Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:83

Qui peut être aperçu. Il y a des corps qui ne sont point apercevables sans microscope.

APERCEVANCE. s. f. Faculté d'apercevoir. Apercevance fine, prompte. Il est peu usité.

APERCEVOIR. v. a. (Il se conjugue comme Recevoir.) Commencer à voir, découvrir. J'aperçois dans l'éloignement un objet dont je ne distingue pas bien la forme. En passant par telle rue, il aperçut celui qu'il cherchait. Nous vous avons aperçu de loin. Je ne fis que l'apercevoir, et il disparut.

Il se dit quelquefois figurément, au sens moral. Il fut le premier qui aperçut cette vérité. J'aperçois, je crois apercevoir l'intention qui le dirige. Apercevoir les beautés et les défauts dans une composition littéraire.

APERCEVOIR avec le pronom personnel, signifie ordinairement, Connaître, remarquer. Il s'aperçut du piége qu'on lui tendait. Il y a longtemps que je me suis aperçu qu'il n'est pas de mes amis. Il cache si bien son dessein, qu'il est difficile de s'en apercevoir. Elle s'est aperçue, ils se sont aperçus de l'erreur. On le raille, et il ne s'en aperçoit pas.

APERÇU, UE. participe Il s'emploie aussi comme substantif, et signifie, Une première vue, une vue rapide jetée sur un objet. Ce que je vous dis là n'est qu'un aperçu. Je n'ai sur cet objet qu'un aperçu. On ne m'a donné qu'un aperçu. Cet homme a quelquefois des aperçus très-heureux. Il y a dans cet ouvrage des aperçus très-fins, mais rien n'est développé.

Il signifie également, en parlant De comptes, Une estimation au premier coup d'oeil. L'aperçu de la dépense, etc. Par aperçu, cela montera à tant.

Il signifie aussi, en termes de Barreau, Un exposé sommaire des principaux points d'une affaire. Cet avocat a donné au public un aperçu de la cause.

APÉRITIF, IVE. adj. T. de Médec. Nom générique des médicaments propres à entretenir la liberté des voies biliaires, urinaires, etc. Remède apéritif. Tisane apéritive.

Il s'emploie aussi substantivement. Les apéritifs provoquent ordinairement les urines.

APÉTALE. adj. T. de Botan. Sans pétales, sans corolle. Les fleurs du saule, du noisetier, de l'amarante, sont apétales.

APETISSEMENT. s. m. Diminution. L'apetissement qui paraît dans les objets éloignés, etc. Il est peu usité.

APETISSER. v. a. Rendre plus petit, accourcir. Cette figure est trop grande, il faut l'apetisser. On dit plus communément, Rapetisser.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir plus petit. Après le solstice d'été, les jours apetissent. On dit plus communément, Les jours raccourcissent.

Il s'emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Une étoffe qui s'apetisse à l'eau. On dit plus communément, Une étoffe qui se rétrécit, qui se resserre à l'eau.

APETISSÉ, ÉE. participe

APHÉLIE. s. m. T. d'Astron. Le point de l'orbite d'une planète, où elle se trouve à sa plus grande distance du soleil. L'aphélie de la terre.

Il est aussi adjectif des deux genres. La terre est aphélie.

APHÉRÈSE. s. f. Figure de grammaire par laquelle on retranche une syllabe ou une lettre au commencement d'un mot. Temnere pour Contemnere est une aphérèse. L'aphérèse est d'un grand usage dans les étymologies: c'est ainsi que de Gibbosus nous avons fait Bossu.

APHONIE. s. f. T. de Médec. Privation de la voix, difficulté de produire des sons.

APHORISME. s. m. Sentence ou maxime énoncée en peu de mots. Les Aphorismes d'Hippocrate. Aphorisme de jurisprudence.

APHRODISIAQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des substances qu'on croit propres à exciter aux plaisirs de l'amour.

Il s'emploie aussi comme substantif masculin. Un dangereux aphrodisiaque.

APHTE. s. m. Petit ulcère qui vient dans la bouche. En termes de Médecine, il se dit plus exactement, au pluriel, d'Une éruption pustuleuse qu'on observe à l'intérieur de la bouche, du pharynx, et quelquefois d'une partie du canal intestinal. Avoir un aphte. Les aphtes sont douloureux.

APHYLLE. adj. des deux genres T. de Botan. Dépourvu de feuilles. L'orobanche est une plante aphylle.

API. s. m. Sorte de pomme, petite, et ordinairement colorée d'un rouge vif. Des pommes d'api. Voilà de fort bel api. J'ai beaucoup d'api dans mon jardin.

