Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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RÂLE. s. m. Oiseau de rivage qui a le bec comprimé, la queue courte et les doigts allongés. Il y a diverses sortes de râles. Râle de genêt. Râle rouge. Râle noir. Râle d'eau. Les chasseurs appellent le râle de genêt, le roi des cailles. Le râle court fort vite.

RÂLE. s. m. L'action de râler, et plus ordinairement Le bruit qu'on fait en râlant. Le râle de la mort, de l'agonie. On croit qu'il va mourir, il a déjà le râle. J'entends d'ici son râle.

RÂLEMENT. s. m. Il signifie la même chose que Râle, action de râler. Le râlement de la mort. Ce malade a un râlement qui le fatigue beaucoup.

RALENTIR. v. a. Rendre plus lent. Ralentir sa course, sa marche. Ralentir sa prononciation. Ralentir le mouvement d'un ressort.

Il s'emploie aussi figurément. Cet accident a ralenti son zèle. L'âge ralentira cette vivacité, cette ardeur.

Il s'emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu'au figuré, et signifie, Devenir plus lent, moins actif. Ce mouvement s'est ralenti. Votre cheval se ralentit. J'ai peur que cette ferveur ne se ralentisse. Les passions de la jeunesse se ralentissent avec le temps.

RALENTI, IE. participe

RALENTISSEMENT. s. m. Diminution de mouvement, d'activité. Le ralentissement du pendule. Le ralentissement des travaux d'un siége.

Il s'emploie aussi figurément. Le ralentissement de son zèle, de son ardeur.

RÂLER. v. n. Rendre en respirant un son enroué, causé par la difficulté de la respiration. Il se dit proprement Des agonisants. Il est très-mal, sa poitrine s'emplit, il commence à râler. Par extension, Râler en dormant.

RALINGUE. s. f. T. de Marine. Cordage que l'on coud autour des voiles pour en renforcer les bords.

Mettre une voile en ralingue, Mettre ses ralingues dans une direction parallèle à celle du vent, en sorte qu'elle ne le reçoive sur aucune face.

RALINGUER. v. a. T. de Marine. Garnir une voile de ses ralingues. Les voiles sont faites, il n'y a plus qu'à les ralinguer.

Neutralement, Mettre une voile à ralinguer, La mettre en ralingue.

RALINGUÉ, ÉE. participe

RALLIEMENT. s. m. (On prononce Ralîment.) T. de Guerre. Action des troupes qui, après avoir été rompues ou dispersées, se rassemblent. Le ralliement des troupes se fit derrière un petit bois. On dit de même, Le ralliement d'une flotte, d'une armée navale.

Mot de ralliement, Le mot qu'un chef donne à ses troupes pour qu'elles se rallient, en cas de déroute et de séparation. Il se dit plus ordinairement Du mot que l'on donne à la suite du mot d'ordre. Les sentinelles doivent connaître le mot de ralliement, afin de l'exiger des rondes, des patrouilles, etc., qui passent devant elles. Voyez ORDRE.

Signe de ralliement, se dit, aux Armées, de Certains signes dont on convient pour se reconnaître, comme de frapper sur la giberne ou dans la main.

Point de ralliement, L'endroit marqué aux troupes pour se rallier.

Par extension, Mot, signe de ralliement, Le mot, le signe caractéristique auquel une secte, un parti se reconnaît, ou par lequel on le désigne; et, Point de ralliement, Le lieu où les personnes d'une même société, d'un même parti se rassemblent. Point de ralliement, se dit aussi, figurément, d'Une opinion sur laquelle s'accordent des sectes, des personnes divisées sur d'autres points.

RALLIER. v. a. (On ne prononce qu'une L dans ce mot et les suivants.) Rassembler, réunir, remettre ensemble. Il se dit principalement en termes de Guerre et de Tactique navale. Rallier des troupes. Rallier un escadron. Rallier un bataillon. Les premiers escadrons avaient été rompus, mais le général les rallia. Rallier des vaisseaux, une flotte.

Il se dit quelquefois dans le langage ordinaire, surtout au figuré. Les esprits étaient divisés, cette proposition les a ralliés.

Il s'emploie souvent avec le pronom personnel. Ils se rallièrent derrière l'infanterie. Les vaisseaux égarés se sont ralliés au reste de l'escadre.

En termes de Marine, Rallier son poste, Manoeuvrer pour le reprendre, après l'avoir quitté. Rallier un vaisseau, Le rejoindre. Rallier au vent, rallier le vent, Serrer le vent, gouverner aussi près de la source du vent que l'espèce du bâtiment le permet. Se rallier à terre, S'approcher de terre.

