot nefastus en ce sens ne signifioit pas malheureux; au contraire, nefastus & nefandus furent l'attribut des jours infortunés en un autre sens, qui signifioit, jours dont on ne doit pas parler, jours dignes de l'oubli; ille & nefasto te posuit die.
Il y avoit chez les Romains d'autres fastes encore, fasti urbis, fasti rustici; c'étoit un calendrier à l'usage de la ville & de la campagne.
On a toûjours cherché dans ces jours de solennité
à étaler quelque appareil dans ses vêtemens, dans
sa suite, dans ses festins. Cet appareil étalé dans d'autres
jours s'est appellé faste. Il n'exprime que la magnificence
dans ceux qui par leur état doivent représenter;
il exprime la vanité dans les autres. Quoi<pb->
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