Signes écriture par, (Littérat.) l'écriture par signes, par caracteres, par notes, ou par abréviations,
est une seule & même chose. Voyez
Abréviation, Caractere, Note , &c.
Nous nous contenterons de remarquer ici, que
Plutarque, dans la Vie de Caton d'Utique, fait Cicéron inventeur de la maniere d'écrire avec des signes,
à l'occasion de la conspiration de Catilina; & qu'il
paroît par une lettre du livre XIII. à Atticus, qu'il
se servoit de cette maniere d'écrire, puisqu'il y fait
mention de ce qu'il écrivoit, DIA\ SHMEI/WN, par signes:
expression qui fait voir que cet art étoit emprunté
des Grecs. Dion Cassius, dans le LV. livre de son
histoire, nous apprend que Mécène le communiqua
au public par Aquila son affranchi. Il paroît aussi par
Suétone, que César lui - même écrivoit avec des signes,
per notas. Dans la vie de Galba, on trouve
cette façon de parler: Quia notata, non perscripta,
erat summa, ne hoec quidem accepit. On trouve encore
sur ce sujet, un passage remarquable dans le digesle,
lib. XXIX. Luoius Titius miles, notario suo testamentum
scribendum notis dictavit, & antequam litteris perscriberetur,
vitâ defunctus est. Voici le portait que Manilius, dans le IV. liv. de ses Astronomiques, fait d'un
notaire:
Hic & scriptor erit velox, cui littera verbum est,
Quique notis linguam superet, cursimque loquentis
Excipiat longas nova per compendia voces.
Baxter a du penchant à croire que cette maniere d'écrire
étoit générale, avant qu'un musicien eût inventé
l'alphabet; car Aristoxene, contemporain
d'Aristote, dans son traité de la Musique, fait de l'art
d'écrire GRAMMATIKH\, une partie de la Musique. Le
même Baxter croit que les notes de Musique, & les
caracteres dont se servent les Médecins, sont encore
des restes de ces anciens caracteres ou notoe; pour ne
rien dire des sigloe romaines, ainsi nommées pour singuloe, qui n'étoient autre chose qu'une ou deux lettres,
pour exprimer tout un mot, & qui par conséquent
étoient plutôt des abréviations, que des signes
ou des chiffres. Les I(ERA\ GRA/MMATA des Egyptiens
étoient des signes sacrés, notoe sacroe, empruntés
des interpretes des songes. Artémidore appelle partout
ces symboles sacrés SHMEIA, terme qui dans l'Ecriture - sainte marque aussi des prodiges. Quam scitè
per notas nos certiores facit Jupiter, dit Cicéron dans
son traité de divinatione. On peut faire quelques conjectures
sur la figure de ces signes, par les noms qu'Apulée leur donne, les appellant ignorabiles litteras,
nodos, apices condensos, & par cette épigramme de
Nicéarque.
*O)\NTWS2 MURMH/KWN TRUPHMATA LOCA\ KAI\ O)RDA\,
*G(/RA/MMATA TW=N L)IBUKW=N, LO/DIA KA\I FRU/GIA.
D'où l'on peut conclure qu'on regardoit cette ma<cb->
niere d'écrire comme celle qui étoit généralement
en usage parmi les barbares, comme elle l'est encore
aujourd'hui chez les Chinois. (D. J.)
SIGNER
SIGNER, v. act. (Gramm.) écrire son nom de sa
propre main au bas d'un acte, soit parde vant notaires,
soit sous seing - privé, pour l'approuver & consentir
de l'exécuter. Voyez Souscrire & Soussigner. Diction de Comm. Voyez les articles Signature.
Signer
Signer, (Orfévrerie.) c'est marquer l'argenterie
& l'orfévrerie du poinçon. Chaque orfevre ou argentier,
a son poinçon particulier; & par les ordonnances
il leur est enjoint de signer de leur poinçon toute
la vaisselle & autres choses qu'ils fabriquent. L'argenterie qui n'est point signée se vend toujours à plus
bas prix que celle qui est marquée du poinçon de
l'ouvrier; car ce défaut fait connoître qu'elle n'est
pas au titre prescrit, & qu'il y a trop d'alliage. (D. J.)
Signer
Signer, terme de Vitrier, c'est marquer avec la
drague, trempée dans du blanc broyé avec de l'eau
de gomme, ou simplement avec de la craie, les endroits
des pieces de verre que l'on veut couper avec
le diamant. (D. J.)
SIGNET
SIGNET, s. m. terme de Relieur, ce qui sert à marquer
les endroits d'un livre d'usage, qu'on veut trouver
promptement. C'est une espece de bouton un peu
orné, d'où pendent plusieurs filets, ou rubans qu'on
met dans un bréviaire, dans des heures, dans les bibles,
&c. (D. J.)
Signet
Signet, en terme d'Eguilletier, est s'il faut ainsi
parler, une touffe de plusieurs petits rubans montés
sur une petite pelotte, & garnis à l'autre bout de ferrets
en maniere d'anneaux, pour empêcher la soie
de se défiler. Voyez Ferrets a embrasser.
SIGNIA
SIGNIA, (Géog. anc.) ville d'Italie dans le Latium, à quelques milles au nord de Norba. Tarquin
le Superbe y envoya une colonie, comme nous le
voyons dans Tite - Live, lib. I. c. lv. Signiam, Circejosque colonos misit, proesidia urbi futura terrâ marique.
Le même historien, lib. II. c. xxj. ajoute que cette
colonie fut augmentée & renouvellée sous les consuls: Signia colonia, quam rex Tarquinius deduxerat,
suppleto numero colonorum, iterum deducta est. Silius
Italicus, lib. VIII. vers 379. reproche à cette ville la
mauvaise qualité de son vin:
Spumans inimico Signia musto.
Et Martial, lib. XIII. épigram. cxvj. spécifie la mauvaise
qualité de ce vin:
Potabis liquidum Signina morantia ventrem.
Les habitans de cette ville sont appellés Signini par
Tite - Live, lib. XXVII. c. x. & par Pline, lib. III. c.
v. Elle conserve son ancien nom à quelque changement
près, car on la nomme Segni.
Signia est encore une montagne de l'Asie mineure
dans la grande Phrygie. Pline, l. V. c. xix. dit que
la ville d'Apamée étoit au pié de cette montagne.
(D. J.)
SIGNIFICATIF
SIGNIFICATIF, adj. (Gram.) qui caractérise, qui
marque, qui ne laisse aucun doute. Il s'est expliqué
là - dessus d'un ton & en des termes tres - significatifs,
prenez - y garde.
Significatifs
Significatifs, s. m. pl. (Hist. ecclés.) nom donné
par quelques auteurs aux sacramentaires, qui disent
que dans l'Eucharistie il n'y a plus que le signe du
corps de J. C. Stranphinlus. Sandere.
SIGNIFICATION
SIGNIFICATION, s. f. (Gram. & Jurisp.) est un
acte par lequel on notifie quelque chose à une autre
personne.
Les significations sont faites les unes par les huissiers
& sergens, d'autres se font de procureur à procureur.
On signifie à personne ou à domicile; à personne,
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