Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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pour courir après une aûtre; ou qui continuent à chasser la première, sans se laisser détourner. Le 3e se dit de la bête qui fait prendre le change aux chiens. — On dit, en ce sens, doner le change à quelqu'un, le détourner adroitement du dessein, ou de la pensée qu'il a; et prendre le change, se laisser ainsi tromper. "Est-ce à moi que vous voulez donner le change? "Il a pris le change; il s'est laissé duper. On dit aussi ce dernier, lorsque, dans un raisonement, on sort de son sujet, pour s'atacher à des chôses dont il n'est pas question: Vous prenez le change; ce n'est pas de cela qu'il s'agit. — * Plusieurs disent, doner et prendre l'échange, pour le change: c'est un vrai barbarisme; et j'ai été fort surpris de le trouver dans le Journal de Littératûre. "Il (le Parterre) ne prend pas l'échange sur les bons et les mauvais ouvrages, sur les bons et les mauvais Auteurs. — C' est sans doute une faûte d'impression.
   3°. CHANGE, lieu où l' on va changer des pièces de monnoie pour d'aûtres. — Banque, métier de faire tenir de l'argent d'une Ville à une aûtre, de place en place. Faire le change; Courtier, Agent de change; lettre de change. — La place même où s'assemblent les Banquiers. — Le prix que le Banquier prend pour l'argent qu' il fait remettre: "Le change d'ici à telle place est de tant pour cent. Le change est au pair; le change a augmenté. — L'intérêt de l'argent qu'on prête selon le cours de la place: prendre, doner à change.
   Rem. * Change, s'est dit aûtrefois pour changement.
   O que nos fortunes prospères
   Ont un change bien aparent!
       Malherbe.
  Quoi! vous apelez crime un change raisonable.
      Corn.
"Voir punir son change. — Son change est odieux. Id.
   Corneille dit aussi, bailler le change, pour doner le change: c'est que de son temps on disait souvent bailler pour doner.
   Mais insensiblement je baille ici le change.
       Ép. à Ariste.

CHANGÉ


CHANGÉ, ÉE, adj. On dit qu'un homme est bien changé, qu'une femme est bien changée; qu'ils ont le visage bien changé, soit par l'âge, soit par la maladie. "D'Orval est malade aussi: comme il est changé! Th. d'Éduc. Être bien changé, c'est aussi avoir changé entièrement de sentimens, ou, de

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