APITOYER. v. a. Toucher de pitié. Rien ne put l'apitoyer sur mon sort.

Il s'emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Compatir, témoigner sa pitié. S'apitoyer sur les malheurs de quelqu'un. Elle s'est apitoyée sur votre sort. Il est familier.

APITOYÉ, ÉE. participe

APLANIR. v. a. Rendre uni, rendre plane ce qui était inégal. Aplanir un chemin. Aplanir des allées dans un jardin. Aplanir une montagne. On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ce terrain s'est aplani.

Fig., Aplanir les obstacles, les difficultés, Lever les difficultés, les obstacles, les empêchements qui se rencontrent dans une affaire. On dit de même, Toutes les difficultés, tous les obstacles s'aplanissent devant lui, etc.

APLANI, IE. participe

APLANISSEMENT. s. m. Action d'aplanir; État de ce qui est aplani. L'aplanissement d'un chemin. L'aplanissement des allées d'un jardin.

APLATIR. v. a. Rendre plat. Cette surface est trop bombée, il faudrait un peu l'aplatir.

Il s'emploie souvent avec le pronom personnel. La balle vint s'aplatir contre la muraille.

APLATI, IE. participe La terre est aplatie vers ses pôles, Son axe est plus petit que le diamètre de l'équateur.

APLATISSEMENT. s. m. Action d'aplatir; État de ce qui est aplati. L'aplatissement d'une boule de cire. L'aplatissement d'une balle de plomb.

L'aplatissement de la terre, se dit de La terre, qui est aplatie aux deux pôles.

APLOMB. s. m. Ligne perpendiculaire au plan de l'horizon. Prendre l'aplomb d'une muraille, les aplombs d'un bâtiment. Ce mur tient bien son aplomb, a perdu son aplomb. Cette muraille, toute vieille qu'elle est, a bien gardé son aplomb, a conservé son aplomb.

APLOMB se dit figurément d'Une certaine assurance dans la manière de se présenter, de parler, d'agir, qui annonce de l'expérience et du tact. Ce jeune homme manque d'aplomb. Pour négocier de pareilles affaires, il faut avoir du sang-froid et de l'aplomb. Il a beaucoup d'aplomb. Cet homme a de l'aplomb dans toute sa conduite. Cet acteur a de l'aplomb.

APLOMB en Peinture, se dit de La pondération des figures. Ses figures manquent d'aplomb. Cet artiste pèche par les aplombs. On dit dans un sens analogue, en termes d'Équitation, Les aplombs d'un cheval.

D'APLOMB. loc. adv. Perpendiculairement. Cette ligne tombe d'aplomb, est tirée d'aplomb. On dit de même, Être, n'être pas d'aplomb, être hors d'aplomb. Ce mur est bien d'aplomb.

Il s'emploie dans les Arts de la danse, de l'escrime, et signifie que le danseur, le tireur d'armes est assuré et ferme sur ses jambes, qu'il ne vacille point. Ce danseur retombe toujours d'aplomb, bien d'aplomb.

APOCALYPSE. s. f. (Quelques-uns le font masculin.) Révélation. On appelle ainsi Le livre canonique qui contient les révélations faites à saint Jean l'Évangéliste, dans l'île de Patmos. Les figures de l'Apocalypse. Commentaires sur l'Apocalypse de saint Jean.

Fig. et fam., Style d'Apocalypse, Style obscur.

Prov. et pop., C'est le cheval de l'Apocalypse, se dit D'un mauvais cheval, d'une haridelle efflanquée.

APOCALYPTIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des discours et des écrits qui sont fort obscurs. Style apocalyptique. Il est familier.

APOCO. s. m. Terme emprunté de l'italien, dont on se sert pour désigner Un homme de peu d'esprit ou de sens. Il parle comme un apoco. On le traite d'apoco. Il est peu usité.

APOCOPE. s. f. Figure de grammaire par laquelle on retranche une lettre ou une syllabe à la fin d'un mot. Negotî, pour Negotii, est une apocope. Les poëtes français usent quelquefois de l'apocope; ils écrivent, par exemple, Londre pour Londres, je voi pour je vois, encor pour encore, etc. On dit par apocope, Grand'messe, grand'mère, au lieu de Grande messe, grande-mère.

APOCRISIAIRE. s. m. Nom de dignité chez les Grecs du Bas-Empire. On le donnait primitivement Aux agents, aux envoyés qui portaient les réponses des empereurs.

Il désigna plus tard Des officiers publics ou chanceliers chargés de l'expédition des

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.