Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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En termes de Théâtre, Jouer devant les banquettes,
jouer pour les banquettes,
Jouer dans
une salle vide ou presque vide de spectateurs.

Il désignait aussi les Places d'impériale sur
certaines voitures publiques.

Il se dit, en termes de Génie militaire, d'une
Petite élévation ou large degré de pierre, de
terre ou de gazon, sur lequel on monte pour
tirer par-dessus le parapet d'un bastion ou le
revers d'une tranchée.

Banquette irlandaise, Sorte de talus gazonné
qui sert d'obstacle dans les courses de chevaux.

Il signifie, en termes de Voirie, Petit chemin
pour les piétons, élevé de quelques centimètres
au-dessus de la voie où passent les
voitures. On dit plus communément TROTTOIR.

Il se dit aussi d'un Chemin d'une certaine
largeur ménagé à l'intérieur d'un aqueduc et
d'un égout, et sur lequel on peut marcher, pour
le nettoyer ou le réparer.

Il se dit, en termes d'Architecture, de
l'Appui d'une fenêtre, lorsqu'il ne s'élève qu'à
hauteur de siège et qu'il est surmonté d'un
appui de fer.

En termes d'Horticulture, il se dit d'une
Palissade taillée à hauteur d'appui, entre les
arbres d'une contre-allée.

BANQUIER. n. m. Celui qui lait le commerce
de banque. Les banquiers de Paris,
de Lyon, d'Anvers. J'ai pour tant de lettres de
change sur tel banquier. Il a des fonds considérables
chez son banquier.

Banquier en Cour de Rome, ou Banquier
expéditionnaire,
Officier dont la fonction était
de faire venir des expéditions de la Cour de
Rome, comme provisions de bénéfices, dispenses,
etc.

Il se dit aussi, en termes de Jeux, de Celui
qui tient le jeu contre tous ceux qui veulent
jouer avec lui et qui met sur table une certaine
somme d'argent pour les payer lorsqu'ils
gagnent. Le banquier a beaucoup
gagné.

BANQUISE. n. f. Amas considérable de
glaces flottantes qui forment une sorte de
banc et empêchent ou gênent la navigation.

BANQUISTE. n. m. Charlatan, ou Celui
qui a des allures de charlatan.

BAOBAB. n. m. Arbre de la famille des
Malvacées, qui croît dans les régions tropicales
de l'Afrique, de l'Asie et de l'Australie,
qui est le plus gros des végétaux connus.
Son fruit qui est comestible se nomme Pain
de singe. On prétend que les baobabs vivent plusieurs
milliers d'années.

BAPTÊME. (Dans ce mot et les suivants,
P ne se prononce pas.) n. m. Celui des
sept sacrements de l'Église par lequel on
est fait chrétien et qui consiste à verser
de l'eau sur la tête en prononçant les paroles
sacramentelles. Le sacrement de baptême. Le
péché originel est effacé par l'eau du baptême.
Tenir un enfant sur les fonts de baptême.
Donner, recevoir le baptême. Nom de baptême.
Dragées de baptême.

Baptême par immersion, Celui qui consiste à
plonger dans l'eau tout le corps de la personne
à laquelle on confère ce sacrement. Dans
l'Église grecque, on confère encore le baptême
par immersion.

Fig., Baptême du sang, Le martyre souffert
sans avoir reçu le baptême.

Par extension, Le baptême d'une cloche.
Le baptême d'un navire.
Voyez BAPTISER.

Baptême du tropique, de la ligne, Sorte de
cérémonie burlesque en usage parmi les
marins : elle consiste à mouiller d'eau ceux
qui passent pour la première fois le tropique
ou l'équateur.

Fig., Recevoir le baptême du feu, Aller au feu
pour la première fois. On dit dans le même
sens, en termes d'Aéronautique, Recevoir le
baptême de l'air.

BAPTISER. v. tr. Rendre chrétien par le
baptême. On baptise avec de l'eau, au nom du
Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Baptiser
un enfant. Clovis fut baptisé à Reims
par saint Remi. Baptiser par immersion, par
aspersion.

Il se dit aussi des Cérémonies qui accompagnent
le baptême. Cet enfant n'est qu'ondoyé,
il faut le porter à l'église pour le faire
baptiser.

Par extension, Baptiser une cloche, La bénir
et lui donner un nom, avec certaines cérémonies
religieuses. On dit de même Baptiser
un navire.

Fam. et abusiv., Baptiser quelqu'un, Lui
donner un sobriquet.

Fig. et fam., Baptiser son vin, Y mettre de
l'eau.

BAPTISMAL, ALE. adj. Qui a rapport au
baptême. L'eau baptismale. Garder l'innocence,
la grâce baptismale. Robe baptismale.

Les fonts baptismaux, Les fonts où l'on
baptise.

BAPTISME. n. m. Doctrine d'une secte
chrétienne, d'après laquelle le baptême ne doit
être administré qu'à des adultes ou à des personnes
en âge de raison et par immersion complète
du néophyte.

BAPTISTAIRE. adj. m. Qui constate un
baptême. Registre baptistaire, Registre où
l'on inscrit les noms de ceux qu'on baptise.
Extrait baptistaire, ou simplement Baptistaire,
Extrait de ce registre qui indique l'époque
où une personne a été baptisée et les noms
qu'elle a reçus au baptême. Lever son extrait
baptistaire, son baptistaire. Produire son extrait
baptistaire, son baptistaire.
On dit plutôt
aujourd'hui Extrait de baptême.

BAPTISTE. adj. des deux genres. Qui a
rapport au baptisme.

