Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 435

On dit familièrement d'Un homme qui a les cheveux extrêmement plats, qu'Il est frisé comme une poule mouillée. Et on dit figurément & familièrement d'Un homme mou & foibe, que C'est une poule mouillée.

On dit populairement De celui qui se mêle trop du ménage des femmes, que C'est un tâte poule, un vrai tâte poule.

On dit figurément & populairement d'Un homme de peu de sens, de peu d'esprit, qui est toujours parmi des femmes, que C'est Jocrisse qui mène les poules pisser.

On dit figurément & familièrement d'Un homme qui s'embarrasse de peu de choses, qu'Il est empêché comme une poule qui n'a qu'un poussin.

On dit proverbialement d'Un homme extrêmement heureux, que C'est le fils de la poule blanche.

On appelle Cuir de poule, Un cuir extrêmement délié, & de très-mauvais service.

On appelle Peau de poule, Une peau qui n'est pas lisse, & qui a des élevures pareilles à celles qui sont sur la peau d'une poule plumée. Et l'on dit figurément, Cela fait venir la peau de poule, la chair de poule, pour dire, Cela fait frissonner.

On dit proverbialement, que Les soldats plument la poule, pour dire, qu'Ils vont à la picorée chez le paysan. Et l'on dit, Plumer la poule sans crier, ou sans la faire crier, pour dire, Faire des exactions si adroitement qu'il n'y en ait point de plainte.

On dit proverbialement, qu'Un bon renard ne mange jamais les poules de son voisin, pour dire, que Quand on veut faire quelque chose dont on peut être repris, il ne faut pas que ce soit en lieu où l'on est connu.

On dit familièrement, Faire le cul de poule, pour dire, Faire une espèce de moue en avançant & pressant les lèvres.

Et on dit encore proverbialement, que Ce n'est pas à la poule à chanter devant le coq, pour donner à entendre qu'Une femme ne doit point se mêler de décider en présence de son mari.

Au jeu du renard, on appelle Poules, Les pièces du jeu qui servent à enfermer le renard.

POULE se dit à certains jeux des cartes, pour signifier, La quantité d'argent ou de jetons, dont chacun des joueurs contribue à son tour, & qui demeure à celui qui gagne le coup. La poule est grosse. Mettre à la poule. Gagner la poule.

On dit encore au Trictrac & à quelques autres jeux, Faire une poule, jouer une poule, pour dire, Faire une partie où tous les joueurs mettent une certaine somme chaque fois qu'ils entrent au jeu, & qui demeure en total à celui qui a gagné tous les autres de suite.

POULET. s.m. Le petit d'une poule. Cette poule a tant de poulets. Un poulet de grain. Un poulet gras. Des poulets engraissés. Poulet piqué, bardé. Une fricassée de poulets. Poulets à la marinade, en marinade. Une marinade de poulets.

POULET se dit aussi d'Un billet de galanterie, Écrire un poulet, des poulets. Recevoir des poulets. Du papier à poulet. Il commence à vieillir.

POULETTE. s.f. Jeune poule. Poulette grasse. Poulette engraissée. Une jeune poulette. Un oeuf de poulette. Une poulette prête à pondre. Les poulettes sont ordinairement plus tendres que les poulets.

On dit figurément & familièrement d'Une femme, que C'est une maîtresse poulette, pour dire, que C'est une femme habile & impérieuse. Et, que C'est une étrange poulette, une dangereuse poulette, pour dire, que C'est une femme dangereuse, & dont il se faut donner de garde.

POULICHE. s.f. Cavale nouvellement née. Il se dit des cavales jusqu'à trois ans.

POULIE. s.f. Sorte de roue dont la circonférence est creusée en demi-cercle, & sur laquelle passe une corde pour élever ou pour descendre des fardeaux. Poulie de bois. Poulie de cuivre. Poulie de fer. La poulie d'un puits. La poulie d'un grenier. Mettre une corde à une poulie. Graisser une poulie.

POULINER. v.n. Il ne se dit que de la cavale qui met bas. Une cavale qui a pouliné, [alt p. 302] qui a fraîchement pouliné.

POULINIÈRE. adj. f. Il n'a guère d'usage qu'en cette phrase, Jument poulinière, qui se dit d'Une cavale qui sert ordinairement à porter des poulains.

POULIOT. s.m. Plante aromatique qui croît par-tout. Il est atténuant, incisif & apéritif. On l'emploie pris comme le thé dans les rhumes opiniâtres & invétérés.

POULPE. s.f. Terme didactique. Ce qu'il y a de plus solide dans les parties charnues de l'animal. On le dit aussi en parlant De la chair de certains fruits.

POULPETON. s.m. (On ne prononce point L) Sorte de ragoût fait de viande haché, & puis recouverte de tranches de veau. Des poulpetons aux concombres. Des poulpetons de bécasses.

POULS. s.m. (On ne prononce point L.) Mouvement des artères qui se fait sentir en plusieurs endroits du corps, & particulièrement vers le poignet. Avoir le pouls fort, le pouls foible, le pouls réglé, le pouls déréglé, le pouls égal, le pouls inégal. Avoir le pouls intermittant. Pouls fréquent. Pouls convulsif. Pouls fiévreux. Pouls élevé. Avoir le pouls sec, le pouls mou, le pouls dur, le pouls vîte, le pouls retiré. Son pouls est fort concentré. Tâter le pouls d'un malade. On juge de l'état d'un malade par le pouls, par le battement du pouls. Le pouls lui bat.

On dit figurément d'Un homme, que Le pouls lui bat, pour dire, qu'Il a peur. Et, Tâter le pouls à quelqu'un, pour dire, Le pressentir, le sonder sur quelque affaire.

POUMON. s.m. Partie interne de l'animal, & le principal organe de la respiration. Les lobes du poumon. Maladie du poumon. Inflammation de poumon. Il est malade du poumon. Ulcère dans le poumon. Il reçut un coup d'épée dans le poumon. Hydropisie de poumon. Avoir les poumons desséchés, les poumons adhérens aux côtés, les poumons adhérens. Cracher son poumon, ses poumons. User son poumon. S'user le poumon à force de parler, à force de crier.

On dit d'Un homme qui a la voix forte, qu'Il a de bons poumons, d'excellens poumons.

Et dans le même sens on dit, en parlant d'Une dispute, qu'Un homme l'a emporté par la force de ses poumons, plutôt que par la force de ses raisons.

POUPARD. s.m. Enfant au maillot. Il n'a

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