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Ce fondateur & législateur des Quakers en Amérique, & leur principal soutien en Europe, a la gloire d'avoir formé un peuple, où la probité paroît aussi naturelle que la bravoure chez les Spartiates. M. Penn est un véritable Lycurgue; & quoique le premier ait eu la paix pour objet, comme l'autre a eu la guerre, ils se ressemblent dans la voie singuliere où ils ont mis leurs peuples, dans l'ascendant qu'ils ont eu sur des hommes libres, dans les préjugés qu'ils ont vaincus, dans les passions qu'ils ont soumises.
Le Quakérisme se soutient toujours en Pensylvanie, quoiqu'il soit vrai qu'il dépérit beaucoup à Londres. M. de Voltaire, qui m'a fourni la plus grande
partie de cet article, remarque judicieusement, que
par tout pays, la religion dominante, quand elle ne
persécute point, engloutit à la longue toutes les autres.
Les Quakers ne peuvent pas jouir des honneurs
de distinction; avoir part aux graces militaires, être
membres du parlement, ni posséder aucun office, parce
qu'ils condamnent la guerre, parce qu'il faudroit
prêter serment, & qu'ils pensent qu'on ne doit point
jurer; ils sont donc réduits au seul commerce; leurs
enfans enrichis par l'industrie de leurs peres, veulent
jouir, avoir des honneurs, des places, des emplois;
ils sont honteux d'être appellés quakers, & se
font protestans pour être à la mode, & satisfaire leur
ambition. (Le Chevalier
QUAI (Page 13:650)
QUAI, (Hist. nat. Bot.) c'est un cyprès du Japon, rempli d'un suc gras, visqueux, aromatique, de l'odeur du genévrier: son fruit est de la grosseur d'un pois, avec un tubercule. Notre cyprès commun, qui croît aussi au Japon y jette par ses feuilles une odeur balsamique; & son fruit contient cinq semences, semblables au grain du froment.
Quai (Page 13:650)
Quai (Page 13:650)
QUAIAGE (Page 13:650)
QUAIAGE, s. m. (Jurisprud.) est un droit qui se perçoit sur les marchandises que l'on décharge sur les quais; ce droit en Normandie est appellé caisse & havre. (A)
QUAICHE (Page 13:650)
QUAICHE, s. m. (Marine.) petit bâtiment qui a
un pont, & qui est mâté en heu; voyez
QUAIRES (Page 13:650)
QUAIRES, s. f. (Marine.) terme de galere, ce sont des voiles qui servent à aller lentement.
QUALIFICATEUR (Page 13:650)
QUALIFICATEUR, s. m. terme de Droit canon, est un théologien, préposé pour qualifier ou déclarer la qualité des propositions qui ont été déférées à quelque tribunal ecclésiastique, & singulierement à celui de l'inquisition.
Les qualificateurs ne sont point juges, ils ne font
que dire leur sentiment sur les propositions qu'on
leur a donné à examiner; ce sont les inquisiteurs qui
jugent. Voyez
Qualificateurs du saint office (Page 13:650)
Les qualificateurs sont des Théologiens, qui prononcent sur les discours ou les écrits de ceux qui
QUALITÉ, TALENT (Page 13:650)
QUALITÉ, TALENT, (Synon.) les qualités forment le caractere de la personne; les talens en font l'ornement. Les premieres rendent bon ou mauvais, & influent fortement sur l'habitude des moeurs. Les seconds rendent utile ou amusant, & ont grande part au cas qu'on fait des gens.
On peut se servir du mot de qualité en bien & en mal; mais on ne prend qu'en bonne part celui de talent.
L'homme est un mêlange de bonnes & de mauvaises qualités, quelquefois bisarre, jusqu'à rassembler en lui les extrèmes; il y a des gens à talent sujets à se faire valoir, & dont il faut souffrir pour en jouir: il vaut encore mieux essuyer le caprice du renchéri, que la fatigue de l'ennuyeux.
Les qualités du coeur sont les plus essentielles; celles de l'esprit sont les plus brillantes. Les talens qui servent aux besoins sont les plus nécessaires, ceux qui servent aux plaisirs sont les mieux récompensés.
On se fait aimer ou haïr par ses qualités; on se fait rechercher par ses talens.
Des qualités excellentes jointes à de rares talens, font le parfait mérite. Girard. (D. J.)
Qualité (Page 13:650)
Toute détermination intrinséque de l'être, est qualité ou quantité, & par conséquent tout ce qui n'est pas quantité est qualité; prenez une boule de bois. Qu'y a - t - il à observer dans ce sujet? Des quantités; savoir, la grandeur de la boule, & de son diametre, la multitude déterminable de ses parties, & la quantité de son poids. Des qualités; savoir, sa figure, l'espece de sa matiere, sa pesanteur, sa couleur, &c. voilà tout ce que ce sujet, & quelqu'autre que ce soit peuvent fournir.
Les déterminations essentielles, les attributs, les possibilités & les modes mêmes, en tant qu'on en sépare l'idée de quantité, sont les qualités de l'être; il y en a de primitives, qui n'en reconnoissent point d'autres où elles aient leur raison; il y en a de dérivatives, dont la raison suffisante, tant d'actualité, que de possibilité se trouve dans d'autres antérieures.
