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Page C649b
ils comencent
à parler français, substitûent l'un à l'autre
et prononcent diable, doner, dernier, comme s'ils
étaient écrits, tiable, toné, ternié.
= Le son du t français est le même que celui du t
allemand dans tinten, de l'anglais dans temple, de
l'italien dans tuono, de l'espagnol dans timido. = I. Le
t
devant l'i suivi d'une voyelle prend ordinairement le son qu'
a le c devant l'e et l'i: ainsi partial,
essentiel,
ambition,
se prononcent comme s'ils étaient écrits
parcial,
essenciel,
ambicion.
— Exceptez 1°. Les mots terminés en ie ou en ié,
comme
modestie,
pitié, qu'on prononce modès--ti-e,
pi-tié.
Encore la règle n'est-elle pas universelle pour les premiers; car
dans
Dalmatie,
Galatie, Aristocratie,
Démocratie,
primatie,
prophétie,
minutie,
le t a le son du c. = Exceptez aussi 2°.
tien,
tienne,
chrétien,
christianisme
et quelques mots terminés en tion, comme
mixtion,
Bastion,
suggestion,
question
et ses dérivés. = Exceptez 3°. la diphtongue
tien,
quand elle n'a pas le son d'an : entretien, soutien, il
contient,
etc. Les noms propres en tien rentrent dans la règle:Domitien,
Dioclétien,
etc. pron. Domicien, etc. = Exceptez 4°. les tems des verbes
en tions ou en tiez, nous battions, vous étiez,
où
t a son propre son et non le son du c ou de l'
s.
= II. Le t n'a jamais le son du c ni au comencement, ni
à la fin des mots. = Il ne se prononce point quand il est final,
si le mot suivant comence par une consone ou une h aspirée:
mais si ce mot comence par une voyèle ou une h muette, on
prononce le t dans le discours soutenu, et dans les vers. Dans la
prôse comune et dans le discours familier, on ne le prononce pas.
Ainsi dans ces phrâses: il vient aprês vous: il parait
un géant auprês de lui, ce serait une afectation pédantesque
de lier le t avec aprês et auprês et de
dire, vien-taprês,
géan-toprê, mais on
dit, vien aprê, géan oprê. = Ce
t
final ne se prononce jamais dans et conjonction, ni dans les pluriels
des mots, qui ont un t final,
esprits, magistrats,
accidents.
= Plusieurs le retranchent~ même au pluriel des noms terminés
en ant ou ent:
amans, accens,
tourmens,
deux cens hommes,
etc. M. de la Harpe interrogé
si c'était une faûte de le mettre devant l's, a répondu
que l'usage a prévalu de le retrancher,
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