LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 525

pour dire, Prendre deux fois la récompense, le droit qu'il n'est permis de prendre qu'une seule fois. C'est une métaphore tirée des Meuniers, qui exigent souvent pour la mouture d'un sac de ble, le double de ce qui leur est légitimement dû.

On dit proverbialement, Autant pèche celui qui tient le sac, que celui qui met dedans, pour dire, que Le recéleur n'est pas moins coupable que le voleur.

On dit proverbialement et figurément, Se couvrir d'un sac mouillé, pour dire, Apporter une méchante excuse, alléguer une mauvaise défense.

On dit d'Un scélérat, d'un filou, d'un mauvais garnement, que C'est un homme de sac et de corde. Et on appelle figurément Un ivrogne, Sac à vin. Il est très--bas.

On dit d'Un homme pris sur le fait pour quelque infidélité, quelque vol, Il a été pris la main dans le sac.

On dit proverbialement, qu'Il ne sauroit sortir d'un sac que ce qui y est, pour dire, qu'Un sot ne peut dire que des impertinences, qu'un méchant homme ne peut faire que de méchantes actions. Il est populaire.

On dit d'Un habit mal fait, mal taillé et trop large, que C'est un sac, qu'il ressemble à un sac, qu'on est dans cet habit comme dans un sac.

On appelle Sac de nuit, Un sac où l'on met, en voyage, ses hardes de nuit; Sac à ouvrage, Un sac où les femmes renferment l'ouvrage auquel elles travaillent; et, Sac d'Église, Le sac où elles mettent leurs livres de dévotion et de prières pour aller à l'Église. La vanité avoit fait ces sacs riches, et on avoit soin de les faire porter par des valets. Dévote à sac, qu'On voit toujours suivie d'un sac, en allant à l'Église.

On dit proverbialement, Trousser son sac et ses quilles, prendre son sac et ses quilles, pour dire, Prendre ses hardes et s'en aller. Il est du style familier.

En termes de Guerre, on appelle Sac à terre, Un sac plein de terre, dont on se sert en faisant les tranchées, logemens, batteries, etc. pour mettre les soldats à couvert du feu des ennemis. Chaque soldat portoit un sac à terre. On ne put faire le logement de la contrescarpe, faute de sacs à terre.

On appelle Sac de procès, et absolument Sac, Un sac où l'on met les pièces d'un procès. Mettre le sac au Greffe. Porter le sac au Greffe, chez le Rapporteur. Retirer le sac du Greffe. Charger un Avocat de son sac. L'Avocat a vu le sac, il est prêt à plaider. Le Rapporteur a vu tous les sacs du procès. Ce contrat est la meilleure pièce de son sac. En ce sens on dit, Donner communication de son sac, pour dire, Communiquer les pièces du procès qui sont dans le sac.

On dit aussi figurément, en parlant d'Un homme qui sollicite quelque grâce, qui entreprend quelque affaire, qu'Une chose est la meilleure pièce de son sac, pour dire, que C'est la chose la plus avantageuse pour lui, celle qui doit le plus sûrement lui procurer le succès qu'il désite; et on dit, qu'Un homme a perdu la meilleure pièce de son sac, Lorsqu'il a perdu un Protecteur dont le crédit lui étoit néessaire pour réussir. Ces deux phrases sont du style familier.

On dit d'Un Juge qui aime à être Rapporteur, en vue du profit qu'il en tire, qu'Il aime le sac. Il est du style familier.

On dit proverbialement et figurément, Voir le fond du sac, pour dire, Pénétrer dans ce qu'une affaire a de plus secret, de plus caché.

On dit proverbialement, Juger sur l'étiquette du sac, pour dire. Juger sur--le--champ une question qui ne recoit point de difficulté; ou bien, Prononcer sur une question difficile, sans se donner la peine de s'en instruire suffisamment.

On appelle Garde -- sacs, Greffier Garde--sacs, L'Officier qui est chargé de garder les sacs des procès.

Sac

Sac, se dit aussi d'Un habit de pénitence, d'affliction, d'humiliation. Se couvrir de sac et de cendre. Faire pénitence sous le sac et la cendre. Porter le sac et le cilice.

On appelle aussi Sac, Les grandes robes dont se couvrent les Pénitens dans leurs cérémonies, dans leurs processions. Tous les Pénitens étoient revêtus de sacs noirs.

On dit familièrement, Mettre quelqu'un au sac, pour dire, Le mettre hors d'état de répondre aux objections qu'on lui fait.

Sac

Sac, se dit aussi d'Un dépôt d'humeurs, de matière, qui se forme en quelque partie du corps auprès d'une plaie ou d'un abcès. Quand une plaie est mal pansée, il s'y fait un sac.

