LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE
1ère Edition, 1694

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 505

Il se prend aussi pour Education. L'Institution de la jeunesse. il a eu une bonne institution.

Instituteur

Instituteur. s. m. v. Qui instituë, qui establit. L'Instituteur de cet Ordre, de cette ceremonie.

Institut

Institut. s. m. v. Maniere de vivre selon une certaine Regle, dans une Communauté Religieuse. Les Constitutions données à un Ordre Religieux au temps de son establissement. Un loüable, un pieux, un saint institut. il ne faut pas toucher à cet institut. cela est de leur institut.

On appelle, Institutes au pluriel, l'Abregé du Droit Romain, fait par l'ordre de l'Empereur Justinien, & contenant les principes de cette science. Il sçait bien les institutes. un Commentaire sur les institutes.

Prostituer

Prostituer. v. act. Abandonner à l'impudicité. En ce sens il ne se dit guere que des femmes & des filles qui s'y abandonnent. Elle a prostitué elle- mesme sa fille. elle s'est honteusement prostituée à tout le monde.

On dit dans le mesme sens qu'Une femme, qu'une fille a prostitué son honneur.

On dit fig. qu'Un homme a prostitué son honneur, pour dire, qu'Il s'est deshonoré par des actions indignes d'un homme d'honneur.

On dit aussi à peu prés dans le mesme sens. Prostituer sa dignité, prostituer la Magistrature. Et l'on dit d'Un Juge corrompu, qu'Il prostituë la Justice.

Prostitué, [prostitu]ée

Prostitué, [prostitu]ée. part. Il a les significations de son verbe. On dit d'Une femme ou d'une fille abandonnée à l'impudicité, que C'est une prostituée, & alors ce mot devient substantif.

On dit d'Un homme devoüé aux volontez des Favoris, que C'est un homme prostitué à la faveur. Et on dit d'Un Autheur devoüé aux passions de ceux qui font escrire, que C'est une plume venale & prostituée.

Prostitution

Prostitution. s. f. v. Abandonnement à l'impudicité. En ce sens il ne se dit que des femmes & des filles qui vivent dans cet abandonnement. Elle a vescu dans une prostitution honteuse.

On dit fig. La prostitution de la Justice. la prostitution des loix, pour dire, Le mauvais usage qu'un Juge corrompu fait des loix & de la justice en les faisant servir à ses interests.

Restituer

Restituer. v. act. (L's se prononce.) Rendre ce qui a esté pris ou possedé induëment, injustement. Si vous avez du bien d'autruy, il le faut restituer. il a esté condamné par arrest à restituer cette somme & tous les interests, à restituer tous les fruits de cette terre, de ce benefice.

Il se met quelquefois absolument. Il ne sert de rien de confesser son larcin, si on ne restituë.

On dit aussi, Restituer l'honneur, pour dire, Rendre l'honneur, restablir, reparer l'honneur de quelqu'un.

Les gens de lettres disent, Restituer le passage d'un autheur, pour dire, Restablir un passage qui estoit corrompu, le remettre comme il doit estre. Il a restitué heureusement plusieurs passages de Tacite; de Tite-Live, d'Aristophane, &c. je voudrois bien voir comme il a restitué cet endroit.

On dit en termes de Palais, Restituer une personne en son entier, pour dire, La remettre dans l'estat où elle estoit auparavant. Il a obtenu des lettres de rescision pour estre restitué en son entier.

On dit aussi dans le mesme sens, Restituer contre son obligation, contre sa promesse.

Restitué, [restitu]ée

Restitué, [restitu]ée. part.

Restitution

Restitution. s. f. v. Action par laquelle on restituë. Vous estes obligé à restitution. il ne veut point oüir parler de restitution. faire restitution. restitution de fruits. ceux qui ont osté l'honneur à quelqu'un ne sont pas moins obligez à restitution que ceux qui ont volé de l'argent.

On dit aussi, La restitution d'un passage. cette restitution est heureuse & belle.

Substituer

Substituer. v. a. Mettre une chose, une personne à la place d'une autre. On l'accuse d'avoir tiré des pieces du sac & d'en avoir substitué d'autres. l'enfant qu'elle nourrissoit estant mort, elle substitua son fils à la place.

Substituer, est aussi, Un terme de Droit, & signifie, Appeller quelqu'un à une succession aprés un autre heritier institué. Il a laissé tous ses biens à son frere, & il luy a substitué son neveu.

Il se dit aussi, des Heritages qu'on laisse à quelqu'un par testament, pour en joüir aprés le premier heritier institué. Il a substitué tous ses biens à son neveu. il a substitué cette terre aux aisnez de sa maison.

Substitué, [substitu]ée

Substitué, [substitu]ée. part.

Substitution

Substitution. s. f. v. Disposition par laquelle on substituë ses biens, ou une partie de ses biens. En France il n'y a point de substitution à l'infini. la substitution n'a lieu que jusqu'au troisiéme degré. la substitution n'est ouverte que par la mort du premier Institué.

Substitut

Substitut. s. m. Officier de Judicature sous le Procureur General. Le premier substitut du Procureur General. tous les Procureurs du Roy sont substituts du Procureur General.

STE

STELLIONAT

STELLIONAT. s. m. Crime que commet un homme en vendant un heritage qui n'est plus à luy, ou en declarant par un contract que le bien qu'il vend est franc & quitte de toute hypotheque, quoy qu'il ne le soit pas. Crime de stellionat. il est accusé de stellionat. commettre un stellionat.

Stellionataire

Stellionataire. s. m. Celuy qui commet le crime de stellionat. C'est un stellionataire & faux vendeur.

STERILE

STERILE adj. de tout genre. Qui ne porte point de fruit, quoy qu'il soit de nature à en porter. Champ sterile. terre sterile. arbre sterile.

On dit, qu'Une femme est sterile, pour dire, qu'Elle n'est point capable d'avoir des enfans.

On appelle, Année sterile, Une année dans laquelle les terres ne rapportent presque rien.

On dit fig. qu'Un esprit est sterile, qu'un poëte, qu'un autheur est sterile, pour dire, qu'Il n'invite point, qu'il ne produit rien de luy-mesme. Et on dit, qu'Un siecle a esté sterile en grands hommes, pour dire, que Dans ce temps-là il y a eu peu de grands hommes. Et, que La saison est sterile en nouvelles, pour dire, qu'Il y a alors peu de nouvelles.

Sterile, se dit aussi fig. de plusieurs autres choses, ainsi on dit, qu'Un sujet est sterile, pour dire, que De luy-mesme il ne fournit pas beaucoup de matiere à l'Orateur. Et on appelle, Loüanges steriles, De simples loüanges qui ne sont accompagnées d'aucune recompense, quoy qu'elles deussent l'estre. Gloire sterile, pour dire, Une gloire dont on ne retire aucun avantage. Admiration sterile, Quand on neglige d'imiter ce que l'on admire.

Sterilité

Sterilité. s. f. Qualité de ce qui est sterile, La sterilité de ce champ, de ces terres chez les Juifs la sterilité d'une femme mariée estoit une espece d'opprobre. la sterilité d'une année. quand Dieu veut punir les peuples, il envoye des guerres, & des sterilitez.

On dit fig. La sterilité d'un Autheur, la sterilité d'un sujet.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.