RALLIÉ, ÉE. participe

RALLONGE. s. f. Ce qui sert à rallonger une chose. Mettre une rallonge à une robe, à une table.

RALLONGEMENT. s. m. Action de rallonger, ou Le résultat de cette action.

RALLONGER. v. a. Rendre une chose plus longue en y ajoutant quelque pièce, quelque morceau, quelque bout d'une chose à peu près semblable. Ce rideau est trop court, il faut le rallonger. Rallonger un habit. Rallonger une jupe. Rallonger une table.

Il signifie quelquefois simplement, Allonger. Rallongez ces étrivières, ces étriers.

RALLONGÉ, ÉE. participe

RALLUMER. v. a. Allumer de nouveau. On a éteint ces bougies, il faut les rallumer. Rallumer le feu qui s'est éteint.

Il s'emploie aussi figurément, et signifie, Donner une nouvelle ardeur, une nouvelle force à quelque chose. Rallumer la guerre. Cet événement ralluma la sédition. La présence de son ennemi ralluma sa colère. La vue de sa maîtresse ralluma sa passion, qui était presque éteinte. Cette médecine a rallumé la fièvre.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, tant au propre qu'au figuré. Le feu qu'on croyait éteint, vint tout d'un coup à se rallumer. La guerre se ralluma par toute l'Europe. Il sentit que sa passion se rallumait. Cet accident fit que sa fièvre se ralluma.

RALLUMÉ, ÉE. participe

RAMADAN ou RAMAZAN. s. m. Mois que les mahométans consacrent à un jeûne qui est une espèce de carême. Pendant le Ramadan, on ne mange point avant le coucher du soleil.

RAMAGE. s. m. Rameau, branchage. Il ne se dit guère que d'Une représentation de rameaux, de branchages, de feuillages, de fleurs, etc., sur une étoffe. Velours à ramage. Damas à ramage, à grands ramages, à petits ramages.

RAMAGE. s. m. Le chant des petits oiseaux. Un joli ramage. Un doux ramage. Un agréable ramage. Chaque oiseau a son ramage particulier. Le ramage du pinson, du rossignol. C'est une linotte, un tarin, je le connais à son ramage. Prendre plaisir au ramage des oiseaux, à entendre le ramage des oiseaux.

Il se dit, figurément et familièrement, Du babil des enfants, et de Certains discours dénués de sens. Quel ramage font ces enfants-là! Les vers de ce poëte ne sont qu'un insipide ramage.

RAMAGER. v. n. Il se dit Des oiseaux qui font entendre leur ramage. Il est peu usité.

RAMAIGRIR. v. a. Rendre maigre de nouveau. Ce cheval s'était bien refait, mais ce long voyage l'a ramaigri.

Il est aussi neutre, et signifie, Retomber dans le premier état de maigreur, redevenir maigre. Il avait repris son embonpoint; mais depuis quelque temps il ramaigrit tous les jours.

RAMAIGRI, IE. participe

RAMAS. s. m. Assemblage de diverses choses. Il n'est guère usité qu'en parlant D'objets qu'on regarde comme étant de peu de valeur. Il a fait un ramas de toutes sortes de vieux livres, de toutes sortes de curiosités. Faire un ramas de tableaux bons et mauvais.

Il s'emploie quelquefois au sens moral. Ce discours n'est qu'un ramas de lieux communs. Cette histoire n'est qu'un ramas d'impostures.

Il se dit aussi en parlant Des personnes. Un ramas de bandits, de vagabonds.

RAMASSE. s. f. Espèce de traîneau guidé par un homme, et dans lequel les voyageurs descendent des montagnes où il y a de la neige. Il descendit le mont Cenis en ramasse, dans une ramasse.

RAMASSER. v. a. Faire un amas, un assemblage, une collection de plusieurs choses. Il a ramassé tout ce qui lui était dû en plusieurs endroits, et il a fait une grosse somme. Il s'applique à ramasser tout ce que les anciens ont dit de plus curieux sur cette matière. J'ai ramassé tout ce que j'ai pu trouver de médailles de tel empereur.

Il signifie aussi, Réunir, assembler ce qui est épars. On a ramassé tout ce qu'on a pu trouver de soldats. Toutes les personnes de notre compagnie se sont dispersées, allez les ramasser. À l'aspect de l'orage, la poule ramasse ses poussins sous ses ailes.

Au Jeu, Ramasser les cartes, ses cartes, Les réunir, les rassembler.

Fig., Ramasser ses forces, Recueillir, réunir toutes ses forces pour quelque effort extraordinaire.

RAMASSER s'emploie avec le pronom personnel, dans le sens précédent. Ils s'étaient ramassés en grand nombre sur la place publique.

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