LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 122

BARBE--DE--JUPITER

BARBE--DE--JUPITER. s. f. Arbrisseau garni de petites feuilles argentées ou soyeuses, et qui portedes fleurs légumineuses. On donne le même nom à plusieurs autres plantes, dont le caractère est fort différent.

BARBE--DE--MOINE

BARBE--DE--MOINE, ou Cuscute. sub. fém. Plante. Elle pousse des filets rouges aussi déliés que les cheveux, et qui s'attachent à différentes sortes de plantes.

BARBE--DE--RENARD

BARBE--DE--RENARD. s. f. Plante épineuse. De ses tiges découle une gomme nommée vulgairement Gomme adragant. Les Peintres en font usage, et elle entre dans quelques compositions médicinales.

SAINTE -- BARBE

SAINTE -- BARBE, subst. fém. en terme de Marine, Chambre des canonniers, l'endroit du vaisseau où l'on tient la poudre. Le feu prit à la Sainte--Barbe.

BARBEAU

BARBEAU. sub. mas. Poisson d'eau douce, ainsi nommé, parce qu'il a comme quatre barbes ou moustaches à chacun des deux côtés de la gueule. Barbeau de Seine.

Barbeau

Barbeau, est aussi Une petite plante qui vient dans les blés, et qui porte des fleurs bleues. On l'appelle quelquefois Bluet.

BARBÉIER

BARBÉIER ou BARBOTER. v. n. Terme de Marine. Il se dit Du vent lorsqu'il rase la voile.

BARBERIE

BARBERIE. s. f. Terme des Statuts des Perruquiers, pour signifier L'art de raser et de faire les cheveux. Dans quelques communautés d'hommes, lieu où l'on fait la barbe.

BARBET, ETTE

BARBET, ETTE. s. Chien à poil long et frisé, qui va à l'eau. Ce barbet va bien à l'eau, il rapporte bien. Tondre un barbet. Une belle barbette.

On dit familièrement d'Un homme fort crotté, qu'Il est crotté comme un barbet; et d'Un homme qui en suit un autre partout, qu'Il lé suit comme un barbet. Et dans le discours familier, en parlant d'Un homme soupçonné de rapporter tout ce qu'on fait, tout ce qu'on dit, on dit que C'est un barbet.

BARBETTE

BARBETTE. s. f. Espèce de plateforme sans épaulement, d'où l'on tire du canon à découvert. Tirer à barbette.

BARBICHON

BARBICHON. s. mas. Diminutif de barbet. Un joli barbichon.

BARBIER

BARBIER. s. m. Celui dont la profession est de faire la barbe. Earbier Étuviste. Barbier Perruquier. Barbier de village.

On dit proverbialement, qu'Un Barbier rase l'autre, pour dire, que Les gens d'une même profession, de même humeur, se servent et se favorisent mutuellement.

BARBIFIER

BARBIFIER. v. a. Raser, faire la barbe. Style familier.

Barbifié, ée

Barbifié, ée. participe.

BARBILLON

BARBILLON. s. mas. Diminutif de Barbeau, poisson.

On appelle aussi Barbillon, Ce qui pend en forme de moustache aux deux côtés de la gueule du Barbeau, et de quelques autres poissons. Maladie qui vient à la bouche des chevaux, des boeufs, à la langue des oiseaux.

BARBON

BARBON. s. m. Vieillard. Terme dont les jeunes gens et les femmes se servent pour railler les Vieillards. Vieux barbon. Les jeunes gens se moquent des barbons. En parlant d'Un jeune homme trop sérieux pour son âge, on dit, qu'Il fait déjà le barbon.

BARBOTE

BARBOTE. s. f. Poisson de rivière, qui a la tête et la queue terminées en pointe.

BARBOTER

BARBOTER. v. n. Mot qui sert à exprimer le mouvement et le bruit que certains oiseaux aquatiques font avec le bec, particulièrement les canes et les canards, quand ils cherchent dans l'eau ou dans la boue de quoi manger. Des canes qui barbotent dans une mare.

Il se dit aussi, pour, Marcher dans la boue humide, s'y crotter. Le jardin est inondé, on y barbote partout.

BARBOTEUR

BARBOTEUR. sub. m. On appelle ainsi communement Un canard privé. Prendre un barboteur pour un canard sauvage.

BARBOTEUSE

BARBOTEUSE. s. f. Raccrocheuse. Terme d'injure et de mépris, en parlant d'Une femme de mauvaise vie, qui sollicite les hommes dans la rue. C'est une barboteuse. Il voit des barboteuses. Il est familier et même populaire.

BARBOTINE

BARBOTINE. subst. fém. Semence menue, amère et chaude, propre à faire mourir les vers qui s'engendrent dans le corps humain.

BARBOUILLAGE

BARBOUILLAGE. s. m. Mauvaise peinture. Ce n'est pas là de la peinture, ce n'est que du barbouillage.

