Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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lisse, et qui a des élevures pareilles à celles qui sont sur la peau d'une poule plumée.

Fig. et fam., Cela fait venir la peau de poule, la chair de poule, Cela fait frissonner. On dit de même, J'en ai la chair de poule.

Prov., Plumer la poule, se dit Des soldats qui vont à la maraude chez le paysan.

Fig. et fam., Tuer, plumer la poule sans la faire crier, Faire des exactions si adroitement, qu'il n'y ait point de plaintes.

Prov. et fig., Un bon renard ne mange jamais les poules de son voisin, Quand on veut faire quelque mal, il ne faut pas que ce soit en lieu où l'on est connu.

Fig. et fam., Faire le cul de poule, Faire une espèce de moue, en avançant et pressant les lèvres.

Fig. et fam., Tuer la poule pour avoir l'oeuf, Se priver de ressources à venir pour un petit intérêt présent. On dit, dans le même sens, Il en fait comme de la poule aux oeufs d'or.

Prov. et fig., Ce n'est pas à la poule à chanter devant le coq, Une femme doit se tenir dans l'infériorité à l'égard de son mari.

Lait de poule, Espèce de potion faite avec un jaune d'oeuf et du sucre délayés dans de l'eau chaude.

POULE au Jeu du renard, Chacune des pièces du jeu qui servent à enfermer le renard.

POULE se dit, à certains Jeux, de La quantité d'argent ou de jetons, qui résulte de la mise de chacun des joueurs, et qui appartient à celui qui gagne le coup. La poule est grosse. Mettre à la poule. Gagner la poule.

Au Billard, au Trictrac, et à quelques autres Jeux, Faire une poule, Faire une partie où tous les joueurs mettent une certaine somme, soit en commençant le jeu, soit en y rentrant, et où la mise totale appartient à celui qui a gagné successivement tous les autres.

POULET. s. m. Le petit d'une poule. Cette poule a tant de poulets. Un poulet gras. Des poulets engraissés. Poulet piqué, bardé. Une fricassée de poulets. Poulets à la marinade, en marinade. Une marinade de poulets. Boire de l'eau de poulet.

Poulet de grain, Petit poulet qui est nourri avec du grain.

POULET est encore Un terme de caresse qu'on emploie en parlant à des enfants. Dans ce sens, il a un féminin: Poulette. Viens, mon poulet. Viens ici, ma poulette.

POULET se dit aussi d'Un billet de galanterie. Écrire un poulet, des poulets. Recevoir des poulets. Du papier à poulet.

POULETTE. s. f. Jeune poule. Poulette grasse. Poulette engraissée. Une jeune poulette. Un oeuf de poulette. Une poulette prête à pondre. Les poulettes sont ordinairement plus tendres que les poulets.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, d'Une jeune fille. Une jolie poulette.

POULEVRIN. s. m. Poudre fine pour amorcer le canon.

Il se dit aussi de La poire qui contient cette poudre. Voyez PULVERIN.

POULICHE. s. f. Il se dit Des jeunes cavales jusqu'à trois ans. Autrefois on disait, Poulaine ou Pouline.

POULIE. s. f. Machine en forme de roue, dont la circonférence est creusée en demi-cercle, et sur laquelle passe une corde pour élever ou pour descendre des fardeaux. Poulie de bois. Poulie de cuivre. Poulie de fer. La poulie d'un puits. Poulie simple, fixe, mobile, mouflée. La poulie d'un grenier. Mettre une corde à une poulie. Graisser une poulie.

POULIN, INE. s. Voyez POULAIN et POULICHE.

POULINER. v. n. Il se dit D'une cavale qui met bas. Une cavale qui a pouliné, qui a fraîchement pouliné.

POULINIÈRE. adj. f. Il n'est guère usité que dans l'expression, Jument poulinière, Cavale particulièrement destinée à produire des poulains.

POULIOT. s. m. T. de Botan. Plante aromatique du genre des Menthes.

POULPE. s. f. T. didactique. Voy. PULPE.

POULPE. s. m. T. d'Hist. nat. Animal marin de la classe des Mollusques.

POULS. s. m. (On ne prononce point l'L ni l'S.) Mouvement des artères qui se fait sentir en plusieurs endroits du corps, et particulièrement vers le poignet. Avoir le pouls fort, le pouls faible, le pouls réglé, le pouls déréglé, le pouls égal, le pouls inégal. Avoir le pouls sec, le pouls mou, le pouls dur, le pouls vite, le pouls tremblant. Pouls intermittent. Pouls fréquent. Pouls convulsif. Pouls fiévreux. Pouls élevé. Son pouls est fort concentré. Son pouls bat quatre-vingts fois par minute. Tâter, consulter, interroger, observer le pouls. Juger de la maladie à l'état du pouls. Voilà un pouls bien extraordinaire, un pouls auquel on n'entend rien. On ne lui trouve plus de pouls.

Fig. et fam., Le pouls lui bat, se dit en parlant D'un homme qui a peur.

