ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Quelques auteurs conseillent de se servir du verdet ou de l'alun, d'autres du précipité rouge, quelques autres ne craignent point de toucher cette excroissance avec l'esprit de vitriol; mais l'usage de tous ces catherétiques est dangereux, parce que l'application n'en peut pas être assez juste pour ne pas s'étendre un peu aux environs, ce qui peut occasionner des accidens; il est plus - prudent de les étendre avec d'autres remedes plus doux, pour affoiblir leur action. L'encanthis résiste souvent à tous les remedes; il faut alors en faire l'extirpation de la maniere suivante. On passe à - travers de l'excroissance une aiguille courbe, enfilée d'un fil ciré, avec lequel on fait une anse que le chirurgien tient avec sa main gauche, tandis qu'avec la droite il tient une lancette ou un petit bistouri dont il cerne la base de la tumeur, ou bien il la coupe avec la pointe des ciseaux. On met ensuite un peu de poudre de sucre candi dans l'oeil, & par - dessus des compresses trempées dans un collyre rafraîchissant. S'il survenoit inflammation, on saigneroit le malade, & on y remédieroit par les moyens convenables. Voy. Ophthalmie. (Y)

ENCANTRER (Page 5:606)

* ENCANTRER, terme de Fabrique des étoffes de soie; c'est ranger les canons dans la cantre, passer les brins de soie dans les boucles de verre, de façon que l'ourdisseuse soit prête d'ourdir sa chaîne.

Encantrer se dit encore des roquetins servant au velours, lorsqu'on les distribue dans la cantre, & le mot encantrer est proprement affecté à cette opération; au lieu que quand il s'agit d'ourdissage, on dit embanquer. Voyez Embanquer.

ENCAPÉ (Page 5:606)

ENCAPÉ, adj. (Marine.) terme dont se servent les Marins pour dire qu'ils sont avancés entre les caps dans de certains parages, par exemple entre Oüessant & Finisterre; comme ils disent décapé, lorsqu'ils s'éloignent de certaines terres ou golfes, & qu'ils sont hors des caps les plus avancés. (Z)

ENCAPUCHONNER (Page 5:606)

ENCAPUCHONNER, (S') S'ARMER, v. pass. & termes synonymes, (Manége.) L'un & l'autre expriment l'action d'un cheval qui, pour ne point consentir à l'effet des renes, déplace sa tête & baisse le nez, en le ramenant en - arriere de la ligne perpendiculaire sur laquelle il devroit être.

Je crains fort que M. de la Broue n'ait erré, lorsqu'il a voulu remonter aux raisons de l'application du mot armer usité dans ce sens. Il prétend que cette expression n'a été employée que parce que le cheval, dans cette position, présentant le haut du front, doit donner dans une troupe serrée avec beaucoup plus d'assûrance que s'il avoit le nez legerement enavant: car il semble, dit - il, que le cheval se met en garde pour vouloir heurter ou soûtenir un choc; c'est pourquoi on nomme cette posture s'armer. Quelque respectable que puisse être l'autorité de cet homme aussi malheureux que célebre, je ne puis m'empêcher de penser que nous n'avons adopté en pareil cas le terme dont il s'agit, que parce que l'animal, dans cette attitude, s'arme précisément contre le cavalier, puisque dès - lors il défend ses barres, ses levres, sa langue, sa barbe, & se soustrait à tous les mouvemens de la main.

En effet, en baissant ainsi la tête, il appuie les branches du mords ou contre son encolure, ou contre son poitrail; or comme la main n'a de pouvoir & d'empire qu'autant qu'elle peut transmettre ses impressions jusque dans la bouche, & qu'elles ne sauroient y parvenir & s'y manifester que par le moyen des branches, qui sont le levier qu'elle doit mouvoir, il suit de leur appui & de leur fixation contre ces parties du corps de l'animal, que toutes ses opérations sont inutiles, & qu'elles se trouvent constituées dans une entiere impuissance.

Les chevaux dont l'encolure est foible & débile, sont plus portés à s'encapuchonner que les autres.