Il se dit aussi d'Un récit, d'un raisonnement embrouillé. On ne comprend rien à ce barbouillage.

BARBOUILLER

BARBOUILLER. v. a. Salir, gâter. Il lui a barbouillé le visage Se barbouiller les mains. Il est tout barbouillé d'encre.

Barbouiller

Barbouiller, signifie aussi, Peindre grossièrement de quelque couleur avec une brosse. Barbouiller de noir un jeu de paume. Barbouiller un plancher. Barbouiller des portes, des fenetres.

Il se dit aussi pour, Prononcer mal, parlersans ordre. Cet homme barbouille, on ne l'entend pas. Qu'est--ce qu'il barbouille? Il a barbouillé tout du long de son discours. Il a barbouillé sa harangue, veut dire, Il l'a mal prononcée.

On dit, Barbouiller du papier, pour dire, Mal écrire, soit pour les caractères, soit pour la composition. Cet homme a barbouillé bien du papier en sa vie, et n'a jamais écrit une ligne qui vaille; et, Barbouiller un récit, pour dire, L'embrouiller. Je ne sais comment il a barbouillé ce récit, cette affaire.

On dit figurément, qu'Un homme s'est bien barbouillé, pour dire, qu'Il a gâté sa réputation. Il s'est bien barbouillé dans le monde, dans saCompagnie. Il est du style familier.

Barbouillé, ée

Barbouillé, ée. participe.

On dit proverbialement et bassement, d'Une personne qui dit quelque chose de fort déraisonnable et de fort ridicule, qu'Elle se moque de labarbouillée.

Il se dit aussi De ceux qui, ayant bien fait leurs affaires, se moquent de tout ce qui peut arriver, et de ce que l'on peut dire et faire. Il ne craint rien, il se moque de la barbouillée.

BARBOUILLEUR

BARBOUILLEUR. s. mas. Artisan qui peint grossièrement avecune brosse des planchers, des murailles, des portes, des fenêtres. J'ai fait venir un barbouilleur pour noircir ce jeu de paume, pour blanchir mon escalier.

On appelle figurément Un mauvais Peintre, Un Barbouilleur.

On appelle de même Un méchant Écrivain, Un Barbouilleur de papier; et simplement, Un Barbouilleur.

Il signifie aussi, Bavard confus, inintelligible. Faites taire ceBarbouilleur.

BARBU, UE

BARBU, UE. adj. Qui a de la barbe. Etre tout barbu. Cette femme est barbue comme un homme.

BARBUE

BARBUE. subst. fémin. Poisson de mer, plat, et du genre de ceux qu'on appelle Turbots. Grande Barbue. Petite Barbue.

BARCALON

BARCALON. s. mas. Titre du premier Ministre de Siam.

BARCAROLLE

BARCAROLLE. sub. fém. Chanson Italienne, chantée à Venise par le peuple, et surtout par les Gondoliers.

BARD

BARD. sub. m. Civière à bras, sur laquelle on porte des pierres, du fumier et autres choses. Ils ont apporté cette pierre sur un bard.

BARDACHE

BARDACHE. subst. masc. Terme obscène. Jeune homme dont les Pédérastes abusent.

BARDANE

BARDANE, ou Glouteron. s. f. Plante qui croît le long des chemins. Il y en a de deux sortes, la grande et la petite. Elle est vulnéraire, et a plusieurs autres vertus.

BARDE

BARDE. s. f. C'étoit autrefois une espèce d'armure faite de lames de fer, pour couvrir le poitrail et les flancs d'un cheval.

Barde

Barde, aujourd'hui ne se dit plus que pour signifier Une tranche de lard fort mince, dont on enveloppe des chapons, des gélinottes, des cailles, et autres oiseaux, au lieu de les larder. Une barde de lard.

BARDE

BARDE. s. m. Poëte chez les anciens Celtes, dont le principal ministère étoit de chanter les vertus et les exploits des Héros. Le célèbre Barde Ossian.

BARDEAU

BARDEAU. s. m. Petits ais minces et courts, dont on couvre les maisons, et dont on se sert à divers autres usages. Un millier de bardeaux. Une maison couverte de bardeau. Acheter du bardeau.

BARDELLE

BARDELLE. sub. fém. Espèce de selle faite de grosse toile piquée de bourre.

BARDER

BARDER. v. a. Armer et couvrir de bardes. Barder un cheval.

Barder

Barder, signifie encore, Charger des pierres, des bois, etc. sur un bard. Barder des pierres. Son plus grand usage est pour signifier, Couvrir de bardes de lard. Barder un chapon, une gélinotte, une caille, etc.

Bardé, ée

Bardé, ée. participe. Un cheval bardé et caparaçonné. Chapon bardé. Des cailles bardées.

On dit d'Un homme qui porte plusieurs décorations de diverses Cours, qu'Il est bardé de cordons; et familièrement d'Un homme qui a beaucoup de travers, qui prête beaucoup à la raillerie, qu'Il est bardé de ridicules.

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