RECHERCHE | Accueil | Aide-Mémoire | GEHLF | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page C455b
"Le malade, dont les forces renaissent, ne respire qu'aprês
la santé: le malade, trop débile encôre, ne fait que
soupirer aprês elle. Nouv. Synon. Fr.
Next page
Rem. I. Respirer, dans le sens de vivre,
s'emploie absolument. On dit: il respire encôre; mais on
ne dit pas, il respire le jour, il respire la vie.
Il a bien su de lui, que ce fils conservé
Respire encor le jour, dans
un rang élevé.
Corn. OEdipe.
Je crois que, même en vers, on ne doit pas le dire. = II. Dans
le sens de se reposer, reprendre haleine, il régit
quelquefois la préposition de devant les noms. "Laissez-les
respirer de leur acâblement. Mass. Dans le sens de
desirer, il a ce régime devant les verbes. "Il ne souhaite
que l'éternité: il ne respire que d'être
uni à Dieu. Sévigné. Il ne se dit qu'avec
la négative. "Vous ne respirer que les plaisirs; (n°.
4°.) On ne dirait pas à beaucoup prês aussi correctement:
vous respirer les plaisirs. Peut-être, dit M. d'Olivet,
cela vient-il de ce que respirer, employé sans négative,
a un autre sens. Tout respire ici la piété,
signifie, non pas que tout désire ici la piété;
mais que, tout done ici des marques de piété. = III.
Respirer, dans ce dernier sens, marqué au n° 3°.
et au figuré, ne se dit que des chôses. Voltaire
dit à Horace, dans une épitre qu'il lui a
adressée.
Je t'écris aujourd'hui, voluptueux
Horace,
À~ toi, qui respiras la
tendresse et la grâce.
On dit bien, remarque M. Fréron, que des vers respirent
la tendresse; mais peut-on le dire d'un homme? On répondra sans
doute qu'on entend ici l'Auteur (c. à. d. ses ouvrages) et non
pas l'homme. Dans ce câs, il falait mettre, qui respires.
ANN. LITT. — On lit aussi dans l'Hist. Univ. Angl. qu'Hérodote
respire dans toute son Histoire un air de simplicité
naïve; et dans les Grands Hommes Vengés, que GRESSET
respire par tout ces grâces molles et élégantes,
qui n'excluent pas la force. — Dans ces deux endroits, l'usage voudrait:
l'Histoire d'Hérodote respire, etc. Les Ouvrages
de Gresset respirent, etc. = Dans l'Année Litt. on
l'emploie impersonellement. "Il respire dans cette Histoire un
ton de candeur et de probité. — J'avoue que je n'aime pas
ce verbe impersonel, et que je voudrais dire: cette Histoire
respire, etc.