Les qualités dérivatives sont, ou nécessaires, ou contingentes. Les premieres ont la raison suffisante de leur actualité dans les primitives: les autres n'y [p. 651]
Les qualités servent à distinguer les choses; celles qui sont constantes, comme les qualités primitives, & les dérivatives nécessaires distinguent les objets en tout tems; mais les contingentes ne peuvent servir à cet usage que dans un tems donné. Les choses semblables ont les mêmes qualités, & celles qui ont les mêmes qualités sont semblables.
La doctrine des qualités a fort occupé les scholastiques qui l'ont embarrassée de leurs subtilités, & qui aux qualités réelles avoient joint une foule de qualités occultes, qu'ils employoient pour l'explication des phénomenes, & que la saine philosophie n'a peut - être pas encore entierement extirpées.
Aristote s'en est tenu à la notion confuse du vulgaire sur ce sujet, en définissant la qualité, ce que nous répondons à la question, qu'elle est une telle chose? Quelques scholastiques ont fait leurs efforts pour rendre cette notion plus distincte, en indiquant les marques qui dénotent les qualités dans les sujets; mais leur esclavage n'a pas permis qu'ils fissent de grands progrès dans cette analyse. Cependant cette notion confuse adoptée par l'école, n'est point en contradiction avec la notion distincte que notre définition en donne; & toutes les qualités que nous comprenons sous cette définition, peuvent servir de réponse à la question, quel est ce sujet? Tout ce qu'il y a, c'est que la voie vulgaire ne sert qu'à distinguer confusément les objets dans la pratique; au lieu que la route philosophique en enseigne les distinctions à priori.
Qualité (Page 13:651)
Quelque ignorans que nous soyons sur la nature des qualités, & sur la maniere dont elles operent, nous connoissons cependant les lois qui reglent leur plus ou moins d'intensité. Le docteur Keill démontre que toute qualité qui se propage en rond, c'est - à - dire du centre à la circonférence, comme la lumiere, la chaleur, le froid, l'odeur, &c augmente ou diminue d'efficacité en raison doublée des distances du centre de sa radiation, c'est - à - dire du point d'où elle part.
Soit, par exemple (
Il faut cependant remarquer (& cette observation est très - importante) que la proposition précédente n'a lieu que pour les qualités qui se propagent par émission de particules, & non par pression dans un fluide. Pour éclaircir ceci, soit par exemple A un point lumineux qui envoie des rayons suivant A e, A f, A g, &c. lesquels rayons soient composés de particules émanées du corpuscule A. Il est certain
Au reste pour prouver que l'action d'une qualité est en raison inverse du quarré de la distance, il faut supposer que cette qualité se propage par des corpuscules qui partent d'un centre; autrement la prétendue démonstration est illusoire. C'est done une absurdité que de vouloir démontrer de cette maniere la loi de l'attraction. Il faut uniquement la démontrer par les phénomenes; surquoi voyez mes élémens de Philosophie, pag. 237 & 238. (O)
M. Newton avance comme une regle infaillible en
Physique, que les qualités des corps qui ne sont point
susceptibles d'augmentation ou de diminution d'intensité,
& qui se trouvent dans tous les corps où on
en a fait l'expérience, doivent être censées des qualités
générales de tous les corps. Voyez
Qualités cosmiques (Page 13:651)
Cet illustre philosophe prétend 1°. que ces qualités dépendent en partie de l'influence des agens extérieurs, autant que des affections primitives de la matiere; ensorte qu'il y a plusieurs corps, qui en certains cas n'agissent point, à moins que d'autres n'agissent sur eux; & quelques - uns agissent seuls ou principalement, selon que ces agens universels & inconnus agissent sur eux. 2°. Qu'il y a des corps subtils répandus dans l'univers, prêts à s'insinuer dans les pores de tout corps disposé à recevoir leurs impressions, ou qui agissent sur lui de quelque autre maniere, surtout si d'autres causes inconnues, & les lois établies dans l'univers, concourent avec eux. 3°. Qu'un corps par le changement méchanique de sa contexture, peut acquérir ou perdre la disposition de recevoir l'impression de ces agens inconnus, comme aussi de diversifier leurs opérations par la diversité de sa contexture.
Boyle propose quelques conjectures sur ce sujet:
par exemple, 1°. qu'outre ces corpuscules nombreux
& uniformes dont l'éther est composé, selon
quelques philosophes modernes, il y a peut - être d'autres
especes de corpuscules propres à produire de
grands effets, lorsqu'ils trouvent des corps sur lesquels
ils puissent agir. 2°. Il rapporte que plusieurs
personnes ont cru remarquer des écoulemens de parties
pestilentielles dans l'air avant qu'elles agissent
comme telles sur les corps. 3°. Il soupçonne que des
changemens considérables quoique lents, dans les
parties intérieures de la terre, peuvent produire des
variations dans la boussole. 4°. Il suppose que le flux
& le reflux de la mer, & d'autres phénomenes semblables,
sont produits par quelque loi générale de la
nature; ou que le tourbillon planétaire du soleil &
de la lune n'y a pas peu de part. 5°. Que toutes les
maladies épidémiques doivent peut - être leur origine
à l'influence de ces globes qui roulent autour de
nous, & à celle des écoulemens terrestres de notre
globe. 6°. Il doute que ce qu'on regarde comme les
lois générales des phénomenes, & qui supposent une
constitution constamment uniforme, & un cours réglé
dans les choses; il doute, dis - je, que ces lois
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