Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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la suite de la même sentence: sed super candelabrum.

CHANDELLE


CHANDELLE, ou CHANDèLE, s. f. [1re lon. 2e è moy. 3e e muet.] Petit flambeau de suif ou de cire. On le dit presque toujours de ceux de suif; pour ceux de cire, on dit bougie, ou cierge. = Ce mot fournit à plusieurs expressions figurées du style familier et proverbial. — On dit, de celui qui a de l'intelligence dans deux partis contraires, ou, qui mène une vie mélangée de bien et de mal, qu'il done une chandèle à Dieu, et l'aûtre au diable; de celui, qui est fort vieux, et qui s'en va mourant, que la chandèle s'éteint; de celui, qui est à l'agonie, qu'il est réduit à la chandèle bénite; de celui, qui a échapé à un grand danger, qu'il doit une belle chandèle à Dieu; d' une femme, qui ne soufre pas le grand jour, qu'elle est belle à la chandèle; de ceux, qui dépensent en beaucoup d'articles diférens, qu'ils brûlent la chandèle par les deux bouts; de ce qui ne done aucun profit, que le jeu ne vaut pas la chandèle. — Voyez BRûLER et DEVANT. — Donez-lui une chandèle, dit-on, quand on voit un homme qui ne saurait trouver ce qu'il veut dire. Et quand quelqu'un se met devant le jour, et qu'il empêche qu'on ne voie à lire ou à travailler: mouchez la chandèle, lui dit-on. — Cet homme vient se brûler à la chandèle, il se confie à ceux qui le trahissent; ou, il cherche un asyle dans le lieu, où il y a le plus de danger pour lui: allusion au papillon qui se brûle à la chandèle, en cherchant la lumière. — À~ chaque Saint, sa chandèle, il faut rendre des devoirs à tous ceux de qui dépend le succès des afaires. "Cet homme est ménager de bouts de chandèle; il est économe dans les petites chôses, et ne l'est pas dans les plus importantes. — La chandèle brûle; le temps se pâsse.

CHANGE


CHANGE, s. m. [1re lon. 2e e muet.] 1°. Troc d'une chôse contre une aûtre; il ne se dit, en ce sens, que dans les phrâses suivantes: gagner au change, perdre au change. — On dit figurément, d'un homme qui répond vivement et ingénieûsement à un aûtre, qui le veut râiller, qu'il lui a rendu le change, qu'il lui a doné son change. De ces deux expressions, la 1re est du bon style; l'autre, du st. fam. = 2°. En termes de Vènerie, on dit, prendre le change, garder le change, doner le change. Les deux 1ers se disent des chiens, ou qui quitent la bête qu'il chassent

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