Il est assez difficile de remédier à cette imperfection, sur - tout quand le cheval en a contracté l'habitude, & qu'il a reconnu tous les avantages qu'il peut retirer d'une semblable défense; car il n'est, pour ainsi dire, aucune action de la main qui puisse véritablement porter le nez de l'animal en - avant, elles paroissent toutes plûtôt propres à le ramener. Nous trouvons cependant une ressource contre le cheval qui s'arme, lorsque nous rendons l'angle que forment l'extrémité inférieure des renes & le bas des branches, beaucoup plus aigu par l'élévation & par le port de notre main en - avant. L'effet de ce changement de position est tel, que l'embouchure, non - seulement en appuyant sur les barres, mais en remontant & en les froissant, contraint l'animal de se relever, & le desarme. Cette voie une fois découverte, il s'agit encore de l'employer dès que le cheval tend à s'armer de nouveau, & avant qu'il se soit encapuchonnè: une grande attention à pratiquer ainsi, pourroit peut - être corriger entierement ce défaut, qui a engagé nombre d'écuyers à chercher vainement dans des embouchures de plusieurs especes, dans des billots cannelés & arrêtés dans les sousgorges, dans des boules de bois placées à l'angle de l'os maxillaire inférieur, dans des pointes fixées au bas des branches, &c. des moyens qui ne leur ont jamais réussi.

Le bridon peut être aussi, dans de pareilles circonstances, d'une véritable utilité. (e)

ENCARDIA (Page 5:606)

ENCARDIA, s. f. (Hist. nat.) pierre dont parle Pline, & dont il distingue trois especes; dans la premiere on voit la figure d'un coeur tout noir & en relief; la seconde représente un coeur verd; dans la troisieme on voit un coeur noir, tandis que le reste de la pierre est blanc. Boëtius de Boot, de lapid. & gemmis.

ENCASSURE (Page 5:606)

ENCASSURE, s. f. terme de Charronnage. Les Charrons se servent de ce mot pour exprimer une entaille qu'ils font au lisoir de derriere & à la sellette de devant, pour y placer les essieux des roues, qui s'y trouvent ainsi enchâssées. Voy. Planche du Charron, la figure qui représente un avant - train de carrosse.

ENCASTELÉ (Page 5:606)

ENCASTELÉ, adj. cheval encastelé, (Manége.) On doit distinguer le cheval encastelé de celui qui tend à l'encastelure; les talons du premier sont extrèmement resserrés, les talons du second ont du penchant à se retrécir. Les piés de devant s'encastelent, & non ceux de derriere, parce que ceux - ci sont continuellement exposés à l'humidité de la fiente & de l'urine de l'animal. Voyez Encastelure. (e)

ENCASTELURE (Page 5:606)

ENCASTELURE, s. f. (Man. Maréch.) maladie dont sont atteints les piés de devant des chevaux.

Elle consiste dans un retrécissement extrème des talons'auprès de la fente de la fourchette; ils se rapprochent si intimement, qu'ils semblent, en rentrant l'un dans l'autre, n'en former qu'un seul. Alors les parties molles situées entre l'ongle & l'os du petit pié, souffrent tellement de la compression occasionnée par ce resserrement, que non - seulement il en résulte une douleur très - vive, qui est décelée par la chaleur du pié & par la claudication, mais des suites & des accidens funestes, tels que des suppurations intérieures, des reflux de la matiere à la couronne, la corruption des portions ligamenteuses, tendineuses, aponévrotiques, &c.

L'encastelure est plus commune dans les chevaux fins & de legere taille, que dans tous les autres: les chevaux d'Espagne y sont très - sujets. Elle ne provient quelquefois que d'un talon, & dans ce cas le resserrement est plus ordinairement dans celui de de<pb-> [p. 607] dans que dans celui de dehors, parce que le quartier de ce côté est toûjours plus foible.

Nous observons que le trop de hauteur des talons est un acheminement à cette maladie; les talons bas néanmoins n'en sont point absolument exempts. Elle s'annonce encore dans un pié qui s'allonge trop, & qui outrepasse en talon sa rondeur ordinaire.