Il s'emploie aussi comme nom et signifie
Celui qui suit la doctrine du baptisme.

BAPTISTÈRE. n. m. Petit édifice bâti
auprès des cathédrales, pour y administrer
le baptême, et qui renfermait un ou plusieurs
autels. Le baptistère de Constantin est auprès
de Saint-Jean de Latran.

Il se dit aussi de la Chapelle où sont les fonts
baptismaux dans une église.

BAQUET. n. m. Petit cuvier de bois qui a
les bords assez bas. Mettre de l'eau dans un
baquet.

Baquet magnétique, Voyez MAGNÉTIQUE.

En termes d'Arts, il se dit de la Caisse
où les graveurs versent et font mordre l'eau-
forte sur des planches de cuivre. Il désigne
aussi une Pierre creuse remplie d'eau pour
nettoyer les caractères d'imprimerie.

BAR. n. m. Débit de boissons où les consommateurs
sont debout ou assis sur des sièges
hauts devant un comptoir.

BAR. n. m. Poisson de mer.

BARAGOUIN. n. m. Langage incorrect et
inintelligible. Cet homme parle mal, son langage
est un vrai baragouin.
Il est familier.

Il se dit quelquefois, par dénigrement, des
Langues qu'on ne comprend pas. Je ne comprends
pas son baragouin. Je n'entends rien au
baragouin de ces étrangers.

BARAGOUINAGE. n. m. Action de baragouiner.
Tout son discours n'était qu'un baragouinage.
Il est familier.

BARAGOUINER. v. intr. Parler d'une
façon incorrecte et inintelligible. Cet homme
ne fait que baragouiner.

Il signifie quelquefois, par dénigrement,
Parler une langue étrangère devant quelqu'un
qui ne la comprend pas. Ces étrangers baragouinent
entre eux.

Il s'emploie aussi transitivement. Baragouiner
un discours,
Le mal articuler, le
prononcer d'une manière inintelligible. Baragouiner
une langue, La parler mal. Il ne fait
que baragouiner le français.

Il est familier dans ces diverses acceptions.

BARAGOUINEUR, EUSE. n. Celui, celle
qui baragouine. Il est familier.

BARAQUE. n. f. Construction provisoire et
légère, généralement faite en planches. Les
soldats, n'ayant pas de tentes, se sont construit
des baraques. En attendant que les casernes
fussent achevées, on les a logés dans des baraques.
Ces pêcheurs s'abritent en toute hâte dans
des baraques en revenant de la pêche. Les
baraques de la foire. La baraque où l'on serre
les outils en quittant le chantier.

Il se dit, par extension et familièrement,
d'une Maison mal bâtie et de chétive apparence.
Sa maison n'est qu'une baraque, est une
véritable baraque. On ne peut pas loger dans
cette baraque. Il faut abattre ces vieilles
baraques.

Fig. et pop., C'est une baraque, se dit aussi,
par dénigrement, d'un Atelier où l'on ne fait
que des ouvrages de peu de valeur ou d'une
Maison où les domestiques se trouvent mal
payés ou mal nourris.

BARAQUEMENT. n. m. T. militaire. Action
de baraquer. Le baraquement des troupes
s'opéra sans difficulté.

Il se dit aussi d'une façon générale d'un
Ensemble de baraques plus ou moins grandes
destinées à servir de logement provisoire à
des groupes d'individus. Cette école, en attendant
que l'édifice qui lui était destiné fût construit,
dut être placée dans un baraquement.
On improvisa des baraquements pour recueillir
la population sans abri.

BARAQUER. v. tr. T. militaire. Loger,
installer dans des baraquements. On baraqua
le régiment. Les troupes se baraquèrent.

Il est aussi intransitif et signifie Séjourner
dans des baraquements. Les troupes baraquèrent
tout l'hiver.

BARATERIE. n. f. T. de Droit maritime.
Sorte de malversation, de fraude commise par
le capitaine, maître ou patron d'un navire, ou
par l'équipage, au préjudice soit des armateurs,
soit des assureurs, et qui consiste le plus
souvent à faire essuyer au bâtiment un naufrage
volontaire ou à supposer des avaries.

BARATTE. n. f. Récipient de bois en forme
de baril, plus large par en bas que par en haut,
dont on se sert pour battre le lait afin de le
transformer en beurre.

BARATTER. v. tr. Battre le lait dans une
baratte.

BARBACANE. n. f. Ouvrage de fortification
bas, avancé, destiné à protéger une
porte, la tête d'un pont, etc.

Il se dit aussi des Ouvertures qu'on laisse
au mur d'un bâtiment, soit pour donner du
jour ou de l'air, soit spécialement dans une
terrasse pour l'écoulement des eaux.

BARBARE. adj. des deux genres. Qui est
cruel, inhumain. Âme barbare. Coeur barbare.
N'attendez d'eux aucune miséricorde, aucune
grâce; ce sont des gens barbares. Un vainqueur
barbare. Des soldats barbares. Une action barbare.
Un spectacle barbare. Une coutume barbare.
Des superstitions barbares.

Il signifie, au figuré, Qui est sauvage, grossier,
ignorant, qui manque de civilisation.
Les Grecs appelaient barbares tous ceux qui
ne parlaient pas leur langue, tous les étrangers;
les Romains nommèrent aussi barbares tous
les autres peuples, excepté les Grecs. Les
nations, les rois barbares. Des moeurs rudes
et barbares.

En parlant des mots et des tours du langage,
il signifie Qui est contraire à l'usage ou
à l'analogie. Cette manière de parler est barbare.
Ces termes sont barbares.
On dit dans le
même sens Un style barbare.

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