Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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fait pas partie de l'ordonnance générale. Un cabinet hors d'oeuvre. (Voyez plus bas Hors-d'oeuvre, substantif.)

Hors d'oeuvre, se dit aussi en parlant De la mesure d'un bâtiment, prise depuis l'angle extérieur d'un mur jusqu'à l'angle extérieur de l'autre mur. Ce bâtiment a tant de toises et de pieds hors d'oeuvre. Dans ce sens, on dit aussi, Hors oeuvre.

Hors d'oeuvre, se dit figurément, dans le langage ordinaire, en parlant Des choses qui, dans un ouvrage de littérature ou d'art, ne font point partie essentielle du sujet, qu'on semble avoir ajoutées après coup, et qu'on pourrait retrancher sans nuire à l'ensemble. Cette description est hors d'oeuvre. C'est une chose hors d'oeuvre dans son tableau que ce groupe, que cette figure.

Il s'emploie quelquefois substantivement, tant au propre qu'au figuré; et alors on joint les deux mots par un tiret. Cette partie de l'édifice est un hors-d'oeuvre. Cet épisode est un hors-d'oeuvre. Les hors-d'oeuvre plaisent quelquefois, mais il y en a trop dans cet ouvrage.

Hors-d'oeuvre, substantif, est aussi un terme de Cuisine, qui se dit de Certains mets qu'on sert avec le potage. On servit plusieurs hors-d'oeuvre. Ce hors-d'oeuvre est fort appétissant. Les radis, les figues, le beurre, les anchois, le melon, etc., se servent en hors-d'oeuvre.

En termes de Palais, Mettre hors de cour, hors de cour et de procès, Renvoyer les parties, ou une des parties, comme n'y ayant pas lieu de prononcer juridiquement, comme n'y ayant pas sujet de plaider. Autrefois, en matière criminelle, la locution Hors de cour, signifiait qu'Il n'y avait pas assez de preuves pour asseoir une condamnation. On dit aussi, Mettre hors de cause, Déclarer qu'une personne ne doit point être partie au procès. Il fut mis hors de cause. Et dans un sens analogue, Être hors de cause.

Substantiv., Un hors de cour, Un jugement qui met hors de cour. Prononcer un hors de cour. Cette locution a vieilli.

Mettre quelqu'un hors la loi. Formule qui a été employée dans des actes arbitraires par lesquels on proscrivait, en telle sorte que les proscrits devaient être envoyés au supplice sans jugement, dès que leur identité avait été reconnue. Un gouvernement qui met hors la loi est un gouvernement tyrannique.

HORS s'emploie aussi, en parlant De plusieurs choses, sans rapport au lieu, et marque toujours exclusion de la chose indiquée par le complément. Être hors de son bon sens. Hors d'embarras. Hors d'intrigue. Hors de difficulté. Hors de danger, de péril, etc. Il est hors d'état de nuire. Hors de garde. Hors de cadence. Hors de mesure. Hors de proportion. Hors de pair ou du pair. Cela est hors de mode. Être hors de soupçon. Hors de doute. Hors d'haleine. Hors de propos. Tout est hors de prix.

Être hors de soi, se dit D'une personne violement agitée par quelque passion. Il est hors de lui. On dit aussi, Cela le met hors de lui.

Ce malade est hors d'affaire, Il ne court plus aucun danger.

Être hors de combat, N'être plus en état de combattre. On dit aussi, Mettre quelqu'un hors de combat. Ces deux phrases s'emploient au propre et au figuré.

Être hors de service, N'être plus en état de servir. Cet habit est tout à fait hors de service.

HORS est quelquefois préposition de temps, et sert à marquer exclusion du temps. Cela est hors de saison. Nous voilà hors de l'hiver.

HORS signifie encore, Excepté. Ils y sont tous allés, hors deux ou trois. Hors cela, je suis de votre sentiment.

Il s'emploie, dans ce sens, devant les verbes à l'infinitif avec la préposition de, et devant les autres modes des verbes avec la particule que. Hors de le battre, il ne pouvait le traiter plus mal. Il lui a fait toutes sortes de mauvais traitements, hors qu'il ne l'a pas battu.

HORTENSIA s. m. T. de Botan. Arbrisseau du Japon, qui est cultivé comme plante d'agrément: il porte des fleurs d'un rose tendre, qui naissent, à l'extrémité des rameaux, en boules, en corymbes touffus. Cultiver des hortensias.

HORTICULTEUR s. m. Celui qui s'occupe de perfectionner la culture des jardins.

HORTICULTURE s. f. L'art de cultiver les jardins. Traité d'horticulture.