Si la sécheresse & l'aridité de l'ongle, si les mains ignorantes des Maréchaux sont les uniques causes de l'encastelure, il est sans doute très - aisé de la prévenir, soit en humectant souvent les piés, soit en en confiant le soin à des artistes éclairés, s'il en est & si l'on en trouve.

Les preuves de l'aridité & de la constitution trop seche de l'ongle, se tirent de la disposition des talons au resserrement, des cercles ou des rainures qui se rencontrent extérieurement autour du sabot, des seymes que l'on y apper@oit, de la petitesse, de la maigreur, de l'altération de la fourchette, &c. Ce défaut naturel augmentant par notre négligence, précipite insensiblement l'animal dans une foule de maux que nous pourrions lui éviter, si nous avions l'attention d'assouplir par le moyen de quelques topiques gras & onctueux les fibres de cette partie.

Prenez cire jaune, sain - doux, huile d'olive, parties égales; faites fondre le tout; retirez du feu, & ajoûtez ensuite pareille quantité de miel commun; mêlez - les sur le champ, en agitant toûjours la matiere, jusqu'à ce qu'en refroidissant elle acquiere une consistence d'onguent: servez - vous - en ensuite pour graisser l'ongle sur tous les environs de la couronne, à sa naissance jusqu'aux talons, en relevant le poil, que vous rabattrez ensuite: garnissez le dessous du pié avec de la terre - glaise. Ces sortes d'applications faites régulierement deux ou trois fois dans la semaine, plus ou moins souvent, selon le besoin & le genre de l'ongle, préserveront l'animal de ces évenemens fâcheux qui le rendent enfin incapable d'être utile.

Mais tous ces soins seroient superflus, si l'on ne fixoit ses regards sur le maréchal chargé d'entretenir les piés. Il est une méthode de les parer & d'y ajuster des fers, dont on ne peut s'écarter sans danger; & de plus on doit craindre, même de la part de ceux qui sont les mieux conformés, le retrécissement dont il s'agit, lorsque l'on n'est pas en état de guider la plûpart des ouvriers qui gâtent la configuration de l'ongle, & qui le coupent de maniere à en provoquer les défectuosités. Voyez Ferrure, Fer, Pantoufle .

Cette méthode indiquée dans ces articles est véritablement telle, que nul cheval ne peut s'encasteler dès qu'on s'y conformera scrupuleusement; mais si l'encastelure existe réellement, & que les moyens prescrits, dans le cas de son existence relativement à la ferrure, ne produisent aucun effet ou ne dégagent pas assez promptement les parties comprimées & plus ou moins souffrantes, le parti le plus sûr est de dessoler l'animal (voyez Sole), sans perdre un tems précieux à affoiblir les quartiers en les renettant (voyez Renettes), & à donner vainement des raies de feu (voyez Feu). Cette opération par le seul secours de laquelle nous pouvons élargir à notre gré les talons, étant bien pratiquée, il n'est pas douteux que nous procurerons la guérison entiere d'une maladie qui reparoîtra bien - tôt, si nous ne parons à une rechûte par des soins assidus. (e)

ENCASTER (Page 5:607)

ENCASTER, v. act. terme de Fayencier; c'est placer les pieces à enfourner dans les gazettes, de maniere que le poids des supérieures n'écrase point & ne déforme pas les inférieures.

ENCASTILLAGE (Page 5:607)

ENCASTILLAGE, s. m. (Marine.) c'est l'élevation de l'arriere & de l'avant, & tout ce qui est construit dans un vaisseau, depuis la lisse de vibord jusqu'au haut. Voyez Acastillage. (Z)

ENCASTRER (Page 5:607)

ENCASTRER, en Architecture, c'est enchâsser ou joindre. On enchâsse par entaille ou par feuillure une pierre dans une autre, ou un crampon de son épaisseur dans deux pierres, pour les joindre. On dit aussi construire par encastrement. (P)

Encastrer (Page 5:607)

Encastrer, voyez Emboîter. (P)

ENCAUSTIQUE (Page 5:607)

ENCAUSTIQUE, adject. pris subst. (Peinture.) espece de peinture pratiquée par les anciens, & qu'on cherche à ressusciter aujourd'hui.