Cul -- de -- sac

Cul -- de -- sac. Petite rue qui n'a point d'issue. Il demeure dans un cul--de--sac.

On dit proverbialement et figurément, Être enfourné dans un cul--de--sac, pour, Être engagé dans une affaire dont l'issue est difficile.

On appelle figurément aussi Cul--de--sac, Une place où on est comme écarté du chemin des honneurs, qui ne présente aucun moyen d'avancement. Quelle place vous a--t--on donnée là? C'est un vrai cul--de--sac.

SAC

SAC. sub. mas. Pillage entier d'une Ville, accompagné du meurtre des habitans. Le sac de Troie. Le sac de Rome. Il se commit de grandes cruautés au sac de cette Ville. Mettre à sac une Ville prise d'assaut. Ce dernier est vieux.

SACCADE

SACCADE. subst. fém. Prompte et rude secousse qu'on donne à un cheval en lui tirant la bride. Rude saccade. Les saccades gâtent la bouche d'un cheval. Donner des saccades à un cheval.

Il se dit aussi figurément d'Une secousse violente qu'on donne à quelqu'un en le tirant. Il le prit au collet et lui donna deux ou trois saccades.

Il signifie aussi figur. et familièrement, Rude réprimande, correction rude. Il a eu une rude, une furieusesaccade.

SACCAGE

SACCAGE. substant. mascul. Bouleversement, confusion. Il se dit aussi popalairement, pour, Amas confus. Un saccage de vieilles marmites, de meubles cassés. Ces enfans ont fait un saccage horrible dans le jardin.

SACCAGEMENT

SACCAGEMENT. s. m. Sac, pillage. Empêcher le saccagement d'une Ville.

SACCAGER

SACCAGER. v. act. Mettre à sac, mettre au pillage. Saccager une Ville, Saccager un château, une maison, une Province. L'armée a tout saccagé.

On dit par exagération, qu'On a tout saccagé chez quelqu'un, pour dire, qu'On y a tout bouleversé. Il est du style familier.

Saccagé, ée

Saccagé, ée. participe.

SACERDOCE

SACERDOCE. subs. mas. Prêtrise, celui des Ordres sacrés qui donne le pouvoir d'offrir le sacrifice de la Messe, et d'administrer tous les Sacremens, hormis la Confirmation et l'Ordre. La sainteté, la puissance, la dignité, l'excellence du Sacerdoce. Les fonctiovs, les devoirs du Sacerdoce. La vocation auSacerdoce.

Il se dit aussi Du ministère de ceux qui, dans l'Ancien Testament, avoient le pouvoir d'offrir à Dieu des victimes pour le peuple. Le Sacerdoce de Melchisedech. Le Sacerdoce d'Aaron. Le souverain Sacerdoce.

Il se dit aussi De ceux qui, chez les Anciens, offroient les sacrifices aux faux Dieux. Le Sacerdoce se trouvoit quelquefois uni avec l'Empire, avec la Royauté.

Sacerdoce, se dit aussi Du Corps Ecclésiastique. Les querelles du Sacerdoce et de l'Empire.

SACERDOTAL, ALE

SACERDOTAL, ALE. adject. Appartenant au Sacerdoce. Les ornemens sacerdotaux. Les fonctions sacerdotales. La dignité sacerdotale.

SACHÉE

SACHÉE. subst. fém. Ce qu'un sac peut contenir. Une sachée de noix, de pommes, de châtaignes. Une sachée de pois, etc.

SACHET

SACHET. subs. m. diminutif. Petit sac. Sachet où l'on met des herbes médicinales, ou d'autres drogues, pour appliquer sur une partie malade. Il lui faut mettre un sachet sur la région du foie. Un sachet plein de sel, de soufre, de vifargent, porté au cou, est bon, à ce qu'on dit, contre la peste.

On appelle aussi Sachet, Une sorte de petit coussin où l'on met des parfums. Elle a toujours des sachets sur son lit. Des sachets de senteurs. Des sachets de Montpellier. Des sachets d'Angleterre.

SACOCHE

SACOCHE. subs. fém. Nom qu'on donne à deux bourses de cuir jointes ensemble par une large courroie, et dont les courriers et autres personnes se servent en voyageant.

SACRAMENTAIRE

SACRAMENTAIRE. sub. m. Nom de certains Hérétiques qui ont publié des erreurs touchant l'Eucharistie.

SACRAMENTAL, ALE

SACRAMENTAL, ALE, ou SACRAMENTEL, ELLE. adj. Qui appartient à un Sacrement. Mot sacramental, sacramentel. Les mots sacramentaux. Les paroles sacramentelles, sacramentales. Les espèces sacramentelles, sacramentales. Confession, absolution sacramentelle, sacramentale.

On appelle dans le discours familier, Mots sacramentaux, paroles sacramentelles, Les mots essentiels pour la

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