Fig. et fam., Tâter le pouls à quelqu'un, Le pressentir sur quelque chose, sonder ses dispositions; et, Se tâter le pouls, Consulter ses forces, ses ressources, avant de faire une entreprise, une démarche.

POUMON. s. m. Viscère renfermé dans l'intérieur de la poitrine, et qui est le principal organe de la respiration. On le dit aussi très-souvent, surtout en Médecine, de Chacune des deux parties qui forment cet organe, et qui sont séparées l'une de l'autre par le médiastin et par le coeur. Les lobes du poumon. Maladie du poumon. Inflammation du poumon, des poumons. Il est malade du poumon. Ulcère au poumon. Il reçut un coup d'épée dans le poumon. Hydropisie de poumon. Le poumon droit. Le poumon gauche. Le sang ne devient rouge qu'après avoir passé par les poumons. Avoir les poumons desséchés. Avoir les poumons adhérents aux côtes, les poumons adhérents. Cracher son poumon, ses poumons. User son poumon, s'user le poumon à force de parler, à force de crier.

Il a de bons poumons, d'excellents poumons, se dit D'un homme qui a la voix forte. On dit dans le même sens, en parlant D'une dispute, Cet homme l'a emporté par la force de ses poumons, plutôt que par la force de ses raisons.

POUPARD. s. m. Enfant au maillot. Il n'est d'usage que parmi les enfants et les nourrices, et en parlant le langage ordinaire des nourrices. Voilà un joli poupard, un beau poupard, un gros poupard.

Il se dit aussi d'Une espèce de poupée qui représente un enfant.

POUPART. s. m. Crustacé du genre des Crabes, dont la chair est estimée.

POUPE. s. f. La partie de l'arrière d'un navire. Poupe carrée. Poupe sculptée. La poupe d'un vaisseau. La poupe d'un brick. Avoir le vent en poupe. Aller de poupe à proue.

Fig. et fam., Avoir le vent en poupe, Être secondé, favorisé par les circonstances.

POUPÉE. s. f. Petite figure humaine faite de bois, de carton, de cire, etc., pour servir de jouet aux enfants. Acheter une poupée. Poupée de Flandre. Poupée de carton. Poupée de bois. Poupée de cire. Un enfant qui se joue avec sa poupée, qui habille sa poupée, qui coiffe sa poupée. Cette fille n'est pas en âge d'être mariée, elle joue encore à la poupée.

Fig. et fam., C'est une vraie poupée, se dit D'une petite personne fort parée, fort ajustée. C'est une vieille poupée, se dit D'une personne âgée qui n'a point la maturité, la gravité convenable à son âge ou à son état. C'est un visage de poupée, se dit D'une jeune personne qui a le visage mignon et coloré, ou dont le visage manque d'expression.

Fig. et fam., Il en fait sa poupée, se dit D'un homme qui fait son amusement d'orner, d'embellir une petite maison, un cabinet ou autre chose semblable.

POUPÉE se dit aussi de La petite figure qui sert de but, dans les lieux où l'on s'exerce à tirer au pistolet. Abattre la poupée.

POUPÉE en termes de Fileuse, Le paquet d'étoupe ou de filasse dont on garnit le fuseau.

POUPÉE en termes d'Agriculture, se dit d'Une certaine manière d'enter. Enter en poupée.

POUPIN, INE. adj. Qui a une toilette affectée. Un abbé poupin. Une veuve poupine.

Il s'emploie aussi substantivement. Faire le poupin. Elle fait la poupine. Il est familier.

POUPON. s. m. Jeune enfant qui a le visage plein et potelé. Voilà un beau poupon, un joli petit poupon.

POUPONNE. s. f. Jeune fille qui a le visage plein et potelé. C'est une jolie pouponne.

Il se dit aussi familièrement en signe d'amitié, et par forme de caresse. Ma pouponne.

POUR. Préposition qui sert à marquer Le motif, ou la cause finale, ou la destination. Dieu donne à l'homme pour soutiens l'espérance et la résignation. Cet homme fait de l'exercice pour sa santé. Il est arrivé du vin pour votre provision. Ces chevaux sont pour l'écurie du roi. Tronc pour l'église, pour les malades. Cette lettre n'est pas pour lui. Ces gens-là semblent faits, sont faits l'un pour l'autre. Cet homme n'est pas fait pour le métier de la guerre. Un cheval bon pour le cabriolet.

POUR signifie aussi, En considération de, à cause de. Il fera cela pour vous. Faites cela pour Dieu, pour l'amour de Dieu. Il ne fera cela ni pour or, ni pour argent. Je ne ferais pas cela pour un empire. Il se fâche pour rien. Ce n'est pas pour cela que je pleure. Il a été puni pour une légère faute. Il a fait cela pour raison, pour de bonnes raisons. Il est estimé pour ses bonnes qualités.

Fam., Et pour cause, se dit, sans rien ajouter, Quand on ne veut pas exprimer la

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