HOSPICE s. m. Maison où des religieux donnent l'hospitalité aux pèlerins, aux voyageurs. L'hospice du mont Saint-Bernard.

Il se disait, particulièrement, d'Une petite maison religieuse établie pour recevoir les religieux du même ordre qui voyageaient, et où il n'y avait pas assez de religieux pour faire régulièrement le service.

Il se disait également d'Une maison bâtie dans une grande ville pour y retirer pendant la guerre les religieux ou les religieuses des couvents bâtis dans la campagne. L'hospice de Lille. L'hospice d'Anchin à Tournai.

Donner l'hospice à quelqu'un, Le recevoir chez soi. Cette phrase a vieilli.

HOSPICE se dit plus ordinairement, aujourd'hui, de Certaines maisons de charité où l'on nourrit des pauvres, des gens hors d'état de gagner leur vie, à cause de leur âge ou de leurs infirmités. Les hospices civils. L'administration des hospices. Hospice de la vieillesse. Hospice des incurables. Hospice des enfants trouvés. Hospice des aliénés. Etc.

HOSPITALIER, IÈRE adj. Qui exerce volontiers l'hospitalité. C'est un homme fort hospitalier. C'est un peuple doux et hospitalier.

Il s'est dit aussi De certains ordres militaires, institués originairement pour recevoir les pèlerins. Les chevaliers de Malte sont religieux hospitaliers. On dit substantivement en ce sens, Les hospitaliers.

Religieuses hospitalières, Religieuses qui reçoivent des malades.

HOSPITALIER se dit quelquefois, surtout en poésie, Des lieux où l'on reçoit l'hospitalité, où l'on trouve un refuge, etc. Demeure hospitalière. Asile hospitalier.

HOSPITALITÉ s. f. Charité, libéralité qu'on exerce en recevant et logeant gratuitement les étrangers, les passants. Exercer l'hospitalité. L'hospitalité se trouve souvent parmi les barbares. L'hospitalité était fort en usage chez les anciens Germains, et elle est sacrée chez les musulmans. Les lois de l'hospitalité. Donner l'hospitalité à quelqu'un. Je reçus partout une hospitalité généreuse.

Il se dit aussi de L'obligation où sont certaines abbayes de recevoir les voyageurs pendant quelques jours. Il y a hospitalité dans telle abbaye.

HOSPITALITÉ en parlant Des anciens, se dit d'Un droit réciproque de loger les uns chez les autres; droit qui s'exerçait non seulement de particulier à particulier, et de famille à famille, mais encore de ville à ville. Droit d'hospitalité. Il y avait hospitalité entre ces deux familles. Violer les droits de l'hospitalité. Il y avait droit d'hospitalité entre Athènes et Lacédémone.

HOSPODAR s. m. Titre de dignité qui se donne à certains princes vassaux du Grand Seigneur. L'hospodar de Valachie.

HOSTIE s. f. On appelle ainsi Toute victime que les anciens Hébreux offraient et immolaient à Dieu. Hostie de paix. Hostie pacifique. Hostie vivante. Hostie immaculée. Immoler des hosties à Dieu.

Il signifie, par extension, Ce pain très-mince et sans levain, que le prêtre offre et consacre à la messe. Le prêtre prit autant d'hosties qu'il y avait de communiants, et les consacra. Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST est réellement dans l'hostie, quand le prêtre a prononcé les paroles sacramentales. La substance de l'hostie se change au corps de JÉSUS-CHRIST. À l'élévation de l'hostie. Recevoir la sainte hostie.

HOSTILE adj. des deux genres Qui est d'un ennemi, qui annonce, qui caractérise un ennemi. Action, entreprise hostile. Des vues hostiles. Des projets, des procédés hostiles.

HOSTILEMENT adv. En ennemi, en faisant des actes d'ennemi. Il entra hostilement sur les terres de ce prince.

HOSTILITÉ s. f. Acte d'ennemi. Il se dit particulièrement Des agressions, des courses de gens de guerre, des pillages et des exactions qu'un prince ou un État souverain fait exercer contre un autre prince ou un autre État. Commettre des hostilités, des actes d'hostilité. La guerre est déclarée, mais il n'y a encore eu aucun acte d'hostilité de part ni d'autre. Ce prince commença par des actes d'hostilité, sans avoir déclaré la guerre. Un commencement d'hostilités. Commencer les hostilités. Suspendre les hostilités.

Il se prend quelquefois pour Disposition à faire des actes d'ennemi, pour disposition hostile. L'hostilité persévérante de cette nation contre la France.

HÔTE, ESSE. s. Celui, celle qui tient un cabaret, une hôtellerie, une auberge, etc., et qui donne à manger et à loger pour de l'argent. L'hôte de la Croix blanche. L'hôte

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