Quelle étoit la manoeuvre des anciens? les méthodes qu'on propose en approchent - elles, ou valent-elles mieux? Il ne reste d'eux aucun monument en ce genre: on n'en peut donc juger que d'après les auteurs.

Pline dit, liv. XXXV. chap. xj. Ceris pingere ac picturam inurere, quis primus excogitaverit, non constat. Quidam Aristidis inventum putant, postea consummatum à Praxitele; sed aliquantò vetustiores encaustic ae picturae extitere, ut Polygnoti, & Nicanoris, & Arcesilai, Pariorum. Lysippus quoque, Eginae, picturae suae inscripsit E)NEHAUSEN; quod profectò non fecisset, nisi encaustica inventa. Pamphilus quoque Apellis praeceptor non pinxisse tantùm encaustica, sed etiàm docuisse traditur Pausiam Sycionium, primum in hoc genere nobilem. « On ne sait pas qui le premier imagina de peindre avec des cires & de brûler la peinture. Quelques - uns croyent que c'est une invention d'Aristide, ensuite perfectionnée par Praxitele; mais il y a eu des peintures encaustiques un peu plus anciennes, comme de Polygnote, de Nicanor, & d'Arcésila@s, de Paros. De plus, Lysippe d'Egine écrivit au bas de sa peinture, il a brûlé; ce qu'il n'eût assûrément pas fait, si l'encaustique n'eût été dèslors inventé. On dit aussi que Pamphile maître d'Apelle, non - seulement peignit des encaustiques, mais en donna des le@ons à Pausias, le premier qui se distingua en ce genre ».

Nicias, qui s'y distingua aussi, mit à ses tableaux la même inscription qu'Apelle, E)NE/HANSEN, selon Pline, au même livre.

Voilà les inventeurs de l'Encaustique; en voici les especes: on a trop négligé de les distinguer. Dans les recherches difficiles il faut s'aider de tout.

Pline dit, l. XXXV. c. xj. Encausto pingendi duo fuisse antiquitùs genera constat, cerâ & in ebore, cestro, id est, viriculo; donec classes pingi coepêre. Hoc tertium accessit, resolutis igni ceris, penicillo utendi; quoe pictura in navibus nec sole, nec sale, ventisque corrumpitur. « Il est certain qu'il y avoit anciennement deux sortes de peintures encaustiques en cire, & en ivoire, au cestre, c'est - à - dire au touret (espece de burin), jusqu'à ce qu'on eût commencé à peindre les vaisseaux. On en a ajoûté une troisieme, qui est d'employer au pinceau les cires fondues au feu. Cette peinture pratiquée dans les vaisseaux, ne s'altere ni par le soleil, ni par l'eau, ni par les vents ».

Il paroît qu'avant tout cela l'on avoit déjà une maniere d'employer la cire au feu & à la brosse, & que ces trois sortes de peintures encaustiques n'en sont qu'une extension. Voici ce qu'en dit Vitruve, livre VII. chap. jx. Cùm paries expolitus & aridus fuerit, tunc ceram puniceam igni liquefactam, paulò oleo temperatam, setâ inducat. Deindè postea carbonibus in ferreo vase compositis, eam ceram cum pariete calefaciendo sudare cogat, fiatque ut peroequetur. Postea cum candelâ linteisque puris subigat, uti signa marmorea nuda curantur. Hoec autem HAU=SIS2 groecè dicitur. « Quand le mur sera poli & sec, qu'on l'enduise à la brosse, de cire de Carthage fondue au feu, & mêlée d'un peu d'huile. Apr@s cela qu'on mette des charbons dans un vase de fer; qu'en chauffant on fasse suer la cire avec le mur, jusqu'à ce que tout soit égal. Ensuite qu'on le frote avec une toile cirée, & qu'on le polisse avec des linges nets, comme on fait aux sta<pb->

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